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SOS Fantômes

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Max Von Falkenberg
Alix Blackstorm
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SOS Fantômes Empty SOS Fantômes

Message par Alix Blackstorm Lun Mai 19 2014, 08:36

De sa vie, Alix ne s’était jamais sentie autrement qu’égoïste finie. Elle avait toujours pensé à se prémunir en priorité. Si ses actes au sein de l’Ordre du Phénix pouvaient faire croire à un besoin de sauver le monde, on se trompait puisqu’elle faisait partie de ce monde. Mais dès l’instant où sa route avait croisé celle de Michael de Brent, bien des choses avaient changé. Maintenant, c’est à travers lui que ses yeux voyaient un éclairage différent, elle agirait pour Lui et non plus  pour sa petite personne. Aussi, elle n’hésita pas à se dépenser sans compter afin de rendre Michael heureux. Il aimait son pote Justin ? Donc, elle aussi, et pas question de l’abandonner au bout du monde sans avoir tout mis en œuvre pour le retrouver.
L’entreprise ne fut pas aisée, les écueils nombreux. L’état lamentable dans lequel on récupéra les époux Davenport lui donna des frissons d’appréhension. Dans cette course contre la mort, Alix réalisa aussi posséder un trait de caractère ignoré jusque-là : l’autorité.  Elle se savait décidée mais n’imaginait pas pouvoir s’imposer à ce point. Le fait la marqua seulement quand Justin reprit enfin des signes de normalité après bien des efforts à son chevet. Se souvenant de la façon dont elle avait ordonné ses vues tant à Applewithe qu’au toubib du bord, elle s’interrogea :
 
*Un bien ou un mal ? *
 
Car cette attitude de quasi despote n’était pas sans lui en rappeler une autre… Était-ce un héritage Jedusor ? De quoi frémir. Elle réfléchissait à cela quand Michael vint aux nouvelles :
 
… oui, assez stable pour un voyage. Qu’envisages-tu ?
 
… nous rentrons aux Bermudes, mon ange…avec Justin et Sam…
 
Cette proposition l’enchanta bien qu’elle ne comprenne pas trop pourquoi ils devaient encore se charger de leurs amis. Enfin, si ça plaisait à Michael, à elle aussi !  
S’organiser ne fut pas évident. Heureusement la résidence offrait des possibilités d’aménagements satisfaisants. Grâce à la petite elfe de Michael qui déchargea Alix des tâches ménagères auxquelles elle n’était pas entièrement familiarisée, une certaine routine s’établit autour des rescapés dont l’état s’améliora nettement. Néanmoins, malgré leurs progrès, Michael semblait tracassé. Il s’enferma si longuement dans son bureau que la curiosité y poussa son épouse après avoir prodigué ses soins à leurs amis. Les documents remis la déconcertèrent :
 
…je crains que Justin  ne soit ruiné, du moins du point de vue moldu, et ça, crois-moi, c’est cuisant pour lui…  
 
*C’est peut-être ça qui l’empêche de se réveiller complètement…* Qui lui a fait ça ?
 
Elle ne connaissait rien aux transactions moldues mais si son mari disait qu’aucun nom réel ne ressortait des papiers, c’était sans doute vrai.
 
Alors la ou les personnes vont s’en tirer impunément et Justin restera sur la paille ?
 
…à moins, bien sûr, qu’on ne mette pas le gant sur le commanditaire…difficile mais pas impossible.
 
Par « on » je suppose que tu veux dire « nous » ! rit-elle en captant ses intentions. D’accord, on cherchera mais là, je dois veiller à la future installation des parents de Sam ! Bonne idée de les avoir invités, ça remontera son moral !
 
N’ayant que peu fréquenté de moldus, Alix trouva les Forrester très… originaux, voire marrants.  C’était donc ça une famille aimante ? Ladite tante Babs – en réalité une coquette grand-mère – la fascina. Il est vrai qu’en comparaison avec l’acariâtre Calista Blackstorm… Secrètement, Alix envia la jeunesse vécue par Samantha. Que serait-elle devenue elle, Alix Blackstorm, si elle avait connu une enfance « normale » ? Soupir…
La bonne humeur de Sam avec la visite de sa parenté déteignit sur Justin qui consentit enfin à rejoindre la réalité non sans un certain abattement assez compréhensible. Lorsqu’il commença à râler, Alix le sut tiré d’affaire même si elle conseilla en douce à Sam de veiller à ce qu’aucun refroidissement ne contrarie son poumon fragilisé.
 
Il tousse encore pas mal, je n’aime pas beaucoup ça… fais attention !  
 
Qu’il était bon de n’avoir qu’à s’aimer au soleil… Sauf que, bien évidemment ça ne dura pas.  
Michael, recevant des nouvelles de son frère, décida de quitter leur nid douillet pour la froide Angleterre :
 
Ce sera notre premier Noël, ma chérie…et aussi le premier avec mon frère. Je n’ai jamais fêté Noël avec trop de conviction, je n’avais pas avec qui et du coup…maintenant, tout a changé, je vais même être oncle…    
 
Noël ?? Oui, Michael avait raison, il fallait être entouré de parents ou d’amis pour se réjouir en fin d’année. N’en ayant pas depuis l’âge de quatre ans, Alix ne s’était jamais intéressée à cette fête. Cela pourrait être « amusant » de tous les revoir…  
 
Le froid du dehors ne la gêna pas tant il y avait de chaleur dans cette belle demeure acquise par les époux Nielsen et pas seulement la chaleur des feux, surtout celle des cœurs. La famille – très… trop nombreuse ?- d’Opal déjà rencontrée au mariage désorienta une fois de plus Alix. Mais ils étaient si marrants. Débarquèrent également les Davenport et les futurs West-Gilmore. Ils en eurent des choses à se raconter tous ces complices d’aventures. Si Angel et J.O totalement à leur bonheur, rayonnaient, il en allait un peu autrement chez les Davenport. Elle trouva Justin grisâtre et mal luné tandis que Sam tentait d’arrondir les angles. Prenant son amie à part, Alix s’inquiéta :
 
Ses poumons ?... Ouais… une tête de mule…
 
Pas facile à gérer cette situation. Impossible de tenir Justin au repos, il s’épuisait dans la recherche de celui qui l’avait dépossédé.
 
Michael cherche aussi, se montra Alix rassurante.
 
Elle aurait souhaité pouvoir être aussi affirmative vis-à-vis des Nielsen. Quelque chose d’indéfinissable coinçait dans ce couple. Mise au courant des ennuis dus à sa grossesse gémellaire, Alix compatissait aux humeurs d’Opal. Qu’Erik soit tendu et travaille trop n’avait rien d’étonnant non plus, mais…
 
*Du diable si je comprends ce qui se passe…*
 
Dix fois, vingt fois, elle voulut faire part à Michael de l’étrange sensation perçue. Hélas, il y eut toujours une tâche ou l’autre qui l’en empêcha. En cuisine, elle aida Sam qui en avait pris la direction et s’en donnait à cœur joie. Beaucoup moins douée quoique prête à absorber tout enseignement, Alix suivit le train, glanant au passage divers propos au sujet des Nielsen.
 
*Bizarre…*
 
Bonne ambiance, joie partout… Cependant, étrangement Alix se mit à frissonner au moment de l’ouverture des paquets cadeaux. Michael, un peu éméché, remarqua son manque d’allant :
 
… j’ai… Sais pas… Si, si, mon amour, cette bague est superbe pas de souci… je… OPAL !

La presse fut énorme. Erik, presque aussi blême que sa femme, ausculta anxieusement celle-ci soutenue par une famille très angoissée.  Revigor et autres sortilèges médicaux ne donnèrent rien. La jeune future maman semblait s’étioler sous leurs yeux.  
Écartant doucement Carreen, Matt et autres McLane, Alix s’avança :
 
Erik, puis-je…
 
Sa réplique, mauvaise, scia tout le monde. Pour un peu, Michael aurait sauté sur le râble de son frangin pour avoir osé lui parler ainsi :
 
Laisse tomber, souffla-t-elle, c’est rien.
 
Un instant plus tard, le mari affolé transplanait avec Opal vers Ste Mangouste. La fête était finie.
 
En petit comité, les amis étant rentrés chez eux, on se relaya dans l’hôpital sorcier en quête de nouvelles. Ça allait et venait de partout, rien de décisif n’en ressortait. Erik boudait tout le monde, se consacrant quasi exclusivement à son épouse que seule sa mère fut autorisée à approcher… parfois.  
 
Allons-nous-en, suggéra Alix, on reviendra demain.
 
Calmer la colère et l’anxiété de Michael ne fut pas aisé. Seule méthode : détourner son attention. L’humeur n’étant pas au badinage, autant l’occuper :
 
Aide-moi à ranger ce qui traîne encore, s’il te plaît.
 
Fatalement, durant ces tâches ingrates, la conversation revint sur l’attitude d’Erik :
 
… non, je ne lui en veux pas. Il est perturbé… très perturbé… Matt m’a raconté des choses…
 
Et de lui narrer la prostration prolongée d’Erik pour « épuisement » mental suite à ses doubles études.
 
… Nous étions injoignables, mon chéri ! Tu n’as pas à t’en vouloir et cesse de malmener cette vaisselle ! Va plutôt te coucher, j’arrive bientôt.
 
 Une potion calmante fut nécessaire à leur repos. Tant de questions flottaient…
La semaine s’écoula dans des allées et venues entre hôpital et le domicile londonien de Samantha. Cette dernière tentait vaille que vaille d’intéresser son mari à autre chose qu’à son cas personnel, notamment par des obligations aux fourneaux de son restaurant en plein essor. Dans la foulée, les Davenport veillaient sur celui d’Opal.  
On fit souvent le bilan des trouvailles séparées sans résultat probant, pourtant. La piste du marin rescapé du naufrage était tombée à l’eau, tout comme le Lady Sam. Justin avait établi la liste la plus pointue de tous ses ennemis potentiels côté moldu.
 
*Il en a agacé du monde…*
 
Michael promit de se pencher sur une partie pas encore explorée mais ne parvenait pas à en éplucher plus d’un par jour à cause des passages obligés à Ste Mangouste où la situation empirait. Même Lavinia Dexter appelée en renfort s’avoua vaincue…
 
*Si seulement Erik me permettait d’approcher…*
 
Pas qu’elle se prît pour une experte mais…
La St Sylvestre se pointa. La fatigue marquait les traits des résistants au siège de l’hôpital. Intraitable, Erik demeurait sourd aux suppliques de belle-mère ou beaux-frères.
Jusque-là, Alix avait respecté les vœux de Nielsen et ne s’en était pas mêlée. Seulement la moutarde commençait à lui monter au nez.  
Aux douze coups de minuit, on se souhaita la « bonne » année avec des mines de déterré dans le couloir où on les confinait. Ça allait mal, très mal.
Alix serra les dents, bien décidée cette fois à forcer le barrage imposé. Michael la retint, elle se cabra :
 
… m’en fous ! Qui ne tente rien n’a rien ! Si ton frère est un idiot, j’y peux rien, j’y vais !
 
Ils se chamaillaient presque quand débarquèrent deux parfaits inconnus qu’Erik, enfin sorti de la chambre d’Opal, reçut avec soulagement. Il embarqua la belle brune, laissant le grand type sombre avec eux. Carreen, plus diplomate qu’Alix, lui demanda des explications sur leur venue.  
Cela n’avait aucun sens ! Pourquoi Erik refusait-il à sa belle-sœur d’approcher sa femme mais ouvrait-il sa porte à un docteur issu d’Afrique en qui on pouvait entièrement se fier selon l’intervenant.  
 
Ton frère est givré, je confirme, râla-t-elle sans se soucier de ce John Smith.
 
Erik dut être éjecté de la chambre car il réapparut très vite, aussitôt entouré de sa belle-famille. Alix, sans lâcher Michael, lui tourna le dos, ferme. Pourtant ce fut elle que pointa, impérieuse, le Dr. Von Falkenberg :
 
 Vous, entrez !
 
En d’autres circonstances, Alix aurait fait un pied-de-nez au passage à son beau-frère mais là, elle s’empressa d’obéir.
La porte refermée, la situation lui explosa au visage avec les commentaires pointus d’Ysaline :
 
Les fonctions vitales diminuent. Là, elles ont repris un peu avec l’éloignement de Nielsen. Cela ne vous évoque rien ?
 
Erik est possédé ! Je l’ai senti sans le comprendre. L’esprit qui l’envoûte me connait… il savait…
 
La belle médicomage donna ses suggestions qu’approuva Alix chargée du coup de préparer la famille à recevoir un fameux choc…   
Le tact n’étant pas son fort, ravalant sa salive, elle préféra exposer la situation à Michael :
 
Toi, parle-leur, suis pas douée… c’est un envoûtement ! Je ne sais pas qui est le malin qui s’empare d’Erik mais, involontairement, c’est lui qui nuit à Opal et ses enfants ! On en discutera après, ok ?...
 
La dure mission accomplie, Opal réveillée puis rendormie, ce fut un crève-cœur que de voir Nielsen craquer quand Ysaline déclara :
 
Tout ira bien maintenant à condition que vous vous éloigniez d’elle ou que vous éliminiez votre démon.
 
Il en dit des choses, le pauvre Erik ! Moins, hélas, une fois rentré chez lui où l’on tenta de le cuisiner « gentiment ». 
 
QUI ES-TU À LA FIN ? explosa Alix. Erik, tu sais qui c’est ! Dis-nous !  
 
À quatre contre un le combat était inégal, néanmoins l’esprit bloquait un Erik tour à tour normal, ou fou.
Alix flaira le danger :
 
Si on s’acharne sans préparation, il va céder complètement à l’entité. Empêchez-le de bouger !
 
Une forte potion assommante fut forcée dans le gosier du beau-frère qui sombra.  
Les McLane n’étaient pas très à l’aise, loin de là. Ces histoires de magie noire et de possession les dépassaient, pas les ex-mangemorts.
 
Résumons, soupira Alix. Erik a avoué croire avoir involontairement tué quelqu’un, et que cette personne le hante régulièrement surtout depuis qu’il s’est mis à étudier comme un dingue… je n’y peux rien, ça me rappelle… Obscurion… Non, ce n’est pas lui Michael, pas directement, car j’ai, nous avons payé notre tribut, nous… Oui, mon chéri, c’est à elle que je pense…  
 
Décomposé, il capta l’ampleur du cas.
 
Sait-on ce qu’elle est devenue depuis que nous avons envoyé Opal et Erik lui soutirer des informations ? … Ben, je crois qu’il est temps de s’informer.
 
On accommoda Erik dans son lit, et chacun regagna le sien. L’année débutait bien, pas à dire !  
 
À peine le déjeuner avalé, on sonna. Carreen introduisit John Smith flanqué d’une jeune femme attentive à tout et d’un très beau blond présenté comme le mari d’Ysaline : Max Von Falkenberg.
Comme le hasard fait bien les choses parfois… Michael et Max avaient fréquenté Poudlard en même temps. Mieux, ils étaient de la même maison. Bon, qu’une moldue accompagne créa un léger flottement… Bah !  
 
Vous êtes les bienvenus, déclara Alix. On ne sera pas de trop pour retrouver le corps d’Ariana…
 
La mission SOS fantôme était lancée.
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Message par Max Von Falkenberg Mar Mai 20 2014, 12:04

Toi et John, vous avez une mission ! …
 
Voilà une nouvelle qui aurait dû le réjouir, lui qui commençait à s’ennuyer dans le coin, mais compte tenu du sérieux de l’expression de son Ysaline chérie, Max  supposa qu’il ne s’agissait pas d’aller tailler les arbres du parc.
 
Ah bon ? Comme ça, tout d’un coup…et ce sera quoi ?, il n’était pas trop sûr de vouloir le savoir et en fut convaincu dès que sa femme adorée étendit l’information, vraiment ?...Je devrais demander si vous êtes sérieux, mais là…pas la tête à blagues…
 
Sa bonne humeur s’était émoussée, tous durent s’en rendre compte, surtout quand, contraire à ses habitudes abstinentes, il s’enfila un Pur-Feu sans même ciller avant de songer à convier les autres pour un toast.
 
Eh bien, buvons donc à ce revirement inédit qui apporte de l’émotion à nos ternes existences !
 
Pas un ne fut dupe, on vida les verres, quelques petits mots polis pour clore la soirée et on se quitta avec la promesse de se revoir le lendemain de bonne heure.
 
*Super ! Et une grasse matinée, ça ne dit rien à personne ?*
 
En toute évidence, non. On commencerait la nouvelle année comme qui entame une semaine normale et fin de l’histoire ! Les habitudes ont la vie dure, osez dire le contraire, à peine on se sent un peu à l’aise, bienvenue les ennuis !
Le duo Smith-Reese ayant pris le large, Max, ronchon, se servit encore à boire ce qui lui valut une petite remarque édulcorée de la part de sa chère et tendre.
 
Ben non, figure-toi, je ne suis pas ravi…Non, je ne suis pas fâché, ce n’est pas ça…suis pas emballé, c’est tout !...J’envisageais un jour de l’An différent, mon droit quand même, non ?
 
Avec un soupir assez rageur, Ysaline s’étendit un peu plus sur les faits qui l’avaient menée à faire une requête si singulière.
 
Ouais, je comprends ce que tu voudras mais tu me diras…Me voilà embauché par la Ligue de Croisés redresseurs de torts sans même y avoir apposé ma candidature…ai-je l’air d’un exorciste patenté ? D’un chasseur de fantômes ?...Non, et bien voilà… C’est reparti pour une ronde, on fera ici ce qu’on faisait là-bas…tu courras les Urgences, auras des horaires débiles et moi, je filerai un coup de pouce en magie noire à des gens que je n’ai pas l’heur de connaître…Me dis pas que c’est pas le point !...C’est LE POINT PAR EXCELLENCE !...Mais non, voyons, suis pas fâché !, ricanement mauvais, suis ravi de la vie…Allez, bonne année, on va dormir, faut être en forme demain, non ?
 

Il avait envie de prendre ses cliques et ses claques, ses gosses et retourner au petit monde chaleureux d’où on l’avait sorti où ses uniques problèmes étaient secourir les démunis, enrayer la famine et les mauvaises conditions sanitaires.
 
*Et merde…je déteste les sorciers anglais avec leurs embrouilles à rallonge !*
 
Sa saute d’humeur céda d’un poil quand dans leur grand lit, Ysaline se coula dans ses bras, sans un mot, ce qui voulait tout dire. Il la serra contre lui, se sentant tout d’un coup contrit et misérable.
 
Je ne voulais pas paraître borné, ma douce…mais tu me connais, suis un égoïste fini…je rêvais de t’avoir rien que pour moi…pas d’urgences folles au milieu de la nuit, plus d’horaires débiles…ok, on n’en parle plus…on s’arrange toujours, oui…je t’aime, Ysaline…maintenant, essaye de dormir un peu !
 
Plus facile à dire qu’à faire. Il resta là à contempler le plafond dans le noir, cherchant un ordre cohérent pour ses idées parties en cavale.
 
*Et les enfants, quoi ? On rêvait pas d’une nouvelle vie ? On va les abandonner dans ce mausolée, à se morfondre…Alex jouera son petit numéro du tyran en cernes et finira par y prendre goût…mes filles deviendront des petites oies guindées et nous…nous on ira par-là à remettre le monde à l’endroit…Ce sera la dernière fois, je le jure, la dernière que je me laisse embarquer dans un truc pareil…Triple con, tu n’y crois pas toi-même !*
 
Bonjour, Monsieur. Voici le café de Monsieur ! Madame a dit que Monsieur se lèverait de bonne heure, et de tirer les rideaux, et de faire une courbette, et de servir le café alors que Monsieur émergeait de quelque limbe lointain en se demandant ce que faisait ce plouc dans sa chambre.
Le plouc en question, Jenkins, valet de Monsieur avait pour mission le tirer élégamment du lit, faire ouïe sourde à ses grognements, disposer ses vêtements pour le matin et préparer son bain. Max resta là, avachi dans l’immense lit, essayant de se remettre les idées en place.
 
Et  ma fem…Madame ?
 
Madame est partie très tôt pour Ste. Mangouste, Monsieur.  Les jeunes demoiselles prennent le petit déjeuner à la nursery et le jeune monsieur avec le précepteur.
 
*Misère, quelle vie merveilleuse…c’est le jour de l’An !*
 
Rien qui vaille. De bon cœur ou pas, il fallait s’y mettre. Habillé de pied en cap et avec une allure tirée d’un magazine de mode. Il se retrouva seul, à la tête d’une table  déserte à prendre un petit déjeuner dont il n’eut le temps que de goûter aux œufs brouillés avant que Lawton, pincé comme toujours, annonce l’arrivée de Mr. Smith et Miss Reese. L’horloge sonna la demie…de 8.00  du jour de l’An !
 
*C’est une heure indécente même pour un fantôme… *
 
Il avala son deuxième café, sans avoir pu convaincre John et Megan de partager les joies d’un solide petit déjeuner anglais.  Dehors, il avait commencé à neiger.
 
Mais ça va de mieux en mieux…je raffole de ce climat !...Non, ça va…tout est bon, ça me fera des points pour aller tout droit au ciel !
 
On ne releva pas, c’était mieux comme ça et avant qu’il ne s’avise de l’ouvrir de nouveau, John prenait le commandement d’un impeccable trasplanage d’escorte qui les matérialisa sur le perron d’une belle demeure cossue dans une banlieue idem.  On leur franchit passage sans poser de questions mais avec soulagement évident.
 
*Qu’est-ce qu’on leur a raconté, à ces braves gens…Ghostbusters à la rescousse ?*
 

Un salon plein de gens, tôt le matin, un jour de l’An. Promu maitre de cérémonies pour es effets, John s’acquitta des présentations. L’Australie était pleinement représentée par un clan bruyant et passablement dépassé par les circonstances, Max prit son meilleur air de Messie sauveur et passa au suivant .
 
*Tiens, celui-là, qu’est-ce qu’il fait là ?*
 
Celui-là le dévisagea tout aussi surpris que lui. Impossible ne pas se reconnaître même si des années s’étaient écoulées depuis la dernière de leurs rencontres : le jour de la remise des diplômes à Poudlard.
 
Michael De Brent, si je m’attendais à te trouver ici…*Ou n’importe où d’autre !*…Moi ?...Je vivais avec ma famille loin d’ici…en Afrique, oui…Et on peut savoir à quoi devoir ce hasard ?
 
Il se trouvait que par des détours assez obscurs, il ne demanda pas de détails, Michael était le frère de l’envoûté et vraisemblablement aussi celui  de l’esprit malfaisant.
 
*Simple histoire de famille, quoi !*

 
La belle brune, présentée comme l’épouse de De Brent, résuma de manière concise la situation.
On ne sera pas de trop pour retrouver le corps d’Ariana…
 
*Ah parce qu’on l’a paumée, en plus ?*
 
Il se garda bien de faire un commentaire quelconque et attendit plus de précisions, qui furent malheureusement plutôt floues.  Erik, le frère retrouvé subissait la vindicte de sa demi-sœur qui lui en voulait de l’avoir poussée au suicide, involontairement, soit dit en passant. Et bien sûr, pour que l’embrouille soit bien peaufinée, personne n’avait la moindre idée d’où la défunte en question avait commis l’acte final et encore moins de quel turpide sortilège de magie noire elle avait pu se servir pour laisser que son âme errante pourrisse la vie des autres.
Max supposa qu’il se passerait du temps avant de voir une lumière au bout de ce long tunnel. De tous, celle qui semblait en savoir le plus sur  ces artifices sombres était la femme de son ex-camarade de classe.  Mrs. De Brent, née Blackstorm avait fait ses études à Durmstrang, école de sorcellerie connue pour ses liens avec la magie noire, au grand dam de Karl Theodor Von Falkenberg qui y avait enseigné l’art des Potions. Elle se souvenait d’ailleurs très bien de son ancien professeur qui  l’avait induite à devenir une potionniste patentée.
 
Eh non, on n’hérite pas le talent, on dirait, je suis à peu près nul en Potions et dois avouer que la magie en soi n’est pas exactement de ma prédilection.
 

De quoi se poser des questions quant à l’utilité de sa présence là, mais, bien entendu, personne ne commit l’impair de toucher le thème, au lieu de quoi on passa en revue toutes les informations disponibles, c’est-à-dire à peu près rien. Il fallut remonter assez loin dans le passé pour essayer de comprendre le pourquoi du comment.  Comme prévu, l’histoire était des plus tordues. Tout y passait : rancœur, haine, vengeance, folie…L’espace d’un instant Max pensa à sa propre mère avec amertume, elle qui avait été capable de noirceurs innommables pour parvenir à ses fins.
Le Manoir De Brent, dernier lieu de résidence connue de l’âme damnée, n’était pas un lieu réjouissant, loin de là. On pouvait comprendre la réticence dégoûtée de Michael en passant le seuil de l’ancienne demeure de sa famille. Sombre, froid, hostile, il avait hébergé des générations de sorciers voués au côté obscur, une ambiance malsaine y régnait. 
 
D’après ce que je sais du monde des esprits, ceux-ci peuvent se communiquer entre eux…que ce soit ici ou en Afrique, il nous suffirait d’en trouver un d’assez collaborateur…
 

On le considéra  avec étonnement, comme si personne ne s’attendait à le voir émettre une idée de ce calibre.
 
M’enfin, on a affaire avec un fantôme, non ?...Suis pas prêt à trépasser pour aller enquêter dans l’Au-Delà, vous non plus, donc…On sait tous comment ça se passe…du moins à Poudlard on a eu notre lot avec  des fantômes de tout poil et plume…Euh, non, aucun  don reconnu comme medium !
 

Il entendit Megan, oui elle était de la partie, gribouiller furieusement dans son calepin. John se racla la gorge, nerveux, lui était américain et là-bas, les fantômes sont de tout repos. Michael  ne semblait pas trop à l’aise, inutile demander la raison, sa femme, pas plus réjouie que lui était plus pâle qu’au départ.
 
*Elle sent quelque chose, ma main à couper, Ysaline a dit qu’elle était d’une rare sensibilité*…Une question, Michael…ta sœur a été la dernière à vivre ici, mais je m’imagine qu’il y avait des domestiques…des elfes, je présume…
 
Personne ne semblait y avoir pensé, trop habitués à considérer ces pauvres créatures comme part de du décor.  En tant que seul maître de l’héritage De Brent, Michael fut invité à convoquer les possibles domestiques oubliés. Réaction immédiate, deux elfes domestiques  terrorisés firent leur apparition, se prosternant pratiquement à leurs pieds.  On les calma comme on put pour après les interroger patiemment. John et Megan assistaient à tout ça sans piper mot, lui peu habitué à l’existence des elfes, elle, moldue à part entière mais ne ratant rien de ce qui se passait.
On ne tira pas grand-chose de Eldalótë et Russandol, le couple elfique, à part quelques couinements terrifiés, entrecoupés de soupirs, gémissements et la remise d’une lettre froissée que Russandol tira de sous sa tunique sale. Elle était adressée à Michael dont le semblant se décomposa de rage en la lisant. Sa sœur maudite lui adressait des mots d’adieu, pour autant qu’on puisse donner ce nom à ces mots d’extraordinaire cynisme et cruauté que Max parcourut avec un frisson.
 
Désolé, mon vieux…là, je ne vois qu’une seule façon de faire parler ces deux-là…en tant que serviteurs de ta famille, ils ne piperont mot…libérés, ils se sentiront peut-être plus à l’aise…euh, t’as qu’à leur donner une chaussette…un mouchoir…
 

Mr. Smith fronçait les sourcils, le croyant tombé sur la tête et Miss Reese faisait des efforts pour ne pas rire alors pendant que Michael s’acquittait de son devoir de libérateur, Max expliqua un peu les us et coutumes de maîtres et elfes domestiques.
 
Un elfe est dévoué à ses maîtres jusqu’à  la mort et lui doit obéissance absolue, il fait, comme les meubles, et toute autre propriété, partie de l’inventaire d’un héritage…Oui, c’est exécrable, de l’esclavage pur et simple…fais pas des gros yeux, Megan…pas besoin d’être sorcier pour savoir que ça  existe…
 
Une paire de gants changea de main, le changement opéré chez les elfes fut notoire. Très en verve ils racontèrent, tout ce qu’ils avaient dû subir…entre autres des  déplacements mystérieux  dans un lieu inconnu et terrifiant où leur maîtresse s’adonnait à d’étranges pratiques.  Elle s’assurait surtout d ne pas leur laisser savoir où ils se trouvaient.
 
Maîtresse Ariana forte…très forte…mais  Eldalótë croit savoir…c’est dans la côte…au creux de falaise…sombre, très sombre…la mer entre là furieusement…
 
Tu ne pourrais pas être un peu plus exacte…des falaises, ça ne manque pas…
 
Cornouailles…Caverne grande…profonde…Maîtresse Ariana riait en disant qu’elle était hantée des esprits de pirates…
 

*Dieu du ciel…chaque seconde caverne en Cornouailles était un repaire de pirates !*  Par hasard, il n’y a pas ici un fantôme avec lequel on puisse parler ? *Ça  y est, mon pote…t’es en plein délire sorcier, là !*
 
Tous avaient beau sentir presque leur présence mais toute invocation se vit soldée par un silence hostile.
 
M’est d’avis qu’on ne tirera rien de cet endroit…à moins d’y revenir avec un medium patenté…Il me semble que vous ne vous sentez pas trop bien Alix…Sortons d’ici, Michael…ces lieux sont malfaisants.
 

De retour chez les Nielsen, la situation n’avait varié d’un poil. Erik continuait plongé dans un lourd sommeil induit et n’en reviendrait que quand ils auraient une solution valable. Le temps pressait.
 
L’elfe a assuré que ta sœur était très forte…on le sent rien qu’en étant chez elle, ce manoir est truffé de maléfices de toute sorte…on l’a tous plus ou moins senti…mais surtout vous, Alix, je ne me trompe pas ?
 
Michael de visible mauvaise humeur lui demanda de laisser sa femme en paix.
 
Je ne fais que m’en tenir aux faits, riposta Max qui n’était pas plus heureux que lui, tu veux aider ton frère…et bien faudra y aller avec tout ce qu’on a…et si ta femme peut s’y prendre mieux que nous…alors faudra essayer…Peut être que l’esprit…ou les esprits qui hantent la maison préfèreraient parler sous d’autres conditions…j’en sais rien, c’est juste une idée…Vous avez déjà utilisé la Ouija ?
 

Lawton  regarda Monsieur  de travers quand en rentrant, après une journée infernale à courir les esprits esquifs, celui-ci ne trouva rien de mieux que lui demander de dénicher une planchette de Ouija.
 
Ma marraine était partante pour ce genre d’expériences, je me souviens d’avoir assisté à plusieurs séances ici…ce doit être dans le grenier…Veillez à que le petit salon soit prêt pour ce soir…on sera  six…Oui, on va dîner et après on jouera au spiritisme…Madame est rentrée ?
 
Ysaline se trouvait à l’étage avec les enfants, ils regardaient la TV comme une famille normale. En le voyant, elle le rejoignit, préoccupée de le voir si sombre.
 
Il y a de quoi…fameux boulot celui que tu m’as dégotté, ma douce…Ce soir, on va invoquer les esprits…Où ?...Mais ici même, voyons…Faudra que les petits dorment profondément pour alors…Cela ne te plait pas ?...Pas plus qu’à moi, crois-y…
 

On aurait connu des repas plus joyeux, mais là personne ne se trouvait pas trop envie de rire. La table pour l’expérience paranormale était prête. Lawton avait un sens poussé du détail et avait su reproduire  une ambiance propice. Max sentit un frisson lui courir le long du dos, sans être superstitieux, ce genre de jeu lui déplaisait beaucoup.
La séance commença et rien ne sembla vouloir se produire jusqu’á ce que soudain, un froid inattendu tomba sur l’assistance, la lumière des bougies ondula et une espèce de longue plainte déchira le silence.
 
*Mince…c’est pas comme ça que ça se passe !*

 
La main d’Ysaline broyait sa droite, celle de Megan sa gauche, tous avaient sursauté et blêmi…au fond du salon, une forme incertaine commençait à se dessiner…
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Message par John Smith Mer Mai 21 2014, 16:51

Parfois errer dans le brouillard rend la révélation encore plus lumineuse.  Comment avait-il pu être aveugle si longtemps, avoir le bonheur à portée de main sans le voir ? Souvent, il se mit à bénir son terrible accident et les dégâts cérébraux causés. De sa vie antérieure, il ne conservait que de très vagues souvenirs, quelques regrets, rien de plus. Un avenir radieux s’ouvrait en compagnie de Megan qui l’acceptait tel quel, avec ses trous de mémoires, défauts et qualités.
Elle se plaisait dans son nouveau job, lui… il comblait son manque d’action en se dévouant aux plus humbles, que faire de plus utile ? Des questions sur son passé, il y en avait foule mais à quoi bon foutre en l’air ce qu’il possédait actuellement pour des recherches… interdites ?
Elle avait accepté d’être sa femme, rien d’autre ne comptait. Serait-il seulement à la hauteur, la méritait-il ? Il ferait tout pour, en tout cas.
Il fut très, mais alors très, embarrassé de lui proposer de passer la St Sylvestre en compagnie des Von Falkenberg rentrés à Londres pour d’autres raisons qu’eux mais non des moindres.
Qu’elle agrée, sans questions stupides, sans suspicion, n’en fit que l’aimer davantage.
S’il fut bien une chose que capta John ce soir-là, c’est qu’il était nul en discours. Il aurait souhaité expliquer aux uns et aux autres ce qu’il éprouvait vraiment mais, décidément, ça coinçait.  Comment dire à Meg et à Max qu’Ysaline n’était à ses yeux qu’une sorte d’ange gardien, qu’il ne pourrait jamais la regarder autrement qu’ainsi surtout maintenant que Meg l’aimait ? Comment exprimer sa profonde reconnaissance à Mrs Von Falkenberg et aux deux autres qui, tous à leur façon, avaient contribué à le reconstruire ?  Il était maladroit et le savait…
 
*Qu’est-ce qu’elle va penser… ?*
 
Il ne faut pas croire que John embarqua Ysaline à Ste Mangouste en toute joie de cœur. Ses promesses étaient sacrées. Si Erik et Opal avaient besoin d’aide, il répondrait.  
En 1er de l’an, on fait mieux, dit-on, que d’arpenter un couloir d’hôpital en compagnie d’inconnus au regard suspicieux. Ne désirant pas frayer avec ces gens inquiets, il déclina le juste nécessaire :
 
Je suis John Smith. Erik est un ami. Le Dr Von Falkenberg m’a ressuscité.
 
On ne tira rien d’autre de lui ; d’ailleurs tous se foutant de sa présence, il le leur rendit bien.  
Comme supposé, Ysaline comprit l’origine des maux d’Opal et ce fut Mrs de Brent qui, via son époux, largua la bombe : envoûtement !  
Les vieux réflexes ont la vie dure. John n’interrogea pas Ysaline quand elle jugea avoir accompli son boulot. Il se contenta de l’escorter à son domicile.
L’entendre toute joyeuse déclarer à son Max avoir trouvé un job et les embarquer dans une chasse aux fantômes le décontenança un peu :
 
*Elle aurait pu m’avertir…*
 
Au retour chez eux après promesse de se revoir le lendemain, il sentit Megan prête à passer la nuit à le cuisiner de questions auxquelles il ne saurait trop répondre. Il dévia le problème en lui proposant d’autres jeux beaucoup plus divertissants auxquels elle participa avec entrain. Même sur ce terrain, ils s’accordaient en harmonie. Megan était une partenaire géniale, selon ses vœux. Ni trop prude, ni trop délurée, créative tantôt soumise ou possessive, tout un programme à explorer ensemble.
Il sortit tôt ce matin-là, juste faire un saut à la 1ère boulangerie du coin, histoire de ramener de quoi sustenter les joyeux combattants nocturnes.
Meg ne le rata pas tout en dévorant ses croissants chauds :
 
Ainsi tout le monde a trouvé de quoi occuper son temps.
 
Ysaline a parfois de ces idées ! Je n’étais pas plus au courant que toi et Max, je t’assure !
 
Il fallut ensuite lui raconter les détails sur cette affaire tordue qui emballa aussitôt la curiosité débordante de sa fiancée. Déjà, elle envisageait de se transformer en Ghostbusters et – via la gazette - d’informer les sorciers des progrès de l’enquête.
Impossible de la contrer sur ce projet. Il tint pourtant à clarifier certains points :
 
Megan, il ne s’agit pas d’un jeu ! Notre monde est peuplé de créatures qui sont loin d’être toutes aussi sympathiques que les licornes et les boursouflets… oui, je t’en montrerai, si tu veux. Mais écoute, lorsque l’on approche la magie noire, on peut rencontrer des difficultés très… pénibles, désagréables, voire… mortelles ! Je préfèrerais que tu ne t’en mêles pas même si je sais parler à un mur…
 
Max n’avait pas l’air commode quand ils débarquèrent chez lui. Fallait croire que cette « mission » lui déplaisait autant qu’à lui. Non seulement il tira la gueule, quoique leur offrant à petit-déjeuner, mais râla ferme en constatant la neige en fine chute.
 
Mais ça va de mieux en mieux….je raffole de ce climat !
 
Quelque chose ne va pas, Max ? osa John en marchant sur des œufs.
 
Il affirma que non et John s’empressa de les transplaner face au domicile des Nielsen dont il avait eu l’adresse de la bouche d’Erik.
La demeure était agréable quoique très peuplée même à cette heure matinale. On fit le tour des présentations. Par veine, John connaissait au moins Alix et Michael, le restant étant exclusivement McLane.
 
Où est Erik ? souffla-t-il à Mrs. de Brent.
 
Alix se chargea d’éclairer tout le monde dans un résumé succinct de la situation. C’est à elle aussi qu’Ysaline avait proposé d’adjoindre deux bons éléments à la future quête : lui et Max.  
Selon ses dires, Erik avait poussé Ariana de Brent, sa demi-sœur, au suicide. Il ne désirait que son éloignement sans penser à une méthode aussi radicale. Le fait était que Miss de Brent était injoignable depuis l’intervention de Nielsen qui avait avoué qu’une voix mauvaise l’obligeait parfois à des actions mauvaises. Pour éviter qu’il ne cause plus de tort, on l’avait endormi car, à travers lui, Ariana se vengeait sur ceux qu’il aimait. Retrouver son corps était impératif.   
 
*Charmante femme…*
 
Il osa demander par où commencer. Le manoir de Brent s’imposa.  
Visite étrange. Michael n’aimait pas se trouver là, on pouvait comprendre pourquoi. Un œil à Alix prouva à John que cette grande brunette était aux aguets. L’attitude de Max était… étonnante. Il l’ouvrit plus qu’aucun autre lors des visites pièce par pièce de ce grand manoir sinistre.  
 
*Pourquoi est-il si nerveux ?*
 
Bien sûr John savait qu’il n’aimait pas pratiquer la sorcellerie. Il y était doué pourtant. Ne lui en avait-il pas réappris chaque base ? Mais, parfois, la nervosité ressort différemment selon les individus. Max cachait-il son anxiété en parlant plus que voulu ? Néanmoins plusieurs remarques très sensées s’émirent tandis que John préférait étudier le terrain, humer l’atmosphère. En Michael, il n’avait pas été long à reconnaître une sorte de frère d’armes. Même façon de se déplacer silencieusement en faisant attention à tout… Étrange…
Collée à lui, Megan ne cessait de prendre des notes sur son calepin.
 
*Au moins une qui a l’air de s’amuser et ne se rend pas compte de ce qui pourrait nous tomber dessus !*
 
Et lui, qu’en savait-il ? En fait… rien. De sa vie antérieure, il n’avait retracé que sa profession et un peu de son parcours familial direct. Jeunesse, études, fréquentations… néant. Il avait dû gober tout cru ce que l’oncle Sam avait bien voulu lui flanquer dans la gueule avant de l’éjecter de son sol.  
 
 Une question, Michael…ta sœur a été la dernière à vivre ici, mais je m’imagine qu’il y avait des domestiques…des elfes, je présume…
 
*Pas con…*
 
Ça ressemblait encore à quoi des elfes domestiques ? Du diable s’il s’en souvenait !  
L’apparition dévote de deux créatures décharnées, aux yeux globuleux et mal fringuées, le surprit autant que Megan. Les renseignements issus de ces esclaves libérés par un Michael renfrogné, n’amena rien de précis. Avec une lettre infâme d’adieux, de vagues allusions à une grotte en Cornouailles… Ils étaient fins !
Étonnamment, ce fut encore Max qui dirigea le repli en s’occupant – peut-être un peu trop – du bienêtre de Miss Blackstorm. Il est vrai qu’elle était aussi pâle qu’un linceul.  
Retour express chez Nielsen où on se détendit un peu.
 
Ça va, toi ? demanda-t-il anxieux à sa fiancée.
 
Nerveuse mais ravie, elle en avait déjà noirci des pages !
Selon Max qui, décidément, pour un soi-disant non pratiquant, en connaissait un bout, ils devaient s’arranger pour contacter un esprit susceptible de les mener sur la bonne voie. Il ne trouva rien de mieux que de les ramer chez lui pour une partie de Ouija qui débuterait peu après un repas entre petit comité.
Nul ne rigolait, ambiance plombée, mastication laborieuse, peu de commentaires. Pour Meg, John crut bon de préciser :
 
Tu connais certainement ce « jeu ». Les moldus s’y adonnent en rigolant, histoire de se faire peur. Chez les sorciers, c’est plus sérieux, pas de triche : ça ne ment pas !
 
Le valet de Max avait bien fait les choses. Pièce étroite, lourds rideaux tirés, bougies partout…  
Comme si elle les narguait, la planchette de bois vernis luisait dans la lumière tamisée, la goutte n’attendant que leurs doigts à poser dessus.
Puisque nul ne se décidait, fixant la planche comme un animal dangereux, John haussa les épaules et mit index et majeur droit sur la goutte, aussitôt imité par Meg et les autres.
 
Ouija es-tu là ?
 
Rien ne se produisit. Brusquement, Alix demanda de quitter le jeu ; tous l’imitèrent.
 
*Se prendre les mains ??? Que fait-elle ?*
 
Il n’aimait pas ça, pas du tout. Les doigts de Megan étaient froids, ceux d’Alix congelés. Les flammes des bougies tremblèrent puis s’inclinèrent tandis que la température de la pièce descendait de plusieurs degrés.  
 
Ne rompez pas le cercle, crut-il bon d’émettre avec la désagréable sensation d’assister à quelque chose de très dangereux.
 
Tous tournèrent la tête dans la direction fixée par Mrs. De Brent quasi exorbitée. Dressée soudain, sans lâcher ni lui ni Michael, elle parla à la « chose » en formation dans une voix inédite. Anormalement rauques, des sons fusèrent lentement. Il ne pigea rien aux échanges entre l’entité et la médium malgré elle.
  
*Du moment qu’elle comprend…*
 
L’apparition spectrale avait une forme féminine, mais ce n’était manifestement pas la coupable des récents méfaits vu la cascade de cheveux bruns lui descendant jusqu’aux talons couvrait, telle une cape, des épaules décharnées sous une longue toge blanche.  
Le dialogue ne dura pas plus de cinq minutes, selon ses estimations peut-être faussées par la tension instaurée. Sa main gauche lui indiqua soudain que quelque chose clochait. Le corps d’Alix commençait à osciller d’avant-arrière. Il se leva à son tour :
 
Merci d’être venue. Laissez-la, à présent.  
 
D’un coup la température remonta, la chaîne se brisa. Alix serait tombée si Michael ne l’avait retenue. Prompte, Ysaline la secourut aussitôt. Il resta en retrait, serrant une Megan un peu sonnée contre lui :
 
Ça va aller. C’est fini ! Chut, chut ! Tout va bien !  
 
Lorsqu’elle recouvra ses sens, Alix leur délivra un résumé des révélations de Lady O’Neill, fantôme en errance depuis l’an 1503.  
 
*Bon Dieu, on n’est pas sorti de l’auberge !*
 
Ysaline offrit son gîte aux assistants qui, tous, déclinèrent. On se retrouverait le 3 janvier, temps indispensable à la récupération de la médium.  
 
Adorable Meg ! Secouée mais très excitée, John eut toutes les peines du monde à l’empêcher de transcrire de bout en bout ses impressions sur cette journée de folie.  
Lorsqu’elle consentit à lâcher ses notes et retrouver le creux de son bras sur le matelas, il lui caressa doucement les cheveux avant de l’embrasser délicatement :
 
Tu es un brave petit soldat, bravo !...  Mon cœur… j’aimerais te dire que tout va se dérouler les doigts dans le nez mais tu m’excuseras : j’en sais fichtre rien ! …Je suis sorcier, c’est un fait mais je ne me souviens absolument pas de comment c’est arrivé ! Mes parents le sont-ils, suis-je un sang-mêlé, un sang de bourbe, un pur ? Sais pas… oui et non… ça me tracasse mais suis bien ainsi.  Je n’envie aucunement nos récentes connaissances et leurs parcours entre bien et mal… les elfes ? Euh… je savais plus du tout, désolé… Oui, me doute que ça te révolte mais n’oublie pas qu’en Angleterre ils ont quasi 500 ans de retard, nos sorciers ! … Quoi ? Oui, dans un sens tu as raison : Ysaline nous a bien eus mais je ne pense pas qu’elle mesurait l’ampleur de cette intrigue… Mais non, je ne lui trouve pas toutes les excuses ! (il rigola) Tu veux la vérité ?... J’aime Ysaline ( sa tête valait de l’or en barre) comme une sœur ( s’empressa-t-il d’ajouter) Toi, c’est définitivement différent.
 
Et de le lui prouver illico.
 
2 Janvier vide, du moins pour lui. Megan dressait ses plans, révisait son futur article à soumettre à son boss. John passa longuement au centre d’hébergement récemment créé où tout se déroulait à la perfection. Il prit brièvement des nouvelles d’Alix qui surmontait sa transe involontaire avec courage. Chez les Nielsen, aucun changement. Les époux dormaient séparément, l’un à domicile, l’autre à Ste mangouste, on soupirait dans la famille.  
Le 3 au matin Meg fila se préparer pour aller convaincre son rédacteur en chef de débuter une sorte de saga sur une chasse aux fantômes.
Pendant qu’elle travaillait, John l’attendit sur le chemin de traverse à peine remis des festivités de l’an neuf.
Il se tracassait énormément. Megan n’avait pas du tout l’air de comprendre les dangers à affronter. Que pourrait-il bien inventer pour la prémunir ? La boutique de potions étant ouverte, il y entra. À la jolie propriétaire qui l’accueillit d’un sourire, il exposa son souci :
 
J’aimerais des potions actives sur des moldus… Non ! Pas pour leur faire du tort, au contraire ! Je veux protéger ma fiancée contre les retombées dues à la magie noire… aux esprits, en particulier…
 
La petite en connaissait un rayon, heureusement. Nanti d’un joli attirail avec mode d’emploi simple inclus, il fut plus serein en récupérant une Meg ravie de son premier papier sur l’ « affaire ».
 
Chez les Nielsen, on n’en menait pas large. Erik avait eu une très mauvaise nuit. L’esprit malsain le consumait à petit feu même endormi.  
Alix allait… bien ? D’après la tête de Michael, pas tant que ça. Ysaline courait entre l’hôpital et la maison, se démenant comme elle pouvait tout en assumant son nouveau job. Max tirait la gueule, Michael pas mieux, Alix flottait entre deux mondes tandis que la famille d’Opal s’arrachait les cheveux en se relayant au mieux.
D’après les indications de Lady O’Neill, Ariana perturbait fortement le monde des esprits. Son corps entier nul ne le trouverait.
 
*Elle s’est prise pour Osiris ou quoi ??*
 
7 morceaux pourrissaient en 7 lieux différents. A eux de les rassembler pour faire cesser la possession.
 
Les Cornouailles.
 
Dieu qu’il caillait en ces lieux battus par des vents furieux. Bien vêtus mais gelés quand même, les chasseurs de fantômes contemplèrent la falaise. Megan, de son point de vue moldu, s’était démontrée très précieuse dans le choix de ce site particulier parmi tant d’autres.
Merlin’s cave ! Quoi de plus logique ??  La légende des uns était une réalité pour d’autres.  
On y descendit au compte-gouttes, prudents, attentifs.
À l’entrée, banalement touristique, les sorciers assemblés relevèrent immédiatement des indices prouvant une violation de l’endroit par une magie sombre. Un vif conciliabule entre Max et Michael s’engagea. Ils parlaient d’un Potter, d’une expérience semblable. Pour John : le chaos.
Il fallait vraiment asperger de sang cette paroi ?
De Brent fut le premier à s’entailler le poignet et la magie opéra.
Glups !
 
Mon cœur, tu restes derrière moi, ok ? Rappelle-toi l’ordre des potions, je t’en conjure. La verte te rendra invisible, la jaune t’endormira et la bleue t’accrochera où tu veux. Quant à la rouge… tu sais qu’elle te renverra chez nous. Je t’adore…


On avança...
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Message par Ysaline de Bettancourt Ven Mai 23 2014, 10:14

Un job !!! Ysaline aurait quasi baisé les pieds de Dr Asimov lorsqu’il vint lui signaler sa proposition après avoir vérifié ce que l’intruse fabriquait dans son laboratoire high-tech selon ses considérations… rétrogrades. Elle se garda bien de lui faciliter les transactions.
Leur première confrontation ne fut pas des plus amènes.
Rouge de colère, Asimov l’avait méchamment apostrophée, prêt à appeler la sécurité pour dépassements illicites aux codes en vigueur :
 
Vous n’avez aucun droit d’être ici. Mon personnel s’est plaint, et…
 
Et je m’en tape, docteur ! Je suis là parce que le Dr Nielsen a fait appel à moi. Je sais ce dont sa femme et lui ont besoin, et vite. Si vous ne voulez pas avoir quatre morts sur la conscience, foutez-moi la paix !  
 
De sa vie Asimov n’avait été éconduit de la sorte. De fureur, sa baguette se brandit mais, face aux gestes et à la précisions des manipulations se déroulant sous ses yeux, il l’abaissa, fasciné.
Le Dr Von Falkenberg était un étrange pistolet, pas à dire. Douée ? Certes, mais il y avait plus que cela.
 
Du bromure d’eucalyptus ?? s’étonna-t-il, stupéfait.
 
Ça la fera dormir avec de doux rêves jusqu’au terme ou quasi. C’est un bien pour un mal ; nul ne souffrira plus.  Où planquez-vous le dictame ? Il m’en faut de suite !  
 
Comme subjugué, Asimov se retrouva à jouer les assistants involontaires.  
 
*Caractère impétueux, voire rebelle, impossible à diligenter mais quelle aubaine pour Ste Mangouste… *
 
Lorsqu’Opal répondit positivement à la potion concoctée, Asimov n’hésita plus :
 
Dr Von Falkenberg, je vous veux dans mon équipe. Vous aurez carte blanche, sinon ça coincera, je me trompe ?
 
Je crois que ça pourra se faire mais il me faudra des flexibilités d’horaire. J’ai un mari et trois jeunes enfants… Je crains aussi que vous ne deviez vous démettre avant peu des services du Dr Nielsen… On s’arrangera…
 
Tope-la, affaire réglée.
Pour avoir un peu parlé avec Mrs. De Brent, Ysaline avait aussi pressenti des choses : un fantôme baladeur embêtait son monde. Alix hésitait quant à la conduite à tenir. Elle se sentait responsable d’avoir poussé Erik à contrer sa demi-sœur.    
 
On va vous seconder, Alix. Mon copain John et mon mari sont plus futés qu’ils ne l’imaginent eux-mêmes, ils marcheront !
 
S’était-elle trop avancée ? La réaction de son Max la prit de court :
 
…je devrais demander si vous êtes sérieux, mais là…pas la tête à blagues… Eh bien, buvons donc à ce revirement inédit qui apporte de l’émotion à nos ternes existences !
 
Aïe ! Manifestement elle s’était plantée et Max râlait ferme. Elle n’avait pas une seconde imaginé qu’il puisse le prendre mal. Dès que les Smith s’évaporèrent, elle avança sur des œufs :
 
Si cela t’ennuie à ce point, je peux toujours dire à Erik et Alix que tu déclares forfait. Inutile de me jouer la grande scène de la frustration !
 
 …Non, je ne suis pas fâché, ce n’est pas ça…suis pas emballé, c’est tout !...J’envisageais un jour de l’An différent, mon droit quand même, non ?
 
Bien sûr, mon chéri ! Tu as tous les droits, comme celui de condamner des innocents à un sort peu enviable. C’est tellement plus amusant de se morfondre ici en transformant nos enfants en tyrans chiants et prétentieux !
 
Elle s’en prit verbalement plein la figure avec une tirade pas piquée des vers qui prouvait essentiellement que Monsieur avait d’autres plans pour l’avenir et qu’il la tenait pour responsable de tout.
 
…C’est reparti pour une ronde, on fera ici ce qu’on faisait là-bas…tu courras les Urgences, auras des horaires débiles et moi, je filerai un coup de pouce en magie noire à des gens que je n’ai pas l’heur de connaître…Me dis pas que c’est pas le point !...C’est LE POINT PAR EXCELLENCE !...
 
Sa langue et sa baguette la démangèrent furieusement. Max n’avait aucun droit de lui parler ainsi !  Qu’avait-elle tant fait de travers ? Certes, elle l’avait sorti de l’univers dans lequel IL se complaisait. Par amour pour lui, elle ne l’avait pas suivi jusque-là dans les tonnes d’ennuis et de dangers au service des autres ? Mais leurs enfants ne méritaient-ils pas mieux qu’une existence précaire où le quotidien se résumait à éviter de chopper une maladie quelconque ou de tomber dans des embuscades pour être découpés à la machette ?  De ça, elle était sûre.
Au fond d’elle-même Ysaline savait ce qui bloquait Max. Elle avait pris des décisions sans le consulter et l’égo de Monsieur était frustré.
 
*Ce que femme veut, Dieu le veut !*
 
Elle gambergea en tête-à-tête avec son verre de vin avant de se couler dans les bras musclés qui l’attendaient. Son mutisme déclencha la réaction voulue :
 
Je ne voulais pas paraître borné, ma douce…mais tu me connais, suis un égoïste fini…je rêvais de t’avoir rien que pour moi…pas d’urgences folles au milieu de la nuit, plus d’horaires débiles…   
 
Il n’y en aura pas, mon chef est au courant : je suis épouse et mère avant tout. Mais, je n’y peux rien, je dois exercer sinon je deviendrai dingue. Tu sais, pour soulager les gens, faut pas nécessairement aller au bout du monde !  
 
Il se calma mais ne lui fit pas l’amour ce soir-là…  
 
À peine quelques heures plus tard, elle déboula à la cuisine où elle prépara elle-même les déjeuners en évitant de réveiller trop tôt un personnel qui serait mal luné de voir gâché son repos. Un Lawton contrarié reçut ses instructions :
 
Nos journées vont commencer de très bonne heure à partir de maintenant. Si on me demande, je serai à Ste Mangouste.  
 
*Il y a une place de libre au service psy ?* émit mentalement le majordome.
 
Ne soyez pas idiot ! Au cas où vous l’ignoreriez, je suis médicomage et j’ai un solide doctorat moldu !
 
Je… je n’ai rien dit, Mrs. Von…
 
Non, évidemment ! Pensez moins fort, alors !  Bonne journée.
 
À l’hôpital, Ysaline constata bien des choses à peine arrivée. Avec l’absence pour durée indéterminée du Dr Nielsen, le boulot n’allait pas manquer. Très vite, il apparut qu’Asimov serait son seul soutien dans ce monde aux règlements bien trop stricts pour elle. En moins d’une matinée, le service de chirurgie fut réorganisé de bout en bout. Ça grinça dans les rouages grippés mais elle s’en ficha.  
 
Williams, votre place est à la cuisine, pas en salle ! Dr Peeters, sauf votre respect, vous comptez un peu trop sur votre baguette en négligeant votre cerveau. Dr Smiley, un sourire ne résout pas tout ! Votre bandage conviendrait à peine à la patte d’un zèbre. Vous pouvez mieux faire !  
 
Des plaintes, il y en aurait. Ysaline n’en foutait, à prendre ou à laisser.
Après 8 heures de prestations pendant lesquelles elle n’avait pas fait de pause une seule minute,
Elle rentra assez satisfaite.
 
Comment ça a été Lawton ?
 
Rapport fidèle des petits tracas, les enfants marchaient droit et s’impatientaient de la revoir ; les filles surtout.
 
Monsieur n’est pas rentré, je suppose ?
 
Pas encore Madame. Quels sont les ordres pour le dîner ?
 
Visez copieux mais léger, nous aurons du monde. Je prends une douche et serai avec les enfants à l’étage.

Ses chéris la fêtèrent, chacun à leur façon. Louise exerça son petit vocabulaire tandis que Sophie se plaignit de ne pas avoir assez de crayons pour exécuter la fresque envisagée sur un mur de sa chambre tandis qu’Alex dénigrait absolument tout.
 
… je sais, mon chéri ! Ovide, Plutarque, Shakespeare sont rasoirs mais c’est un mal nécessaire. On devrait pimenter ça, non ? Qui est partant pour une promenade ?
 
Et de les embarquer dehors faire un grand bonhomme de neige avec bagarre de boules au passage.  
Max ne tarda pas trop. Il les rejoignit peu avant le repas. Elle abandonna Mickey à l‘écran télé pour s’informer :
 
C’est si grave ?
 
Il avait une mine de déterré :
 
 …fameux boulot celui que tu m’as dégotté, ma douce…Ce soir, on va invoquer les esprits…
 
Hein ??? Où ?
 
Rien que chez eux après le repas… Ambiance ! Pas un mot de sa part sur ce qu’elle avait pu fabriquer de sa journée.  Ou il était encore plus égoïste que voulu, ou il avait une confiance absolue en ses talents… Un petit mot lui aurait tant plu…  
Étrange soirée s’il en fut. Ysaline détailla chaque attitude des convives, sens en éveil. Tous étaient sombres avec des nuances. La pétillante Megan grillait d’impatience en fixant son bloc-notes, Michael était très tendu, Alix indéchiffrable. John… tentait d’expliquer en quoi ce « jeu » du Ouija consistait. La séance ne se déroula pas comme elle aurait dû. En principe, à travers la goutte déplacée, les participants n’auraient eu qu’à interpréter l’ensemble des lettres révélées. Là, non… Une entité fantomatique se matérialisa et causa avec la seule qui soit capable de piger : Alix. Lady O’Neill, noble disparue tragiquement en 1503, déplorait les agitations de son monde de l’au-delà dus à l’intervention récente d’un fantôme très perturbé. Elle parlait quoi ? Gaélique ? Faudrait qu’Alix traduise… Hélas la pauvre fut horriblement secouée après ce contact spirite. L’apparition évaporée grâce à John, il fallut secourir la médium involontaire.
Un revigor, une potion de régénération psychique, ça alla mieux :
 
La maison est grande, nous pouvons tous vous héberger, dit-elle dans la foulée.
 
Tous déclinèrent, pressés de rentrer à l’abri des murs qu’ils avaient choisis.
Max demeura fermé, elle soupira intérieurement.
 
À l’hôpital, chacun prenait ses nouvelles marques avec bonheur ou rancœur. Asimov était content d’avoir un bulldozer dans son équipe. Plusieurs traitements novateurs imposés par le Dr Von Falkenberg portaient déjà leurs fruits, au grand dam de plus d’un. Le professeur Brahms fut le principal à lui tirer dessus à boulets rouges :
 
Vous vous prenez pour qui, nom d’un gnome ? Dieu descendu du ciel ??
 
Qui se sent morveux, se mouche, professeur ! Vous voulez quoi ? Mes références ? Le paquet est dans le bureau du Dr Asimov. Ça vous dérange que des gens guérissent plus vite que prévu ?

Vous étiez hôtesse de l’air !
 
Nul n’est parfait, professeur !  Certaines reconversions sont bénéfiques. Je connais des éminences, ou jugées telles, qui sont passées de chargée de cour à cireur de chaussures !  Vous m’excuserez mais le cas Wright me réoccupe.
 
Son cas est désespéré. On le rallonge, mais… 
 
Mais deux ou trois trucs ont été omis. Je prends le relai !
 
Souvent, entre deux tâches, Ysaline passa voir Mrs. Nielsen. Tout semblait en ordre. Les bébés, apaisés, grossissaient gentiment.
 
*Dommage de la priver de ces instants privilégiés…* songea-t-elle en se remémorant ses grossesses antérieures.
 
Enfin…  
 
Max la boudait encore malgré qu’il soit très occupé à dénicher les morceaux épars d’Ariana de Brent.  Le message abscons délivré par Lady O’Neill avait déclenché des furies d’imaginations. Ainsi, la sœur d’Erik se serait démembrée, dispersant ses restes aux quatre coins du monde afin que nul ne puisse recoller les morceaux et contrer sa vengeance d’outre-tombe ? Pas sympa, cette sœur !       
Max rentra tard, ce soir-là :
 
Ça a été ?
 
Il lui délivra succinctement sa journée délirante pendant laquelle ils avaient récupéré un bras après quelques très légers ennuis à Merlin s’cave. Une fois de plus, il ne lui demanda rien sur l’utilisation de son propre temps. Une heure avec les gosses, un bisou, bonne nuit !  
Un fossé se creusait-il ? Qu’avait-elle fait de si monstrueux pour mériter cet éloignement ? Ne remplissait-elle pas ses engagements ? Elle allait à l’hôpital accomplir ses fonctions mais ne ratait pas ses obligations familiales en supervisant… tout. Les hommes sont bornés…
Le travail fut, comme d’habitude, un salut.
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Message par Michael De Brent Mer Juin 04 2014, 13:24

Noël entourés de chaleur familiale ! Que peut-on rêver de mieux ? Les McLane dans toute leur splendeur bruyante, les accueillirent joyeusement, de quoi oublier les tracas pour un moment.  Tout à la joie des retrouvailles Michael ne fut pas sans remarquer que tout le monde butinait autour de sa jeune belle-sœur, la couvant aux petits soins même si Opal, épanouie et radieuse, s’en défendait assurant être en pleine forme. Erik semblait faire des efforts pour paraître détaché et heureux mais on le sentait un peu coincé en plus de ne pas avoir l’air au top de la forme. Une accolade bien sentie les réunit  et aurait été l’occasion de bavarder un peu mais l’arrivée des Davenport fit distraction. Par la suite, Justin  accapara toute son attention.
 
Bon sang, Justin, t’as un air qui ne dit rien qui vaille…tu as vu un docteur, au moins ?
 
Mais son ami semblait se ficher comme d’une guigne de son air. Michael le trouva amer, mal luné.
 
Tu aurais lequel si on t’avait fait un coup pareil ?, riposta t’il, ombrageux.
 
Je comprends, mais c’est pas une raison pour dépérir, non plus…
 
Il avait du mal à reconnaître son copain en cet homme énervé, grincheux presque, qui ne songeait qu’à  sa fortune envolée. Michael reconnaissait que le coup avait de quoi démoraliser le plus brave, mais n’avait pas imaginé que Justin puisse en faire son unique priorité, or c’était apparemment bien le cas.
 
Je fais tout mon possible pour t’aider, mon vieux, mais celui qui a entrepris cette magouille a drôlement bien ficelé le coup. Je sais que tu te battras jusqu’à ta dernière haleine pour avoir le fin mot de cette histoire…mais tu devrais quand même  t’occuper d’autres choses…*De ta femme, par exemple !*
 
Impossible ne pas remarquer que Sam n’était, non plus, trop heureuse, mais Justin ignora tout autre chose qui ne fut son plan d’action.
 
Moi j’ai établi une liste de ceux qui auraient pu souhaiter ma perte. Ça t’ennuierait d’en vérifier une partie ?
 
Bien sûr que non, tout ce que tu voudras, Justin.
 
Et ce n’était pas tout : partie des biens Davenport allaient être mis aux enchères.
 
Tu as un ennemi pas commode, mon pote…que veux-tu ? Récupérer le tout ?...
 
Pas exactement, le cher homme ne voulait que récupérer deux de ses chevaux favoris, il en faisait point d’honneur.
 
Si tu as besoin de liquide, pas de problème, je peux… 

Je me suis mal exprimé. Je souhaite que tu les achètes AVEC mon fric… me suis renfloué à Vegas !
 
Ah bon ?...Veux pas savoir  ce que tu as pu faire…Je m’occuperai de tes chevaux, pas de souci!
 
Satisfait de compter sur son aide, Justin alla s’occuper ailleurs, le laissant pensif.
 
*Il est obsédé, ma parole…si ça ne marche pas comme voulu, il va devenir dingue, le mec !*

Cherchant son frère des yeux, sans le voir nulle part, Michael se trouva pris par le joyeux groupe des frères McLane.  Ils avaient le chic pour s’amuser, ceux-là !  Entre ceci et cela, il en apprit des choses. Matt, le grand bavard de la famille, ne se priva pas de le mettre au courant des déconvenues de son frère, sa longue prostration, sa préoccupation folle pour sa femme.
 
*Et parlant de femmes…où est passée  la mienne ?*
 
On l’informa qu’Alix donnait un coup de main en cuisine où Erik aidé des Davenport mettait à point un somptueux repas de réveillon. Et tout allait au mieux dans le meilleur des mondes, on ouvrait les cadeaux après un banquet digne de rois,  quand la joie bascula au cauchemar : Opal se trouvait mal et tout tournait au délire énervé. Alix voulut se porter au secours de la future mère mais fut freinée sec par Erk, dans un impair sans égal :
 
JE T’INTERDIS DE T’APPROCHER SUPPÔT DE SATAN ! Moi seul vais m’en occuper !
 
FAIS TRÈS ATTENTION À CE QUE TU DIS , ERIK !!!, il était prêt à lui défoncer le portrait si Alix ne l’avait pas retenu.
 
Laisse tomber, souffla-t-elle, c’est rien.
 
Ce n’est rien ?...Tu as bien entendu ce que ce dingue a dit !
 
Pas le temps d’en dire plus, son frère, éperdu, emmenait sa femme en trasplanage direct à Ste.Mangouste laissant derrière lui une assistance éberluée.
 
Il a perdu un peu la tête avec tout ce qui…, commença à dire Carreen McLane, décomposée.
 
Sans doute mais ça ne l’excuse pas de dire des inepties pareilles !, grommela Michael, suivons les, ce sera le mieux à faire !

Ste. Mangouste. Salle d’attente face aux Urgences. Impossible d’en savoir plus, on les confinait à patienter. Erik, fermé comme huître mal lunée n’autorisa que la présence de Mrs. McLane et encore, ce ne fut que pour trois minutes, du reste, il ne voulut rien savoir.
 
*Il est devenu complètement dingue, ce pauvre gars !*
 
Allons-nous-en, suggéra Alix, on reviendra demain.
 
Force fut de lui donner raison, laissant la famille d’Opal  veiller aux nouvelles, ils retournèrent  chez les Nielsen où Alix ne trouva rien de mieux à faire que s’occuper du ménage. Après qu’il eut cassé deux assiettes dans son énervement, elle préféra l’envoyer se coucher non sans avant lui avoir fait part de certaines informations glanées çà et là. Les mêmes qu’il avait obtenues de Matt.
 
*Misère…mon pauvre petit frère…et moi, au bout du monde sans rien savoir !*
 
L’état de sa jeune belle-sœur demeurait entre précaire et mauvais sans que rien ne laisse un soupçon d’optimisme,  l’attitude d’Erik, elle, ne variait pas d’un poil si ce n’était que pour empirer, d’intraitable il passa à parfaitement odieux, éveillant des franches envies de meurtre chez ses beaux-frères et chez Michael celle de lui faire passer un mauvais quart d’heure.
Le 29 Décembre eut lie la fameuse vente aux enchères qui ne tourna pas exactement comme voulu. Il put acquérir Artemis sans trop de problèmes mais les enchères pour Athos atteignaient des sommets ahurissants quand il décida de laisser tomber, ce qui lui valut presque de se faire étriper par Justin.
 
QU’EST-CE QUE TU AS FOUTU ??
 
Calme-toi, bon sang !  Celui qui a fait monter les enchères n’avait qu’un but :te déphaser…la femme qui a eu Athos ne peut être qu’une complice. Suffira de la pister, on finira bien par savoir où ça nous mènera…te fais pas de bile pour ton cheval, je le récupérai pour toi…de bonne ou mauvaise façon, peu importe, c’est juste une question de temps et de tact…Rentre chez toi, et laisse-moi m’occuper de ça !
 
Bon an, mal an Justin accepta les termes.
 
On arriva à la St.Sylvestre quand enfin cédant à son désespoir, Erik demanda de l’aide. Bien entendu, aucun des présents ne fut visé, on vit ainsi débarquer un couple inconnu au bataillon : un gars en smoking et une très belle jeune femme en robe de soirée, on les avait évidemment tirés de leur fête de Nouvel An. Un tel Smith et une Mrs. Von Falkenberg.
 
*Ça me dit quelque chose ce nom…au moins mon abruti de frère les laisse agir, eux !*
 
En tout cas la Dr. Von Falkenberg savait comment s’y prendre. Cette brune ne devait pas manquer de caractère et énergie car en un temps deux mouvements elle prit la crise en charge et pour commencer renvoya Erik hors de la chambre de sa femme et demanda à Alix de la rejoindre illico. La suite ne put pas être plus étrange,
 
Toi, parle-leur, suis pas douée… c’est un envoûtement ! Je ne sais pas qui est le malin qui s’empare d’Erik mais, involontairement, c’est lui qui nuit à Opal et ses enfants !
 
QUOI !?...Tu veux que je dise ça à la famille ?...Oui, c’est ce que tu veux !

Prenant son courage à deux mains, faire des discours n’étant pas son fort, il se planta devant les McLane, en cherchant soigneusement ses mots. IL ne fut guère facile leur faire part de cette si singulière situation, après tout, ce n’était pas tous les jours que ces chaleureux fermiers australiens se voyaient confrontés à un  esprit roublard qui tuait leur fille et sœur à petit feu.
 
C’est une histoire de fous…
 
Et si cela n’avait que ça ! Séparé de sa belle, Erik fut ramené, manu militari chez lui, où on le cuisina sans trop d’égards pour lui soutirer la vérité, qui ne fut pas du tout commode à digérer.
 
Je n’y peux rien, ça me rappelle…

Obscurion ?, osa t’il.
 
Non, ce n’est pas lui Michael, pas directement, car j’ai, nous avons payé notre tribut, nous…
 
Tout à coup l’explication fut très claire mais pas pour autant facile à assumer.
 
Ariana…c’est elle qui a déclenché cette folie…tu crois que…
 
Elle n’y croyait pas seulement, Alix en était sûre. Même morte, sa sœur s’arrangeait pour leur pourrir l’existence. Comment s’y était-elle prise ?  La connaissant Michael ne douta pas un instant sur la pratique de la magie noire, la marotte de son ainée.
 
Elle était très forte…la plus forte de la famille, aux dires de mon père…et en tirait beaucoup d’orgueil, être vaincue par Erik, si facilement a dû être un opprobre, ma sœur était le diable en personne…je crains le pire !
 
On avait eu vent de la mort d’Ariana peu après la trouble affaire  qui l’avait mené À Azkaban. Des témoins assuraient l’avoir vue morte, par poison dans l’Allée des Embrumes, lieu de sa prédilection, mais on n’avait jamais pu faire main basse sur son cadavre, celui-ci avait disparu et le temps passant, Michael avait tout simplement remisé l’affaire. La seule autre personne susceptible de s’y intéresser était Aylinna De Brent,  leur mère mais celle-ci avait décliné toute implication, assurant ne vouloir qu’oublier les sombres moments de sa vie à la merci de sa diablesse de fille.
 
*Pourrir simplement en enfer aurait été trop facile pour toi, maudite !*

Et bien entendu, la solution tomba d’elle-même...on chercherait la dépouille ! Facile à dire. Michael ne ferma pas l’œil de la nuit pensant aux possibles tournures que pourrait prendre pareille entreprise et il dut s’avouer être encore loin du compte le lendemain matin en voyant débarquer de nouveau le tel Smith, cette fois accompagné d’un échalas blond à la tête par trop bien connue.
 
De Brent, si je m’attendais à te trouver ici…
 
Peux dire la même chose, Von Falkenberg...que diables fais-tu ici ?

Il se trouvait que Max n’était autre que le mari de l’éminence scientifique en charge du cas et  à partir de ce moment, tout comme lui, Smith et sa compagne moldue, part de la commission spéciale qui se lancerait à la quête de la dépouille perdue.
 
On ne sera pas de trop pour retrouver le corps d’Ariana !, dit Alix, sans que personne ne se trouve l’envie de l’en contredire.
 
Mine de rien, Michael observa ses compagnons d’aventure. Un groupe assez singulier, à vrai dire. Max. sorcier avéré, ex-Serpentard, dont on pouvait se demander ce qu’il avait pu apprendre à l’école, compte tenu  qu’il passait plus de temps à se tailler en douce qu’à aller en cours. John Smith, on pouvait bien se douter que celui-là n’était pas son nom ce qui allait bien avec son allure qui était plus celle d’un agent secret que d’un sorcier normal. Megan , la compagne de Smith, qui avoua, sans qu’on ne le lui demande, être absolument moldue mais fascinée au plus haut point par le monde sorcier.
 
*Et bien sûr n’a pas idée d’à quoi on joue !*
 
Pour commencer, Max, que Michael n’avait jamais su trop encadrer, prit la tête des opérations, sans que personne ne lui  ait offert le poste et on se retrouva sur le seuil du manoir De Brent, endroit où il s’était juré de ne jamais remettre les pieds, sans la main d’Alix serrant très fort la sienne il aurait fait demi-tour et laissé tomber la quête.  Ces lieux gardaient trop de mauvais souvenirs comme pour ne pas en souffrir. Cela le rendit pratiquement malade parcourir ces couloirs, ces salons déserts, froids et sombres ou s’étaient déroulées son enfance et adolescence…pour aboutir à une fin infâme dont, à part sa femme, nul des présents ne pouvait se douter.
À part rencontrer deux elfes terrorisés qu’il fallut libérer pour qu’ils parlent, les enquêteurs ne tirèrent rien de cette lugubre visite, à part qu’Ariana aimait visiter une certaine caverne au ras des flots, en Cornouailles, sans plus de précision.
 
Tu as une idée de combien de cavernes il y a là-bas ? Les falaises en sont truffées et la plupart ont été, à moment donné, refuge de pirates…ma chérie, tu es très pâle…tu ne te sens pas bien ?
 
Il n’était apparemment pas le seul  à se préoccuper du bien-être d’Alix, après en avoir fait, lui aussi, la remarque Max décida qu’il valait mieux abandonner ces lieux malfaisants. Personne ne songea à le contredire. On rentra chez les Nielsen où rien n’avait changé.
Et puis ce fut encore à Max de proposer la suivante idée brillante : l’Ouija !
 
*D’où il sort des trucs pareils, celui-là ?*  Si ça ne te tente pas, ma chérie…pas de souci !
 
Ça ne le bottait pas, non plus, mais qu’on ne dise pas qu’il n’était pas prêt à tout pour aider son frère.  Ils arrivaient à la somptueuse demeure de Von Falkenberg quand son portable sonna. C’était Justin, voulant savoir s’il avait avancé dans ses recherches.
 
Ton argent a fait pas mal de tours et détours, mon vieux, mon contact assure qu’à peine transféré, il a été envoyé à Lichtenstein et de là à Singapour…la piste s’arrête après le cinquième changement…et c’est à Nassau, compte off-shore au nom d’une société anonyme…la femme aux fourrures est sans doute une complice sans importance…Excuse-moi de couper court mais là, on va faire du spiritisme…non, suis pas tombé sur la tête, pas encore…je te raconterai après, ça a à voir avec les problèmes d’Erik !

Laissant Justin se faire les idées qu’il voudrait, Michael s’apprêta à entamer une très singulière soirée.  S’ils étaient tous, à la recherche d’émotions corsées, ils furent sans aucun doute bien servis. Après un dîner assez silencieux, la séance commença et se déroula, dès le début, tout autrement qu’escompté.
La tablette de l’Ouija demeura inopérante  vu qu’un esprit de passage choisit d’autres moyens pour se communiquer avec eux.  Il fut le premier à presque tomber à la renverse quand Alix, investie en medium improvisée, entra en relation avec le fantôme de service.
Lady O’Neill, inconnue au bataillon, leur fournit, tout de même, l’unique piste dont ils disposeraient pour commencer leur quête. La brave femme, morte depuis des siècles, était un esprit conciliant, navré des perturbations causées par Ariana et le mal qu’elle savait si bien dégager. Alix, chancelante  et pâle comme un linceul, sut traduire le massage de la lady et ce qu’on apprit avait de quoi  les faire frissonner d’épouvante.
 
Nous rentrons chez mon frère…Merci, Ysaline mais c’est déjà trop pour un jour…On en parlera demain !
 
Alix se remettait mal de l’expérience. Ce contact inespéré avec le monde des esprits l’avait fortement ébranlée.
 
Ça te fait trop de mal, Alix…Je voudrais que tu restes…Non, ne t’énerve pas, ce n’est pas ce que je  veux dire…Ce n’est pas une faiblesse, que du contraire, tu es la plus perceptive mais cela te rend aussi…Ok, tu sais ce que tu fais et je ne pourrai te convaincre du contraire…Je t’aime par-dessus tout, ma chérie, s’il t’arrivait quelque chose…

Essayer de se rassurer ? À d’autres, celle-là fut presque une nuit blanche, peuplée de mauvais présages. Au matin, on n’allait pas mieux que la veille. Erik, même endormi, subissait encore et toujours les assauts de l’esprit perturbateur.
Une qui n’avait pas lambiné en chemin était Megan Reese, elle avait fait des recherches sur les endroits susceptibles de leur intérêt.
 
Oui, j’ai entendu parler de Merlin’s Cove…c’est une attraction pour moldus casse-cou…Pourquoi ? Parce qu’il faut être dingue pour descendre là, mais ça correspond à ce qu’on sait…la mer y entre furieusement et a été un repaire de pirates, qui surpris par une tempête s’y sont noyés jusqu’au dernier ! *Un endroit de rêve, quoi !*
 
Les lieux étaient sinistres et décidément imprégnés de magie.
 
Elle suit les pas de Voldemort, grommela Michael, faudra croire aux histoires de Potter…Oui, Max figure-toi que j’y crois…de plus, les évidences sont là, non ?...Non, on ne va invoquer des fantômes, ça ne servirait à rien, Ariana s’en sera bien chargée…on va entrer mais pour cela il faut payer l’entrée et c’est moi qui vais le faire…le prix du sang, que voulais-tu d’autre ? Un ticket au comptoir, en haut ?...*C’est à moi que tu en as toujours voulu, Ariana, maudite sois-tu !*
 
Avant qu’on ne songe à l’en empêcher il s’entailla le poignet. Le sang gicla sur la paroi de pierre et l’entrée apparut.
 
Fermez vos esprits et soyez prêts à tout…ce ne sera pas une promenade santé !
 
Si l’extérieur leur avait semblé sinistre, l’intérieur de la caverne était indescriptible. Le mal y était presque palpable, angoissant, mêlé au froid humide et au silence funeste.  Ils avançaient en file indienne, la main d’Alix dans la sienne était glacée.  Max avait eu l’heur de se taire et fermait la marche. Smith soutenait Megan, dont on pouvait presque entendre les dents claquer.
Un squelette blanchi  par temps semblait protéger un vieux coffre au bois vermoulu, un autre, plus loin montait sa dernière garde.
 
Ce doit…être là…elle avait un sens de l’humeur pourri, lâchant sa femme, il avança en sentant un long frisson lui courir le dos. *Ce ne peut pas être si facile…*
 
Le hurlement de Megan scanda le silence, amplifié par l’écho, au temps que les deux carcasses blanchies se redressaient soudain dans un cliquètement d’os, qui alla en croissant au fur et à mesure que d’autres squelettes, surgis de Merlin sait où, s’ajoutèrent  à la macabre chorégraphie. Au bout d’un instant, il y avait foule, s’interposant entre eux et le coffre.  Impossible de s’y méprendre, ils étaient face à face avec les dépouilles des pirates noyés et ceux-ci, brandissant épées et poignards rouillés se disposaient à livrer une dernière bataille. Quatre sorciers et une moldue, vaillante défense ! Les sortilèges  fusant, éclairèrent une scène démente mais s’avéraient de pauvre efficacité, autant qu’ils pouvaient vaincre un être vivant il en allait tout autrement contre des  squelettes qui n’avaient plus rien à craindre de la mort. Ils réussirent tout de même à percer les rangs de la défense et s’approcher du coffre, pendant que ses compagnons tenaient les morts en respect, Michael ouvrit le couvercle. Une vague de nausée le secoua, un bras de femme, à la main richement ornée de bagues, se trouvait sur ce qui avait été le trésor des pirates.
 
Je l’ai !, hurla t’il, sortons d’ici!
 
La magie opérante sur les morts semblant céder, ils en profitèrent pour filer à toutes jambes vers la sortie néanmoins poursuivis par la horde sinistre.
 
Sortez…sortez !!! ,  les autres ayant dépassé le seuil, il se tourna vers les poursuiveurs, reposez en Enfer…FEUDEYMON !!!

Le feu magique s’éleva, prenant des formes capricieuses, léchant les murs de pierre, ravageant, détruisant à jamais tout ce qui pourrait se trouver dans cette caverne. Hagard et à bout de souffle, il rejoignit les autres, pas plus performants que lui.
 
Et ce n’est que le début, dit-il, sombre en serrant Alix, tremblante,  contre lui, c’était de la magie noire…la seule façon de contrer celle d’Ariana…sans questions…Non, on ne peut pas l’enterrer, Megan…on doit d’abord réunir tous les morceaux…une fois ceci fait, on pourra la détruire…Rentrons, on a besoin de reprendre d’un peu de repos…
 
Il leur aurait fallu un mois de vacances et l’aide d’y bon psy pour se remettre de l’expérience mais n’avaient pas de temps à perdre. On soigna bosses et égratignures, prit les potions nécessaires et autres, avant de réunir de nouveau,  cette fois chez Smith où on ne courait le risque de croiser un McLane altéré ou un gosse curieux.
 
Lady O’Neill a parlé de sept morceaux…et en connaissant ma sœur, je suis sûr qu’elle ne les a pas repartis dans les alentours immédiats…Elle était perverse, tordue et ingénieuse…et son idée n’est assurément pas nous rendre la partie facile…parce qu’elle y a songé, croyez-moi, elle savait que je ne resterais pas bras croisés en la voyant détruire Erik et sa famille…Tu peux écrire ça, Megan, si ça te chante…ça ne changera rien, tout sorcier anglais sait que les De Brent sont des pourris, Ariana en particulier…oui, elle était la pire de nous…une Mangemorte abjecte et sanguinaire…j’en été un, moi aussi, mais ça c’est une autre histoire…
 
Cette déclaration sembla mettre John et Max, mal à l’aise tandis que Megan en prenait note et qu’Alix, emportée, donnait des explications pertinentes.
 
Je sais que vous avez vu la Marque sur mon bras…vaut mieux les choses au clair depuis le début…passons, nous avons encore beaucoup de boulot…je pourrais très bien comprendre que vous ne vouliez pas continuer…
 
Max l’envoya au diable en termes choisis, Smith, moins loquace, se contenta d’assurer sa loyauté pour la bonne cause, Megan suivit le mouvement. On se pencha alors sur les choix multiples qui s’offraient à eux. Le soir venu, ils avaient décidé quelle serait leur prochaine destination : Tchernobyl.
 
L’idée souleva un beau tollé de questions et explications, les autres voulaient savoir en quoi il basait tant d’assurance.
 
Ça lui ressemblerait bien…l’endroit est condamné pour les siècles à venir…et  je sais qu’Ariana se rendait souvent en Ukraine…en plus, la seule chose qu’elle pouvait presque admirer des moldus était la force de destruction de leurs armes…la radioactivité la fascinait…étrange, vous me direz mais c’est ainsi…Des complices ? Sans aucun doute…mais on n’en trouvera aucun, elle n’était pas du genre à laisser les choses à moitié faire…

Ce qui voulait tout dire...Deux jours plus tard, Kiev les accueillait dans le froid et la neige de janvier. Une vieille connaissance de Michael les attendait, Irina Terebschenko, couverte de fourrures et souriant, ravie...Trop peut-être, à l'avis de certains et d'une en particulier.

Nous avons travaillé ensemble...c'est tout!
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Message par Alix Blackstorm Sam Juin 07 2014, 09:48

Fameuse mission que celle confiée par le Dr Von Falkenberg ! Par quel sortilège avait-elle deviné que, du groupe, Alix serait la plus à même d’orienter cette chasse au fantôme ? Mrs. De Brent ne cesserait de s’interroger longuement là-dessus.
 
Par la force des choses, surtout pour se prémunir elle-même, Alix avait dû approfondir ses connaissances du côté noir de la magie. Sa rare sensibilité aux manifestations causées par ces forces de l’ombre, elle la devait certainement à la part de sang Jedusor héritée bien malgré elle.  Maudite Ariana ! Responsable évidente des malheurs successifs d’Erik et Opal, elle aurait pu se contenter de vendre son âme au Diable, mais non…  Et comment refuser d’aider ce charmant couple ? N’était-il pas, par mariage, de sa famille maintenant ?
Pour quelqu’un qui n’avait eu qu’à se préoccuper que de ses propres affaires jusque-là, Alix aurait pu hausser simplement les épaules mais, grâce à Michael, tout avait changé, et elle en était très heureuse même si ce que l’on attendait d’elle ne l’enchantait pas trop.
Belle bande d’aventuriers s’il en est !  Présenté par John Smith, lui-même flanqué de sa compagne moldue, Max Von Falkenberg lui parut un peu à la masse. Bel homme blond, il connaissait Michael à l’évidence et leurs relations antérieures n’avaient pas dû être chaleureuses. Selon lui, son père avait enseigné à Durmstrang. La mémoire infaillible d’Alix s’étonna de cette assertion car nul Karl Theodore Von Falkenberg n’avait fréquenté l’illustre collège des glaces nordiques. Confusion, mensonge ? Pas à elle de juger d’autant qu’ils n’étaient pas là pour décortiquer leur passé.      
 
L’ « enquête » débuta par la visite obligée du dernier endroit fréquenté par Ariana. Il ne fallait pas être grand clerc pour capter la répugnance de Michael à revenir sur les lieux fuis des années auparavant. Déserts, sinistres, comme hantés de mauvais souvenirs, les couloirs et pièces traversés en silence n’auguraient rien de bon. Heureusement, aucun maléfice ne se déclencha lors de cette violation du manoir De Brent. Le seul à discourir durant le parcours fut Max, le mari d’Ysaline. Était-ce une façon de cacher sa nervosité ou une hâte dissimulée pour en finir au plus tôt avec une corvée ?  Quoiqu’il en soit, Mr. Von Falkenberg eut l’heur de faire appeler les elfes domestiques et de suggérer leur affranchissement afin de délier leur langue.  
Cela faisait très longtemps qu’Alix avait libéré Lormar, son elfe hérité avec le domaine Blackstorm. Elle ne s’y était pas résolue par bonté d’âme, seulement parce que la vue des haillons souillés arborés quotidiennement la révulsaient et, qu’à moins un changement de statut, Lormar aurait refusé de porter des habits décents. Ce « devoir » accompli, Alix reconnaissait se soucier de son elfe comme d’une guigne. Que deviendraient Eldalótë et Russandol, peu importait. Leurs renseignements ne valaient même pas le déplacement.
 
*Les Cornouailles ! Pourquoi pas les Galápagos ?*
 
Fait très clair : nul ne désira s’attarder davantage dans ce manoir quasi tombeau.  
Les attentions de Max à son égard furent plutôt mal perçues par Michael. Elles n’étaient pourtant que le reflet d’une inquiétude sympathique en raison du trouble manifeste éprouvé en visitant cet endroit lugubre si lourd d’obscurs desseins.
Il fut hélas décidé d’interférer directement avec les esprits afin d’obtenir au moins un début de piste sérieux.
 
*Une séance de Ouija ? Max est malade !*
 
Comme s’il lisait ses pensées, son époux intervint :
 
Si ça ne te tente pas, ma chérie…pas de souci !
 
J’ai l’étrange pressentiment que ce ne sera pas une séance… normale, mais faisons-la. Nous devons bien ça à Erik et Opal !
 
Comme de juste, rien ne se déroula de façon ordinaire. La goutte resta en plan sur la tablette de bois et, alors que l’atmosphère se glaçait, elle apparut. Incapable de contrer l’attraction déclenchée par le fantôme, Alix se leva, oubliant tout ce qui n’était pas ce spectre féminin si… compréhensif.
 
Vous m’avez invoquée, très chère Alix ?
 
Merlin m’en garde ! Vous êtes ici par… hasard, madame…
 
Lady Adélaïde, Eugénie O’Neill, pour vous servir ! Si vous utilisez ma planche, c’est que vous désirez me parler, je me trompe ?
 
Je crois que tous nous ignorions à qui appartenait ce jeu…
 
Jeu ? Vous savez bien, Alix, que ce n’en est pas un. Je suis très contente de pouvoir discourir un peu. Mes amis et moi sommes très bouleversés depuis quelque temps et voici l’occasion rêvée pour vous transmettre nos inquiétudes.
 
Ce qui signifie que…
 
Nous nous sommes invoquées mutuellement, très chère. Ne soyez pas si rigide, prenez ces choses comme elles doivent l’être : un échange de bons procédés.  Je serai brève, j’ai peu de temps, vous ne supporteriez pas cette expérience plus de cinq minutes avant que le froid des limbes ne vous rattrape. Nous savons quelle quête est la vôtre. Ariana De Brent a outrepassé le code des ombres et s’est damnée pour l’éternité, bien décidée à entraîner avec elle celui qu’elle estime coupable de sa condition.
 
Erik ? Elle veut… ?
 
À moins que vous ne rassembliez les sept parts du corps démembré de cette démone, il mourra et, avec lui, tous ceux auxquels il tient…
 
MICHAEL ? NON !!!
 
Son frère, sa femme, ses enfants, tous…
 
Comment faire pour retrouver ces morceaux ? Ses elfes ont parlé des Cornouailles mais nous ne savons…
 
Merlin a bien des enchantements ! Mais je vais devoir vous laisser Alix, vous n’êtes pas bien.
 
Les autres morceaux ? Je dois savoir, dites-moi…
 
Merci d’être venue. Laissez-la, à présent.  
 
De quoi se mêlait-il, celui-là ??
 
Dites-m’en plus, Lady O’Neill… par pitié !
 
Aux pires crimes, les pires endroits !
 
Tout s’évanouit, Alix aussi.
Jamais elle n’avait imaginé s’être aventurée si loin dans ce passage étroit entre la vie et la mort. Elle demeura en prostration un certain temps, incapable de révéler clairement ce dialogue avec le fantôme du 16ème siècle.  Lorsqu’elle y parvint, son époux se montra ferme :
 
Ça te fait trop de mal, Alix…Je voudrais que tu restes…
 
Il eut beau plaider pour la dissuader, sa décision était prise : partout où Michael irait, elle suivrait.
Elle ne put se résoudre à lui révéler l’entièreté des échanges avec Lady O’Neill ni, surtout, l’épouvantable menace qui pesait sur sa tête et sur celles de ses proches. Il fallait réussir, point.  
Chose curieuse, ce fut la moldue qui flaira l’endroit le plus susceptible d’abriter au moins une parcelle d’Ariana. Cette charmante jeune femme en fut pour ses frais car en balade d’amusement, on connaissait mieux !
À peine dans les profondeurs l’horreur débuta par le prix du sang.
 
*Cette vipère a lancé l’anathème sur le sang des De Brent pour que ça s’ouvre avec celui de Michael…*
 
Au fond d’elle-même, la panique grimpa en flèche. Nul n’aurait pu l’empêcher de lâcher la main de son époux. Elle ne souhaitait qu’une chose : le protéger envers et contre tout.  L’occasion, hélas, ne tarda pas quand, avisant un coffre ancien, un assaut furieux de squelettes animés s’abattit sur eux.  La pauvre Moldue du lot changea de couleur, mimétisme envers les os blanchis qui les attaquaient ?
Smith se montra très efficace avec des incendios fracassants, plus performants que les sorts de démembrements expédiés par Max qui ne tarda pas à adopter cette technique.
Fatalement, les De Brent durent faire front en se séparant. Michael parvint à ouvrir la malle recelant un macabre contenu :
 
Je l’ai !, hurla t’il, sortons d’ici!
 
Incendios, Bombarda, la panoplie y passa afin de créer une brèche dans le barrage. Finalement,  Michael lança un Feudeymon terrible, le seul sort qui puisse arrêter les vestiges humains déterminés à les exterminer.
Ils empestaient le roussi en émergeant au grand air. Tous étaient plus ou moins en état de choc après un tel affrontement.  On reprit ses esprits chez un Smith accablé par l’état de nerf de sa compagne qu’il ne cessa de couver sans parvenir à lui expédier un grosdodo réparateur tant la Miss crânait à vouloir poursuivre.  
Michael la surprit quand il révéla son ex-appartenance aux rangs des Mangemorts.        
 
… les De Brent sont des pourris, Ariana en particulier…oui, elle était la pire de nous…une Mangemorte abjecte et sanguinaire…j’en été un, moi aussi, mais ça c’est une autre histoire…
 
La marque de son bras s’estompait mais les autres avaient dû la remarquer déjà. Une mise au point s’imposa :
 
Michael a coupé les ponts avec les siens en refusant d’adhérer aux vues de sa famille. S’il a été  marqué, c’était pour mieux s’infiltrer CONTRE les perversités en cours.  J’y étais : je suis la nièce de Voldemort ! Ce qui ne m’a pas empêchée de le combattre aussi en entrant à l’Ordre du Phénix.  
 
Faire front, à deux, encore et toujours, rien d’autre ne comptait.  
 
Pourquoi Michael insista-t-il autant pour viser Tchernobyl ? Oui, Ariana étant tordue, elle avait sûrement fait dissimuler ses restes dans des lieux aussi épouvantables que bien gardés, mais… Certes, l’Ukraine après la catastrophe nucléaire subie semblait très… probable. Néanmoins, quand après avoir obtenu l’aval de tous, ils débarquèrent à Kiev, Alix douta.
 
C’est qui cette grognasse ? souffla-t-elle mauvaise à l’oreille de son mari.
 
Nous avons travaillé ensemble...c'est tout!
 
Peut-on devenir ennemie en un regard ? Alix en fut certaine en découvrant l’éclatant sourire d’ Irina Terebschenko.
Jolie ? Non, c’était pire, Irina était belle. Sous ses couches de fourrure, un corps parfait attira inévitablement les regards de ces messieurs même s’ils feignirent de ne pas trop s’attarder à son attraction. Alix se savait possessive, voire obsessionnelle surtout depuis les mésaventures en Colombie où le voir en compagnie de la petite Mariela l’avait très agacée. Ici, la rivale était d’une pointure beaucoup plus dangereuse que la dinde de señorita Cortès. Michael était une chasse gardée, très gardée mais, pas idiote, elle joua donc le « jeu » imposé par cette ancienne « collègue » pour ne pas dire conquête de son mari. Œillades, sous-entendus, apartés, rien ne lui échappa. L’ennui fut que Michael, quoique mal à l’aise, répondait un poil trop facilement aux « avances » de Miss Terebschenko.
 
*Si je t’y prends, t’es mort et elle avec !*
 
Les Smith se retirèrent vite dans leur chambre, de même que Von Falkenberg. Étrangement, Michael n’avait fait état d’aucun nom dans les présentations obligées. Ils n’étaient que ses accompagnateurs dans une mission tout aussi secrète que celles antérieurement partagées avec la splendide russe.
 
*Il y a des comptes qui vont se régler, mon… chéri…*
 
À trois à touiller un café additionné de vodka près de la cheminée ronflant allègrement d’un beau feu de bois, il fut vite clair qu’Alix dérangeait. S’incruster ou laisser la vipère suspectée distiller son venin ? Elle attaqua la première :
 
Mon époux et moi-même vous sommes reconnaissants de daigner nous apporter votre aide dans cette affaire délicate, Irina. Je puis vous appeler Irina, n’est-ce pas ?
 
Gagné ! La mention d’un lien matrimonial décontenança un poil la ravissante moscovite qui n’en perdit pas pour autant son sourire. Ignorant délibérément Alix, elle éclata de rire :
 
Marié, toi l’irréductible ? Michael, tu me surprendras toujours ! Tu te souviens de notre semaine de planque en Afghanistan ? Pour un peu, on l’aurait laissé filer cette cible tant nous étions occupés…
 
Comme il transpirait son chéri ! Et les flammes de l’âtre n’y étaient pour rien.  
 
Sans vouloir interrompre vos « vieux » souvenirs de guerre, je pense qu’il serait utile de se pencher sur *autre chose que ton décolleté, poison !* notre affaire. Ariana a donc été signalée plusieurs fois dans le secteur et vous vous êtes « gentiment » proposée de nous guider dans le no man’s land qu’elle a visité. Auriez-vous une carte détaillée de ces endroits ?
 
Autant parler dans le vide, Irina la dédaigna copieusement, dévorant Michael du regard en escomptant un retour d’attention :
 
Nous partirons de bonne heure demain avec les protections indispensables. Comme je te l’ai dit Michael, ta sœur aimait particulièrement le premier village à avoir été évacué. Si elle a caché quelque chose de compromettant pour toi, ça ne peut être qu’à l’église où elle aimait se recueillir.
 
Ariana dévote ? À d’autres !
 
*Qu’est-ce qu’il lui a raconté comme fable, à celle-là ?*
 
Lasse malgré elle, les épreuves antérieures l’affectant encore, même si Alix détestait déclarer forfait, force fut de laisser le « couple » en tête-à-tête :
 
Veuillez m’excuser, les voyages me fatiguent.
 
L’autre ne releva pas, entièrement captivée par son beau voisin de divan qu’elle bombarda illico de questions sur divers sujets. Le sourcil arqué, Alix quitta la scène.
Il ne s’écoula que le temps d’une douche bouillante et un vol sous une couette épaisse garnie de peaux de bête avant que Michael ne la rejoigne.
 
Bonne nuit, mon « chéri »
 
Elle tourna résolument le dos et ne céda pas à une légère tentative d’explication d’un mari embarrassé.
Au matin, nul ne s’étendit sur le sujet de la tension entretenue par Irina.  
Plusieurs motifs poussaient Alix à la méfiance envers cette trop accueillante demoiselle. Outre qu’elle n’ait de cesse de bourdonner autour de Michael, ma Miss s’était chargée de tout leur équipement ce qui les mettait en quelque sorte à sa merci en cas de traîtrise. Intérieurement, Mrs. De Brent râlait de ne pas avoir disposé de plus de temps pour bien assimiler la dangerosité des expositions aux radiations intenses. Elle connaissait les seuils à ne pas franchir ainsi que les mesures à prendre en cas d’accident, mais à part ça… ?  
Couverts des pieds à la tête de combinaison à souhaiter étanches, on se mit en route vers le fameux village si proche de la centrale nucléaire dont la fusion du réacteur avait déclenché la terrible catastrophe. Bénie soit l’invisibilité ! Aux dires des uns et des autres, la zone était très protégée, les intrus tirés à vue mieux que des lapins.
Volontairement Alix chassa de ses pensées les images cruelles qui avaient dû se dérouler dans cette campagne maintenant complètement déserte. Il fallait des fous comme eux pour oser se balader dans ces lieux empoisonnés de radiations aussi invisibles que mortelles.  
 
*Pas une promenade de santé !*
 
Maudissant encore plus Ariana si possible, Alix suivit le train imposé par un Michael décidé à ne pas s’attarder plus que nécessaire. Pas évident que d’évoluer en étant sapés comme des cosmonautes. On regarda bien où poser les pieds mais, soudain, dans son casque Alix perçut les accents paniqués de la voix de la Moldue :
 
Stop…Max est tombé !
 
Michael, il faut…
 
Buté, son mari n’accorda qu’un regard en arrière avant de se remettre en route.
 
C’est pire qu’on n’avait prévu…il faut le sortir de là au plus vite…John, emmène le…Non, Je reste…emmène Max…DE SUITE !!!!
 
Accourant à contre cœur, elle entendit Max pester, expliquer avoir chu sans raison et déplorait la perforation de sa protection.  
 
Pas de panique Megan ! imposa Alix.
 
Smith ayant déjà colmaté la fuite, il ne resta plus aux deux sorciers debout qu’à prier.
 
On doit vous éloigner d’ici. Laissez-vous faire Max ! Sitôt en zone de sécurité, il faudra vite vous doucher en abondance et avaler… Mais où est Irina ?
 
Nul ne le savait, la peste s’était enfuie.
Décomposée, Alix hésita affreusement. Elle ne voulait pas abandonner Michael avec pour simple renfort une moldue encombrante que rien n’aurait décidé à abandonner la partie.
 
John, allez avec eux, je m’occupe de Max.
 
 Qu’est-ce qu’il râlait ce Von Falkenberg ! Elle eut toutes les peines du monde à l’écarter des autres mais ce que femme veut…
 
Dès que le compteur Geiger sortit du rouge, elle obligea Max à se dénuder :
 
Faites pas votre timide, j’en ai vu d’autres !  
 
Si la situation n’avait pas été critique, elle aurait pu être marrante.  Aspergé sans discontinuer d’aguamenti intensifs, le pauvre Von Falkenberg râla tout le reste du trajet jusqu’à la datcha.
Pas à dire, Max était un très bel homme. Impossible de ne pas aussi remarquer maintes traces sur un torse musclé.
 
*Que lui est-il arrivé, à celui-là ?*
 
Était-il tombé dans un hachoir pour être aussi couturé de partout ?
Jugeant que ce n’était ni le lieu ni le moment pour s’interroger, Alix préféra accélérer le mouvement avant que son compagnon ne soit transformé en glaçon.
Elle le laissa sous une douche bouillante cette fois, filant préparer les potions adéquates selon le peu d’informations dont elle disposait sur les radiations.
L’épiderme quasi à vif, Max émergea dans le salon vêtu d’un peignoir en éponge :
 
Buvez ceci Max ! C’est dégueulasse, désolée !
 
Le concentré d’iodure de potassium, d’algues blues, de levures et autres vitamines s’avala à contre cœur. Malgré lui, Max s’inquiétait. Elle lui répondit en toute franchise :
 
Votre exposition a été très courte, je ne pense pas que vous courriez un danger mortel, Max mais Ysaline devra procéder à une batterie d’examens sitôt rentrés.  Maintenant, j’aimerais que vous me racontiez exactement ce qui s’est passé. La déchirure de votre combinaison n’a rien à voir avec un branchage quelconque… Ah ? Une douleur et une poussette
 
Lui aussi pensait qu’Irina était responsable. D’ailleurs, sa disparition tendait à le prouver.
 
On ne saura peut-être jamais le pourquoi de cette affaire. Maintenant, avec votre permission, j’aimerais examiner l’endroit où vous avez été touché.  

Ouf, il portait un slip. Néanmoins, la proximité de ce corps viril ainsi dénudé troubla étrangement Mrs. De Brent qui obscurcit aussitôt des idées vagabondes.
Son bref examen révéla une plaie effilée, comme celle due à un rasoir. L’entaille, peu profonde, présentait néanmoins des contours bleuis anormaux pour une blessure aussi minime.
 
Je crains qu’il ne nous faille rentrer au plus vite, Max… Je… je l’ignore mais ça ne me plait pas *Pas du tout, même !*… Votre épouse en sait plus long que moi là-dessus. On laisse un mot aux autres et on file, ok ?
 
Dieu qu’il était têtu ce gars ! Peut-être plus que Michael, ce qui signifiait beaucoup ! Il prétendit aller très bien, désirait connaître le fin fond de cette sordide histoire, etc.
 
Moi aussi j’ai hâte de recoller les morceaux et nous y parviendrons ensemble si vous vous accordez un répit, compris ?  
 
Un billet fut laissé en évidence, expliquant un départ dans la hâte. Un portoloin brilla…
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Message par Megan Reese Sam Juin 07 2014, 23:07

À quoi bon faire facile ? La question ne se posait plus. Pas pour Megan, en tout cas…ni pour les sorciers en général ! Leurs histoires, loin d’être des contes de fée étaient des véritables intrigues tortueuses ! Ce ne serait pas elle qui irait s’en plaindre, même si les autres, sans le dire, bien entendu, devaient penser qu’elle était un peu fêlée de la cafetière en voulant se mêler, si volontiers, de pareille affaire. C’était très peu la connaître, le risque l’attirait comme un aimant la limaille de fer.
Le sombre manoir De Brent avait été le cadre idéal pour le début de l’aventure. Simple mise en bouche, dont ils ne tirèrent pas grand-chose, à part une vague piste et la certitude de fouler un endroit maudit.
La soirée improvisée chez Max,  dont la mauvaise humeur n’avait pas trop cédé de la journée, ne fut pas plus réjouissante mais Megan eut droit à son premier fantôme en live.
 
*Info direct du monde des esprits…intéressante façon de s’y prendre !*
 
Sans commentaires. À quoi bon, d’ailleurs. On se retrouverait  deux jours plus tard. Temps suffisant de mettre noir sur blanc le résultat de ses notes fiévreuses et ses impressions sur cette journée étonnante. S’il n’avait tenu qu’à elle, Miss Reese aurait travaillé la nuit durant mais John s’y prit de charmante pour dévier son attention.
 
Tu es un brave petit soldat, bravo !
 
Elle rigola en douce, tout en se lovant contre lui, avant de reconnaître, d’un ton plus sérieux.
 
Merci de le dire, mon chéri, mais ce n’a pas tant de mérite…je suis surtout affreusement curieuse ! Dis-moi plutôt…as-tu idée de comment diables ça va continuer ?
 
Il n’en savait pas plus qu’elle, reconnaissant qu’être sorcier ne l’avançait pas grand-chose compte tenu de sa pauvre connaissance de cause. Cette partie de sa vie, comme quelques autres, restait reléguée à un triste oubli. Il ignorait ses origines, ce qui ne semblait pas trop le gêner, même si Megan devina qu’il aurait bien voulu en savoir un peu plus. Si elle avait bien compris l’intrinsèque de la société sorcière, être fixé sur ses origines était primordial. Mr. Follett avait cru bon l’instruire sur ce sujet  d’où il découla qu’être Sang Pur était l’état social parfait, un Sang Mêlé ne rencontrait pas trop de sympathies et les nés Moldus étaient vus avec plus de mépris que supposé, même en ces temps de paix appelant à l’union de tous les sorciers anglais quelle que soit leur origine.
 
En tout cas, faut dire que vous êtes fichtrement compliqués avec des coutumes dignes du Moyen Âge, cette histoire d’elfes domestiques, c’est minable…
 
Euh… je savais plus du tout, désolé… Oui, me doute que ça te révolte mais n’oublie pas qu’en Angleterre ils ont quasi 500 ans de retard, nos sorciers !

Pas tous…Max et Ysaline en sont la preuve…enfin, je crois…et parlant d’elle, faut dire que sa façon de nous mêler à tout ceci a été plutôt cavalière…Pas besoin de dire plus, je sais que tu lui trouves toujours des excuses…
 
Tu veux la vérité ?, et ses yeux étaient rieurs,  j’aime Ysaline … comme une sœur … Toi, c’est définitivement différent.
 
Elle encadra son visage de ses mains et le regarda  droit aux yeux.
 
J’aime mieux ça, oui…*Mais je sais que tu l’aimes et pas précisément comme à une sœur…je le sais, Max le sait et elle aussi…on a tous droit à notre petit jardin secret !*
 
La suite parla d’elle-même…
Convaincre le directeur de la Gazette sur les bienfaits d’une investigation bien documentée présentée sous l’aspect de roman feuilleton ou potin savoureux, au choix, fut plus facile que prévu. Mr. Follett n’émit que des timides objections  balayées illico par l’entrain déferlant de la plus fraîche recrue du journal. Avec grand doigté, Megan ne livra que quelques détails remarquables sur son prochain papier, à la mention de certains noms, le directeur tiqua, intrigué.
 
Comment vous arrangez vous,  Katherine ?
 
À la mention de ce prénom elle fit une légère moue mais riposta souriante.
 
C’est juste une question de bons contacts et sachez que je ne dévoile jamais mes sources !
 
À bon entendeur !
 
Ce fut de sa faute, ou presque, s’ils atterrirent, façon exacte de décrire leur arrivée, à Merlin’s Cove. Pas de sa faute si enfant elle avait visité les lieux avec sa tante Margot, férue de mystères et toute autre indice d’activité paranormale. Personnellement, la petite fille d’alors avait trouvé l’endroit suffisamment affreux et froid comme pour avoir envie de poursuivre l’exploration.
 
Bonté divine, c’est toujours aussi moche…sauf qu’il fait beaucoup plus froid…
 
Si Max avait tenu le crachoir lors de leurs débuts, cette fois il semblait très disposé à céder la place à Michael De Brent, que Megan trouvait très séduisant mais un poil trop arrogant pour son goût.  Face à une paroi infranchissable, au moldu avis de Megan, le mari de la belle Alix assura  qu’il fallait payer le prix du sang, après avoir évoqué un certain Potter et Dieu sait qui d’autre. Tous inconnus pour elle.
 
*HEIN ?* De quoi il parle, John ?
 
Mr. Smith n’en savait pas plus, mais l’expression de Max valait toutes les explications : cela le répugnait, tout autant qu’à la femme du chef d’équipe.
 
Pas bon comme dé…oh, mon Dieu…il s’est coupé !!!
 
Et si ce n’avait été que cela. Meg retint de justesse le haut de cœur qui se mua en hoquet de surprise en voyant le rocher solide s’effacer, créant une entrée. Sa main broya celle de John alors qu’elle s’efforçait de ne pas commencer à poser des questions idiotes.
 
Mon cœur, tu restes derrière moi, ok ? Rappelle-toi l’ordre des potions, je t’en conjure. La verte te rendra invisible, la jaune t’endormira et la bleue t’accrochera où tu veux. Quant à la rouge… tu sais qu’elle te renverra chez nous. Je t’adore…
 
Je…je…n’oublierai pas, mentit-elle, je…t’aime aussi…ne me lâche pas…Seigneur, c’est dément…Chéri, les sorciers anglais sont fous à lier !
 
 Tout comme une certaine moldue curieuse qui suivit le mouvement les yeux grands ouverts.

*Tu n’es pas lâche…tu n’es pas lâche…tu y es, avance !*
 
C’est beau la conviction et le courage qui va avec, rien ne l’avait préparée pour la suite.
 
Fermez vos esprits et soyez prêts à tout…ce ne sera pas une promenade santé !, sage conseil de De Brent.
 
*Bien pour toi s tu sais comment t’y prendre…Misère, ça fout la frousse, cet endroit !*
 
Elle ne pouvait pas empêcher ses dents de claquer gentiment, à cause du froid mais aussi de la peur atavique que suscite l’inconnu, surtout quand il est si glauque et malveillant.
 
*Ça ne me dit rien de bon…*
 
Vraisemblablement, elle n’était pas la seule à y penser. Les lieux étaient n’importe quoi sauf engageants. Elle qui était si fière de son esprit pragmatique, peu enclin aux superstitions  et autres aménités du genre, pouvait presque sentir le mal concentré entre ces parois de pierre. Une angoisse folle la saisit à la gorge en découvrant le premier squelette près d’un vieux coffre. Un autre, encore sabre en main, semblait monter la garde. Son pauvre cœur entama une sarabande endiablée. Max qui fermait la marche lâcha un juron en allemand. John, tendu comme corde d’arc, s’était arrêté, elle avec lui.
 
Ce doit…être là…elle avait un sens de l’humeur pourri !, déclara Michael en avançant, seul vers la macabre découverte.
 
Megan crut avoir perdu la tête en voyant  les deux squelettes bouger, d’abord imperceptiblement, après se redressant pour de bon. Au diable le courage, elle hurla de toute la force de ses poumons. Et puis, comme dans le plus épouvantable des cauchemars, d’autres dépouilles blanchies s’ajoutèrent à la ronde sinistre.
 
*Les pirates défendent leur butin…sacrée loyauté !*
 
La suite était prévisible. D’uns  gardaient un bien que d’autres convoitaient. Histoire vielle comme le temps et somme toute compréhensible, mais que les uns soient morts depuis des siècles et les autres bien vivants donnait à la scène une disparité irréelle, parfaitement aberrante. Le moment se prêtant mal aux élucubrations compte tenu des intentions immédiates des défenseurs des lieux, valait mieux oublier la peur et y mettre le mieux qu’on put donner.
Sorciers, à vos baguettes. Ça leur réussissait assez bien, quoique pas autant qu’escompté, raison pour laquelle on appliqua, au besoin, des méthodes plus contondantes.
 
*Bon sang, Reese, ce ne sont que des os envoûtés…*
 
Un sortilège par ci, un bon coup par là. Elle se sépara de John et d’une feinte magistrale disloqua le squelette à portée. Le résultat fut plutôt remuant, pour son estomac, mais elle fit vite de découvrir que les pirates morts se relevaient aussitôt à moins que leur crâne fut détruit.
 
*Dieu me pardonne mais là…*
 
Elle écrasa le crâne du vaincu d’un véhément coup de talon. Les vieux os s’éparpillèrent en poussière. Sur ce, grâce à la percée gagnée avec leur contrattaque, Michael réussit à s’emparer de l’objet de leur quête et donna ordre de repli. Elle ne se le fit pas répéter et prit les jambes à son cou, sans vouloir regarder en arrière, tant pis pour l’exactitude de son futur récit, on lui raconterait ou elle improviserait, c’était déjà assez affreux comme ça.
Parvenue à l’entrée de l’horrible caverne, elle ne sentit aucune honte à se plier en deux et vomir tripes et boyaux  tout en tremblant comme feuille exposée au vent. Les autres la rejoignirent alors que Michael lançait un dernier sortilège. Megan se redressa assez, en s’essuyant la bouche, pour assister au spectacle ultime qui clorait cet épisode. Un extraordinaire feu magique, virulent, démené, sauvage, hurlant comme l’enfer même.
 
C’était…quoi ça ?, souffla t’elle en s’abattant dans les bras protecteurs de John, c’était quoi ?
 
Sombre, défait, Michael la renseigna.
 
C’était de la magie noire…la seule façon de contrer celle d’Ariana…sans questions…
 
Avec morbide fascination, elle ne pouvait que regarder la dépouille qu’il tenait avec dégoût : un bras de femme, dont la main était encore ornée de riches bagues. Une nouvelle arcade faillit avoir le dessus.
 
On…on ne devrait pas…enterrer ça !?
 
Non, on ne peut pas l’enterrer, Megan…on doit d’abord réunir tous les morceaux…une fois ceci fait, on pourra la détruire…Rentrons, on a besoin de reprendre d’un peu de repos…

John demeurait imperturbable. Max était blême. Alix s’accrochait à son beau mari comme à une planche de salut. Elle suivit le mouvement, comme en songes, plus portée que marchant et revint à la réalité allongée dans le divan, chez eux,  alors que John passait une lingette humide et fraîche sur son front.
 
Que…qu’est-ce qu’il s’est passé ?...Dis-moi que j’ai trop bu hier soir et eu des hallucinations…John…ces squelettes…j’ai foulé un crâne…j’étais si fâchée…je n’avais plus peur…je suis un monstre…Quel monde pourri…mais affreusement fascinant…tu crois que je suis folle ? Dis…tu crois que j’ai perdu…Non ! Tant mieux…ça me rassure…Non…non ! Je vais bien, suis chamboulée…c’est la première fois que j’écrabouille un mort, mon amour…c’est pas exactement comme ça que ça se passe, le journalisme que je connais…Et la suite ?

Elle ne fut pas longue à le savoir. Michael et Alix étaient déjà là, lui semblant fermé, elle pâle mais faisant preuve de grande sérénité.
 
*Des habitués, quoi !*
 
Max ne tarda pas à les rejoindre, sombre. Et ce qui s’en suivit ne fut pas pour les réjouir. John, allez savoir pourquoi insistait à la faire dormir, mais elle s’y refusa carrément.
 
J’en suis, j’en reste…pas question de me laisser en dehors de ça ! N’ose pas me jouer un mauvais tour…
 
Il suffisait d’un regard pour se comprendre. Temps de passer à l’intéressante suite, qui ne fut pas des moindres. Posément, elle avait repris son carnet de notes et assise au salon avec les autres acteurs de ce drame, attendant les nouveaux indices.  Michael eut l’heur d’aborder le thème d’une façon inédite, avouant,  non sans une moue amère, sa naguère appartenance au mauvais côté de l’histoire.
 
Tu peux écrire ça, Megan, si ça te chante…ça ne changera rien, tout sorcier anglais sait que les De Brent sont des pourris, Ariana en particulier…oui, elle était la pire de nous…une Mangemorte abjecte et sanguinaire…j’en été un, moi aussi, mais ça c’est une autre histoire…

Megan baissa le nez et consigna cela dans son carnet en  sentant le gêne qui flottait, certes, elle avait vu cette fameuse marque sur son bras, lors du combat, mais avait supposé que c’était un tatouage comme les autres. Évidemment, ce n’était pas le cas. Pour en savoir davantage, il faudrait passer Max à la question, elle se voyait mal en cuisinant Michael, pour lui faire raconter l’histoire.
 
*Pas l’air facile à vivre, celui-là…*
 
Apparemment, tous savaient  ce qu’il fallait savoir et elle resterait, pour le moment, sur sa faim. Michael semblait avoir une idée assez consistante sur le possible emplacement d’une des « pièces » manquantes au puzzle, mais quand il nomma Tchernobyl, elle fut la première à tiquer.
 
 Mais…cet endroit est  damné…
 
Michael eut un sourire las en exposant le pourquoi du comment sa sœur maudite avait pu choisir un endroit pareil. Cela tenait le chemin. Ils iraient donc en Ukraine. Le départ resta fixé pour le lendemain, pas question du perdre du temps en atermoiements inutiles.
 
Tu sais à quoi ça ressemble l’hiver ukrainien, mon amour ?
 
Pour toute réponse, elle se retrouva couverte de fourrures. Il savait !
Kiev .  Certes il en faisait pas un froid extrême, mais le paysage figé de neige et la Dniepr glacée suffisait largement pour les mettre en ambiance. Et bien sûr, on les attendait.
 
*Wow…avec hôtesse d’accueil et tout !*
 
La reine des neiges en personne ondula vers un De Brent, au bras duquel s’accrochait une épouse légitime et jalouse par surcroit.
 
*Alix -1…Miss Ukraine-0…Bon Dieu, ou ça casse ou ça passe !...Il  manque pas de style, Mr. De Brent !* Elle est fichue, la croqueuse d’hommes…et toi, pas intérêt à regarder de près non plus, ok ?
 
Max derrière eux se contenta d’un ricanement  avant de demander qu’on s’occupe de l’affaire au lieu de se raconter des histoires. Décidemment il ne restait pas trace de l’homme gentil et affable rencontré en Zambie.
Miss Terebschenko se montra exquise en tout point et insista, avant tout de les installer dans le confort absolu d’une datcha dans les bois, l’endroit idéal pour l’intrigue et le secret. L’endroit était isolé et luxueux à loisir.
 
*Et pour son malheur, Michael a l’air de s’y retrouver…Aie, ça va faire mal !*
 
Ambiance  lourde,  difficilement rompue par la diplomatie sûre de la dame de céans, qui sans fourrures était encore plus splendide que prévu. On passa, sans plus, à ce qui les menait là. Politesse glacée.
 
*D’ici peu, on se crêpe le chignon…m’enfin…*
 
Miss Ukraine savait tout de même faire son boulot, le moindre à dire. Elle avait réuni en un rien de temps de précieuses informations.  Ariana De Brent avait été bel et bien vue dans le coin à plusieurs reprises.
 
*Comme quoi…entre sorciers, les secrets, ça ne tient pas la route !* Tu ne trouves pas que c’est un peu facile d’y arriver si vite ?...Ben non, dans mon métier on apprend à se méfier…Oui, je sais, Michael et elle ont travaillé ensemble…en quoi au fait ?...Ah bon, tu n’en sais rien…personne ne sait rien dans cette fichue histoire…Max n’a pas l’air plus fin que nous…Ah !...Selon, toi Michael serait…ok je la boucle…

De là à entrevoir la complicité sournoise de la KGB et autres cachoteries du genre, il n’y avait qu’un pas.
 
Voudrais bien savoir qui est vraiment Michael, moi !
 
Évidemment, pas question d’aller le lui demander, enfin, pas pour le moment.  Après un copieux dîner bien arrosé, coutume du bled dirait-on, on eut le loisir de se retirer aux magnifiques chambres préparées pour eux.
Un âtre ronflant dans la leur pourvoyait une douillette chaleur et les fourrures agencées face au feu devinrent tentation. Très tôt le lendemain, alors qu’il faisait encore noir. Ils furent convoqués au salon. Petit déjeuner rapide, vêtus en conséquence et guidés par Miss Terebschenko dans un de ces déplacements sorciers en masse, que Meg n’agréait pas trop, ils parvinrent à l’orée de la zone de la mort.
 
*Misère…*
 
La radioactivité des lieux ne pardonnerait personne. Pour une fois sorciers et moldus étaient tenus à la même enseigne.  Megan se sentait comme un astronaute en mal de Lune, attrapé par la gravité de la Terre, dans son costume de protection.
 
*Tout le monde sait que la protection n’est pas totale !...Dieu, prends nous en pitié !*

Impossible prendre des notes, elle avait gardé son petit enregistreur, que John avait aidé à insérer dans son lourd costume d’exploratrice nucléaire.
 
Tout semble si normal…mais le compteur Geiger affirme le contraire…nous avançons en zone strictement restreinte…si la radioactivité ne nous tue pas, les soldats n’hésiteront pas à nous…ah bon ! Nous sommes en état d’invisibilité…même si je me sens en parfait état d’imbécilité…Quel esprit plus que pourri peut faire qu’un être humain arrive à ça !?...Michael va devant, Alix le suit…Max est derrière nous…Miss Ukraine suit à distance…sais pas pourquoi mais elle m’a tout l’air prête à se tailler au plus vite…
 
Elle poursuivait son monologue quand un bruit de chute à son dos la fit se retourner. Max était étalé par terre, emmêlé dans les branches d’un buisson sec. De Miss Terebschenko, pas de trace.
 
Stop…Max est tombé !, hurla t’elle dans son petit micro inter casques.
 
Michael  se retourna mais après avoir gueulé des ordres poursuivit son chemin alors qu’Alix, très à contre cœur retournait vers eux. La chute qu’avait fait Max était toute bête, il fut débout en un temps deux mouvements, mais, petits détail navrant, son costume isolant était déchiré…Meg regarda de près et eut un terrible pressentiment…La déchirure était trop nette pour avoir été causée par la chute dans les arbustes, surtout qu’on pouvait légitiment se demander pourquoi un type habitué à aller par là avec l’assurance d’un chamois alpin choisissait la zone de la mort de Tchernobyl pour se foutre en l’air.
 
C’est pire qu’on n’avait prévu…il faut le sortir de là au plus vite…John, emmène le…Non, Je reste…emmène Max…DE SUITE !!!!

 
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Message par John Smith Dim Juin 08 2014, 11:36

Pourquoi s’était-il enrôlé là-dedans ? D’accord, c’était bien parce qu’Ysaline l’avait souhaité mais qu’est-ce qui l’avait motivée, elle ? Voulait-elle mettre du piment dans sa vie ou… dans la sienne ? Pour avoir embrigadé Max contre son gré, on pouvait sincèrement se le demander. John aimait bien Erik et Opal aussi n’avait-il pas hésité à accepter cette « mission ». Mais Max ?
 
*De deux choses l’une : ou je dois veiller sur lui ou lui sur moi ! En attendant, on est dans la même galère pendant que la Miss fait ce qui lui plaît !*

Dans le fond, cela ne l’aurait pas trop dérangé s’il n’y avait pas eu Megan dans le circuit. Selon ce que Smith avait pu conclure au sujet d’Ariana de Brent, l’aventure ne serait pas de tout repos. On pouvait redouter bien des maléfices et entourloupes en tous genres. Arriverait-il à protéger Meg de ces artifices ? L’angoisse était au comble en pénétrant dans Merlin’s Cove et la suite prouva le fondement des craintes. Oh oui, John eut la frousse ! Pas de voir une petite armée de squelettes défenseurs s’interposer à leur intrusion, mais bien pour la peau délicate de sa compagne qu’il dut lâcher afin d’avoir les coudées franches dans la lutte acharnée qui se déroula. On eut chaud, très chaud, au figuré comme au propre.
 
Viens ma chérie, rentrons chez nous ! soutint-il une Miss Reese au teint aussi blanchis que les os qui les avaient assaillis.
 
Se tournant vers les trois autres aventuriers, il compléta :
 
Megan n’est pas bien du tout. Venez nous rejoindre d’ici une paire d’heures.
 
Adresse donnée, il embraqua la femme de sa vie dans un transplanage décoiffant et, sitôt en place, veilla à son confort absolu.  Il en aurait presque pleuré de la voir dans un tel état de choc. Pantelante, semi-consciente, il fallut plusieurs revigor et de nombreuses aspersions pour la faire reprendre pied.  
 
 Que…qu’est-ce qu’il s’est passé ?...Dis-moi que j’ai trop bu hier soir et eu des hallucinations…
 
Je préfèrerais cela Megan chérie, mais hélas tu as bien vécu tout ça…
 
John…ces squelettes…j’ai foulé un crâne…j’étais si fâchée…je n’avais plus peur…je suis un monstre…Quel monde pourri…mais affreusement fascinant…tu crois que je suis folle ? Dis…tu crois que j’ai perdu…
 
Tu as fait ce que tout être doté de bon sens aurait fait, mon amour. T’inquiète pas pour ça, ton écrabouillé n’a rien senti. Maintenant, il vaudrait mieux que tu te reposes. Les autres vont arriver, et…
 
Endormir une curieuse pareille ? Mission impossible ! Assise « sagement », son calepin sur les genoux, elle ne rata rien des échanges. Parfois son sourcil s’arquait d’interrogation, notamment quand il fut question de la marque des ténèbres gravée dans la chair de Michael.
 
*Vais être bon pour un passage à la sellette, moi !*
 
Michael délivra le fond de ses pensées concernant un éventuel autre lieu macabre. Le bras découvert à Merlin’s Cove n’était que la première pièce du puzzle. Une seconde serait probablement cachée à… Tchernobyl.
 
Tu sais à quoi ça ressemble l’hiver ukrainien, mon amour ?
 
J’ai beaucoup de trous de mémoire, mais ce ne sera sûrement pas un climat tropical ma douce !
 
Ce qu’avait arrangé Michael resta une bonne question. Cependant, les cinq chasseurs de fantôme furent reçus en bonne et due forme par un charmant guide : Irina  Terebschenko.
Pas besoin d’être devin pour capter que les relations entre de Brent et cette femme dépassaient les « limites » du devoir. Megan sembla s’en amuser, Alix beaucoup moins.  
 
*Manquait que ça : des rivalités amoureuses !*
 
Marrant ! Meg le crut sous le charme de cette moscovite. Quel mâle refuserait de reluquer ce qu’on lui offrait sur un plateau ? N’empêche que si John regarda, ce ne fut absolument pas dans un but lubrique. Il jaugeait la personne :
 
*Finaude, indépendante voire rebelle… en tout cas dangereuse !*  
 
Brèves présentations anonymes, Michael se méfiait aussi apparemment.
John l’ouvrit très peu durant le dîner à rallonge qui suivit dans une datcha tout confort préparée à leur attention. Topo limité, ambiance lourde de suspicion.
Enfin seul avec sa Megan, il ne put échapper à son intérêt croissant pour de Brent. Heureusement les fourrures devant la cheminée créèrent une très sympathique diversion.
John dormit mal cette nuit-là. D’autant qu’il s’en souvienne, c’était souvent le cas avant une intervention périlleuse. Aller se balader dans un terrain encore très contaminé n’enchantait personne, et le fait d’être guidé par une espionne russe, encore moins. Car aucun doute ne subsistait pour Smith : si de Brent était ou avait été agent américain, Irina était son pendant de l’Est. Ça promettait bien des joies sans compter avec les pièges du terrain additionnés de ceux de la sœur démoniaque.  
 
Avait-il déjà revêtu pareil attirail ? Non ! Alourdi, gauche, ses évolutions maladroites le prouvèrent très vite.  Michael ouvrait la marche, Terebschenko la fermait. Le froid pénétrait les couches isolantes, il devait faire – 30°, au plus.  
Le no man’s land portait bien son nom. Pas âme qui vive à l’horizon, rien qu’une épaisse couche immaculée qui dissimulait sous son blanc manteau les vestiges de la catastrophe nucléaire sans en freiner pour autant le poison invisible rayonnant partout.
Ils avançaient, muets la plupart du temps, faisant gaffe aux dénivelés pouvant s’avérer traitres autant que glissants. Le cri de Meg grésilla dans son casque :
 
Stop…Max est tombé !
 
Il s’approcha à la hâte tandis que Michael, s’en foutant, leur ordonna de s’en occuper puis poursuivit son chemin :
 
*Givré, ce gars !*
 
Megan examinait Von Falkenberg fébrilement et insista :
 
…emmène Max…DE SUITE !!!!
 
REPARO ! On doit t’évacuer Max mais toi Meg, tu rentres aussi !
 
Que nenni ! Un instant, John vit rouge. Il allait lui appliquer un impero de derrière les fagots quand Alix vint en renfort.

Laissez-vous faire Max ! Sitôt en zone de sécurité, il faudra vite vous doucher en abondance et avaler… Mais où est Irina ?
 
Elle devait –être derrière Max…
 
Les quatre commencèrent à envisager un coup fourré de la belle Russe. Mais il y avait plus urgent que de la chercher. À contre cœur, Alix se chargea d’éloigner Von Falkenberg tout en engageant John et Meg à rejoindre Michael. Ce dernier avait pris de l’avance mais pas des tonnes. En accélérant l’allure, il ne leur fallut que quelques minutes pour l’aborder.
 
Au cas où ça t’intéresserait, Max a sûrement été irradié, haleta John passablement de mauvais poil, et Alix s’en occupe…
 
Cette remarque déclencha juste un grognement contrarié de la part du mec que John ne cernait décidément pas à fond. Pendant des mois, Michael s’était désintéressé de son frère et, maintenant, rien d’autre ne semblait compter pour lui. Remords de conscience ? Allez savoir !  
Bientôt les vestiges d’une petite bourgade se dessinèrent. Jadis souriant, le tableau offert malgré le tapis blanc qui le couvrait laissait çà et là transparaître désolation et reflet des malheurs encaissés.  À l’abandon total, ce village était plus sinistre qu’autre chose dans les crépitements furieux du compteur Geiger.
 
On doit faire vite avant d’être exposés nous-mêmes, résuma John pour ses compagnons. Michael, Irina nous a laissé en plan. T’es sûr de ses renseignements ?  
 
Il ne l’était pas…  
 
La petite église trônait au centre de l’agglomération. Sans doute, à l’été, ce lieu aurait-il pu être charmant dans un écrin de verdure. Là… Sans aucun entretien depuis quasi 10 années, les deux clochers, l’un pointu l’autre typiquement byzantin, ne sonnaient plus aucun rassemblement de croyants et s’effritaient lentement.
Quel piège sournois leur tendait-on sous les voûtes anciennes ?
Se concertant d’un seul bref signe du chef, les sorciers s’approchèrent à pas mesurés. Curieux, ils avaient eu la même idée en défense : baguette et browning.
Tel un duo parfaitement réglé, ils pénétrèrent dans l’établissement religieux. Leur casque de protection gênait visibilité et surtout ouïe, deux éléments vitaux pour tout agent entraîné, il fallut pourtant faire avec. N’ayant aucune idée de ce qu’ils pouvaient rencontrer mais se souvenant amèrement de Merlin ‘s Cove, mieux valait être prudents. Par geste, John imposa à Meg de rester en retrait, aussi discrète qu’une souris, tandis que lui et Michael inspectaient le périmètre.  À part des banquettes droites ou renversées, il ne manquait que fidèles et officiant pour redonner vie à cet endroit. Aucun son ne se perçut, les coins et recoins furent scrupuleusement détaillés. De belles icones aux rares dorures semblaient apaiser l’atmosphère. Pourtant, probablement par excès d’imagination, John trouva dans les expressions de la vierge et des saints une tristesse inattendue. Il commenta via son interphone :
 
Nous n’avons pas le temps de sonder chaque mur, chaque pilier. Quelqu’un a une idée ?  
 
La voix un peu tremblante de Megan répondit par la même voie. Il ne put réprimer un sourire avec les allusions à des films moldus : la crypte ou le chœur. Autant essayer le second, plus accessible de prime abord.
Toujours marchant sur des œufs, les sorciers s’approchèrent de l’autel derrière lequel, enfermé, devait reposer le calice sacré.  
 
*Ce serait tout Ariana de remplacer les hosties par…*
 
Avec extrême lenteur, Michael entreprit de tourner la clé d’or restée en place depuis des lustres. Malgré eux, tous retirent leur respiration au moment où le petit panneau sculpté pivota. Et les « choses » bondirent hors de leur cachette. Trois formes noirâtres choisirent chacune leur cible. Figé, John se sentit défaillir en contemplant la scène la plus atroce jamais imaginée. Megan se faisait lacérer, le sang giclait de partout. Elle allait mourir ! Il hurla comme un damné :
 
MEG ! FUIS !!

Puis un chagrin immense l’envahit. Écrasé de culpabilité, il plia les genoux en sanglotant :
 
Pardon, pardon…
 
Mais alors qu’il s’abandonnait doucement au désespoir, le timbre bien connu résonna à ses oreilles.
 
… Tu ne peux pas être là ! Je…
 
Elle insista tellement que Smith finit par capter ce qu’il était en train de subir : un simple épouvantard !
 
RIDDIKULUS !
 
La scène s’évapora et, honteuse d’être transformée en polichinelle grossier, l’épouvantard disparut.

Tu n’as rien ? demanda-t-il anxieux à celle qui se penchait sur lui.
 
L’ombre s’était détournée d’elle pour attaquer Michael…
Que voyait-il, le pauvre bougre ? Il semblait à point de craquer sous la pression des deux hallucinations induites par les épouvantards.
 
Michael ne te laisse pas faire ! Ce ne sont que des épouvantards !
 
Il détourna l’attention de l’un d’eux qu’il évapora de la façon précédente tandis que de Brent, reprenant du poil de la bête, éliminait le sien.  
On soupira d’aise :
 
Une veine que ce ne soit que cela, cette fois !
 
Sans doute Ariana avait-elle jugé que la radioactivité régnante suffirait à décourager les éventuels chasseurs pour n’avoir mis en place que ce piège… ridicule.  
Retournant vers le chœur, en lieu et place du calice d’or, ils trouvèrent le second bras en momification.
Il va sans dire que le retour se fit en mode express : transplanage direct à la datcha.
Là, seul un billet manuscrit les attendait. Michael entra dans une rage folle :
 
Eh ! Calme-toi ! Elle est partie parce que quelque chose de grave est arrivé. On ferait bien de mettre les bouts aussi, non ?  
 
Le temps de rassembler leurs effets, ils s’envolèrent vers l’Angleterre.
 
À Sainte Mangouste, cela barda entre époux. Ne voulant pas se mêler de scènes de ménage, John préféra visiter Max qui se morfondait seul allongé dans des draps propres. On l’avait immobilisé et sonné de calmants. Dans sa demi-conscience, il accusait Alix et Ysaline de complot contre lui. Il voulait partir, ne se sentait pas moche en dehors des mixtures ingurgitées et sortilèges appliqués.
 
Tout doux, mon vieux ! Elles savent ce qu’elles font !... oui, on l’a trouvé, c’est l’autre bras. On l’a mis avec le premier dans une glacière… non, aucun indice pour la suite jusqu’ici… Prends ton mal en patience, on repasse demain.
 
 S’il n’avait tenu qu’à lui, John serait bien resté des heures sous la douche puissante de leur salle de bains histoire de se décontaminer à fond, mais Megan l’en sortit après un délicieux intermède néanmoins.
 
… ah, tu veux tout savoir sur les épouvantards… *Fichue curieuse !* Ils ne sont pas vraiment méchants sauf s’ils vous prennent par surprise comme ce fut le cas. On te doit une fière chandelle, du reste ! … Sais pas pourquoi il ne s’en est pas pris à toi… Faut croire que les Moldus sont… différents… Moi ? Euh… je voudrais que tu cesses cette enquête… Ouais, je me doutais que tu ne serais pas d’accord ! Non, non ! Je ne te considère pas du tout comme un boulet, c’est juste que je m’inquiète. L’épouvantard m’a révélé ma plus grande frayeur : te perdre ! Tu piges ?
 
Elle comprenait non sans désirer savoir le comment du pourquoi ainsi que la suite des événements. Ils en débattirent longuement mais la solution ne vint que le lendemain avec l’arrivée des de Brent affligés. Alix tenait à peine dans ses croutes et Michael n’en menait pas large non plus. Un spectre les avait visités…
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Message par Max Von Falkenberg Mar Juin 10 2014, 11:38

Pour un retour en beauté au monde sorcier, celui-là en était un, que personne n’ose en douter ! Il râlait. Oui. Max râlait ferme. Il en voulait surtout à sa femme adorée de l’avoir mêlé, malgré lui, à une affaire qui ne le concernait pas le moins du monde. Soit, il reconnaissait là l’impulsion naturelle d’Ysaline d’aider son prochain et ne l’aimait pas moins pour autant. En fait, il l’adorait, irrémissiblement et rien ne changerait jamais cela.
 
*Mais elle aurait quand même pu demander avant de me lancer dans ce pétrin à rallonge !*
 
Il y pensait en esquivant les coups vicieux d’un squelette de pirate mort 200 ans auparavant. Se défaire de cette menace aux os cliquetant de partout demanda de tout art défensif à disposition. À la sorcière ou à la moldue, au choix, mais avec entrain et envie de se tirer de là au plus vite. Heureusement Michael récupéra ce qu’ils avaient été allés chercher et on put ficher le camp alors que son ex-camarade rôtissait ce qui restait avec un Feudeymon ravageant.
Après avoir tué le temps à flâner, perdu dans des réflexions chaque fois plus moroses, Max rejoignit ses nouveaux compagnons d’aventures chez John, dont la nouvelle situation, décidément plus aisée signifiait un sacré rebondissement.
 
*Bien payé, le silence !*
 
Étrange réunion. De Brent prit le crachoir et ne le lâcha pas avant d’avoir, entre autres, avoué avoir été aussi Mangemort que sa maudite sœur morte. Un petit silence gêné avait plané, aussitôt rompu par Alix qui apporta une lumière inédite sur l’affaire, la corsant encore un peu : si Michael avait été un infiltré, elle n’était pas moins que la nièce de Voldemort, dont, même Max au bout du monde connaissait les méfaits. Selon De Brent, leur droit de revoir leur allégeance à la quête.
 
Écoute, mon pote, tu as fait ce que tu avais à faire, temps passé, on s’en fiche et on s’occupe des oignons présents, c’est clair...Il manque encore des pièces au puzzle, une idée d’où on doit continuer à chercher ?
 

S’il avait connu la suite, Max se serait bien gardé de montrer tant d’enthousiasme. Tchernobyl ! Rien que ça ! Pourquoi pas L’Enfer, tant qu’ils y étaient ?
Madame  était partie de bonne heure, renseigna Lawton, pincé, comme d’habitude.  Ses enfants vaquaient à leurs occupations. Les petites à la nursery et Alex avec son précepteur. Il s’enferma dans la bibliothèque et se lança dans des recherches acharnées via le Net. Tout ce qu’il put apprendre dans les heures suivantes plus ce qu’il savait déjà, était loin de le réjouir.
Ysaline sembla très surprise en le découvrant dans le couloir alors qu’elle quittait le service.
 
Je me suis dit...pourquoi pas ? J’ai prévenu à la maison qu’on rentrerait tard…et t’enlève pour la soirée…la nuit…Cela fait trop longtemps qu’on ne s’accorde pas  un petit loisir, loin du boulot…des soucis…On y va ?
 
Soirée magique qui débuta par un dîner aux chandelles dans une superbe petite auberge de campagne réputée par  son exquise cuisine française.  Deux amoureux en tête à tête, parlant de tout et de rien, sans aborder aucun thème algide. Pas d’enfants, pas de soucis d’adaptation, pas de problèmes au travail, pas un mot sur la fameuse quête. Il n’y avait qu’eux et le fait d’être là, heureux, à se faire du charme, les yeux dans les yeux. Mais bien sûr, Ysaline ne fut pas longtemps dupe. Elle le connaissait trop bien.
 
Je n’ai pas besoin d’excuses pour avoir une soirée romantique avec ma femme, se défendit vertueusement Max, mais oui…tu as raison, il y a quelque chose dont je veux aussi te parler…mais ce sera après…j’ai réservé pour la nuit…Chut, ne dis rien !...
 

Leur chambre semblait tout droit sortie d’un roman victorien mais Ysaline ne trouva rien à redire, au lieu de quoi elle exigea d’avoir le fin mot de ses cachotteries.
 
Je pars en Ukraine après-demain…Oui, pour la fichue quête !, il embrassait consciencieusement son cou en la sentant soudain très tendue,  De Brent est sûr qu’on trouvera quelque chose là…Non, pas à Kiev exactement…quelques 100km au nord…
 
Sa femme se sépara de lui pour lui adresser un regard abasourdi, élargi de colère mais aussi de peur, elle avait aisément deviné quelle était la destination élue. Il s’en fallut de peu pour qu’elle lui saute dessus toutes griffes dehors.
 
Du calme, mon amour…je sais que ce n’est pas le meilleur endroit au monde mais je ne peux pas tout bonnement lâcher les autres…après tout, c’était ton idée que je m’en mêle…Non, je ne t’en veux pas, folle que tu es…Oublie ça…oui, j’ai tiré la gueule parce que ça m’a pris de court…tu me connais, suis un peu con sur les bords…Non, je n’ai pas organisé cette sortie à cause du voyage…mais pour me faire pardonner d’être si idiot…je t’aime, mon Ysaline…tu es mon tout…
 

Seigneur, qu’est-ce qu’il faisait froid ! On dit que l’hiver est doux en Ukraine, cela donne une idée approximative de comment ça se passe ailleurs en Russie !  Un charmant comité d’accueil fut là pour les convoyer vers une belle datcha perdue au milieu de la campagne enneigée. Leur hôtesse, une ukrainienne pulpeuse nommée Irina, semblait prête à tout…surtout à attirer et retenir l’attention du sieur De Brent, ce qui lui attira, immédiatement, l’antipathie d’Alix et par solidarité, celle de Megan. Max qui, comme les autres, avait été vaguement présenté comme un ami, se limita à suivre l’affaire de loin tout en conversant avec John, qui faisait de même.
Sans drame passionnel à la clé, le lendemain de très bonne heure, ils se préparèrent pour leur aventure dans la zone de la mort. Minable perspective ! Pourvus d’un attirail lourd et inconfortable qui le prémunirait contre les insidieuses radiations, du moins c’est ce qu’on pouvait espérer !
De Brent en tête on se mit en route. Irina Terebschenko fermait la marche ce qui  sembla étrange à Max, après tout, elle était censée d’être leur guide. Il ne se sentait pas trop à l’aise en la sachant derrière lui et ne tarda pas trop à être convaincu d’avoir raison.
Une douleur aiguë à la jambe avant d’être vivement poussé et aller s’étaler dans les ronces. Meg donna la voix d’alarme alors qu’il se relevait en pestant comme un malade après avoir remarqué que son costume anti-radiation avait subi une vilaine déchirure. La suite fut rapide et confuse. Max ne sut pas trop comment il se retrouva seul avec Alix De Brent lui ordonnant de se déshabiller.
 
Faites pas votre timide, j’en ai vu d’autres !
 
*Vraiment !?*
 
La timidité n’entrait pas en cause mais ce n’était pas dans ses habitudes de se dépoiler allègrement en pleine forêt, à -30° de température et face à la femme d’un autre, néanmoins, compte tenu de la situation, il obtempéra. Deux minutes plus tard, quitte à se transformer en un grand glaçon, il subissait des furieux Aguamenti et ce chemin faisant alors qu’il jurait dans toutes les langues connues. Arrivés à la datcha,  il fila sous la douche chaude et resta sous le jet bouillant jusqu’à prendre la saine couleur d’un homard bien cuit.
 
Et quoi maintenant ?, grommela t’il en apparaissant au salon sanglé dans un peignoir éponge et se sentant le plus idiot des hommes.
 
Elle lui tendait une coupe fumante.
 
Buvez ceci, Max ! C’est dégueulasse, désolée !
 
Ouais !, et de s’enfiler la potion la plus infecte qui soit, ça servira à quelque chose ?...Pas que je sois trouillard, mais j’ai une famille…et pas envie de crever comme un imbécile…
 

Elle ne pensait pas que ce serait si grave et tout en voulant savoir ce qui s’était passé demanda à voir sa blessure. Ce qui en résulta la décida à rentrer illico.
 
Votre épouse en sait plus long que moi là-dessus. On laisse un mot aux autres et on file, ok ?
 

Hey ! pas si vite…je me sens parfaitement bien, votre traitement de choc doit servir à quelque chose…on doit retourner…comment que non ? Ne soyez pas si…comment que je suis têtu ?...Mais voyons…on ne peut pas…
 

Peu importa ce qu’il raconta, elle l’accrocha et hop…Ste. Mangouste. Voix d’alarme et voilà Ysaline qui s’amenait et lui tombait dans les bras, folle de préoccupation.
 
Ça va…pas la peine de perdre la…ah bon ? Elle t’a dit…Oui, à peine…Court, pas eu le temps de…Attends…
 

On ne lui laissa en placer une.  Civière, urgences, isolation. Potions à tout azimut, examens idem. Il pestait, demandait des explications. Ysaline, Alix, et d’autres butinaient autour de lui, fébriles.
 
Mais vous allez enfin me dire…
 
Ysaline chérie s’approcha et après l’avoir embrassé lui fit boire Merlin sait quoi et il se sentit partir à la dérive…Drôle de trip, le sien. Un long rêve absurde, peuplé de visions étranges, parfois très proches au cauchemar.  Sa mère souriait, assurant que tout irait bien…Martina psalmodiait face à la rivière. Puis le rêve s’estompa et il fut sûr de voir John, le rassurant. Oui, tout allait bien. Il voulut y croire avant de repartir dans les vapes.
 
Max ! Réveille-toi, Max !
 
Secousses énergiques, on alla jusqu’à lui tapoter les joues. Force fut d’ouvrir les yeux. Son père, l’air assez tracassé se penchait sur lui, et souriait.
 
Papa …qu’est-ce que…Non, ne me dis pas…c’était pire que supposé et…Ysaline t’a appelé ? J’y passe…pourtant on m’a dit que…
 

Tu en mets du temps à te réveiller, toi…Ça va ? Ysaline m’a raconté tes dernières aventures…Tchernobyl, franchement, il y a des meilleurs endroits…oui, je sais aussi de qui il en va mais  quelle idée que de te mêler à…
 
Sourire de travers. À quoi bon dire la vérité ? Son père le tenait, de toute façon pour un aventurier féru de risque, à quoi bon le désenchanter ?  Ils bavardaient quand  John et Megan pointèrent leur nez, suivis de près par Michael et Alix, la mine circonspecte.  À leur entrée, Karl Theodor s’était levé, majestueux, un sourire aux lèvres, qui s’accentua en relevant l’expression surprise de Mrs. De Brent.
 
Nous nous retrouvons, Miss Blackstorm…oui, je me souviens très bien de vous, ma meilleure élève, quelle discipline…oh, pas d’entourloupe ni de mensonge, juste de la discrétion, disons qu’à cette époque-là, il valait mieux ne pas apparaître tel que l’on est…un Von Falkenberg aurait été trop évident, on a toujours penché d’un autre côté que les pratiques de Durmstrang, être  Kurt Eberhart a bien facilité les choses et permis d’en apprendre beaucoup d’autres…
 

Max resta coi, scié de surprise, incapable de penser correctement. À quoi jouait son père ? Ou plutôt, à quoi avait-il joué dans le passé, ce monsieur impeccable, si respectable qu’il avait toujours cru au-delà de tout faux jeu ? Sans perdre le calme ni le sourire, Papa Von Falkenberg mit les pendules à l’heure avec une aisance déroutante et tout le monde sembla parfaitement satisfait.
 
*Par les barbes de Merlin…on finira où avec tant de cachotteries ?*…Si vous en avez fini avec vos mises à jour…on pourrait me dire où diable on va continuer les recherches ?...Je vais bien, j’ai eu droit à ma cure sommeil-cochonneries de tout genre et le compteur Geiger se porte bien…
 

Arrivant sur ces entrefaites, Ysaline eut encore son petit mot à dire. On le soumit à des nouveaux examens avant de, recommandations diverses à la clé, signer sa sortie et le renvoyer chez lui, sa femme chérie se dévoua pour l’y escorter, ce dont il ne se plaignit pas.
Sophie et Louise les fêtèrent à leur arrivée, Alex finit par s’y joindre, sans trop d’enthousiasme. Max déplora ne pas avoir trop de temps pour lui mais il devait se  préparer, le lendemain il se joignait à la ligue de chasse fantômes pour un départ massif, via portoloin, destination  l’Inde lointaine et mystérieuse, où manque de radiation atomique on trouverait tigres et cobras.
 
Ça me mettra en décor quasi connu…jungle, bestioles…Oui, je ferai attention, ma douce…je tiens à voir grandir mes enfants et vieillir à tes côtés…D’après ce qu’on m’a dit, Alix a eu encore un entretien avec un fantôme…non, pas donné de détails, je saurai bien en son temps…
 

Andhra Pradesh, longeant le cours du Godavari. Jungle humide, chaleur étouffante. Suivant un guide incertain. Attention aux singes…aux araignées, aux serpents. Oui, on avait vu deux tigres dans le coin. Mangeur d’hommes ? Mais quoi d’autre, je vous prie ? Le temple ? Par là. Pourquoi pas ? C’est une direction comme n’importe quelle autre. Plutôt vers le sud-ouest que vers l’est…pourquoi ? Parce que, tout simplement, parce que le père du père du …enfin, quelqu’un savait et il faudrait y croire…Max suivait le mouvement, pas de baguette en main, plutôt une bonne carabine de chasse et l’instinct alerte. 
 
Que diable venait faire ta sœur dans un coin pareil ?, question réglementaire lors de leur pause de nuit, autour d’un bon feu pour cuire leur repas mais surtout pour tenir en respect moustiques, singes, chiens sauvages, tigres, indigènes curieux et toute autre manifestation susceptible de craindre le feu, comme quoi…
Ce qui les avait mené là, encore un fantôme, à quoi d’autre pouvait-on s’attendre, vu les circonstances, avait donné la direction à suivre, demeurant flou quant à l’adresse exacte, ce qui ne pouvait être autrement compte tenu que le flou artistique semblait être le fort des esprits. Ariana De Brent semblait s’être arrangée pour embêter tout le monde, morts et vivants, par égal. Les premiers se plaignaient de ses exactions qui troublait leur repos éternel, les seconds pâtissaient courageusement tout en essayant de défaire l’embrouille.
Ils tombèrent sur le temple, ou plutôt sur ce qui en restait en début d’après-midi.  Un tas de pierres écroulées laissaient à peine deviner de quoi il s’agissait mais leur guide, un vieux muttadar, était formel. Il connaissait bien l’endroit…le père de son père, etc…On y avait adoré Kâli, la sanguinaire…Une rangée de pieux surmontés de crânes blancs, certains humains, d’autres d’origine animale…et la dalle de pierre qui condamnait l’entrée. On la fit glisser facilement pour s’engager dans l’obscurité. Michael actionna sa torche électrique dont la puissante lumière éclaira un décor étrange. La vision d’un enfer dément peuplé de tigres, de démons, de scorpions, les figea un instant. Les murs suintaient humidité mais gardaient encore une vague odeur à vieil encens mêlé à celui du sang et du moisi.
Toujours en tête Michael éclairait la galerie des horreurs, les autres suivaient dans un silence mitigé, armes prêtes, cœurs en débandade.  Un froid insidieux se laissait sentir, de plus en plus pénétrant. Ils aboutirent enfin à une large cavité, creusée à même la roche au fond de laquelle s’érigeait un autel grossier  au-dessus duquel s’élevait une statue de la plus terrible de divinités du panthéon hindouiste : Kâli, nue, le regard féroce et la langue tirée, portant un long collier, descendant à ses genoux, composé de crânes humains, portant un pagne formé de bras coupés, tenant une tête décapitée dans une main, une épée, le pouvoir de la destruction, dans l'autre. Un hoquet d’horreur leur échappa…la tête brandie  avait des longs cheveux blonds , une grimace hideuse déformant un visage qui avait dû être beau. Diabolique dans la mort, Ariana De Brent les narguait encore. Pour alors la sensation d’une profonde tristesse les engourdissait, les tétanisait…le froid s’était accru, malsain, dévorant…
La mort planait sur eux, les abrutissant de chagrin…Michael eut l’heur de réagir et hurla un ordre qui répercutant contre les murs se répéta à l’infini. Max saisit Megan du bras et la tira vers l’arrière, John semblait paralysé alors que les ombres voilées descendaient sur eux.
 
Détraqueurs, John…Ton patronus !
, au temps d’invoquer le sien. Le milan royal se mêla au cougouar et à la panthère.
 Un choc de lumière se produisit refoulant l’ennemi, le temps de s’emparer de la macabre relique et se ruer vers la sortie. Dehors, l’orage qui avait grondé au loin, s’était déclenché avec fureur.  Michael livide soutenait la tête de sa sœur à bout de bras, Alix était si pâle que Max crut bon se porter à son secours alors que John s’occupait de Megan  qui encaissait mal.
Retour en catastrophe à leur campement, le temps de recouvrer leurs esprits pour migrer vers des lieux plus rassurants.
Ysaline dormait à son arrivée. Se  coulant à ses côtés, dans le grand lit, Max la prit dans ses bras, la réveillant ineffablement.
 
Pardon…serre moi fort contre toi, mon amour…j’ai froid, j’ai peur…
Max Von Falkenberg
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Message par Michael De Brent Mer Juin 11 2014, 10:36

Trahison ! Encore et toujours ! Retrouver Irina n’éveillait aucun bon souvenir. Rusée et roublarde, Miss Terebschenko avait toujours agi en girouette, au gré du vent le plus favorable à ses desseins, c’est bien pour cela que Michael ne s’étonna pas quand on lui signifia sa défection après s’en être pris à Max.
 
Michael, il faut…, disait Alix s’attendant sans doute à qu’il s’arrête.
 
Il ne le fit pas, se contenta de lui lancer un regard déterminé avant de poursuivre son chemin en leur ordonnant de s’occuper de l’Allemand.  Être rapidement rejoint par Smith et sa moldue ne l’étonna presque pas, ils ne lâchaient pas facilement le morceau, ces deux-là.
 
Au cas où ça t’intéresserait, Max a sûrement été irradié, haleta John passablement de mauvais poil, et Alix s’en occupe !
 
Ouais !, grogna t’il sans s’arrêter pour autant, on continue !
 
Ils ne furent pas longs à parvenir aux abords du petit village désert. Figé sous la neige, dans un silence de sépulcre rompu par le grésillement furieux du compteur Geiger. John crut bon faire rapidement le point.
 
On doit faire vite avant d’être exposés nous-mêmes. Michael, Irina nous a laissé en plan. T’es sûr de ses renseignements ?
 
Non, mais c’est la seule piste que nous ayons…on verra bien ! Là, l’église, au moins ça correspond à ses dires… 
 
La petite église, que ni guerres ni révolutions n’avaient pu effacer, demeurait, vide et silencieux témoin de l’histoire. Coin bucolique et paisible, difficile d’associer avec sa sœur, pourtant le choix lui aurait ressemblé…la paix figée dans l’horreur, un lieu sacré profané par la noirceur de son âme. C’est bien pour cela que quand Megan, en bonne moldue de solide culture cinématographique proposa deux possibilités : crypte ou chœur, Michael sut exactement où diriger ses pas.
L’autel sanctifié n’est-il pas l’endroit le plus sacré ? Sous le regard triste de saints et de la Vierge, un ultime sacrilège.
 
Là !, dit-il simplement en empoignant pistolet d’une main, baguette de l’autre, et avançant vers l’autel.
 
Les lieux demeuraient tel quel ils avaient été ce 26 avril, 13 ans auparavant. La population avait été si rapidement évacuée que tout était resté à sa place. Même la clé dorée qui fermait le lieu de rangement du calice. Avec profond respect, il fit tourner la petite clé. L’horreur en jaillit…
 
Alix…Alix…NON !!! Pitié…pitié !
 
Il ne pouvait pas supporter de la voir mourir…pas ainsi de sa propre  main alors que Voldemort partait d’un long rire sadique.
 
PITIÉ !!!, c’était au tour d’Erik, je ne veux pas…je ne …
 
Michael ne te laisse pas faire ! Ce ne sont que des épouvantards ! , les paroles de John lui parvinrent de très loin mais réussirent à percer l’affreux désespoir qui menaçait de l’engloutir. S’ébrouant du cauchemar, il se défit des atroces hallucinations. Il tremblait encore en se tournant vers ses compagnons.
 
Désolé de vous imposer ça…je…je ne m’y attendais pas…si simple et si tordu…elle était trop sûre de son coup…des Épouvantards…elle adorait me torturer avec quand j’étais gosse…suis tombé dans son jeu…une fois de plus…âme damnée !

Un autre bras. Ils s’en emparèrent et quittèrent ces lieux de malheur le plus vite possible. Retour à la datcha. Pas âme qui vive, au lieu de quoi un message bien en évidence. Il reconnut l’écriture d’Alix. Elle était partie avec Max.
 
Mais qu’est ce qui lui a pris !?, hurla t’il, partir avec cet imbécile…comme ça…sans attendre !!!


Il fallut que John intervienne pour le calmer, alors qu’il perdait carrément la tête.
 
Eh ! Calme-toi ! Elle est partie parce que quelque chose de grave est arrivé. On ferait bien de mettre les bouts aussi, non ?
 
Reprendre son souffle, apaiser sa rage. Il était encore sous le coup de l’horreur vécue tantôt à l’église. 
 
Oui…allons-y…
 
Ste. Mangouste. Alix attendait dans le couloir, quand ils débarquèrent sans préavis. Partagé entre colère et soulagement, il commit l’impair de faire une scène ou quelque chose de très ressemblant, à l’avis des autres.
 
Tu aurais pu attendre…TU AURAIS DÛ M'ATTENDRE…Ah bon ? Il était mourant ? Je n’en crois rien…le pauvre petit ne pouvait pas se débrou…

Elle le fulmina d’un de ces regards virant au noir et le gratifia d’une paire de remarques bien placées qui eurent l’heur de le faire se sentir comme le dernier des ploucs que la Terre ait porté.
 
Ok…c’est bon, je pige…suis un crétin…oui, tout ton droit…Est-ce qu’on peut rentrer ?...Suis à bout…On attend, si tu veux…

Elle voulut et ne lui adressa pas la parole pendant le temps que dura l’attente. Ysaline Von Falkenberg vint personnellement  leur donner des nouvelles de son mari. Max s’en sortirait mais resterait en observation encore un bon moment. Il était sous les effets de calmants et potions diverses. Les premiers pour calmer son entêtement légendaire, les deuxièmes pour enrayer toute possible suite à l’irradiation. Remarquant l’air altéré de Michael, la sublime brune eut le toupet, très ironique, de lui proposer un calmant à lui aussi.
 
Vais bien, merci…si besoin Alix s’en chargera !, ce qu’il craignait bien qu’elle fasse.
 
Pour échapper, pour le moment, à quelques possibles représailles, il opta pour aller visiter sa belle-sœur, la trouvant toujours aussi endormie qu’on pouvait le souhaiter.
 
On aura le dessus, petite…pour toi, Erik…vos enfants ! J’en fais serment…nous y arriverons !
 
Alix l’attendait sur le seuil de la porte. Sans rien dire, elle accrocha son bras et l’entraîna à sa suite. Peu après, ils étaient de retour chez les Nielsen. Carreen vint à leur rencontre.
 
Je suis si contente de vous voir…Tout va bien, ici…enfin, si on peut le dire…Erik a eu une très mauvaise nuit…il dort, oui…mais à croire qu’il fait d’affreux cauchemars, pauvre chéri…Votre quête avance t’elle ?
 
Force fut de la mettre au courant des derniers événements, ce qui bouleversa outre mesure Mrs. McLane et donna des idées héroïques à son fils Matt qui rêvait de se joindre à l’aventure.
 
Pas question!, trancha vivement Michael, toi tu restes ici, avec ta mère…c’est ton devoir de la soutenir, en plus tu ne rates rien, crois-moi…on se passerait bien de ces horreurs…veille sur ta sœur et sur Erik…tu es bien meilleur frère que moi !
 
Il assura avoir besoin d’une longue douche pour se débarrasser de tout relent de l’aventure. Alix ignora vertement toute allusion qui put l’impliquer et sembla se ficher comme d’une guigne qu’il reste très longtemps sous le jet.

*Elle espère peut-être que tu te défasses comme le savon, triple con !*
 
Bien entendu, il ne se défit pas et sortit affronter ce qu’il faudrait affronter, ce qui pour le cas, fut une blessante indifférence qui résultait pire encore que l’entendre l’envoyer se faire farcir en enfer avec toute sa maudite parenté.
 
Hier soir, commença t’il, en s’approchant, tu n’as pas voulu de mes explications…Là, on dirait que ça ne t’intéresse pas plus mais je te les donne de toute façon…Irina a pas mal exagéré quant à nos relations. Elle s’entendait bien avec Ariana, mais avait un béguin pour moi…ce qui enrageait ma sœur…enfin, si je lui ai demandé son aide, c’est bien parce qu’il n’y avait personne d’autre à qui le faire…elle avait promis de nous mettre sur la piste et l’a fait…s’en prendre à Von Falkenberg a été un acte de méchanceté gratuite…ou peut-être sa tête ne lui revenait pas, va savoir ! *Tout comme à moi !*
 
Regard de biais. Il se sentait comme un gosse à point d’être tancé.
 
Suis désolé d’avoir réagi de la sorte…j’ai vu rouge…Non ! Je n’ai rien contre Max…si ce n’est qu’il est toujours aux petits soins avec toi !...Oui, c’est qu’il sait être charmant…Tu vas me tirer la tête encore longtemps ?...Je deviens fou quand il s’agit de toi, ma douce…j’ai affreusement peur qu’il ne t’arrive un malheur…cette histoire finira par me rendre…Oui, un peu plus débile que d’habitude et idiot aussi…Je me sentirais plus tranquille si…Ah bon ? Tu ne veux pas me perdre de vue ?...Non, moi non plus…mais…

Elle n’admit pas un mais de plus. Fin des explications. Encore une fois, elle voulut bien passer une croix sur ses bêtises.  Amen.
Ce qui semblait pouvoir être une gentille soirée de repos bien gagné se vit chamboulée quand, sans crier gare, l’état d’Erik empira sans qu’on puisse trouver une explication. Sans délai, on manda les secours magiques et son frère fut emmené à Ste. Mangouste. Ysaline Von Falkenberg, toujours au chevet de son grand dadais de mari, consentit à se pencher sur le cas d’Erik, s’avouant aussi perplexe que le reste par ce revirement négatif.
 
Il a commencé à empirer quand on a trouvé le…premier bras…c’est comme si…*Comme quoi ?...Quelle damné relation peut-il avoir…à moins que…* Je pense qu’Ariana s’est arrangée pour parfaire son œuvre…elle fera souffrir Erik pour chacun de ses maudits secrets percé…plus on tardera à tous les réunir, plus la souffrance s’accroîtra…
 
Il aurait pu en pleurer, surtout quand Alix et Ysaline, en plein brainstorming, furent d’accord avec sa théorie. 
 
Si je faillis, ce sera comme signer l’arrêt de mort de mon pauvre frère…Qu’est-ce que tu as Alix…tu es devenu si pâle tout À coup…qu’y a-t-il ? Que sais-tu ?
 
L’aveu que fit sa femme l’abattit plus encore.
 
C’est donc ça…la menace est bien réelle…La vengeance d’Ariana ne touche pas seulement Erik…mais sa famille…sa femme, ses enfants…et moi…, il la retint dans une étreinte voulue rassurante alors que lui-même se sentait affreusement perdu.
 
Cette triste histoire attirait-elle des sympathies dans le monde des esprits ? Sans doute, car ce soir même, un nouveau fantôme se manifesta, cette fois, point de noble écossaise mais une douce princesse hindoue qui fournit de précieux indices.
 
Andhra Pradesh…Godavari…Kali…c’est tout ce qu’on sait, informa Michael le lendemain à John et Megan, ouais, une nuit à tourner en rond…et puis, ce genre de trucs éprouve trop Alix…J’ai passé des heures à faire des recherches…Le terrain à explorer est énorme…Tu connais quelqu’un qui pourrait…Megan, tu es d’une aide fantastique !

Miss Reese savait parfaitement son affaire, et était imbattable comme agent d’investigation. Même si sa présente situation la forçait à agir sous une identité empruntée, elle sut très bien faire jouer ses relations et on put ainsi délimiter, avec plus d’exactitude le terrain de leur quête, leur bonne étoile devrait faire le reste.
Max, repris de sa mésaventure tint à être de la virée. Le lendemain, ils étaient en route. Cette mission au cœur de la jungle ne fut pas des plus agréables mais eut l’heur d’être rapide et si on veut le voir ainsi, sans encombres.
La découverte de ce temple enfoui au cœur d’un forêt dense, peuplée, aux dire du vieux muttadar qui servait de guide, de mauvais esprits et menaces de toute sorte, fut relativement aisée. L’endroit était loin d’être plaisant, que du contraire. Sinistre était peu dire, on y sentait encore l’horreur des faits qui s’y étaient déroulés. Le cadre rêvé par un esprit aussi dément que celui d’Ariana, dont on trouva la tête en main de la déesse la plus sanguinaire de la mythologie locale. Kali ne livra pas l’horrible offrande sans avant les avoir fait se mesurer à des hideuses créatures que  tout sorcier a en horreur : des Détraqueurs.
 
Fichons le camp…on n’a plus rien à faire ici !
 
Il n’avait plus exactement conscience de ce qui se déroulait…pluie, foudre, éclairs…la tête d’Ariana au bout de son bras semblait le narguer « je t’aurai…je t’aurai ! » semblait-elle dire…Alix dans les bras de Max…Il voulait hurler, hurler à en perdre la voix pour se défaire de ce carcan d’angoisse qui l’étouffait. Comme en rêves il vit John prendre la dépouille grimaçante et la mettre dans un sac en plastique avant de l’accrocher, lui,  et transplaner.
Il retrouva le contrôle de ses esprits quand ils étaient déjà loin de cette jungle funeste. Personne ne lui en voulait d’avoir pratiquement craqué. Tous étaient affectés, pour lui, c’était personnel et cela le minait.
Ce fut la voix d’Alix, étrangement déformée qui le tira d’un sommeil durement acquis.  Dans la clarté laiteuse du petit matin filtrant à travers les rideaux, il la vit, pâle les yeux grands ouverts fixant le vide alors que sa bouche articulait des mots qu’il ne comprit pas.  Cela ne dura que très peu, avant qu’elle ne s’écroule dans ses bras, la respiration saccadée.
Un autre fantôme, d’autres indices. De l’au-delà on suivait leurs aventures avec ponctuelle exactitude.
 
« Par-delà la baie le Vésuve veille… là où parla la sybille… »
 
Ils étaient arrivés à Naples la veille au soir et déjà, de bonne heure ce matin-là ils avaient rejoint le site ancien…pas celui ouvert aux touristes.
Ils s’engagèrent dans une fissure rocheuse, autrefois connue de seuls quelques élus. Ils descendaient lentement par l’escalier taillé dans le roc, usé de siècles, il était glissant et ils avaient assez de mal à voir où se posaient leurs pieds à cause du tourbillon de vapeur qui semblait les aspirer vers le bas. « Facilis descensus Averno » avait écrit Virgile et il n’avait pas eu tort…le problème serait en remonter. Ils avançaient en file indienne, l’étroit sentier ne donnait pas pour plus. Alix suivait accrochée à sa veste. Megan, qui en avait vu du monde, donnait des infos sur les lieux, comme guide de touristes, John se taisait. Derrière eux, la nouvelle recrue, Ysaline Von Falkenberg avançait avec son mari veillant sur chacun de ses pas.
Ils arrivèrent à un bout de sentier enseveli sous un linceul de fumée jaune qui s’échappait des cheminées souterraines, cerné de bassins de boue bouillonnante. Jadis on assurait que ces gargouillis étaient les âmes tourmentées qui cherchaient à s’échapper et que les gaz sifflants étaient leurs souffles, pareils aux relents nauséabonds d’un charnier…


Dernière édition par Michael De Brent le Lun Juin 23 2014, 13:37, édité 1 fois
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