Turbulences
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Re: Turbulences
Ysaline n’était pas du genre à respecter les règles mais… elle aimait ses parents qui, malgré tous leurs défauts reconnus ou supposés, l’adoraient par-dessus tout.
Max était le premier homme qu’elle se devait de leur présenter. Pas par pure convenance, juste parce qu’elle-même se sentait un peu dépassée. Elle savait très bien que leur avis final jouerait peu dans l’affaire en cours. Cependant, un soutien lui serait d’un grand secours.
Il n’avait pas dit non, et de cela elle lui en fut aussitôt reconnaissante.
Père, mère, je vous présente Max Von Falkenberg, un très grand ami. Max, voici mes parents ( déglutition douloureuse) Adélaïde, née Foucault, et Adémar De Bettancourt, sorciers pure-souche comme toi. Veuillez m’excuser un instant…
Ce n’était pas très chic de sa part de l’abandonner ainsi mais Ysaline n’y pouvait rien. Un examen en règle au candidat allait avoir lieu. Réussi ou pas, elle s’en ficherait mais ça devait être fait.
Elle les laissa moins de dix minutes, se rafraîchit le visage, non sans avoir tendu une oreille à rallonge sous la porte.
Max se démontra très franc.
Mon père est un érudit allemand reconnu dans le monde sorcier et moldu, ma mère est anglaise, j’ai trois sœurs, mariées, une ribambelle de neveux et nièces, malheureusement pas de chien ni de chat, car pas le temps, je voyage beaucoup pour affaires la plupart du temps, d’autres par loisir.
*Mon œil !... tiens ? Sports extrêmes, lui aussi ? J’aime ce gars… non, je l’adore ! *
Elle descendit très sereine :
Nous partageons les mêmes goûts ! D’ailleurs on compte faire du saut à l’élastique près de la bouche du volcan…
YSALINE, c’est pas sérieux ?
Maman, je t’en prie, fiche-nous la paix ! J’emmène Max visiter le parc.
Bras dessus dessous, c’était bon de marcher en sa compagnie :
Désolée de cet interrogatoire. Ça a été ?
La Saint Inquisition faisait à peine mieux, rigola Max, mais je comprendrais si tu veux rester chez toi quelques jours…Oui, la famille c’est important…
Et la tienne, j’aimerais en savoir un peu plus… Vous êtes fâchés ou quoi ?
Non, pas de grosse dispute, j’ai tout simplement filé…Je vois mon père de temps en temps…je m’entends bien avec lui…tu le connaîtras, un de ces jours…les autres aussi, si tu y tiens…et te sens d’esprit kamikaze !
Cela la ravit. Il parlait futur…
Elle ne s’était jamais crue romantique mais Max possédait un tit quelque chose qui…
Elle le regarda droit dans les yeux :
Max, je…
Désolé ma chérie, ta mère exige que…
*Zut*
Papa se fit le berger qui les ramena au bercail.
On passa à table.
Misère, Adélaïde ne le lâchait pas.
Une mission africaine ? Laquelle dites-moi ? J’en connais plusieurs…
Ah ! Il captait son attention, ouf ! Peu importaient les aliments, tout avait un goût coincé. Un regard désespéré vers son père libéra Ysaline avant le dessert. Une fois de plus elle abandonna Max aux pattes de sa mère et put enfin pleurer son saoul dans le giron paternel :
Je suis amoureuse papa. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Tu sais que je suis loufoque, mais…
Il a l’air très convenable. J’ai rien dit jusqu’ici mais je connais les Von Falkenberg *Arabella surtout…*
Tu ne vois donc pas d’inconvénient à ce que je fréquente plus assidument Max ? Papa, s’il te plait…
Moi pas, tu le sais ma chérie. Je sais aussi que si je disais l’inverse tu ferais pareil !
Ils s’étreignirent fortement :
Je ferai tout mon possible pour convaincre ta mère, ma chérie…
Maman ne l’aime pas, je le sens. Max est bon. C’est vrai qu’on se connaît depuis 6 mois mais on ne s’est vu que trois fois…
Elle raconta tout depuis le moustica aliéna jusqu’au terroristes. Adémar rigola franchement :
Et tu lui as fait croire ça ? Tu es folle mais je t’adore. Je te donne ma bénédiction, aime-le, épouse-le, fais comme tu veux, il me plait ce gars.
On repassa au salon où le moka était servi. Ysaline, investie du soutien paternel, se dressa :
Père, mère, mon cher Max, j’aimerais vous faire part d’une décision… je vais démissionner de la compagnie… J’aimais ce boulot mais j’ai malgré tout poursuivi des études. Dans deux mois, sauf ratage, je serai médicomage !
Pas à dire, elle avait le chic pour gâcher la digestion…
Max était le premier homme qu’elle se devait de leur présenter. Pas par pure convenance, juste parce qu’elle-même se sentait un peu dépassée. Elle savait très bien que leur avis final jouerait peu dans l’affaire en cours. Cependant, un soutien lui serait d’un grand secours.
Il n’avait pas dit non, et de cela elle lui en fut aussitôt reconnaissante.
Père, mère, je vous présente Max Von Falkenberg, un très grand ami. Max, voici mes parents ( déglutition douloureuse) Adélaïde, née Foucault, et Adémar De Bettancourt, sorciers pure-souche comme toi. Veuillez m’excuser un instant…
Ce n’était pas très chic de sa part de l’abandonner ainsi mais Ysaline n’y pouvait rien. Un examen en règle au candidat allait avoir lieu. Réussi ou pas, elle s’en ficherait mais ça devait être fait.
Elle les laissa moins de dix minutes, se rafraîchit le visage, non sans avoir tendu une oreille à rallonge sous la porte.
Max se démontra très franc.
Mon père est un érudit allemand reconnu dans le monde sorcier et moldu, ma mère est anglaise, j’ai trois sœurs, mariées, une ribambelle de neveux et nièces, malheureusement pas de chien ni de chat, car pas le temps, je voyage beaucoup pour affaires la plupart du temps, d’autres par loisir.
*Mon œil !... tiens ? Sports extrêmes, lui aussi ? J’aime ce gars… non, je l’adore ! *
Elle descendit très sereine :
Nous partageons les mêmes goûts ! D’ailleurs on compte faire du saut à l’élastique près de la bouche du volcan…
YSALINE, c’est pas sérieux ?
Maman, je t’en prie, fiche-nous la paix ! J’emmène Max visiter le parc.
Bras dessus dessous, c’était bon de marcher en sa compagnie :
Désolée de cet interrogatoire. Ça a été ?
La Saint Inquisition faisait à peine mieux, rigola Max, mais je comprendrais si tu veux rester chez toi quelques jours…Oui, la famille c’est important…
Et la tienne, j’aimerais en savoir un peu plus… Vous êtes fâchés ou quoi ?
Non, pas de grosse dispute, j’ai tout simplement filé…Je vois mon père de temps en temps…je m’entends bien avec lui…tu le connaîtras, un de ces jours…les autres aussi, si tu y tiens…et te sens d’esprit kamikaze !
Cela la ravit. Il parlait futur…
Elle ne s’était jamais crue romantique mais Max possédait un tit quelque chose qui…
Elle le regarda droit dans les yeux :
Max, je…
Désolé ma chérie, ta mère exige que…
*Zut*
Papa se fit le berger qui les ramena au bercail.
On passa à table.
Misère, Adélaïde ne le lâchait pas.
Une mission africaine ? Laquelle dites-moi ? J’en connais plusieurs…
Ah ! Il captait son attention, ouf ! Peu importaient les aliments, tout avait un goût coincé. Un regard désespéré vers son père libéra Ysaline avant le dessert. Une fois de plus elle abandonna Max aux pattes de sa mère et put enfin pleurer son saoul dans le giron paternel :
Je suis amoureuse papa. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Tu sais que je suis loufoque, mais…
Il a l’air très convenable. J’ai rien dit jusqu’ici mais je connais les Von Falkenberg *Arabella surtout…*
Tu ne vois donc pas d’inconvénient à ce que je fréquente plus assidument Max ? Papa, s’il te plait…
Moi pas, tu le sais ma chérie. Je sais aussi que si je disais l’inverse tu ferais pareil !
Ils s’étreignirent fortement :
Je ferai tout mon possible pour convaincre ta mère, ma chérie…
Maman ne l’aime pas, je le sens. Max est bon. C’est vrai qu’on se connaît depuis 6 mois mais on ne s’est vu que trois fois…
Elle raconta tout depuis le moustica aliéna jusqu’au terroristes. Adémar rigola franchement :
Et tu lui as fait croire ça ? Tu es folle mais je t’adore. Je te donne ma bénédiction, aime-le, épouse-le, fais comme tu veux, il me plait ce gars.
On repassa au salon où le moka était servi. Ysaline, investie du soutien paternel, se dressa :
Père, mère, mon cher Max, j’aimerais vous faire part d’une décision… je vais démissionner de la compagnie… J’aimais ce boulot mais j’ai malgré tout poursuivi des études. Dans deux mois, sauf ratage, je serai médicomage !
Pas à dire, elle avait le chic pour gâcher la digestion…
Ysaline de Bettancourt- Admin
- Messages : 54
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Turbulences
Ysaline avait été à point de dire quelque chose. Un aveu capital s’il en croyait à son regard de velours, mais Papa arrivant à la rescousse, les ramena à la maison. Max devina que Madame n’en avait pas fini, avec lui.
Une mission africaine ? Laquelle dites-moi ? J’en connais plusieurs…
Elle n’avait, vraisemblablement pas perdu le temps pour glaner quelques informations à son sujet. N’ayant rien à cacher et étant fier de son projet, Max n’eut aucune réticence à en parler.
Un campement de réfugiés, près de la frontière du Rwanda. Pas un endroit miséreux et tragique, nous essayons de redonner à ces gens leur dignité. Nous leur donnons logis et travail et cherchons à les acheminer dans la voie d’une réintégration dans la société. Fuir de situations extrêmes ne transforme pas un être humain en rebut, parfois, il suffit de leur donner un coup de pouce…c’est notre but !
Mme. De Bettancourt ne sembla pas plus ravie pour autant. Il ne jouissait pas de sa sympathie. Tant pis. Après tout, c’était l’agrément de la fille qu’il convoitait, pas de celui de la mère. Le repas se poursuivit sans embûches. Madame posait des questions-pièges, et lui, bon ange, faisait de son mieux sans perdre contenance, même quand Ysaline et son père quittèrent la table au dessert. Gâteau mousseux au chocolat qu’il attaqua avec entrain, sans se soucier du regard censeur de l’inquisitrice de service braqué sur lui.
Ce dessert est tout simplement exquis !, commenta t’il, poliment, convaincu que la dame se fichait comme d’une guigne de ses appréciations gastronomiques.
Le retour des absents pour le café sauva ce qui restait de ce naufrage social. Pas pour longtemps. Ysaline, avec un chic indéniable, jeta le caillou dans la mare.
Père, mère, mon cher Max, j’aimerais vous faire part d’une décision…
Maman arqua dangereusement un sourcil, tout en le fusillant, lui, d’un regard outré. Max se remit à attendre la suite, pressentant que ça allait décoiffer.
Je vais démissionner de la compagnie… J’aimais ce boulot mais j’ai malgré tout poursuivi des études. Dans deux mois, sauf ratage, je serai médicomage !
*Médicomage…c’est foutu, mon vieux…elle suivra sa voie et toi…la tienne !*
Il était plutôt démoralisé. Cette décision changeait tout. Cela signifiait qu’elle se trouverait, par la force des choses, un boulot dans le monde sorcier, qu’il évitait obstinément. Ils ne se verraient que rarement, ou plus du tout, et cette perspective était loin de l’enchanter….à moins que, bien sûr…En tout cas, mieux valait attendre à pouvoir lui parler, à seules !
Papa et Maman étaient ravis de la tournure. Leur petite fille devenait sage. Être médicomage était un travail sérieux, digne, parfaitement acceptable.
Vint enfin le moment où libérés des conventions imposées, ils purent sortir faire un tour. Bien entendu, Max aurait préféré déserter les lieux pour de bon mais décida de ne pas brusquer les événements.
Dis donc, tu as le don de me prendre de court…tu as encore d’autres surprises ?...Non, bien sûr que cela ne me déplaît pas…j’admire cette vocation…après tout, il s’agit d’aider ton prochain, non ?...C’est que je ne m’y attendais pas, c’est tout…Je pensais que peut-être…
Elle eut un de ces sourires qui lui faisaient oublier le reste du monde et fit un nouvel ajout à ses aveux fracassants.
Aussi le titre moldu ?...Tu vas me rendre dingue, Ysaline…un peu plus si possible…et tu veux quoi ?...Médecins sans Frontières ?...Louable, en effet…Tu sais…je pense que quand tu en auras fini, avec tes examens, validations et autres…un petit tour au Campement, te donnera une idée de ce qui peut t’attendre…Je suis très sérieux, au contraire…Veux pas te perdre, ma douce…Sais pas comment on s’est arrangés…mais je suis fou de toi…
Une mission africaine ? Laquelle dites-moi ? J’en connais plusieurs…
Elle n’avait, vraisemblablement pas perdu le temps pour glaner quelques informations à son sujet. N’ayant rien à cacher et étant fier de son projet, Max n’eut aucune réticence à en parler.
Un campement de réfugiés, près de la frontière du Rwanda. Pas un endroit miséreux et tragique, nous essayons de redonner à ces gens leur dignité. Nous leur donnons logis et travail et cherchons à les acheminer dans la voie d’une réintégration dans la société. Fuir de situations extrêmes ne transforme pas un être humain en rebut, parfois, il suffit de leur donner un coup de pouce…c’est notre but !
Mme. De Bettancourt ne sembla pas plus ravie pour autant. Il ne jouissait pas de sa sympathie. Tant pis. Après tout, c’était l’agrément de la fille qu’il convoitait, pas de celui de la mère. Le repas se poursuivit sans embûches. Madame posait des questions-pièges, et lui, bon ange, faisait de son mieux sans perdre contenance, même quand Ysaline et son père quittèrent la table au dessert. Gâteau mousseux au chocolat qu’il attaqua avec entrain, sans se soucier du regard censeur de l’inquisitrice de service braqué sur lui.
Ce dessert est tout simplement exquis !, commenta t’il, poliment, convaincu que la dame se fichait comme d’une guigne de ses appréciations gastronomiques.
Le retour des absents pour le café sauva ce qui restait de ce naufrage social. Pas pour longtemps. Ysaline, avec un chic indéniable, jeta le caillou dans la mare.
Père, mère, mon cher Max, j’aimerais vous faire part d’une décision…
Maman arqua dangereusement un sourcil, tout en le fusillant, lui, d’un regard outré. Max se remit à attendre la suite, pressentant que ça allait décoiffer.
Je vais démissionner de la compagnie… J’aimais ce boulot mais j’ai malgré tout poursuivi des études. Dans deux mois, sauf ratage, je serai médicomage !
*Médicomage…c’est foutu, mon vieux…elle suivra sa voie et toi…la tienne !*
Il était plutôt démoralisé. Cette décision changeait tout. Cela signifiait qu’elle se trouverait, par la force des choses, un boulot dans le monde sorcier, qu’il évitait obstinément. Ils ne se verraient que rarement, ou plus du tout, et cette perspective était loin de l’enchanter….à moins que, bien sûr…En tout cas, mieux valait attendre à pouvoir lui parler, à seules !
Papa et Maman étaient ravis de la tournure. Leur petite fille devenait sage. Être médicomage était un travail sérieux, digne, parfaitement acceptable.
Vint enfin le moment où libérés des conventions imposées, ils purent sortir faire un tour. Bien entendu, Max aurait préféré déserter les lieux pour de bon mais décida de ne pas brusquer les événements.
Dis donc, tu as le don de me prendre de court…tu as encore d’autres surprises ?...Non, bien sûr que cela ne me déplaît pas…j’admire cette vocation…après tout, il s’agit d’aider ton prochain, non ?...C’est que je ne m’y attendais pas, c’est tout…Je pensais que peut-être…
Elle eut un de ces sourires qui lui faisaient oublier le reste du monde et fit un nouvel ajout à ses aveux fracassants.
Aussi le titre moldu ?...Tu vas me rendre dingue, Ysaline…un peu plus si possible…et tu veux quoi ?...Médecins sans Frontières ?...Louable, en effet…Tu sais…je pense que quand tu en auras fini, avec tes examens, validations et autres…un petit tour au Campement, te donnera une idée de ce qui peut t’attendre…Je suis très sérieux, au contraire…Veux pas te perdre, ma douce…Sais pas comment on s’est arrangés…mais je suis fou de toi…
Max Von Falkenberg- Messages : 54
Date d'inscription : 08/09/2013
Re: Turbulences
Ses révélations auraient plusieurs effets, Ysaline en était parfaitement consciente. Sidération générale pour commencer, joie de ses parents, humeur sombre de Max. C’était prévisible. Le plus dur restait à venir : affronter Max. Au point où elle en était, elle ne pouvait plus reculer. Depuis deux ans elle menait trois vies et n’avait mis personne au courant. Ses sacrifices avaient été immenses pour parvenir si près du but. Échouer n’était pas acceptable. Bien sûr elle n’avait pas pensé tomber amoureuse, elle n’avait pas eu assez de temps pour ça. Elle devait s’expliquer.
Quand, enfin, les exclamations enthousiastes de ses parents prirent fin, elle put retourner se promener avec son ami qui ne la ménagea pas :
Dis donc, tu as le don de me prendre de court…tu as encore d’autres surprises ?
Je… Je ne pense pas. Tu es fâché ? J’allais te le dire, je t’assure. Tu préférerais un autre métier ? Que je reste la servante de tous ces passagers bornés ?
Non, bien sûr que cela ne me déplaît pas…j’admire cette vocation…après tout, il s’agit d’aider ton prochain, non ?...C’est que je ne m’y attendais pas, c’est tout…Je pensais que peut-être…
Max…, mon chéri. Il n’était pas dans mes plans de tomber amoureuse si… vite. Rien n’est compromis, je t’assure. Si tu redoutes que je travaille comme sorcière à temps plein, tu as tort ! Je me bats avec un retourneur de temps depuis deux ans pour obtenir aussi le diplôme de médecin moldu !
Là, il fut soufflé :
Aussi le titre moldu ?...Tu vas me rendre dingue, Ysaline…un peu plus si possible…et tu veux quoi ?
Je suis hyperactive au cas où tu ne l’aurais pas remarqué ! Je suis atteinte d’une bougeotte perpétuelle et brigue d’intervenir dans le monde entier !
Médecins sans Frontières ?...Louable, en effet…Tu sais…je pense que quand tu en auras fini, avec tes examens, validations et autres…un petit tour au Campement, te donnera une idée de ce qui peut t’attendre…
Le campement dont tu t’occupes, tu rigoles ?
Je suis très sérieux, au contraire…Veux pas te perdre, ma douce…Sais pas comment on s’est arrangés…mais je suis fou de toi…
Paroles lénifiantes s’il en est ! En général c’était là qu’Ysaline rompait, mais…
Ce que je voulais te dire tantôt est que je t’aime Max. Je n’ai jamais ressenti ça avant toi ! Je te demande juste deux petits mois d’indépendance.
Baiser délirant s’il en fut. Mademoiselle de Bettancourt trouva quand même le souffle pour ajouter :
On restera en contact tout le temps, j’en fais serment. Mais… Il nous reste encore six jours. Que dirais-tu d’une petite virée aux Caraïbes ? Mes parents y ont une villa très chouette … euh… Connaissant mes parents, ils diront oui sauf que nous aurons sûrement un chaperon !
Et ils l’eurent ! Martha Martin avait été sa nounou. Là, avec son âge déjà avancé, les tourtereaux pouvaient espérer la blouser. Elle n’avait jamais su rien refuser à la diablesse d’Ysaline sans même que ses parents ne s’en doute. L’affaire conclue, ils eurent du mal à convaincre Martha de prendre un Portoloin mais puisque le temps était compté…
Villa en bord de mer, temps idéal pour la bronzette et les sports nautiques. Ce fut l’occasion de se jauger un peu plus en profondeur. Question athlétisme, le niveau d’Ysaline n’était sans doute pas celui de Max mais elle se débrouillait plus que bien. Ils en firent des choses… mais même s’ils accentuèrent la communion, cela ne dépassa jamais les bornes. Ysaline voulait être certaine de ne pas récidiver son erreur de jeunesse. La première tempête se produisit quand elle remarqua- impossible autrement – le manège de certaines femelles. Elle ne se rendait même plus compte qu’elle aussi attirait les regards concupiscents et jouait… son jeu habituel.
Ils sirotaient un cocktail quand elle dévoila son humeur :
J’aimerais quand même bien que quand nous sommes ensemble tu cesses tes œillades aux roulées !... Ah ? J’en fais autant ? Première nouvelle ! J’ai lu divers articles te concernant Max et je ne les aime pas du tout… Tu es un coureur-né, avoue ! … ne le prends pas de haut, s’il te plaît ! … Oui, je suis jalouse, évidemment ! Je ne veux pas être la xième conquête de sieur Von Falkenberg !
Il ne fut pas très content…
Dans le fond, deux mois de réflexion n’étaient pas de trop. Bientôt, elle ne saurait plus où donner de la tête, alors...
Quand, enfin, les exclamations enthousiastes de ses parents prirent fin, elle put retourner se promener avec son ami qui ne la ménagea pas :
Dis donc, tu as le don de me prendre de court…tu as encore d’autres surprises ?
Je… Je ne pense pas. Tu es fâché ? J’allais te le dire, je t’assure. Tu préférerais un autre métier ? Que je reste la servante de tous ces passagers bornés ?
Non, bien sûr que cela ne me déplaît pas…j’admire cette vocation…après tout, il s’agit d’aider ton prochain, non ?...C’est que je ne m’y attendais pas, c’est tout…Je pensais que peut-être…
Max…, mon chéri. Il n’était pas dans mes plans de tomber amoureuse si… vite. Rien n’est compromis, je t’assure. Si tu redoutes que je travaille comme sorcière à temps plein, tu as tort ! Je me bats avec un retourneur de temps depuis deux ans pour obtenir aussi le diplôme de médecin moldu !
Là, il fut soufflé :
Aussi le titre moldu ?...Tu vas me rendre dingue, Ysaline…un peu plus si possible…et tu veux quoi ?
Je suis hyperactive au cas où tu ne l’aurais pas remarqué ! Je suis atteinte d’une bougeotte perpétuelle et brigue d’intervenir dans le monde entier !
Médecins sans Frontières ?...Louable, en effet…Tu sais…je pense que quand tu en auras fini, avec tes examens, validations et autres…un petit tour au Campement, te donnera une idée de ce qui peut t’attendre…
Le campement dont tu t’occupes, tu rigoles ?
Je suis très sérieux, au contraire…Veux pas te perdre, ma douce…Sais pas comment on s’est arrangés…mais je suis fou de toi…
Paroles lénifiantes s’il en est ! En général c’était là qu’Ysaline rompait, mais…
Ce que je voulais te dire tantôt est que je t’aime Max. Je n’ai jamais ressenti ça avant toi ! Je te demande juste deux petits mois d’indépendance.
Baiser délirant s’il en fut. Mademoiselle de Bettancourt trouva quand même le souffle pour ajouter :
On restera en contact tout le temps, j’en fais serment. Mais… Il nous reste encore six jours. Que dirais-tu d’une petite virée aux Caraïbes ? Mes parents y ont une villa très chouette … euh… Connaissant mes parents, ils diront oui sauf que nous aurons sûrement un chaperon !
Et ils l’eurent ! Martha Martin avait été sa nounou. Là, avec son âge déjà avancé, les tourtereaux pouvaient espérer la blouser. Elle n’avait jamais su rien refuser à la diablesse d’Ysaline sans même que ses parents ne s’en doute. L’affaire conclue, ils eurent du mal à convaincre Martha de prendre un Portoloin mais puisque le temps était compté…
Villa en bord de mer, temps idéal pour la bronzette et les sports nautiques. Ce fut l’occasion de se jauger un peu plus en profondeur. Question athlétisme, le niveau d’Ysaline n’était sans doute pas celui de Max mais elle se débrouillait plus que bien. Ils en firent des choses… mais même s’ils accentuèrent la communion, cela ne dépassa jamais les bornes. Ysaline voulait être certaine de ne pas récidiver son erreur de jeunesse. La première tempête se produisit quand elle remarqua- impossible autrement – le manège de certaines femelles. Elle ne se rendait même plus compte qu’elle aussi attirait les regards concupiscents et jouait… son jeu habituel.
Ils sirotaient un cocktail quand elle dévoila son humeur :
J’aimerais quand même bien que quand nous sommes ensemble tu cesses tes œillades aux roulées !... Ah ? J’en fais autant ? Première nouvelle ! J’ai lu divers articles te concernant Max et je ne les aime pas du tout… Tu es un coureur-né, avoue ! … ne le prends pas de haut, s’il te plaît ! … Oui, je suis jalouse, évidemment ! Je ne veux pas être la xième conquête de sieur Von Falkenberg !
Il ne fut pas très content…
Dans le fond, deux mois de réflexion n’étaient pas de trop. Bientôt, elle ne saurait plus où donner de la tête, alors...
Ysaline de Bettancourt- Admin
- Messages : 54
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Turbulences
« …Je t’aime, Max… »
Un aveu si simple, en apparence. Pourtant, en cet instant, ils disaient tout ce qu’il rêvait d’entendre. Ysaline l’aimait. Il l’aimait aussi. Tout était parfait…dans les limites du possible, évidement.
Je te demande juste deux petits mois d’indépendance.
*Deux mois !?...enfin, réfléchis, mon vieux, c’est pas la mer à boire…deux petits mois…*
Il fléchit, accepta et mit toute sa science dans un baiser qui scellait leur accord. Sa réponse fut en soi toute une promesse de délices à venir, mais Max s’obligea à garder les idées à peu près en place et écouter la suite.
On restera en contact tout le temps, j’en fais serment.
Tu as intérêt…Je resterai scotché au téléphone, à l’ordinateur…
Ils en rirent, sachant qu’il n’en ferait rien. Ça ne lui ressemblait pas du tout.
Mais… Il nous reste encore six jours. Que dirais-tu d’une petite virée aux Caraïbes ? Mes parents y ont une villa très chouette…
Et ils vont nous la prêter, en toute joie de cœur ?
Il pensait à Madame, qui préférerait sans doute le tailler en pièces avant de lui confier son petit trésor de fille dans la chaleur des Caraïbes.
Euh… Connaissant mes parents, ils diront oui sauf que nous aurons sûrement un chaperon !
Mme. Martin répondait, sans aucun doute, aux attentes de ces parents veillant à la vertu de leur enfant chérie. Vénérable, chenue, la duègne restait d’esprit alerte. La convaincre de voyager par Portoloin fut un tour de force mais Ysaline y parvint, force de charme. Cerbère au cœur tendre, tous les espoirs étaient permis.
Ski nautique, jet ski, planche à voile, plongée. Soleil, plages somptueuses et corps bronzés, rivalisant en charme et audace. Hommes et femmes, tous dans le franc esprit de fête qui va si bien à ces chaleureuses latitudes. Max n’était pas aveugle et selon ce qu’il constata, sa chérie non plus. Pourtant, elle ne se priva pas de lui en faire la remarque, d’un petit ton pincé.
J’aimerais quand même bien que quand nous sommes ensemble tu cesses tes œillades aux roulées !
*Alarme !*
À son avis, il n’y avait aucun mal à se contenter de regarder de loin, à échanger peut être un sourire. Bien sûr, ils y avait des aguicheuses assez irrésistibles mais il maintenait judicieusement ses distances.
Euh, je ne fais rien de bien méchant, ma chérie…je regarde seulement. Tout comme toi !
Elle s’en défendit, outrée, mais Max ne se doutait pas un instant que la belle en était parfaitement consciente, des ravages que produisait sa plastique de rêve sur la gent masculine, et non seulement ça, elle agréait l’admiration perçue. Jusque-là, rien ne dépassait les limites du décorum mais il veillait au grain.
J’ai lu divers articles te concernant max et je ne les aime pas du tout… Tu es un coureur-né, avoue !
Bravo ! Mais c’est génial, ça…Tu fouilles dans ma vie ! Ben oui, si tu y tiens, j’avoue…j’ai pas vécu en moine jusqu’à jour de notre rencontre…satisfaite ?
Ne le prends pas de haut, s’il te plaît !
Ah non ? Et quoi encore ? Tu es jalouse des femmes de mon passé !
Oui, je suis jalouse, évidemment ! Je ne veux pas être la xième conquête de sieur Von Falkenberg !
Merci pour ce vote de confiance, ça me fait chaud au cœur…Tu me prends pour qui ? Je suis avec toi et ne veux rien d’autre…
Yeux plissés, bouche frémissante. Un vrai petit fauve prêt à bondir, la miss était tout feu et flamme, gare à la peau sur laquelle elle ferait ses griffes. Max était très conscient que c’était la sienne qui était en jeu. Il avait eu son lot de jalouses, de mégères, de poisons, de collantes, toutes avaient été rapidement enrayées comme virus contaminants et oubliées de sitôt. Là, c’était différent. Très différent. Il était amoureux éperdu de cette adorable caractérielle, présomptueuse et imbue de soi, mais ne comptait pas se laisser mener par le bout du nez.
Je t’aime, Ysaline…c’est trop demander que tu ais un peu plus de confiance en moi ? Pas de ma faute si les filles me reluquent, pas plus que la tienne que ces baveux se pâment quand tu passes. Si tu fais des scènes et moi je casse la gueule des mecs qui te regardent…on est mal partis et notre vie sera un enfer…Ou on fait un pacte de confiance et on s’y tient…ou on est vraiment mal barrés !...Viens, allons nous promener, il y a trop de monde ici !
Mme. Martin qui faisait un napperon au crochet non loin de là, soupira et retourna à son labeur en souriant, amusée.
Ah, ces enfants…Deux fortes têtes, il aura du mal avec elle, et ma petite avec lui…ça leur prendra du temps mais vont être heureux…ça oui !
Six jours au paradis, à jongler périlleusement avec bien d’affres qui n’avaient rien de paradisiaque. Mais, il acceptait. Il est certaines frontières qu’on ne peut outrepasser sans formelle permission. Max était sûr de l’obtenir et pour cela, il faudrait faire preuve de patience. Pas son fort, sauf que cette fois, le jeu valait la chandelle.
Max piochait avec acharnement. Il fallait renforcer ce talus en prévision d’une crue de la rivière lors de la saison des pluies. Aucun besoin d’une inondation catastrophique comme celle de deux ans auparavant qui avait emporté partie du campement. On avait rebâti, en hauteur et en fonction, maintenant, il suffisait de faire une bonne maintenance.
Maaax !!! Eho, mon pote…visiiiiiiiiiiiiiiiiite !
Il n’y avait que Lev pour hurler de la sorte au lieu de descendre et dire ce qu’il avait à dire sans ameuter la brousse. Il posa sa pioche, s’essuya le front et donna les ordres pertinents aux autres terrassiers avant d’entreprendre la grimpette vers le messager qui souriait de toutes ses dents.
Qu’est-ce que t’as à gueuler comme ça ! C’est qui, bon sang ? Le Ministre ?
Euh…non. Pas de ministre. C’est pour la semaine prochaine. On m’a ordonné de te dire d’y aller illico…
Ordonné !? Me dis pas que c’est ma mère !
Oh non…la connais pas, ta maman, mais sûr que c’est pas elle…allez, bouge-toi…Hé…attends…mets ton t-shirt au moins…
Il se mit en chemin avec Lev trottinant à sa suite. Arrivés face à la maison-bureau d’administration, il s’arrêta sec, trop abasourdi pour dire quoique ce soit…Là, assise sur une malle Louis Vuitton, vêtue d’un ensemble couleur sable, très safari haute couture, se trouvait mademoiselle de Bettancourt, s’éventant élégamment tout en admirant les alentours.
On m’a dit que c’était une surprise !, assura Lev avec un sourie élargi, pas à dire…t’es surpris !
C’était peu dire…
Un aveu si simple, en apparence. Pourtant, en cet instant, ils disaient tout ce qu’il rêvait d’entendre. Ysaline l’aimait. Il l’aimait aussi. Tout était parfait…dans les limites du possible, évidement.
Je te demande juste deux petits mois d’indépendance.
*Deux mois !?...enfin, réfléchis, mon vieux, c’est pas la mer à boire…deux petits mois…*
Il fléchit, accepta et mit toute sa science dans un baiser qui scellait leur accord. Sa réponse fut en soi toute une promesse de délices à venir, mais Max s’obligea à garder les idées à peu près en place et écouter la suite.
On restera en contact tout le temps, j’en fais serment.
Tu as intérêt…Je resterai scotché au téléphone, à l’ordinateur…
Ils en rirent, sachant qu’il n’en ferait rien. Ça ne lui ressemblait pas du tout.
Mais… Il nous reste encore six jours. Que dirais-tu d’une petite virée aux Caraïbes ? Mes parents y ont une villa très chouette…
Et ils vont nous la prêter, en toute joie de cœur ?
Il pensait à Madame, qui préférerait sans doute le tailler en pièces avant de lui confier son petit trésor de fille dans la chaleur des Caraïbes.
Euh… Connaissant mes parents, ils diront oui sauf que nous aurons sûrement un chaperon !
Mme. Martin répondait, sans aucun doute, aux attentes de ces parents veillant à la vertu de leur enfant chérie. Vénérable, chenue, la duègne restait d’esprit alerte. La convaincre de voyager par Portoloin fut un tour de force mais Ysaline y parvint, force de charme. Cerbère au cœur tendre, tous les espoirs étaient permis.
Ski nautique, jet ski, planche à voile, plongée. Soleil, plages somptueuses et corps bronzés, rivalisant en charme et audace. Hommes et femmes, tous dans le franc esprit de fête qui va si bien à ces chaleureuses latitudes. Max n’était pas aveugle et selon ce qu’il constata, sa chérie non plus. Pourtant, elle ne se priva pas de lui en faire la remarque, d’un petit ton pincé.
J’aimerais quand même bien que quand nous sommes ensemble tu cesses tes œillades aux roulées !
*Alarme !*
À son avis, il n’y avait aucun mal à se contenter de regarder de loin, à échanger peut être un sourire. Bien sûr, ils y avait des aguicheuses assez irrésistibles mais il maintenait judicieusement ses distances.
Euh, je ne fais rien de bien méchant, ma chérie…je regarde seulement. Tout comme toi !
Elle s’en défendit, outrée, mais Max ne se doutait pas un instant que la belle en était parfaitement consciente, des ravages que produisait sa plastique de rêve sur la gent masculine, et non seulement ça, elle agréait l’admiration perçue. Jusque-là, rien ne dépassait les limites du décorum mais il veillait au grain.
J’ai lu divers articles te concernant max et je ne les aime pas du tout… Tu es un coureur-né, avoue !
Bravo ! Mais c’est génial, ça…Tu fouilles dans ma vie ! Ben oui, si tu y tiens, j’avoue…j’ai pas vécu en moine jusqu’à jour de notre rencontre…satisfaite ?
Ne le prends pas de haut, s’il te plaît !
Ah non ? Et quoi encore ? Tu es jalouse des femmes de mon passé !
Oui, je suis jalouse, évidemment ! Je ne veux pas être la xième conquête de sieur Von Falkenberg !
Merci pour ce vote de confiance, ça me fait chaud au cœur…Tu me prends pour qui ? Je suis avec toi et ne veux rien d’autre…
Yeux plissés, bouche frémissante. Un vrai petit fauve prêt à bondir, la miss était tout feu et flamme, gare à la peau sur laquelle elle ferait ses griffes. Max était très conscient que c’était la sienne qui était en jeu. Il avait eu son lot de jalouses, de mégères, de poisons, de collantes, toutes avaient été rapidement enrayées comme virus contaminants et oubliées de sitôt. Là, c’était différent. Très différent. Il était amoureux éperdu de cette adorable caractérielle, présomptueuse et imbue de soi, mais ne comptait pas se laisser mener par le bout du nez.
Je t’aime, Ysaline…c’est trop demander que tu ais un peu plus de confiance en moi ? Pas de ma faute si les filles me reluquent, pas plus que la tienne que ces baveux se pâment quand tu passes. Si tu fais des scènes et moi je casse la gueule des mecs qui te regardent…on est mal partis et notre vie sera un enfer…Ou on fait un pacte de confiance et on s’y tient…ou on est vraiment mal barrés !...Viens, allons nous promener, il y a trop de monde ici !
Mme. Martin qui faisait un napperon au crochet non loin de là, soupira et retourna à son labeur en souriant, amusée.
Ah, ces enfants…Deux fortes têtes, il aura du mal avec elle, et ma petite avec lui…ça leur prendra du temps mais vont être heureux…ça oui !
Six jours au paradis, à jongler périlleusement avec bien d’affres qui n’avaient rien de paradisiaque. Mais, il acceptait. Il est certaines frontières qu’on ne peut outrepasser sans formelle permission. Max était sûr de l’obtenir et pour cela, il faudrait faire preuve de patience. Pas son fort, sauf que cette fois, le jeu valait la chandelle.
~~
Ysaline avait avoué avoir besoin d’un peu plus de temps. Peu, beaucoup, elle n’avait su dire avec exactitude. Il devinait que les parents jouaient des pieds et des mains pour retarder le départ de leur chérie vers d’horizons incertains.Max piochait avec acharnement. Il fallait renforcer ce talus en prévision d’une crue de la rivière lors de la saison des pluies. Aucun besoin d’une inondation catastrophique comme celle de deux ans auparavant qui avait emporté partie du campement. On avait rebâti, en hauteur et en fonction, maintenant, il suffisait de faire une bonne maintenance.
Maaax !!! Eho, mon pote…visiiiiiiiiiiiiiiiiite !
Il n’y avait que Lev pour hurler de la sorte au lieu de descendre et dire ce qu’il avait à dire sans ameuter la brousse. Il posa sa pioche, s’essuya le front et donna les ordres pertinents aux autres terrassiers avant d’entreprendre la grimpette vers le messager qui souriait de toutes ses dents.
Qu’est-ce que t’as à gueuler comme ça ! C’est qui, bon sang ? Le Ministre ?
Euh…non. Pas de ministre. C’est pour la semaine prochaine. On m’a ordonné de te dire d’y aller illico…
Ordonné !? Me dis pas que c’est ma mère !
Oh non…la connais pas, ta maman, mais sûr que c’est pas elle…allez, bouge-toi…Hé…attends…mets ton t-shirt au moins…
Il se mit en chemin avec Lev trottinant à sa suite. Arrivés face à la maison-bureau d’administration, il s’arrêta sec, trop abasourdi pour dire quoique ce soit…Là, assise sur une malle Louis Vuitton, vêtue d’un ensemble couleur sable, très safari haute couture, se trouvait mademoiselle de Bettancourt, s’éventant élégamment tout en admirant les alentours.
On m’a dit que c’était une surprise !, assura Lev avec un sourie élargi, pas à dire…t’es surpris !
C’était peu dire…
Max Von Falkenberg- Messages : 54
Date d'inscription : 08/09/2013
Re: Turbulences
Pour en baver, Ysaline en bava. Bien sûr l’assurance que Max tenait à elle et se tiendrait à carreau la soulagea beaucoup tout en l’aidant à tenir le coup. Le rapport établi par Madame Martin sembla agréer ses chers parents. Les « enfants » avaient été sages à la villa, chacun avait son caractère, leurs relations seraient très probablement mouvementées mais restaient prometteuses. Ce que n’avait pas prévu Ysaline c’est qu’elle finirait par s’emmêler les pinceaux avec le retourneur de temps. Si bien qu’il lui arriva parfois de rappeler Max 5 minutes après son précédent appel en se croyant le lendemain ou, pire la veille de l’appel convenu. Heureusement sa formation n’en subit aucun dommage que ce soit d’un côté ou l’autre même s’il lui arriva d’appliquer des traitements sorciers à des moldus et vice versa.
Les deux mois s’écoulèrent vite malgré la sensation d’avoir travaillé non-stop trois ans.
Ses parents, fiers et heureux, avaient assisté aux deux remises de diplôme. Ils donnèrent une « petite » réception pour fêter l’événement pendant laquelle Adélaïde ne la rata pas :
Je pensais que Max viendrait au moins te féliciter.
Arrêt sur image :
Je… Merde ! J’ai complètement oublié de lui dire !
Si tu commences à l’oublier, ça prouve que…
Vous avez raison, mère ! Ça veut dire que je suis crevée et qu’il est grand temps que je prenne des vacances !
Voilà une excellente chose ! Nous pouvons te réserver un vol pour où tu veux, et…
Dar al Salam, mère ! Merci de ta compréhension !
Et vlan, dans les gencives ! Adémar rigola en douce ; il aida même sa fille chérie à boucler sa valise :
Tu es certaine de ce choix ? Tu sais, un camp de réfugiés, c’est pas le club med…
Ça ne peut pas être pire que par où je suis passée ces deux mois ! Et je me fous des conditions, je veux le retrouver lui, point !
Elle ne le prévint pas ou si ? Elle était assez désorientée par toutes ces allées et venues. Il n’y eut personne pour la réceptionner à l’aéroport, donc… c’est qu’elle avait oublié.
Trouver le campement ne fut pas chose aisée mais elle finit quand même par y parvenir. Encore plus perdue, elle ne savait pas trop à qui s’adresser en débarquant avec sa valise de luxe et son tailleur crème. Un grand type s’approcha, avec un sourire éblouissant :
Je parie que vous êtes Mademoiselle de Bettancourt ! Max m’a beaucoup parlé de vous ! Il est au courant que… ?
Lev ? Max m’a aussi parlé à votre sujet. Euh… Non, je crois qu’il sera assez surpris…
Posez-vous là. Je vais le chercher !
Il rigolait, elle pas trop.
Quelle chaleur ! Une veine, elle avait emporté son éventail et s’en servit avec science tout en détaillant le paysage. Le coin était beau, paisible, des gens souriaient partout. Pas de signe de grande malnutrition et hygiène quasi irréprochable, au moins ça !
Lorsqu’elle vit accourir un grand type crasseux vers elle, Ysaline eut un peu de mal à retrouver son glorieux Max sous la couche de boue qui le couvrait à moitié.
Ben tu vois, je suis venue !
Aucun recul face à cet épouvantail et tant pis si le tailleur et ses joues en prirent un coup !
… je ne sais pas pour combien de temps… oui, s’il te plait, j’aimerais bien souffler un peu…
Le campement disposait de pavillons privés pour hôtes de marque. Max aboya des ordres pour que l’on en prépare un. En attendant, il la convia par la main à prendre un rafraîchissement dans le sien.
… ah, tu piochais… je comprends, ne t’en fais pas… oui, j’ai obtenu les deux mais seulement avec un E et pas un O… Grande distinction de l’autre… tu n’as pas idée du mal que j’ai eu.
Involontairement, elle se mit à trembler. Ses nerfs, soumis à un rythme infernal commençaient à se révolter.
… non, ça va, tout va bien maintenant que tu es là…
Le cocktail la fouetta un peu. Elle avoua :
… ils savent que je suis ici… tu t’en doutes : mère furieuse, papa beaucoup moins… oui, mon chéri, c’est une bonne idée.
Le pavillon n’attendait plus qu’elle. Choc ! Ce n’était décidément pas le grand chic mais zut, elle était trop claquée pour y faire trop attention. Délicat et prévenant, Max lui montra rapidement les installations sommaires, et la laissa seule.
Selon sa bonne vieille habitude, Ysaline récupéra en deux heures.
Bon, elle avait dû se battre avec la douche mais ressortit fraîche et pimpante du pavillon. Pas de Max à l’horizon, Lev était contrit :
Il ne pensait pas que vous seriez debout si vite. Il revient ce soir.
Pas de souci, Lev. Pourriez-vous être mon guide ?
Il s’y prêta volontiers et visitèrent tout. Fatalement ce fut le bâtiment des soins qui requit aussitôt l’attention de la jeune femme. Ordre, propreté, pas à dire le Dr Thidiane savait y faire sauf que…
Qu’est-ce que vous venez foutre ici ?
Docteur, excusez-moi. Je ne fais que faire le tour des installations à…
La nouvelle poule de Max ? Enchanté ! Dégagez maintenant !
Docteur, permettez-moi de me présenter : Docteur Ysaline de Bettancourt. En quoi puis-je vous aider ?
La tête de Thidiane valut de l’or. Cependant, son regard fuyant devint franchement sarcastique et désagréable :
Docteur en quoi ? En psychologie ?
Si vous désirez voir mes diplômes, je vous les soumettrai dans un moment. Je vois que cette fillette a, sans conteste, un accès de paludisme. Où est la quinine ?
Armoire du fond à gauche. Enfilez une blouse, au moins !
C’est bon Lev, vous pouvez y aller.
La journée y passa. La plupart des cas étaient assez simples, ouf ! Néanmoins, Ysaline ne tarda pas à remarquer la pauvreté de l’arsenal médicamenteux.
Il nous faudrait plus de…
ON N’EN A PAS ! Faites avec !
Je vais téléphoner…
Tant que vous serez sous mes ordres, vous resterez à votre poste, et…
N’ESSAYEZ PAS de me contrarier, c’est un conseil ! Je suis ici de mon plein gré et n’ai d’ordres à recevoir de personne !
La porte claqua.
Elle reprit l’ouvrage quelques minutes plus tard, comme si de rien n’était, un sourire satisfait aux lèvres.
À vingt heures, le dispensaire ferma sous la garde de deux infirmiers. Re pomponnée, Ysaline put attendre le retour de son amour tout en prenant place parmi l’ensemble du personnel du camp qu’elle put connaître. Immédiatement Max apparu, elle se jeta sur lui :
Ça va ?... oui, très bien. Aucun souci !
En douce, elle jeta un sourire moqueur au bougon de Thidiane.
Les deux mois s’écoulèrent vite malgré la sensation d’avoir travaillé non-stop trois ans.
Ses parents, fiers et heureux, avaient assisté aux deux remises de diplôme. Ils donnèrent une « petite » réception pour fêter l’événement pendant laquelle Adélaïde ne la rata pas :
Je pensais que Max viendrait au moins te féliciter.
Arrêt sur image :
Je… Merde ! J’ai complètement oublié de lui dire !
Si tu commences à l’oublier, ça prouve que…
Vous avez raison, mère ! Ça veut dire que je suis crevée et qu’il est grand temps que je prenne des vacances !
Voilà une excellente chose ! Nous pouvons te réserver un vol pour où tu veux, et…
Dar al Salam, mère ! Merci de ta compréhension !
Et vlan, dans les gencives ! Adémar rigola en douce ; il aida même sa fille chérie à boucler sa valise :
Tu es certaine de ce choix ? Tu sais, un camp de réfugiés, c’est pas le club med…
Ça ne peut pas être pire que par où je suis passée ces deux mois ! Et je me fous des conditions, je veux le retrouver lui, point !
Elle ne le prévint pas ou si ? Elle était assez désorientée par toutes ces allées et venues. Il n’y eut personne pour la réceptionner à l’aéroport, donc… c’est qu’elle avait oublié.
Trouver le campement ne fut pas chose aisée mais elle finit quand même par y parvenir. Encore plus perdue, elle ne savait pas trop à qui s’adresser en débarquant avec sa valise de luxe et son tailleur crème. Un grand type s’approcha, avec un sourire éblouissant :
Je parie que vous êtes Mademoiselle de Bettancourt ! Max m’a beaucoup parlé de vous ! Il est au courant que… ?
Lev ? Max m’a aussi parlé à votre sujet. Euh… Non, je crois qu’il sera assez surpris…
Posez-vous là. Je vais le chercher !
Il rigolait, elle pas trop.
Quelle chaleur ! Une veine, elle avait emporté son éventail et s’en servit avec science tout en détaillant le paysage. Le coin était beau, paisible, des gens souriaient partout. Pas de signe de grande malnutrition et hygiène quasi irréprochable, au moins ça !
Lorsqu’elle vit accourir un grand type crasseux vers elle, Ysaline eut un peu de mal à retrouver son glorieux Max sous la couche de boue qui le couvrait à moitié.
Ben tu vois, je suis venue !
Aucun recul face à cet épouvantail et tant pis si le tailleur et ses joues en prirent un coup !
… je ne sais pas pour combien de temps… oui, s’il te plait, j’aimerais bien souffler un peu…
Le campement disposait de pavillons privés pour hôtes de marque. Max aboya des ordres pour que l’on en prépare un. En attendant, il la convia par la main à prendre un rafraîchissement dans le sien.
… ah, tu piochais… je comprends, ne t’en fais pas… oui, j’ai obtenu les deux mais seulement avec un E et pas un O… Grande distinction de l’autre… tu n’as pas idée du mal que j’ai eu.
Involontairement, elle se mit à trembler. Ses nerfs, soumis à un rythme infernal commençaient à se révolter.
… non, ça va, tout va bien maintenant que tu es là…
Le cocktail la fouetta un peu. Elle avoua :
… ils savent que je suis ici… tu t’en doutes : mère furieuse, papa beaucoup moins… oui, mon chéri, c’est une bonne idée.
Le pavillon n’attendait plus qu’elle. Choc ! Ce n’était décidément pas le grand chic mais zut, elle était trop claquée pour y faire trop attention. Délicat et prévenant, Max lui montra rapidement les installations sommaires, et la laissa seule.
Selon sa bonne vieille habitude, Ysaline récupéra en deux heures.
Bon, elle avait dû se battre avec la douche mais ressortit fraîche et pimpante du pavillon. Pas de Max à l’horizon, Lev était contrit :
Il ne pensait pas que vous seriez debout si vite. Il revient ce soir.
Pas de souci, Lev. Pourriez-vous être mon guide ?
Il s’y prêta volontiers et visitèrent tout. Fatalement ce fut le bâtiment des soins qui requit aussitôt l’attention de la jeune femme. Ordre, propreté, pas à dire le Dr Thidiane savait y faire sauf que…
Qu’est-ce que vous venez foutre ici ?
Docteur, excusez-moi. Je ne fais que faire le tour des installations à…
La nouvelle poule de Max ? Enchanté ! Dégagez maintenant !
Docteur, permettez-moi de me présenter : Docteur Ysaline de Bettancourt. En quoi puis-je vous aider ?
La tête de Thidiane valut de l’or. Cependant, son regard fuyant devint franchement sarcastique et désagréable :
Docteur en quoi ? En psychologie ?
Si vous désirez voir mes diplômes, je vous les soumettrai dans un moment. Je vois que cette fillette a, sans conteste, un accès de paludisme. Où est la quinine ?
Armoire du fond à gauche. Enfilez une blouse, au moins !
C’est bon Lev, vous pouvez y aller.
La journée y passa. La plupart des cas étaient assez simples, ouf ! Néanmoins, Ysaline ne tarda pas à remarquer la pauvreté de l’arsenal médicamenteux.
Il nous faudrait plus de…
ON N’EN A PAS ! Faites avec !
Je vais téléphoner…
Tant que vous serez sous mes ordres, vous resterez à votre poste, et…
N’ESSAYEZ PAS de me contrarier, c’est un conseil ! Je suis ici de mon plein gré et n’ai d’ordres à recevoir de personne !
La porte claqua.
Elle reprit l’ouvrage quelques minutes plus tard, comme si de rien n’était, un sourire satisfait aux lèvres.
À vingt heures, le dispensaire ferma sous la garde de deux infirmiers. Re pomponnée, Ysaline put attendre le retour de son amour tout en prenant place parmi l’ensemble du personnel du camp qu’elle put connaître. Immédiatement Max apparu, elle se jeta sur lui :
Ça va ?... oui, très bien. Aucun souci !
En douce, elle jeta un sourire moqueur au bougon de Thidiane.
Ysaline de Bettancourt- Admin
- Messages : 54
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Turbulences
Ben tu vois, je suis venue !
Il s’était imaginé leurs retrouvailles de vingt façons différentes mais jamais de la sorte. Elle belle, et impeccable, lui sale, barbu, crotté de boue.
Tu aurais pu me dire…* sans doute tu as oublié*…tu m’as tellement manqué !
Il ruina sa mise haute couture mais l’embrasser était impératif. Un peu plus loin, Lev soupira bruyamment avant de déguerpir en riant.
Faudra t’habituer à lui, c’est un pitre mais est aussi mon meilleur ami. Je suis si heureux que tu sois enfin ici, mon ange.
Il voulut ignorer sa petite phrase : « Je ne sais pas pour combien de temps », s’enquérant plutôt sur ses désirs immédiats. On pouvait supposer qu’elle était quand même fatiguée.
Oui, s’il te plait, j’aimerais bien souffler un peu !
Pas de souci, dans un petit moment, ton bungalow est prêt…Si tu m’avais averti de ton arrivé, il le serait déjà et il y aurait des fleurs pour t’accueillir !
Il ne fut pas long à ameuter des renforts et les expédier illico acquitter ses ordres. Ysaline suivait son manège de boss impérieux sans piper mot.
Viens, allons au mien, tu as l’air d’avoir besoin de te remettre un peu. Tu sois excuser ma mise mais je piochais au talus près de la rivière…faut être prêts pour la saison des pluies !
Je comprends, ne t’en fais pas…
Max était sûr qu’il n’en était rien. Ils n’avaient jamais eu trop de temps pour parler vraiment de la vie au campement et sans doute ne s’attendait pas à découvrir qu’il y travailler comme tous et chacun. Elle aurait bien le temps de s’en rendre compte de beaucoup de choses. Il espérait seulement que cela ne la ferait pas fuir à toute jambe.
Mais raconte-moi comment ça c’est passé…euh, disons que tes derniers appels étaient un peu incohérents, ma chérie…je sais que tu étais dépassée…
Et comment qu’elle l’était. Max n’en avait jamais fait l’expérience mais savait que jongler avec un retourneur de temps n’était pas exactement affaire facile et sa chérie semblait en avoir pâti sévèrement. Elle l’appelait le soir et le rappelait au petit matin en pensant être le surlendemain. Elle oubliait lui avoir dit des choses et bien sûr en oubliait carrément d’autres. Il ne lui en voulait pas, il l’admirait par son courage et ténacité.
Il ne fut pas sans remarquer que sa main tremblait en prenant le cocktail présenté.
Tu es crevée, ma chérie…ça a été un long voyage…
Non, ça va, tout va bien maintenant que tu es là.
Il serra sa main et y déposa un baiser.
Je t’aime…et pour moi aussi, tout va bien, maintenant…Et…tes parents ? Ils vont bien ?
Ils savent que je suis ici… tu t’en doutes : mère furieuse, papa beaucoup moins…
T’en fais pas, ma douce, ta mère finira bien par s’y faire…mais maintenant, ce qu’il te faut, c’est du repos…nous aurons tout le temps du monde pour parler après.
Oui, mon chéri, c’est une bonne idée.
Adorable Ysaline. Il savait que découvrir sa nouvelle demeure la choquerait assez. Après tout, elle était trop habituée au confort luxueux des hôtels cinq étoiles ou du manoir familial et là…c’était assez basique et élémentaire. Bien sûr, il aurait pu faire beaucoup mieux or là, il ne s’agissait pas de dorer la pilule mais de lui montrer son monde à lui, tel qu’il était, sans fioritures.
Repose-toi, ma chérie…je dois retourner au chantier ! On se voit plus tard !
Un baiser plus tard et il était sur le chemin de la rivière. Que Lev arrive au pas de course et lui emboite le pas ne l’étonna pas le moins du monde, il s’y attendait.
Dis donc…ça, c’est une femme…Ohlala…quelle femme ! Comment un type comme toi est capable de rencontrer une merveille pareille !?
J’ai de la chance !
Plus que de la chance, mon pote, t’es touché de la main de Dieu !...Mais dis…tu ne crois pas que nos installations soient un pauvre écrin pour un tel bijou ?
On verra bien. Et maintenant, rends toi utile…
Je dois aller réviser le puits…pas de souci !
Chacun partit de son côté. Le travail aux terrassements lui prit le reste de la journée. Ysaline devait sans doute se reposer sous son moustiquaire et se poser mille questions, auxquelles il devrait répondre, méticuleusement. Leur futur était en jeu. Soit elle acceptait ces conditions, soit ne les acceptait pas. Mais rien au monde ne ferait que Max renonce à ce projet magnifique. Il en aurait le cœur brisé mais n’y renoncerait pas…Il se trouva en train de prier de tout son cœur pour qu’elle s’éprenne autant que lui de cette vie simple et pourtant si riche en significations.
Il rentrait chez lui quand une jeune femme, vêtue à l’usage local, lui coupa le chemin.
Bonsoir, Ny’ala !
Je voulais te toucher deux mots sur ta nouvelle chérie…Elle est fantastique !
Soulagement intense.
Qu’est-ce qu’Ysalinne a fait ?
Elle est à l’hosto…et a mis Thidiane à sa place…un vrai régal. Ça lui a coupé la chique à ce grognon…et elle sait se débrouiller…un cadeau du ciel…Dis, elle va rester ?
Je n’en sais rien, Ny’ala…elle a des projets…
Et toi, t’es gravement atteint !...Allez, va te débarbouiller…tu fais de la peine à voir, on t’attend pour le repas…Vais faire ma part des relations publiques…tarde pas !
Elle était vraiment un cadeau du ciel. Assise là, entourée de tout le staff. Thidiane inclus. Bavardant avec la même aisance que si elle avait été dans une soirée chic chez l’ambassadeur Untel, entourée de grandes personnalités. Tous étaient suspendus à ses lèvres. Elle était et serait toujours, le centre de toute attention, impossible autrement, mais en le voyant, elle abandonna la conversation pour se jeter dans ses bras.
Je vois que tu captives l’assistance…
Elle le fit ce soir, et tous les jours qui suivirent. Elle se pliait aux conditions du campement, s’intégrant de son mieux. Thidiane eut du mal à l’admettre mais finit par reconnaître que son aide était précieuse, tout comme son apport en médicaments, qui arrivèrent avec le reste de ses bagages. Et il y en avait assez comme pour prévoir qu’elle comptait rester…un certain temps.
Ce soir-là, en arrivant à l’hosto, il l’avait vue, penchée sur le lit d’une gamine d’une quinzaine d’années rongée par une maladie en stade terminal. La science ne pouvait plus rien pour la sauver, a part d’adoucir son départ. Ysalinne avait les doigts serrés sur sa baguette, sûre, sans doute de pouvoir faire un miracle. Il l’avait emmenée de là et laissée s’épancher tout son soûl, entre larmes et colère.
Je sais que c’est parfois difficile, en sachant que tu pourrais guérir d’un simple coup de baguette mais nous ne pouvons pas favoriser d’uns et pas d’autres…
Elle avait ses arguments, qui n’étaient pas des moindres.
Je te comprends…mais comprends moi aussi…Ce serait impossible de gérer…et ce serait terriblement injuste pour le reste…
Il adorait sa bouche boudeuse et son regard entêté. L’embrasser était un vice dont il ne voulait pas être guéri. Entre deux baisers, il poursuivit avec son exposition.
Ce campement n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, ma chérie…mais c’est un effort communautaire, partie de cette dignité qui leur a été volée…part de la nôtre aussi…de la mienne au moins…enfin, je le vois ainsi…Ma mère assure que je ne suis qu’un visionnaire stupide, que je gaspille vie et fortune…mais celle-ci est l’unique vérité qui m’ait atteint…je suis utile…je suis l’un d’eux…mais je t’aime aussi, au-delà de tout … et je veux t’avoir près de moi…tout le temps…toujours…
Il s’était imaginé leurs retrouvailles de vingt façons différentes mais jamais de la sorte. Elle belle, et impeccable, lui sale, barbu, crotté de boue.
Tu aurais pu me dire…* sans doute tu as oublié*…tu m’as tellement manqué !
Il ruina sa mise haute couture mais l’embrasser était impératif. Un peu plus loin, Lev soupira bruyamment avant de déguerpir en riant.
Faudra t’habituer à lui, c’est un pitre mais est aussi mon meilleur ami. Je suis si heureux que tu sois enfin ici, mon ange.
Il voulut ignorer sa petite phrase : « Je ne sais pas pour combien de temps », s’enquérant plutôt sur ses désirs immédiats. On pouvait supposer qu’elle était quand même fatiguée.
Oui, s’il te plait, j’aimerais bien souffler un peu !
Pas de souci, dans un petit moment, ton bungalow est prêt…Si tu m’avais averti de ton arrivé, il le serait déjà et il y aurait des fleurs pour t’accueillir !
Il ne fut pas long à ameuter des renforts et les expédier illico acquitter ses ordres. Ysaline suivait son manège de boss impérieux sans piper mot.
Viens, allons au mien, tu as l’air d’avoir besoin de te remettre un peu. Tu sois excuser ma mise mais je piochais au talus près de la rivière…faut être prêts pour la saison des pluies !
Je comprends, ne t’en fais pas…
Max était sûr qu’il n’en était rien. Ils n’avaient jamais eu trop de temps pour parler vraiment de la vie au campement et sans doute ne s’attendait pas à découvrir qu’il y travailler comme tous et chacun. Elle aurait bien le temps de s’en rendre compte de beaucoup de choses. Il espérait seulement que cela ne la ferait pas fuir à toute jambe.
Mais raconte-moi comment ça c’est passé…euh, disons que tes derniers appels étaient un peu incohérents, ma chérie…je sais que tu étais dépassée…
Et comment qu’elle l’était. Max n’en avait jamais fait l’expérience mais savait que jongler avec un retourneur de temps n’était pas exactement affaire facile et sa chérie semblait en avoir pâti sévèrement. Elle l’appelait le soir et le rappelait au petit matin en pensant être le surlendemain. Elle oubliait lui avoir dit des choses et bien sûr en oubliait carrément d’autres. Il ne lui en voulait pas, il l’admirait par son courage et ténacité.
Il ne fut pas sans remarquer que sa main tremblait en prenant le cocktail présenté.
Tu es crevée, ma chérie…ça a été un long voyage…
Non, ça va, tout va bien maintenant que tu es là.
Il serra sa main et y déposa un baiser.
Je t’aime…et pour moi aussi, tout va bien, maintenant…Et…tes parents ? Ils vont bien ?
Ils savent que je suis ici… tu t’en doutes : mère furieuse, papa beaucoup moins…
T’en fais pas, ma douce, ta mère finira bien par s’y faire…mais maintenant, ce qu’il te faut, c’est du repos…nous aurons tout le temps du monde pour parler après.
Oui, mon chéri, c’est une bonne idée.
Adorable Ysaline. Il savait que découvrir sa nouvelle demeure la choquerait assez. Après tout, elle était trop habituée au confort luxueux des hôtels cinq étoiles ou du manoir familial et là…c’était assez basique et élémentaire. Bien sûr, il aurait pu faire beaucoup mieux or là, il ne s’agissait pas de dorer la pilule mais de lui montrer son monde à lui, tel qu’il était, sans fioritures.
Repose-toi, ma chérie…je dois retourner au chantier ! On se voit plus tard !
Un baiser plus tard et il était sur le chemin de la rivière. Que Lev arrive au pas de course et lui emboite le pas ne l’étonna pas le moins du monde, il s’y attendait.
Dis donc…ça, c’est une femme…Ohlala…quelle femme ! Comment un type comme toi est capable de rencontrer une merveille pareille !?
J’ai de la chance !
Plus que de la chance, mon pote, t’es touché de la main de Dieu !...Mais dis…tu ne crois pas que nos installations soient un pauvre écrin pour un tel bijou ?
On verra bien. Et maintenant, rends toi utile…
Je dois aller réviser le puits…pas de souci !
Chacun partit de son côté. Le travail aux terrassements lui prit le reste de la journée. Ysaline devait sans doute se reposer sous son moustiquaire et se poser mille questions, auxquelles il devrait répondre, méticuleusement. Leur futur était en jeu. Soit elle acceptait ces conditions, soit ne les acceptait pas. Mais rien au monde ne ferait que Max renonce à ce projet magnifique. Il en aurait le cœur brisé mais n’y renoncerait pas…Il se trouva en train de prier de tout son cœur pour qu’elle s’éprenne autant que lui de cette vie simple et pourtant si riche en significations.
Il rentrait chez lui quand une jeune femme, vêtue à l’usage local, lui coupa le chemin.
Bonsoir, Ny’ala !
Je voulais te toucher deux mots sur ta nouvelle chérie…Elle est fantastique !
Soulagement intense.
Qu’est-ce qu’Ysalinne a fait ?
Elle est à l’hosto…et a mis Thidiane à sa place…un vrai régal. Ça lui a coupé la chique à ce grognon…et elle sait se débrouiller…un cadeau du ciel…Dis, elle va rester ?
Je n’en sais rien, Ny’ala…elle a des projets…
Et toi, t’es gravement atteint !...Allez, va te débarbouiller…tu fais de la peine à voir, on t’attend pour le repas…Vais faire ma part des relations publiques…tarde pas !
Elle était vraiment un cadeau du ciel. Assise là, entourée de tout le staff. Thidiane inclus. Bavardant avec la même aisance que si elle avait été dans une soirée chic chez l’ambassadeur Untel, entourée de grandes personnalités. Tous étaient suspendus à ses lèvres. Elle était et serait toujours, le centre de toute attention, impossible autrement, mais en le voyant, elle abandonna la conversation pour se jeter dans ses bras.
Je vois que tu captives l’assistance…
Elle le fit ce soir, et tous les jours qui suivirent. Elle se pliait aux conditions du campement, s’intégrant de son mieux. Thidiane eut du mal à l’admettre mais finit par reconnaître que son aide était précieuse, tout comme son apport en médicaments, qui arrivèrent avec le reste de ses bagages. Et il y en avait assez comme pour prévoir qu’elle comptait rester…un certain temps.
Ce soir-là, en arrivant à l’hosto, il l’avait vue, penchée sur le lit d’une gamine d’une quinzaine d’années rongée par une maladie en stade terminal. La science ne pouvait plus rien pour la sauver, a part d’adoucir son départ. Ysalinne avait les doigts serrés sur sa baguette, sûre, sans doute de pouvoir faire un miracle. Il l’avait emmenée de là et laissée s’épancher tout son soûl, entre larmes et colère.
Je sais que c’est parfois difficile, en sachant que tu pourrais guérir d’un simple coup de baguette mais nous ne pouvons pas favoriser d’uns et pas d’autres…
Elle avait ses arguments, qui n’étaient pas des moindres.
Je te comprends…mais comprends moi aussi…Ce serait impossible de gérer…et ce serait terriblement injuste pour le reste…
Il adorait sa bouche boudeuse et son regard entêté. L’embrasser était un vice dont il ne voulait pas être guéri. Entre deux baisers, il poursuivit avec son exposition.
Ce campement n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, ma chérie…mais c’est un effort communautaire, partie de cette dignité qui leur a été volée…part de la nôtre aussi…de la mienne au moins…enfin, je le vois ainsi…Ma mère assure que je ne suis qu’un visionnaire stupide, que je gaspille vie et fortune…mais celle-ci est l’unique vérité qui m’ait atteint…je suis utile…je suis l’un d’eux…mais je t’aime aussi, au-delà de tout … et je veux t’avoir près de moi…tout le temps…toujours…
Max Von Falkenberg- Messages : 54
Date d'inscription : 08/09/2013
Re: Turbulences
Pas à dire, ce n’était pas facile ! Mélange d’hostilité et de respect le Dr Thidiane lui menait la vie dure. Il fallut peu de temps à Ysaline pour convaincre le reste de son entourage qu’elle pouvait être à la fois jolie et efficace. Sans l’appui inconditionnel de son chéri, elle aurait repris ses cliques et ses claques, mais… Plus elle percevait des propos sur lui, plus son amour grandissait.
*Il séduit vraiment tout le monde…*
Cette attraction lui faisait un peu peur tout en l’émoustillant à la fois. Ysaline adorait relever les défis, et se faire aimer d’un tel homme méritait franchement le détour.
Père et mère étaient inquiets, normal. Tous les soirs, la demoiselle devait faire un compte-rendu détaillé de ses expériences via téléphone satellisé. Pas toujours évident… Elle avait tu cette précaution à Max qui, elle n’en doutait pas, le savait en s’en fichant.
Le campement, dans son ensemble l’avait bien acceptée. Même si elle savait se montrer parfois chiante ce n’était pas de gaité de cœur, juste parce que son tempérament exigeait la perfection, la rigueur. Parfaite dans son boulot, les assistants médicaux la redoutaient car très vite elle avait appris les subtilités de leur langue et n’hésitait pas à les engueuler vertement en en usant. La seule – à part le docteur Thidiane – qu’elle jugeait compétente, était Ny’ala qui, hélas, devait fréquemment jouer les états tampons entre Mademoiselle de Bettancourt et le reste du personnel du dispensaire. Si elle s’en plaignit à Max, il ne lui en fit aucun reproche. En tout cas, tous furent rapidement convaincus que cette jeune femme était une bombe d’énergie à ne pas contrarier. Ce qu’elle regrettait surtout c’était d’avoir si peu de temps libre avec son chéri. Ils avaient du mal à glaner une heure ici où là pour eux seuls. Bien sûr, si elle avait été prête à franchir les draps, il en aurait été sans doute été différemment, quoique… Au moins Max n’exigeait rien d’elle, rien de plus que sa fidélité et de très longs baisers, toujours savoureux.
Puis il y eu ce cas très malheureux qui chamboula Ysaline au plus profond d’elle-même. Voir cette toute jeune fille en train d’agoniser sur sa couche et ne pouvoir rien tenter d’autre que de la regarder crever dépassait les entendements carrés de la miss qui fut à deux doigts de violer l’interdit : user de la magie ! Si Max n’était pas arrivé…
On ne pourrait pas, juste une fois ? S’il te plait ?
Impossible de ne pas pleurer contre son épaule consolatrice :
Je sais que c’est parfois difficile, en sachant que tu pourrais guérir d’un simple coup de baguette mais nous ne pouvons pas favoriser d’uns et pas d’autres…
Pourquoi pas ceux l’on pourrait, ceux que l’on a sous la main ? Imagine ce que l’on pourrait faire ici, et…
Je te comprends…mais comprends-moi aussi…Ce serait impossible de gérer…et ce serait terriblement injuste pour le reste…
Pour un peu elle aurait tapé du pied comme quand elle était petite :
Je peux gérer ! Et puis tu n’as pas à me donner de leçon ! Je ferai ce que j’ai à faire quand je le voudrai et…
Il avait le chic pour couper la chique à ses crises d’enfant gâtée de la plus délicieuse des façons. Une fois ce traitement lénifiant appliqué, il compléta son argumentation dont elle ne pigea pas la moitié. En quoi se sentait-il impliqué dans le vol de la dignité de ces gens ? Visionnaire ? Peut-être un peu, mais de là, à… ??? Qu’il veuille se rendre utile – et il l’était - était honorable alors de quoi se plaignait-il ?
La fin de son petit discours fut beaucoup, alors là beaucoup plus compréhensible :
Je t’aime aussi, au-delà de tout … et je veux t’avoir près de moi…tout le temps…toujours…
Ce « toujours » la prit de court. Elle ne savait que répondre à cette déclaration pour le moins inattendue. Cela sonnait grave, trop grave. Bah, allez pour une gentille pirouette, elle l’embrassa follement :
Pas de serments hâtifs, mon chéri ! J’ai une patiente qui a besoin de moi !
Vers minuit, la petite Hidaya décéda dans les bras d’une Ysaline en larmes. Elle lui ferma les yeux et lui murmura :
Tu seras la dernière à partir d’ici comme ça. Ne m’en veux pas.
Si Max la chercha, il ne la trouva pas. Elle avait besoin de recul pour plusieurs bonnes raisons. Elle s’adossa à un arbre, et leva ses yeux sombres aux paupières gonflées vers la lune. Des pensées tumultueuses l’agitaient :
*Je ne veux pas renoncer à la magie quand elle peut sauver une vie ! Je ne veux pas passer le reste de mes jours dans ce trou… pourtant, je ne veux pas perdre Max… or c’est ce qu’il semble espérer de moi… *
Quelques heures à la belle étoile, et alors ? Elle rentra au dispensaire qui ne dormait jamais. L’œil noir de Thidiane l’y accueillit :
Vous avez failli flanquer la panique ! On vous cherche depuis des heures, où…
J’avais mes raisons, bouclez-là, suis pas d’humeur ! Où en est l’accouchement de Neema ?
Ça prendra encore des heures longues et douloureuses avant cette délivrance à hauts risques. On va avoir du boulot, vous devriez aller vous reposer Docteur de Bettancourt…
Sauf votre respect, vous n’êtes pas sans ignorer mon hyperactivité, Docteur. Je reste !
Contrairement aux prévisions, Neema – 16 ans – accoucha sans problèmes de deux petites filles à peine une heure plus tard. La jeune mère tint absolument à baptiser l’une d’elle Ysaline :
J’en suis très honorée, Neema mais, si tu tiens à me faire plaisir, donne-lui le prénom d’Hidaya, celui de notre chère disparue.
Elle portera les deux ! Merci Docteur Zaline !
Ysaline vécut sur un petit nuage cette très longue journée pendant laquelle Max et elle s’évitèrent soigneusement. Elle ne prit ni repos ni repas et sursauta quand le docteur Thidiane l’accrocha alors qu’elle terminait des sutures.
Vous, venez !
De quel droit…
Vérifications faites, votre carnet de vaccination n’est absolument pas en règle !
Quelle fable est-ce-là ? Bien sûr qu’il l’est !
Contrainte de le suivre dans le bureau principal, Ysaline s’interrogea. Serait-il possible qu’elle ait omis des trucs ?
Regardez vous-même. Où sont inscrits les vaccins contre typhoïde et diphtérie ?
*Merde !* Euh… là ! Oubliette !
Vite fait bien fait, Thidiane oublia le pourquoi il avait convoqué Ysaline dans son bureau. Le carnet était complet, il ne savait quoi dire sauf :
Il serait temps d’aller manger, vous avez une mine de déterrée !
Max l’attendait à la porte, l’air soucieux, voire fâché :
… Oui, ça va, je me suis remise. La naissance des petites m’a beaucoup soulagée…
Zut, il avait flairé qu’elle n’y était pas innocente.
… ce n’est pas le moment de m’emmerder Max ! Je ne t’ai rien promis, et…
Comme mec décidé, on faisait guère mieux. Embarquée quasi manu militari, il l’entraîna non chez lui mais près du fleuve où un spectacle très étonnant la sidéra. Avec les moyens du bord, il avait dressé un cadre très romantique pour un dîner en tête-à-tête :
C’est… magnifique, dit-elle, émue.
Cela aurait été parfait, sauf que ce qu’elle avait à lui exposer ne collait pas. D’abord, elle n’avait pas faim du tout et un sourd mal de crâne lancinait. Il se voulait tendre et affectueux, en freinant les reproches, elle avait la nausée. Elle n’entendit rien de son discours mais l’éclat venu d’un écrin ouvert brusquement l’ébahit :
Je… je ne… Max, appelle Thidiane, appelle-le…
Pour la première fois de sa vie, Ysaline s’évanouit.
*Il séduit vraiment tout le monde…*
Cette attraction lui faisait un peu peur tout en l’émoustillant à la fois. Ysaline adorait relever les défis, et se faire aimer d’un tel homme méritait franchement le détour.
Père et mère étaient inquiets, normal. Tous les soirs, la demoiselle devait faire un compte-rendu détaillé de ses expériences via téléphone satellisé. Pas toujours évident… Elle avait tu cette précaution à Max qui, elle n’en doutait pas, le savait en s’en fichant.
Le campement, dans son ensemble l’avait bien acceptée. Même si elle savait se montrer parfois chiante ce n’était pas de gaité de cœur, juste parce que son tempérament exigeait la perfection, la rigueur. Parfaite dans son boulot, les assistants médicaux la redoutaient car très vite elle avait appris les subtilités de leur langue et n’hésitait pas à les engueuler vertement en en usant. La seule – à part le docteur Thidiane – qu’elle jugeait compétente, était Ny’ala qui, hélas, devait fréquemment jouer les états tampons entre Mademoiselle de Bettancourt et le reste du personnel du dispensaire. Si elle s’en plaignit à Max, il ne lui en fit aucun reproche. En tout cas, tous furent rapidement convaincus que cette jeune femme était une bombe d’énergie à ne pas contrarier. Ce qu’elle regrettait surtout c’était d’avoir si peu de temps libre avec son chéri. Ils avaient du mal à glaner une heure ici où là pour eux seuls. Bien sûr, si elle avait été prête à franchir les draps, il en aurait été sans doute été différemment, quoique… Au moins Max n’exigeait rien d’elle, rien de plus que sa fidélité et de très longs baisers, toujours savoureux.
Puis il y eu ce cas très malheureux qui chamboula Ysaline au plus profond d’elle-même. Voir cette toute jeune fille en train d’agoniser sur sa couche et ne pouvoir rien tenter d’autre que de la regarder crever dépassait les entendements carrés de la miss qui fut à deux doigts de violer l’interdit : user de la magie ! Si Max n’était pas arrivé…
On ne pourrait pas, juste une fois ? S’il te plait ?
Impossible de ne pas pleurer contre son épaule consolatrice :
Je sais que c’est parfois difficile, en sachant que tu pourrais guérir d’un simple coup de baguette mais nous ne pouvons pas favoriser d’uns et pas d’autres…
Pourquoi pas ceux l’on pourrait, ceux que l’on a sous la main ? Imagine ce que l’on pourrait faire ici, et…
Je te comprends…mais comprends-moi aussi…Ce serait impossible de gérer…et ce serait terriblement injuste pour le reste…
Pour un peu elle aurait tapé du pied comme quand elle était petite :
Je peux gérer ! Et puis tu n’as pas à me donner de leçon ! Je ferai ce que j’ai à faire quand je le voudrai et…
Il avait le chic pour couper la chique à ses crises d’enfant gâtée de la plus délicieuse des façons. Une fois ce traitement lénifiant appliqué, il compléta son argumentation dont elle ne pigea pas la moitié. En quoi se sentait-il impliqué dans le vol de la dignité de ces gens ? Visionnaire ? Peut-être un peu, mais de là, à… ??? Qu’il veuille se rendre utile – et il l’était - était honorable alors de quoi se plaignait-il ?
La fin de son petit discours fut beaucoup, alors là beaucoup plus compréhensible :
Je t’aime aussi, au-delà de tout … et je veux t’avoir près de moi…tout le temps…toujours…
Ce « toujours » la prit de court. Elle ne savait que répondre à cette déclaration pour le moins inattendue. Cela sonnait grave, trop grave. Bah, allez pour une gentille pirouette, elle l’embrassa follement :
Pas de serments hâtifs, mon chéri ! J’ai une patiente qui a besoin de moi !
Vers minuit, la petite Hidaya décéda dans les bras d’une Ysaline en larmes. Elle lui ferma les yeux et lui murmura :
Tu seras la dernière à partir d’ici comme ça. Ne m’en veux pas.
Si Max la chercha, il ne la trouva pas. Elle avait besoin de recul pour plusieurs bonnes raisons. Elle s’adossa à un arbre, et leva ses yeux sombres aux paupières gonflées vers la lune. Des pensées tumultueuses l’agitaient :
*Je ne veux pas renoncer à la magie quand elle peut sauver une vie ! Je ne veux pas passer le reste de mes jours dans ce trou… pourtant, je ne veux pas perdre Max… or c’est ce qu’il semble espérer de moi… *
Quelques heures à la belle étoile, et alors ? Elle rentra au dispensaire qui ne dormait jamais. L’œil noir de Thidiane l’y accueillit :
Vous avez failli flanquer la panique ! On vous cherche depuis des heures, où…
J’avais mes raisons, bouclez-là, suis pas d’humeur ! Où en est l’accouchement de Neema ?
Ça prendra encore des heures longues et douloureuses avant cette délivrance à hauts risques. On va avoir du boulot, vous devriez aller vous reposer Docteur de Bettancourt…
Sauf votre respect, vous n’êtes pas sans ignorer mon hyperactivité, Docteur. Je reste !
Contrairement aux prévisions, Neema – 16 ans – accoucha sans problèmes de deux petites filles à peine une heure plus tard. La jeune mère tint absolument à baptiser l’une d’elle Ysaline :
J’en suis très honorée, Neema mais, si tu tiens à me faire plaisir, donne-lui le prénom d’Hidaya, celui de notre chère disparue.
Elle portera les deux ! Merci Docteur Zaline !
Ysaline vécut sur un petit nuage cette très longue journée pendant laquelle Max et elle s’évitèrent soigneusement. Elle ne prit ni repos ni repas et sursauta quand le docteur Thidiane l’accrocha alors qu’elle terminait des sutures.
Vous, venez !
De quel droit…
Vérifications faites, votre carnet de vaccination n’est absolument pas en règle !
Quelle fable est-ce-là ? Bien sûr qu’il l’est !
Contrainte de le suivre dans le bureau principal, Ysaline s’interrogea. Serait-il possible qu’elle ait omis des trucs ?
Regardez vous-même. Où sont inscrits les vaccins contre typhoïde et diphtérie ?
*Merde !* Euh… là ! Oubliette !
Vite fait bien fait, Thidiane oublia le pourquoi il avait convoqué Ysaline dans son bureau. Le carnet était complet, il ne savait quoi dire sauf :
Il serait temps d’aller manger, vous avez une mine de déterrée !
Max l’attendait à la porte, l’air soucieux, voire fâché :
… Oui, ça va, je me suis remise. La naissance des petites m’a beaucoup soulagée…
Zut, il avait flairé qu’elle n’y était pas innocente.
… ce n’est pas le moment de m’emmerder Max ! Je ne t’ai rien promis, et…
Comme mec décidé, on faisait guère mieux. Embarquée quasi manu militari, il l’entraîna non chez lui mais près du fleuve où un spectacle très étonnant la sidéra. Avec les moyens du bord, il avait dressé un cadre très romantique pour un dîner en tête-à-tête :
C’est… magnifique, dit-elle, émue.
Cela aurait été parfait, sauf que ce qu’elle avait à lui exposer ne collait pas. D’abord, elle n’avait pas faim du tout et un sourd mal de crâne lancinait. Il se voulait tendre et affectueux, en freinant les reproches, elle avait la nausée. Elle n’entendit rien de son discours mais l’éclat venu d’un écrin ouvert brusquement l’ébahit :
Je… je ne… Max, appelle Thidiane, appelle-le…
Pour la première fois de sa vie, Ysaline s’évanouit.
Ysaline de Bettancourt- Admin
- Messages : 54
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Turbulences
Pas de serments hâtifs, mon chéri ! J’ai une patiente qui a besoin de moi !
Ça et l’envoyer gentiment se faire voir ailleurs, revenait, à l’avis de Max, du tout au même. Il obtempéra sans faire des histoires, pas mal de boulot l’attendait au bureau d’administration. Taylor s’occupait, très efficacement, de l’administration interne du campement, mais lui avait la lourde responsabilité de tout le reste. Provisions, médicaments, contact avec les associés du projet, etc.
Ny’ala le trouva plongé dans la lecture de documents, sans avoir même remarqué l’heure.
La petite est morte. Ysaline est très éprouvée…j’aurais pensé te trouver avec elle.
Elle fait son travail, moi le mien. Suis désolé pour Hidaya mais on savait tous que la fin était proche. Ysaline s’y fera, en tant que médecin, elle doit apprendre à accepter ces fatalités.
C’est…dur !
Je sais ! Personne n’a pensé que c’était facile…
Tu ne vas pas aller retrouver Ysaline ?
Max posa le dossier étudié en secouant la tête.
Je ne pense pas qu’elle ait envie de me voir en ce moment !
Ny’ala partie, il essaya de se concentrer de nouveau sur le travail mais ce fut en vain. Les reproches seraient amers, et sans doute silencieux. Ysaline pouvait être très sécrète et dure, à ses heures, il commençait à bien s’en douter. Leur relation ne serait pas facile, tous deux étaient obstinés et tenaient leurs vérités pour bonnes. Il avait ses principes et elle les siens. Pour Max, la magie était quelque chose dont il se serait bien passé, pour Ysaline, apparemment, une partie importante, intégrée à sa vie.
*C’est mal parti !*
Plus tard, ce fut au tour de Thidiane de faire acte de présence dans le bureau. Il avait l’air préoccupé en lui annonçant qu’Ysaline était partie et personne ne savait où.
Elle était bouleversée par la mort de la petite…j’aurais pas pensé qu’elle avait le cœur si tendre…elle qui fait figure de virago despotique !
Elle aura besoin de recul, dit Max, l’air las, fichez lui la paix, Ysaline reviendra quand elle se sera calmée.
Lazare parti, il s’empara de sa baguette et la contempla d’un œil torve avant de la balancer dans un tiroir.
Tu veux réfléchir, ma chérie, et bien…réfléchis. On verra bien ce que tu tireras au clair !
Au petit matin, néanmoins, il se trouvait aux alentours du dispensaire. Ysaline prit son temps pour se matérialiser, non loin de là, sans le remarquer. Un accouchement difficile était en cours et Thidiane après lui avoir reproché sa disparition voulut l’envoyer se reposer. Pauvre homme, il pouvait rêver.
Sauf votre respect, vous n’êtes pas sans ignorer mon hyperactivité, Docteur. Je reste !
Et bien sûr qu’elle resta et fit exactement ce que Max craignait. Le brave Lazare ne se douta même pas d’être un jouet en mains d’une sorcière expérimentée. Neema accoucha de jumelles avec une facilité…magique. Dans son coin-observatoire, Max rongeait son frein en pestant en silence.
C’est ça…fais ce que tu veux…devrais te la confisquer, ta fichue baguette !
Il craignait, en non sans raison, le moment de l’affronter. Ce serait un moment décisif et difficile. Et il était sûr de ne pas céder. Elle ne le ferait pas non plus. Ça promettait.
Depuis son arrivée, Ysaline n’en faisait qu’à sa tête. Charme en branle-bas de combat allié à un caractère exigeant, de perfectionniste enragée, elle ne menait pas la vie facile à personne. On la respectait en la craignant et, par tous les diables, ça marchait ! Ils se seraient tous laissés, Thidiane le premier, couper en quatre pour elle. Lui aussi, le plus sûr…mais non avant d’avoir laissé entendre ses raisons !
Elle l’évita et il ne chercha pas à la voir. Tant mieux, tant pis. Amour esclave dépendant ? Non merci ! Si c’était ce qu’Ysaline attendait de lui, il faudrait l’en déchanter au plus vite.
T’es con !
Comme entrée ne matière on pouvait rêver mieux, mais venant de Lev, fallait s’y résigner. Max se massa les tempes et regarda son copain d’un œil peu enthousiaste.
Je le dis et le maintiens, poursuivit l’autre sans se désarmer, cette fille est unique et tu la boudes…Ouais, me doute bien qu’il y a eu un peu de tu sais quoi…la pauvre Neema ne l’avait pas facile et s’en est tirée à merveille…elle voulait même baptiser une des petites comme ta chérie.
Bien pour elle… mais tu connais mon avis sur Ça !
T’es plus borné qu’une vielle mule, toi…Si j’avais tes pouvoirs…
Tu ne les as pas, point barre !
Allez ! Descends de ton Olympe, Dieu justicier…Ce dont vous avez besoin, vous deux c’est d’un peu de calme…un bel endroit…et ce soir, il y a pleine lune…t’es pas loup garou, donc pas de risque…j’ai tout préparé puisque, toi ,tu sembles inutile pour ça… Tu as encore la bague ?
Depuis le temps…Voulais la lui offrir lors de ses diplômes mais elle a oublié de m’inviter…et après, pas le temps…Qu’est-ce que t’as inventé !?
Tout était prévu. Coin de rêve, paisible et solitaire. Lev avait le sens du détail. À lui de convaincre la belle de l’y accompagner. Elle quittait, enfin, son boulot.
Alors…ça va ?
Délirant ? Amoureux éperdu ? Plutôt pincé.
Oui, ça va, je me suis remise. La naissance des petites m’a beaucoup soulagée…
Vraiment ? , il ne put pas s’empêcher de sonner sarcastique
Et bien entendu, elle le perçut au quart de tour.
Ce n’est pas le moment de m’emmerder Max ! Je ne t’ai rien promis, et…
Veux pas discuter, viens !
Quel coin idyllique. Il fut le premier surpris et espéra qu’Ysaline pourrait le croire capable de tant de…imagination et esprit romantique.
C’est… magnifique, dit-elle, émue.
Sauf qu’elle n’en avait pas l’air trop convaincue. Il la trouva pâle, yeux trop cernés, ternes…
Ma chérie, tu l’as pas eue facile…Ça fait plus de 48h que t’es debout…
*Surtout, ferme la…dis rien sur ÇA… Faut qu’elle soit tranquille…*
Et pour tranquille, il ne pouvait pas se plaindre, en fait elle commençait à frayer l’apathique. Il parlait, mais elle avait l’air un peu ailleurs et ne semblait pas prêter grande attention à ses paroles, c’est alors qu’il sortit l’écrin de sa poche et l’ouvrit. La bague était parfaite. La tanzanite, d’un bleu profond, de remarquable pureté, eut un éclat superbe à la lumière de la lampe de camping mais au lieu de s’ébahir de tant de beauté, alors qu’il glissait la bague à son doigt Ysaline tourna de l’œil, en réclamant Thidiane.
L’apparition de Max, avec une Ysaline exsangue dans les bras, sema quelque chose de semblable à de la panique, d’autant plus qu’il avait lui-même l’air d’un spectre terrorisé. Faisant preuve d’une force insoupçonnée, Thidiane la lui arracha pratiquement des bras en grommelant Dieu sait quoi et l’emmena pour la déposer sur la table d’examen. Pauvre de lui, s’il ouvrit la bouche, les imprécations plurent en lui ordonnant de la fermer et de disparaître, si possible. Ce qu’il ne fit pas, bien entendu.
Merci la prévision ! L’hôpital comptait avec son propre laboratoire, capable de faire les examens les plus basiques. Presque fébrile, le Dr. Thidiane examina profusément la jeune femme et fit ce qui était nécessaire. Tard dans la nuit, il fut possible de livrer un diagnostic : Dengue. Le traitement conséquent fut immédiatement appliqué. Il alla trouver Max qui hantait le couloir comme fantôme angoissé.
Ça prendra du temps…le dengue est traître et elle n’est pas du genre patient. Avec son hyperactivité, la Dr. Zaline, comme lui dit tout le monde, est capable de jurer qu’elle va bien et se lever…les rechutes sont graves. Là, c’est à vous de jouer…ou vous la calmez ou on en aura pour un bon moment. Elle dormira longtemps…allez lui tenir la main, si ça vous chante !
Les médicaments faisaient leur effet. Au deuxième jour, après son malaise, Ysaline revint peu à peu au monde des vivants. Max n’avait pas bougé un instant de son chevet.
Bonjour, ma chérie…enfin…j’étais mort de trouille…mais tout va aller bien…
Il n’alla pas bien loin avec son petit discours, déjà le rideau d’isolation était écarté brusquement, livrant passage à Adelaïde de Bettancourt, dans toute sa splendeur furibonde, suivie de son mari, à l’expression mitigée. Max s’était redressé comme mû par un ressort.
Nous sommes venus chercher notre fille…la sortir de cet enfer d’iniquité !
QUOI ?…qu’est-ce que vous voulez dire par là ?, rugit Max sans lâcher la main de son Ysaline, vous ne pouvez pas prétendre…
Prétendre !?, glapit Adelaïde, prétendre ?...Je ne prétends rien, j’agis…, elle se pencha vers sa fille qui ne comprenait rien, Maman est venue de mettre à sauf, mon ange…Je savais que tout allait mal…Je savais…cet homme ne…
L’homme en question était très fâché et n’entendait pas les choses de la même oreille que Mme. De Bettancourt.
Gare à vos mots, Madame…Ysaline est malade mais se trouve ici de son plein gré. Elle est parfaitement soignée et…
Soignée ? Comme une vulgaire moldue !? Ma fille est une De Bettancourt pas une de vos…
Adelaïde !, intervint son mari en devinant ce qui allait suivre, tais-toi !...Désolé, Max…je n’aurais pas voulu que… Bonté Divine, Adelaïde…
Lazare Thidiane, enragé, suivi d’une Ny’ala en émoi arrivaient au moment même où les De Bettancourt se volatilisaient avec leur fille alors que Max restait étrangement figé sur place.
Mon Dieu, que se passe t’il ici ?, gronda Thidiane, stupéfait, MAAAAX !
Celui-ci mit un instant à revenir tout à fait à lui , l’air hagard en murmurant des mots en allemand que personne ne comprit.
Max…que se passe t’il ? Ysaline…a disparu…ces gens se sont…évaporés avec elle…Max, par pitié…dis quelque chose…
Mais il ne dit rien ! Qu’aurait-il pu dire, d’ailleurs ? D’un geste las, il sortit sa baguette et formula un Oubliettes. Peu après, Lazare et Ny’ala recevaient la surprenante nouvelle de la venue des parents d’Ysaline et le départ de celle-ci. Max se révéla inabordable, le seul qui se risqua à l’approcher fut Lev.
Si je comprends bien, ça a été un coup vache…Encore heureux qu’il n’y ait eu personne dans le coin…c’est quand même dur à gober…Ok, je la ferme…mais dis…qu’est-ce que tu vas faire ?
Qu’est-ce que tu crois ?...
Ademar de Bettancourt n’oublierait jamais le moment où, sans attendre à être annoncé, Max Von Falkenberg, fit irruption dans son auguste demeure…
Ça et l’envoyer gentiment se faire voir ailleurs, revenait, à l’avis de Max, du tout au même. Il obtempéra sans faire des histoires, pas mal de boulot l’attendait au bureau d’administration. Taylor s’occupait, très efficacement, de l’administration interne du campement, mais lui avait la lourde responsabilité de tout le reste. Provisions, médicaments, contact avec les associés du projet, etc.
Ny’ala le trouva plongé dans la lecture de documents, sans avoir même remarqué l’heure.
La petite est morte. Ysaline est très éprouvée…j’aurais pensé te trouver avec elle.
Elle fait son travail, moi le mien. Suis désolé pour Hidaya mais on savait tous que la fin était proche. Ysaline s’y fera, en tant que médecin, elle doit apprendre à accepter ces fatalités.
C’est…dur !
Je sais ! Personne n’a pensé que c’était facile…
Tu ne vas pas aller retrouver Ysaline ?
Max posa le dossier étudié en secouant la tête.
Je ne pense pas qu’elle ait envie de me voir en ce moment !
Ny’ala partie, il essaya de se concentrer de nouveau sur le travail mais ce fut en vain. Les reproches seraient amers, et sans doute silencieux. Ysaline pouvait être très sécrète et dure, à ses heures, il commençait à bien s’en douter. Leur relation ne serait pas facile, tous deux étaient obstinés et tenaient leurs vérités pour bonnes. Il avait ses principes et elle les siens. Pour Max, la magie était quelque chose dont il se serait bien passé, pour Ysaline, apparemment, une partie importante, intégrée à sa vie.
*C’est mal parti !*
Plus tard, ce fut au tour de Thidiane de faire acte de présence dans le bureau. Il avait l’air préoccupé en lui annonçant qu’Ysaline était partie et personne ne savait où.
Elle était bouleversée par la mort de la petite…j’aurais pas pensé qu’elle avait le cœur si tendre…elle qui fait figure de virago despotique !
Elle aura besoin de recul, dit Max, l’air las, fichez lui la paix, Ysaline reviendra quand elle se sera calmée.
Lazare parti, il s’empara de sa baguette et la contempla d’un œil torve avant de la balancer dans un tiroir.
Tu veux réfléchir, ma chérie, et bien…réfléchis. On verra bien ce que tu tireras au clair !
Au petit matin, néanmoins, il se trouvait aux alentours du dispensaire. Ysaline prit son temps pour se matérialiser, non loin de là, sans le remarquer. Un accouchement difficile était en cours et Thidiane après lui avoir reproché sa disparition voulut l’envoyer se reposer. Pauvre homme, il pouvait rêver.
Sauf votre respect, vous n’êtes pas sans ignorer mon hyperactivité, Docteur. Je reste !
Et bien sûr qu’elle resta et fit exactement ce que Max craignait. Le brave Lazare ne se douta même pas d’être un jouet en mains d’une sorcière expérimentée. Neema accoucha de jumelles avec une facilité…magique. Dans son coin-observatoire, Max rongeait son frein en pestant en silence.
C’est ça…fais ce que tu veux…devrais te la confisquer, ta fichue baguette !
Il craignait, en non sans raison, le moment de l’affronter. Ce serait un moment décisif et difficile. Et il était sûr de ne pas céder. Elle ne le ferait pas non plus. Ça promettait.
Depuis son arrivée, Ysaline n’en faisait qu’à sa tête. Charme en branle-bas de combat allié à un caractère exigeant, de perfectionniste enragée, elle ne menait pas la vie facile à personne. On la respectait en la craignant et, par tous les diables, ça marchait ! Ils se seraient tous laissés, Thidiane le premier, couper en quatre pour elle. Lui aussi, le plus sûr…mais non avant d’avoir laissé entendre ses raisons !
Elle l’évita et il ne chercha pas à la voir. Tant mieux, tant pis. Amour esclave dépendant ? Non merci ! Si c’était ce qu’Ysaline attendait de lui, il faudrait l’en déchanter au plus vite.
T’es con !
Comme entrée ne matière on pouvait rêver mieux, mais venant de Lev, fallait s’y résigner. Max se massa les tempes et regarda son copain d’un œil peu enthousiaste.
Je le dis et le maintiens, poursuivit l’autre sans se désarmer, cette fille est unique et tu la boudes…Ouais, me doute bien qu’il y a eu un peu de tu sais quoi…la pauvre Neema ne l’avait pas facile et s’en est tirée à merveille…elle voulait même baptiser une des petites comme ta chérie.
Bien pour elle… mais tu connais mon avis sur Ça !
T’es plus borné qu’une vielle mule, toi…Si j’avais tes pouvoirs…
Tu ne les as pas, point barre !
Allez ! Descends de ton Olympe, Dieu justicier…Ce dont vous avez besoin, vous deux c’est d’un peu de calme…un bel endroit…et ce soir, il y a pleine lune…t’es pas loup garou, donc pas de risque…j’ai tout préparé puisque, toi ,tu sembles inutile pour ça… Tu as encore la bague ?
Depuis le temps…Voulais la lui offrir lors de ses diplômes mais elle a oublié de m’inviter…et après, pas le temps…Qu’est-ce que t’as inventé !?
Tout était prévu. Coin de rêve, paisible et solitaire. Lev avait le sens du détail. À lui de convaincre la belle de l’y accompagner. Elle quittait, enfin, son boulot.
Alors…ça va ?
Délirant ? Amoureux éperdu ? Plutôt pincé.
Oui, ça va, je me suis remise. La naissance des petites m’a beaucoup soulagée…
Vraiment ? , il ne put pas s’empêcher de sonner sarcastique
Et bien entendu, elle le perçut au quart de tour.
Ce n’est pas le moment de m’emmerder Max ! Je ne t’ai rien promis, et…
Veux pas discuter, viens !
Quel coin idyllique. Il fut le premier surpris et espéra qu’Ysaline pourrait le croire capable de tant de…imagination et esprit romantique.
C’est… magnifique, dit-elle, émue.
Sauf qu’elle n’en avait pas l’air trop convaincue. Il la trouva pâle, yeux trop cernés, ternes…
Ma chérie, tu l’as pas eue facile…Ça fait plus de 48h que t’es debout…
*Surtout, ferme la…dis rien sur ÇA… Faut qu’elle soit tranquille…*
Et pour tranquille, il ne pouvait pas se plaindre, en fait elle commençait à frayer l’apathique. Il parlait, mais elle avait l’air un peu ailleurs et ne semblait pas prêter grande attention à ses paroles, c’est alors qu’il sortit l’écrin de sa poche et l’ouvrit. La bague était parfaite. La tanzanite, d’un bleu profond, de remarquable pureté, eut un éclat superbe à la lumière de la lampe de camping mais au lieu de s’ébahir de tant de beauté, alors qu’il glissait la bague à son doigt Ysaline tourna de l’œil, en réclamant Thidiane.
L’apparition de Max, avec une Ysaline exsangue dans les bras, sema quelque chose de semblable à de la panique, d’autant plus qu’il avait lui-même l’air d’un spectre terrorisé. Faisant preuve d’une force insoupçonnée, Thidiane la lui arracha pratiquement des bras en grommelant Dieu sait quoi et l’emmena pour la déposer sur la table d’examen. Pauvre de lui, s’il ouvrit la bouche, les imprécations plurent en lui ordonnant de la fermer et de disparaître, si possible. Ce qu’il ne fit pas, bien entendu.
Merci la prévision ! L’hôpital comptait avec son propre laboratoire, capable de faire les examens les plus basiques. Presque fébrile, le Dr. Thidiane examina profusément la jeune femme et fit ce qui était nécessaire. Tard dans la nuit, il fut possible de livrer un diagnostic : Dengue. Le traitement conséquent fut immédiatement appliqué. Il alla trouver Max qui hantait le couloir comme fantôme angoissé.
Ça prendra du temps…le dengue est traître et elle n’est pas du genre patient. Avec son hyperactivité, la Dr. Zaline, comme lui dit tout le monde, est capable de jurer qu’elle va bien et se lever…les rechutes sont graves. Là, c’est à vous de jouer…ou vous la calmez ou on en aura pour un bon moment. Elle dormira longtemps…allez lui tenir la main, si ça vous chante !
Les médicaments faisaient leur effet. Au deuxième jour, après son malaise, Ysaline revint peu à peu au monde des vivants. Max n’avait pas bougé un instant de son chevet.
Bonjour, ma chérie…enfin…j’étais mort de trouille…mais tout va aller bien…
Il n’alla pas bien loin avec son petit discours, déjà le rideau d’isolation était écarté brusquement, livrant passage à Adelaïde de Bettancourt, dans toute sa splendeur furibonde, suivie de son mari, à l’expression mitigée. Max s’était redressé comme mû par un ressort.
Nous sommes venus chercher notre fille…la sortir de cet enfer d’iniquité !
QUOI ?…qu’est-ce que vous voulez dire par là ?, rugit Max sans lâcher la main de son Ysaline, vous ne pouvez pas prétendre…
Prétendre !?, glapit Adelaïde, prétendre ?...Je ne prétends rien, j’agis…, elle se pencha vers sa fille qui ne comprenait rien, Maman est venue de mettre à sauf, mon ange…Je savais que tout allait mal…Je savais…cet homme ne…
L’homme en question était très fâché et n’entendait pas les choses de la même oreille que Mme. De Bettancourt.
Gare à vos mots, Madame…Ysaline est malade mais se trouve ici de son plein gré. Elle est parfaitement soignée et…
Soignée ? Comme une vulgaire moldue !? Ma fille est une De Bettancourt pas une de vos…
Adelaïde !, intervint son mari en devinant ce qui allait suivre, tais-toi !...Désolé, Max…je n’aurais pas voulu que… Bonté Divine, Adelaïde…
Lazare Thidiane, enragé, suivi d’une Ny’ala en émoi arrivaient au moment même où les De Bettancourt se volatilisaient avec leur fille alors que Max restait étrangement figé sur place.
Mon Dieu, que se passe t’il ici ?, gronda Thidiane, stupéfait, MAAAAX !
Celui-ci mit un instant à revenir tout à fait à lui , l’air hagard en murmurant des mots en allemand que personne ne comprit.
Max…que se passe t’il ? Ysaline…a disparu…ces gens se sont…évaporés avec elle…Max, par pitié…dis quelque chose…
Mais il ne dit rien ! Qu’aurait-il pu dire, d’ailleurs ? D’un geste las, il sortit sa baguette et formula un Oubliettes. Peu après, Lazare et Ny’ala recevaient la surprenante nouvelle de la venue des parents d’Ysaline et le départ de celle-ci. Max se révéla inabordable, le seul qui se risqua à l’approcher fut Lev.
Si je comprends bien, ça a été un coup vache…Encore heureux qu’il n’y ait eu personne dans le coin…c’est quand même dur à gober…Ok, je la ferme…mais dis…qu’est-ce que tu vas faire ?
Qu’est-ce que tu crois ?...
Ademar de Bettancourt n’oublierait jamais le moment où, sans attendre à être annoncé, Max Von Falkenberg, fit irruption dans son auguste demeure…
Max Von Falkenberg- Messages : 54
Date d'inscription : 08/09/2013
Re: Turbulences
Sans cette fièvre tenace, Ysaline aurait sans doute résisté davantage. Elle avait tout saisi des échanges à son chevet mais avait les idées une peu à l’envers. Obéir lui sembla la meilleure stratégie.
Ôte cette bague, ma chérie.
Crève-cœur obligé.
Nous sommes d’accord, Arabella ? Maintenez votre fils à distance de ma fille et je vous promets de faire pareil. Elle a déjà oublié Max à moitié, je ferai le reste en sorte que…
Où était-elle ? Volontaire ou pas Mademoiselle de Bettancourt avait du mal à raccrocher réalité et affabulation. Quatre fois par jour, séances de psychothérapeute :
Vous êtes Ysaline de Bettancourt, seuls vos parents vous aiment vraiment. Il n’y a jamais eu d’Afrique. Vous êtes médecin du Monde. Me comprenez-vous ?
Je voudrais parler à… à… Max.
Max est une chimère de votre esprit. Vous avez créé un être merveilleux afin d’échapper à la pression…
Son numéro est… euh… sais plus…
Bien, très bien Ysaline. Infirmière, 2cc de plus.
Si elle voulait, et Dieu sait qu’elle le voulait, s’en sortir, il allait falloir corrompre un allié quelconque. Abrutie de médocs comme elle l’était, pas facile.
Quel jour sommes-nous, où est-on ?
Mademoiselle, vous êtes en sécurité ! Vous avez été gravement malade, et…
Jeanine, on vous ment, on me ment. Ma mère m’a enfermée ici contre mon gré, tout ça parce qu’elle n’approuve pas mon fiancé.
Le Docteur sera très fâché et va augmenter les doses, je dois l’avertir…
Jeanine, s’il vous plait… J’ai… j’ai surpris plusieurs de vos appels téléphoniques. Celui que vous aimez est en situation irrégulière, mon Max pourra arranger ça si… si vous arrivez à le joindre.
Ce que vous demandez est irrecevable ! Je préviens immédiatement…
Un coup de fil, de grâce, et la garantie que tout s’arrangera… Je… votre téléphone, et tout s’arrangera.
Hamal est musulman, c’est… compliqué…
Max saura…
La sonnerie lui sembla durer des lustres. Enfin, on décrocha :
Max ? C’est moi… J’ai peu de temps. Je… régularise Hamal d’jel Hamed… La métairie, près de Lausanne… moi aussi. Aide-moi !
Eh merde, le brouillard l’envahit à nouveau.
La suite elle l’ignora. Elle s’éveilla sous les lèvres passionnées d’un Max très inquiet :
… ça va, ça va… je t’aime Max ! On retourne à Dar ?... ah… tu crois ?
Somme toute pourquoi pas ?
Trois couples dans un salon. De chaque côté des parents assez mitigés, au centre Ysaline et Max.
Père, mère, enfin… pas faute d’avoir essayé… ( clin d’œil à Adélaïde) saine de corps et d’esprit, j’accepte, devant vous, la bague de Max. Je n’ai que trois mots à ajouter : laissez-nous tranquille !
Amen !
Ôte cette bague, ma chérie.
Crève-cœur obligé.
Nous sommes d’accord, Arabella ? Maintenez votre fils à distance de ma fille et je vous promets de faire pareil. Elle a déjà oublié Max à moitié, je ferai le reste en sorte que…
Où était-elle ? Volontaire ou pas Mademoiselle de Bettancourt avait du mal à raccrocher réalité et affabulation. Quatre fois par jour, séances de psychothérapeute :
Vous êtes Ysaline de Bettancourt, seuls vos parents vous aiment vraiment. Il n’y a jamais eu d’Afrique. Vous êtes médecin du Monde. Me comprenez-vous ?
Je voudrais parler à… à… Max.
Max est une chimère de votre esprit. Vous avez créé un être merveilleux afin d’échapper à la pression…
Son numéro est… euh… sais plus…
Bien, très bien Ysaline. Infirmière, 2cc de plus.
Si elle voulait, et Dieu sait qu’elle le voulait, s’en sortir, il allait falloir corrompre un allié quelconque. Abrutie de médocs comme elle l’était, pas facile.
Quel jour sommes-nous, où est-on ?
Mademoiselle, vous êtes en sécurité ! Vous avez été gravement malade, et…
Jeanine, on vous ment, on me ment. Ma mère m’a enfermée ici contre mon gré, tout ça parce qu’elle n’approuve pas mon fiancé.
Le Docteur sera très fâché et va augmenter les doses, je dois l’avertir…
Jeanine, s’il vous plait… J’ai… j’ai surpris plusieurs de vos appels téléphoniques. Celui que vous aimez est en situation irrégulière, mon Max pourra arranger ça si… si vous arrivez à le joindre.
Ce que vous demandez est irrecevable ! Je préviens immédiatement…
Un coup de fil, de grâce, et la garantie que tout s’arrangera… Je… votre téléphone, et tout s’arrangera.
Hamal est musulman, c’est… compliqué…
Max saura…
La sonnerie lui sembla durer des lustres. Enfin, on décrocha :
Max ? C’est moi… J’ai peu de temps. Je… régularise Hamal d’jel Hamed… La métairie, près de Lausanne… moi aussi. Aide-moi !
Eh merde, le brouillard l’envahit à nouveau.
La suite elle l’ignora. Elle s’éveilla sous les lèvres passionnées d’un Max très inquiet :
… ça va, ça va… je t’aime Max ! On retourne à Dar ?... ah… tu crois ?
Somme toute pourquoi pas ?
Trois couples dans un salon. De chaque côté des parents assez mitigés, au centre Ysaline et Max.
Père, mère, enfin… pas faute d’avoir essayé… ( clin d’œil à Adélaïde) saine de corps et d’esprit, j’accepte, devant vous, la bague de Max. Je n’ai que trois mots à ajouter : laissez-nous tranquille !
Amen !
Ysaline de Bettancourt- Admin
- Messages : 54
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Turbulences
Max ? C’est moi…
D’endormi, Max passa en état de parfait éveil en une seconde. Ysaline ! Son Ysaline, enfin…Sa voix sonnait si faible, lointaine mais c’était elle.
Mon amour…je devenais fou…
Elle coupa ses épanchements avec un message cryptique. Elle disposait, il s’en doutait bien, de peu de temps pour parler et demandait la régularisation d’un certain Hamal d’jel Hamed. Il n’y comprenait rien.
Je ferai ce que tu voudras…mais dis-moi, où es-tu ? Ysaline, où es-tu ?
La métairie, près de Lausanne…
Je vais te chercher…Je t’aime, mon ange, je t’aime comme un dingue !
Moi aussi. Aide-moi !
Bien sûr ! Ma chérie ? Ysaline !!! Allo…allo…YSALINE !!!
Sa voix s’était éteinte. De quoi devenir fou ! Mais déjà une autre voix prenait le relais.
Je suis Jeanine, l’infirmière qui prend soin de Mlle. De Bettancourt…Elle ne vas pas trop bien, on la tient dopée. Si vous aidez Hamal, je vous aidera à la sortir d’ici…
Je ferai ce qui sera nécessaire mais il me faut plus de précisions !
Il eut toutes celles qu’il fallait. Oubliant sommeil et fatigue, Max bondit hors de son lit et se mit au travail. Les lois d’immigration suisses étant des plus exigeantes, ce ne serait ni aisé ni rapide régulariser la situation du tel d’jel Hamed, à moins de s’y mettre avec les grands moyens. Pour Ysaline il contraindrait le Pape en personne, au besoin mais même ça ne suffirait pour les Suisse, si chichiteux. Hamal était ingénieur, musulman et pas vraiment fortuné. Le gars avait un parcours impeccable mais pour vaincre la suspicion helvétique il aurait fallu le transformer en astrophysicien, fils de sheik et Dieu sait quoi encore.
Max n’exagéra pas autant. Il avait suffisamment de contacts utiles et de grande influence comme pour avoir besoin de trop truquer les dés. Par une suite de hasards vertueux, Hamal d’jel Hamed, obtint finalement un permis de résidence suisse et Max fila en Suisse, plus vite qu’il ne faut pour le dire. Comme prévu d’avance, il rencontra Jeanine à la Promenade du Lac.
J’ai tenu ma parole, à vous de tenir la vôtre.
C’était un plan simple. Magie aidant, plus simple encore ! Ysaline, pratiquement inconsciente, ne se rendit pas compte qu’on la déménageait gentiment. Installée dans la plus belle chambre de Stillworth House, elle aurait sans doute continué à dormir si Max ne lui avait appliqué, très amoureusement, un Revigor qui la tira de ses paisibles limbes.
Bonjour, ma belle au bois…
À quoi bon parler s’il pouvait enfin l’embrasser et la sentir répondre avec la même fougue.
Tu es encore fatiguée, mon ange, je devrais…
Mais elle le retint.
Ça va, ça va… je t’aime Max ! On retourne à Dar ?
Il adorait son impatience mais se fit un devoir de la calmer un peu.
Pas si vite que ça… tu dois d’abord te remettre tout à fait et puis, on une affaire à régler avec nos chers parents.
Ah… tu crois ?
Oh oui, faut qu’ils comprennent d’une bonne fois pour toutes qu’on n’a pas besoin de leurs intromissions… je parle surtout de nos mères…Si on n’y met pas un frein définitif, on les aura dessus le reste de nos vies…Ça te dit de les convoquer pour demain ?
L’idée sembla beaucoup lui plaire. À l’heure prévue, le lendemain, se trouvaient réunis dans un des salons, les de Bettancourt et les Von Falkenberg. Ces dames se fusillant mutuellement du regard, leurs maris, résignés mais prêts à intervenir au cas où ça se corserait. Apparemment très calmes, Ysaline et Max se tenaient entre les deux camps.
Merci d’être venus, commença Max, Ysaline et moi on a voulu vous réunir ici, aujourd’hui, pour vous notifier que nous sommes ensemble et comptons le rester. Si un jour, elle ne me supporte plus, ce sera à elle, seule, de le décider ! J’espère que ce sera clair pour tous.
Karl Theodor sourit. De même Adémar. Adelaïde et Arabella n’acceptaient pas leur défaite de bon cœur, mais c’était à prévoir. Ysaline prit la parole et ne mâcha pas ses mots :
Père, mère, enfin… pas faute d’avoir essayé… ( clin d’œil à Adélaïde) saine de corps et d’esprit, j’accepte, devant vous, la bague de Max. Je n’ai que trois mots à ajouter : laissez-nous tranquilles !
Comme si cela suffisait ! Ces dames le prirent comme une déclaration de guerre et ne restèrent pas une minute de plus. Leurs maris, plus conciliants, restèrent pour fêter, en toute joie de cœur, ce qu’ils considéraient comme une parfaite alliance.
Au moins, il n’y a pas eu des mauvais sorts filant par-là !, rigola Max en déposant un baiser sur la tête de sa chérie.
À peine la réunion finie, ils avaient filé sous des cieux plus cléments, fuyant la morosité du climat anglais. Installés, face à la mer calme, ils jouissaient de la paix ambiante et solitaire régnant dans ce coin de monde idyllique.
Profitons qu’on nous a laissés tranquilles pour le moment…Oui, je te veux pour moi tout seul…ce ne serait que justice, depuis qu’on se connait on est toujours entourés de monde…Tu ne crois pas que j’ai raison ?...Allez, pour une fois, dis que j’ai raison…ça me rassurerait !
Elle riait, se payant un peu sa tête puis devenait sérieuse, abordant certains thèmes qui méritaient leur attention.
Oui, ma chérie, je sais que ça te tient à cœur…Oui, j’ai compris ça aussi… On n’est pas sorciers pour des prunes, c’est ça, non ?...Ce qui s’est passé au Campement m’a donné de quoi réfléchir…Tu veux aider …moi aussi. Non, je ne suis pas borné…enfin, pas trop, je crois. Ah bon ? Tu en es sûre, toi…c’est gentil de me le dire…Non, suis pas fâché, reste à supposer que tu as raison…Écoute, entêtée…si tu me laissais placer deux mots on finirait par s’entendre…Merci ! Ce que je veux dire est que…suis d’accord avec l’emploi de la magie, en certains cas et en toute discrétion…Oui, tu m’as bien entendu…j’ai vu ce que tu as fait pour Neema et ses filles…je voulais te le dire ce soir-là mais le dengue m’a volé la vedette…Je t’aime, Ysaline…ma sorcière humanitaire…
D’endormi, Max passa en état de parfait éveil en une seconde. Ysaline ! Son Ysaline, enfin…Sa voix sonnait si faible, lointaine mais c’était elle.
Mon amour…je devenais fou…
Elle coupa ses épanchements avec un message cryptique. Elle disposait, il s’en doutait bien, de peu de temps pour parler et demandait la régularisation d’un certain Hamal d’jel Hamed. Il n’y comprenait rien.
Je ferai ce que tu voudras…mais dis-moi, où es-tu ? Ysaline, où es-tu ?
La métairie, près de Lausanne…
Je vais te chercher…Je t’aime, mon ange, je t’aime comme un dingue !
Moi aussi. Aide-moi !
Bien sûr ! Ma chérie ? Ysaline !!! Allo…allo…YSALINE !!!
Sa voix s’était éteinte. De quoi devenir fou ! Mais déjà une autre voix prenait le relais.
Je suis Jeanine, l’infirmière qui prend soin de Mlle. De Bettancourt…Elle ne vas pas trop bien, on la tient dopée. Si vous aidez Hamal, je vous aidera à la sortir d’ici…
Je ferai ce qui sera nécessaire mais il me faut plus de précisions !
Il eut toutes celles qu’il fallait. Oubliant sommeil et fatigue, Max bondit hors de son lit et se mit au travail. Les lois d’immigration suisses étant des plus exigeantes, ce ne serait ni aisé ni rapide régulariser la situation du tel d’jel Hamed, à moins de s’y mettre avec les grands moyens. Pour Ysaline il contraindrait le Pape en personne, au besoin mais même ça ne suffirait pour les Suisse, si chichiteux. Hamal était ingénieur, musulman et pas vraiment fortuné. Le gars avait un parcours impeccable mais pour vaincre la suspicion helvétique il aurait fallu le transformer en astrophysicien, fils de sheik et Dieu sait quoi encore.
Max n’exagéra pas autant. Il avait suffisamment de contacts utiles et de grande influence comme pour avoir besoin de trop truquer les dés. Par une suite de hasards vertueux, Hamal d’jel Hamed, obtint finalement un permis de résidence suisse et Max fila en Suisse, plus vite qu’il ne faut pour le dire. Comme prévu d’avance, il rencontra Jeanine à la Promenade du Lac.
J’ai tenu ma parole, à vous de tenir la vôtre.
C’était un plan simple. Magie aidant, plus simple encore ! Ysaline, pratiquement inconsciente, ne se rendit pas compte qu’on la déménageait gentiment. Installée dans la plus belle chambre de Stillworth House, elle aurait sans doute continué à dormir si Max ne lui avait appliqué, très amoureusement, un Revigor qui la tira de ses paisibles limbes.
Bonjour, ma belle au bois…
À quoi bon parler s’il pouvait enfin l’embrasser et la sentir répondre avec la même fougue.
Tu es encore fatiguée, mon ange, je devrais…
Mais elle le retint.
Ça va, ça va… je t’aime Max ! On retourne à Dar ?
Il adorait son impatience mais se fit un devoir de la calmer un peu.
Pas si vite que ça… tu dois d’abord te remettre tout à fait et puis, on une affaire à régler avec nos chers parents.
Ah… tu crois ?
Oh oui, faut qu’ils comprennent d’une bonne fois pour toutes qu’on n’a pas besoin de leurs intromissions… je parle surtout de nos mères…Si on n’y met pas un frein définitif, on les aura dessus le reste de nos vies…Ça te dit de les convoquer pour demain ?
L’idée sembla beaucoup lui plaire. À l’heure prévue, le lendemain, se trouvaient réunis dans un des salons, les de Bettancourt et les Von Falkenberg. Ces dames se fusillant mutuellement du regard, leurs maris, résignés mais prêts à intervenir au cas où ça se corserait. Apparemment très calmes, Ysaline et Max se tenaient entre les deux camps.
Merci d’être venus, commença Max, Ysaline et moi on a voulu vous réunir ici, aujourd’hui, pour vous notifier que nous sommes ensemble et comptons le rester. Si un jour, elle ne me supporte plus, ce sera à elle, seule, de le décider ! J’espère que ce sera clair pour tous.
Karl Theodor sourit. De même Adémar. Adelaïde et Arabella n’acceptaient pas leur défaite de bon cœur, mais c’était à prévoir. Ysaline prit la parole et ne mâcha pas ses mots :
Père, mère, enfin… pas faute d’avoir essayé… ( clin d’œil à Adélaïde) saine de corps et d’esprit, j’accepte, devant vous, la bague de Max. Je n’ai que trois mots à ajouter : laissez-nous tranquilles !
Comme si cela suffisait ! Ces dames le prirent comme une déclaration de guerre et ne restèrent pas une minute de plus. Leurs maris, plus conciliants, restèrent pour fêter, en toute joie de cœur, ce qu’ils considéraient comme une parfaite alliance.
Au moins, il n’y a pas eu des mauvais sorts filant par-là !, rigola Max en déposant un baiser sur la tête de sa chérie.
À peine la réunion finie, ils avaient filé sous des cieux plus cléments, fuyant la morosité du climat anglais. Installés, face à la mer calme, ils jouissaient de la paix ambiante et solitaire régnant dans ce coin de monde idyllique.
Profitons qu’on nous a laissés tranquilles pour le moment…Oui, je te veux pour moi tout seul…ce ne serait que justice, depuis qu’on se connait on est toujours entourés de monde…Tu ne crois pas que j’ai raison ?...Allez, pour une fois, dis que j’ai raison…ça me rassurerait !
Elle riait, se payant un peu sa tête puis devenait sérieuse, abordant certains thèmes qui méritaient leur attention.
Oui, ma chérie, je sais que ça te tient à cœur…Oui, j’ai compris ça aussi… On n’est pas sorciers pour des prunes, c’est ça, non ?...Ce qui s’est passé au Campement m’a donné de quoi réfléchir…Tu veux aider …moi aussi. Non, je ne suis pas borné…enfin, pas trop, je crois. Ah bon ? Tu en es sûre, toi…c’est gentil de me le dire…Non, suis pas fâché, reste à supposer que tu as raison…Écoute, entêtée…si tu me laissais placer deux mots on finirait par s’entendre…Merci ! Ce que je veux dire est que…suis d’accord avec l’emploi de la magie, en certains cas et en toute discrétion…Oui, tu m’as bien entendu…j’ai vu ce que tu as fait pour Neema et ses filles…je voulais te le dire ce soir-là mais le dengue m’a volé la vedette…Je t’aime, Ysaline…ma sorcière humanitaire…
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