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No way out

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No way out - Page 3 Empty Re: No way out

Message par Michael De Brent Mer Oct 30 2013, 12:45

Accusé de se foutre de tout, Michael se maudit d‘être si grande gueule. La Miss semblait vraiment  éprouvée par la mort de l’elfe. Qui l’aurait cru ? La nièce de Voldemort remuée par un fait si anodin aux yeux de tout Sang-Pur respectable !
Elle reconnaissait ne pas avoir prêté grande attention au brave Fingon mais s’en voulait de n’avoir rien vu venir.
 
*Bon sang, c’était le Mathusalem des elfes…que voulait-elle, qu’il soit immortel ?*
 
Mais, bien entendu, se garda bien de lui faire part de ces appréciations.  D’ailleurs, elle ne tarda pas à le planter là et disparaître Merlin sait où en quête de solitude et paix. Manger lui avait fait du bien, les idées reprenaient gentiment leur place et ses forces revenaient, sans trop d’éclat mais assez comme pour ne pas s’étaler par là.
Il finit par se lever, allumer une cigarette et regarder par la fenêtre.  Grisaille et pluie. Normal en cette saison. L’endroit lui avait semblé sans aucun charme À leur arrivé, mais la vue qu’il appréciait en ce moment, lui fit réviser son avis. Construit en hauteur, manoir Blackstorm dominait la lande et en contre-bas un de tant de « lochs » qui faisaient le charme des Highlands.
 
*C’est quand même le dernier des trous pour une fille comme elle…et en parlant…où diables est-elle passée ?*
 
Son patronus aurait vite fait de la trouver mais Michael préféra s’y prendre sans aide de la magie.  Il la trouva enfin, déambulant comme une ombre dans les couloirs sombres du premier étage.
 
Hey, toi…ça va ?...Je me demandais où tu étais.
 
Oui, ça va, merci ! Et toi ?
 
Bien…beaucoup mieux qu’il y a un moment, en tout cas…pas de souci, ça va aller…Qu’est-ce que tu fais là ? Tu as perdu quelque chose ?

Elle avoua être à la recherche de la chambre de son elfe défunt.
 
Tu ne sais pas où logeait ton elfe ?...Habituellement les elfes vivent assez misérablement, personne ne fait attention à eux…j’en ai connu un qui vivait sous un four, sur un tas de chiffons…Tu sais, la plupart des  sorciers les considèrent comme à peine plus que des animaux…et encore…Tu es différente…Bikita ? Elle a un logement pimpant et des idées très avancées…Allez, je t’aide à chercher, ce ne doit pas être bien compliqué…

Une petite chambre. La plus petite de l’étage. Propre et soignée. L’essentiel, rien de plus et cette peinture accrochée au mur. Alix la regardait, émue au-delà de tout.
 
Mon père, ma mère et sans doute… moi…
 
Un couple heureux et leur enfant. Ils souriaient, quelle belle famille.
 
J’ai peu de souvenirs d’eux. Calysta a tout détruit, souffla t’elle d’une voix entrecoupée .
 
Il avait une famille, pour ce que cela lui avait servi, voir Alix, fascinée par ces sourires du passé, le toucha profondément, sans trop savoir pourquoi, il se trouva à poser sa main sur son épaule.
 
Ils t’aimaient, Alix…ils seront toujours avec toi !
 
D’où sortait-il tant de commisération ? Cette fille lui faisait définitivement un drôle d’effet. Un vieux coffre retint leur attention, ils allaient regarder dedans quand l’inattendue apparition de Bikita les fit sursauter comme des gamins pris en faute. Elle avait déniché des candidats au poste de Fingon. Force fut d’aller voir à quoi on avait affaire.
Michael prit place dans un fauteuil, décidé à ne pas s’en mêler. Clope au bec, il suivit en silence ce singulier rituel d’engagement. Finie la première phase, ils avaient une heure pour poursuivre leur  investigation dans la chambre du défunt.
 
Je voudrais… je ne sais pas… trouver des choses sur sa famille, il devait en avoir une, non ?
 
Le vieux coffre ne livra pas de grands secrets, à peine que Fingon avait épargné une belle somme pendant ses années de service auprès d’Alix.
 
Veux pas jouer les casse-bonbon mais là, Fingon m’avait l’air millénaire…et puis, on sait jamais trop sur les elfes…Oublie, ça vaut mieux ! Tu as été bonne avec lui…il est avec les siens maintenant…t’en fais plus !...Viens, sortons d’ici…
 
Que ces lieux étaient déprimants !
 
Tu devrais refaire la déco, Alix…avec un peu de peinture et de lumière ce serait presque acceptable…en plus, faudrait s’y prendre avec les courants d’airs…refaire l’installation électrique, sanitaire…ça pourrait être un endroit accueillant…
 
Pourquoi pas une salle de projection privée, tant qu’à faire ?
 
Dis donc, tu apprends vite, toi !, dit-il en souriant, pour la première fois depuis leur arrivée, ben oui…pourquoi pas ? Et une paire d’autres idées…mais on en parlera plus tard…
 
La sélection des elfes fut tordante. Alix n’avait aucune expérience, lui encore moins mais Bikita mena rondement l’affaire et le manoir Blackstorm se trouva enrichi d’une nouvelle recrue.
 
Suis pas faite pour la domesticité !
 
Je ne dirais pas ça !

Ah ? Tu trouves ?

Absolument, me suis rarement autant marré. Tu es unique…et pas à dire, généreuse.
 
Ce n’était certainement pas la réponse attendue mais elle  passa outre en s’enquérant sur sa santé.
 
Je t’assure que tout va pour le mieux…tu es vraiment très douée avec tes potions.
 
Elle sourit et Merlin, qu’elle était belle en le faisant.  Il fit de son mieux pour être à la hauteur de tant de charme mais voilà qu’en plein échange de sourires, un renard argenté venait s’en mêler. Le patronus de Justin et il apportait une enveloppe. Une grosse enveloppe.
 
C’est… quoi ?, s’enquit Alix, logiquement curieuse.
 
Justin.  Ce sont les plans du G8…Brave gars !

Elle eut l’air réjouie autant que surprise que les choses marchent si vite et si bien. 
  
Magnifique ! Tu as… de la chance d’avoir un… « pote »( ?) pareil.  Sécurise l’endroit que tu veux avant qu’on les examine ensemble, moi j’ai besoin d’air.
 
De l’air ! Ce n’était pas simplement de l’air, là. Ça soufflait ferme et c’était froid. Il avait l’air malin à se cailler comme un idiot. Ça faisait si longtemps depuis sa dernière visite en Écosse, qu’il avait oublié ce vent aigrelet qui calait l’os.  Alix sembla pourtant beaucoup s’amuser en lui envoyant un sort réchauffant. Elle, parée dans sa somptueuse cape doublée de fourrure, ne risquait rien et semblait jouir de chaque rafale glaciale.
 
Ça te plait, on dirait…

J’aime ce climat…
 
Drôle de goûts, on gèle !
 
Froid ? Tu ne connais pas la Bulgarie, toi !

Je vois…Durmstrang ?
 
Elle n’avait aucune envie d’en parler.  Il respecta ça et apprécia sa façon de le charrier sur le chemin du retour. Elle se payait sa poire et quoi ? C’était la première à le faire sans qu’il s’énerve. Là, il s’amusait carrément. Sans arrière-pensées.  Comme des vieux potes. Ça faisait du bien !
Habit frais repassé avec tout le toutim, pour prendre l’allure d’un sorcier de bonne famille au repas du soir. Tiré à quatre épingles. Bikita veillait. Alix était parfaite...par Merlin que oui !
Et puis, les plans. Enfermés dans le bureau  de la dame de céans. Étalés sur la table, il les détailla attentivement. Tout était prévu. Même s’il trouvait assez absurde que cette conférence au sommet eut lieu dans un endroit aussi difficile à sécuriser que ce manoir, nanti de Merlin savait combien de fenêtres, accès secrets et autres pièges insoupçonnés.
 
Pleine campagne, trop près de la ville, la sécurité au top, il y aura surveillance aérienne, franc tireurs et tout le toutim de rigueur…absurde !

Alix voulut savoir à quoi il faisait référence.
 
Ces idiots comptent avec leurs radars ultra soniques…sauf que ces merveilles ne pourraient jamais détecter un sorcier volant au ras du sol…tu vois ce que ça pourrait donner si Tonton met la main sur ça ?...Bref, faudra inventer n’importe quoi…Un système capable de sentir un moustique en approche ? Veux voir Bellatrix réclamer le droit de commander la mission…Bien sûr que je vais lui livrer ces plans, qu’est-ce que tu crois…et en plus nous donner le beau rôle !

Elle n’avait pas l’air extraordinairement convaincue.
 
Laisse-moi faire, ma belle…ça ne peut pas rater !
 
*Si je te connais bien Justin…tu me la joues à la bonne…mais Sam est avec toi, et avec elle le B.I.C…*
 
Il se tut.
 
La soirée s’annonçait longue. Le dîner avait été assez raté, mais compte tenu de la trouille de l’elfe, pas de quoi s’étonner.
 
Pas envie d’aller dormir, c’est encore tôt…surtout que tu m’as gentiment fait roupiller va savoir combien de temps…Pas sommeil non plus ? Génial…Ben, faut chercher à quoi s’occuper…Fronce pas le nez…aucune idée pendable, je le jure…c’est dur vivre avec une réputation comme la mienne…Rigole, si tu veux…

Fouillant par-là, ils dénichèrent un échiquier. Alix le battit de plate couture au premier tour, au deuxième il la remporta de justesse.  Pour alors, l’orage grondait. Michael ne fut pas sans remarquer que Miss Blackstorm sursautait à chaque éclat de tonnerre  et leur d’éclairs.
 
Tu n’aimes pas les orages ?
 
Pas trop ! Du tout ! Elle en gardait des mauvais souvenirs d’enfance.
 
Je comprends…ta grand-mère était une vieille folle aigrie…pourtant, les orages, c’est magnifique…quand j’étais gosse, ça me fascinait…on m’a descendu quelques fois du haut de la tour, au manoir de la famille…Ma mère assurait que c’était mon héritage celte, adorateurs de la foudre…Viens…regarde avec moi, il ne peut rien t’arriver, je le jure…
 
Face à la fenêtre ouverte, en sentant le vent froid sur leurs visages, sans se soucier de la pluie qui s’engouffrait, il la retint, serrée contre lui, pour regarder les éclairs zébrant le ciel et la rassurer à chaque éclat de la foudre.
 
Tu vois, c’est beau…si ça hérisse la peau, c’est juste à cause de l’électricité dans l’air…mais si tu n’aimes pas…

Il ferma  la fenêtre, tira tous les rideaux et revint s’asseoir près d’elle dans le divan.
 
Tu devras éduquer ton elfe dans ce sens…comme ça, plus de trouille !...Ça te fait peur encore ?...Ah, oui…le bruit…tu sais, Alix…dans la vie on doit affronter un peu ses craintes…Non, suis pas mauvais…on aura pire à voir encore…Écoute l’orage…il ne peut pas t’atteindre…Si ça te rassure, suis avec toi…Viens là !

*Depuis que tu es le plus rassurant des hommes…*
 
Il l’entoura de ses bras, la retenant contre lui. C’était bon, c’était doux. C’était la première fois de sa vie d’adulte qu’il était comme ça, avec une femme, sans avoir envie de la séduire. Il ne voulait que la rassurer, découvrant, tout bêtement que ça faisait un bien fou…
 
Et ça va aller bien avec Tonton…tu  verras…
 
Il commençait à pécher d’optimiste. Peu importait, sur ces bons mots, il s’endormit en la serrant contre lui…
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Message par Alix Blackstorm Jeu Oct 31 2013, 07:27

Étrange nuit, étrange homme !  Tantôt marrant, tantôt imbuvable, fallait faire avec.  
Aux plans, elle ne pigea à moitié rien, sinon que la sécurité serait très dure à déjouer :
 
Pleine campagne, trop près de la ville, la sécurité au top, il y aura surveillance aérienne, franc tireurs et tout le toutim de rigueur…absurde !
 
En clair ?
 
Il expliqua comme il put ; de l’hébreu aurait été pareil.  Ce qu’elle crut capter la sidéra :
 
… C’est une blague ! On ne va pas donner ça à mon oncle ?  
 
Si, c’était bien l’idée :
 
… Bien sûr que je vais lui livrer ces plans, qu’est-ce que tu crois…et en plus nous donner le beau rôle !
 
Ton copain est dans quel camp, finalement ? Parce que là…
 
Michael ruminait quelque chose, mais quoi ?  Il avait ses idées. Elle redouta un peu de savoir lesquelles quand il fut question de sommeil.
 
J’ai besoin de peu de sommeil, mais si tu imagines un instant que
 
… aucune idée pendable, je le jure…c’est dur vivre avec une réputation comme la mienne…Rigole, si tu veux…
 
Alix ne comprenait pas pourquoi il se défendait ainsi d’être un Don Juan. Beaucoup s’en glorifiaient, lui pas ? Ça ne cadrait pas.
 
*Bientôt il me prétendra être puceau et avoir projeté des images torrides dans l’esprit de ses amantes !*  
 
Ils bataillèrent aux échecs.
Facile, tellement facile… À la décharge d’Alix, la seconde partie fut perdue par... distraction quoique Michael s’y défendît mieux :
 
Tu n’aimes pas les orages ?
 
Souffle court, elle jeta des regards furtifs au dehors :
 
Non… J’avais droit au grenier dont le toit était percé. Je pouvais hurler, nul ne se montrait.  
 
Compatissant ?  Il se méprenait sur Calysta et ses motivations :
 
… Viens…regarde avec moi, il ne peut rien t’arriver, je le jure…
 
Ce n’est pas une bonne idée, Michael, je…  
 
Supplice. Pas qu’elle n’aime pas le spectacle, mais trop c’était trop !

Tu vois, c’est beau…si ça hérisse la peau, c’est juste à cause de l’électricité dans l’air…mais si tu n’aimes pas…

 
Fenêtre fermée, rideaux tirés, n’en restait pas moins les roulements affreux. Qu’il se méprenne complètement sur ses craintes réelles n’avait rien d’étonnant. Il se voulait rassurant et cela faisait un bien fou !
 
 Et ça va aller bien avec Tonton…tu  verras…
 
*Et on ira tous au Paradis des Chrétiens où il nous expédiera sans remords…*

Il s’endormit sans la lâcher. Elle ne savait si elle devait rire ou pleurer. Aussi loin que sa mémoire puisse remonter, jamais personne ne lui avait témoigné un geste rassurant. Alors elle le garda contre elle, comme on garde une peluche d’enfant…
 
Bikita, souffla-t-elle au bout d’un moment.
 
L’elfe apparut instantanément et eut du mal à masquer une sorte de sourire :
 
Rigole pas ! Il est lourd, ton maître. Tu peux t’en charger ?  
 
Pendant que l’elfe s’occupait de De Brent, Alix décida d’œuvrer. Il était hors de question de livrer les plans tels quels. Tant de vies en dépendaient qu’elle en avait le tournis. La nuit y passa en copies et expéditions sécurisées.
Au petit-déjeuner, elle était à peine cernée pour accueillir un Michael fringuant :
 
Bien dormi, je vois !... moi ? Comme un bébé, voyons ! * Je dors une heure, je pleure l’autre…*  Il fait très beau ce matin, on sort ?  
 
Il n’en avait pas trop envie, hâte de transmettre les fameux plans à qui de droit :
 
… J’aimerais m’assurer de Lormar d’abord, on n’est pas à un jour près ou si  ?
 
Si ! Il jura que Bikita surveillerait leurs homes, que tout baignait.  Où avait-il vu un autre bain que la baignoire du haut ?  Ces expressions moldues la contrariaient, mais bon…
Elle devait absolument gagner du temps, laisser à l’Ordre de quoi s’organiser pour contrer ce qui se préparait.  
 
On pourrait aller jusqu’à Aviemore ? C’est un très beau coin. Je peux conduire si tu veux ?
 
Elle ressentit immédiatement sa méfiance, comme si elle transpirait des pores de sa peau.  Mais il agréa quand même.
 
Déraper ? Risqué. Sur tous les plans. Perdre le contrôle ? Encore pire !  Simuler une fuite, la provoquer ? Tendue et nerveuse, il surveillait chaque geste. Ça grimpait, ça descendait ; elle contrôlait. Il lui posa soudain une question aussi inattendue que le renard qui traversa la route. Mauvais, très mauvais réflexe. Elle eut beau contre braquer, la voiture franchit le parapet et plongea.  
Elle hurla, se débattit et hurla encore. L’eau glacée les avalait. Combien de litres avait-elle aspiré,  elle qui ne savait pas nager ?  
Elle s’éveilla en toussant, crachant, dans son lit avec bouillottes et tonnes de couvertures sur elle alors que la cheminée pétait des flammes.  
 
Suis… désolée… comment… ?
 
Il l’avait sortie de la carcasse à récupérer plus tard et avait transplané avec elle. Il semblait crevé ; dehors la nuit noire.
 
*Brave gars ! Une journée de gagnée…*
 
Sans comédie ajoutée, elle n’était pas fringante au matin. Pas fière, voire honteuse, elle supporta les critiques et obéit en tout.  Bikita ne semblait pas d’accord avec l’attitude de son maître de la forcer de la sorte à aller affronter son tonton.
 
… laisse Bikita, j’assume l’entière responsabilité de l’accident idiot.  
 
Les catacombes, brr. Transie malgré sa fourrure, Alix avança aux côtés de Michael face au Lord qui redressa son long cou :
 
Alix, qu’y a-t-il ?
 
Rien ( petite voix) accident de la route, de ma faute. On a les plans. 

Les yeux rouges flambèrent ; elle les calma :
 
Il m’a sauvé la vie. Sais pas nager…  
 
Michael exposait déjà les plans tandis qu’elle se tassait dans un fauteuil.  L’opération se planifia alors qu’elle sentait la fièvre faire ses ravages.  De multiples détails lui échappèrent. D’après ce qu’elle crut capter ce serait une attaque massive une fois certains pièges déjoués.
 
… Veux en être…
 
Bellatrix, mets-la au lit ! Occupe-t’en.
 
Pimentine ou Merlin sait quoi, elle ne le sut pas trop.  Yo-yo. Conscience, inconscience.
 
*Préserver à tout prix !*
 
Même sous véritasérum elle n’aurait pipé mot.  Était-ce Michael penché sur elle ? Son oncle ?  Tantôt l’un tantôt l’autre, sans doute.  
Quand elle put se lever, elle apostropha le premier « garde » à portée :
 
Ma trousse ! Tout de suite !  
 
C’est ce qu’elle aurait dû faire dès le début : se soigner elle-même.  
Son remède fonctionna parfaitement. Nette et rafraîchie, elle osa aller affronter le seigneur des Ténèbres.
 
Pas trop tôt !l’accueillit-il, glacial. Assieds-toi, tu as une mine pire que la mienne.  
 
Où ça en est ? dit-elle en s’installant.
 
En cours ! C’est en cours ! Grâce à ton De Brent, le sommet va être rasé !  Regarde !
 
Il déploya une vapeur qui ressemblait beaucoup à la télévision…
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Message par Michael De Brent Ven Nov 01 2013, 14:50

Réveil en solitaire, dans son lit. Pas à dire, Alix s’était gentiment débarrassée de lui.  Impossible de lui en vouloir. Il avait dormi comme une souche et se sentait comme neuf. Douche rapide pour finir de se réveiller avant de prendre des dispositions pour cette nouvelle journée.
Alix se trouvait déjà attablée pour le petit-déjeuner.
 
Bien dormi, je vois !
 
Vais pas m’en plaindre ! Et toi ?
 
Fraîche comme un gardon mais légèrement tendue. Elle semblait un tantinet nerveuse même si son sourire voulait le démentir.
 
Moi ? Comme un bébé, voyons ! Il fait très beau ce matin, on sort ?  
 
*Sortir ? Elle en a des idées !*
 
En fait, j’aimerais mieux en finir avec ces plans. On devrait rentrer plutôt !
 
Voilà une proposition qui ne la ravit pas.
 
J’aimerais m’assurer de Lormar d’abord, on n’est pas à un jour près ou si ?
 
Justement, si. Bikita s’en chargera, tout baigne. On a d’autres chats à fouetter.
 
Quel air désolé ! Prise d’une soudaine, très soudaine inspiration, elle lança :
 
On pourrait aller jusqu’à Aviemore ? C’est un très beau coin. Je peux conduire si tu veux ?
 
*Hein ? Conduire, elle…de si bon cœur ?...Qu’est-ce qu’elle veut, à la fin ?*
 
C’est bon, si tu insistes, allons à Aviemore !, mais il n’en était pas plus ravi pour autant, un mauvais pressentiment l’assaillit doublé de l’assurance que sa belle compagne mijotait quelque chose, tu es vraiment sûre de vouloir conduire ?
 
Apparemment oui même si elle se tenait raide comme un piquet, accrochée au volant à en avoir les phalanges blanchies.
 
*Pourquoi diables s’impose-t’elle ça ?...Conduire la met dans tous ses états !*
 
Route de montagne, pas le plus apte pour un débutant. Elle tenait bon et lui, ne la quittait pas de l’œil, prêt à intervenir au cas où. Ça montait, ça descendait, il y avait des gentils virages. Ils avançaient à des allures d’escargot, ce qui n’empêcha  que ce qui devait arriver, arriva.
 
Assez contrarié par tant de cachotteries, Michael  posa une simple question :
 
Pourquoi veux-tu gagner du temps, Alix ?
 
Bingo ! Plein dans le mille, la miss se tourna vers lui, effarée. Une seconde de distraction. Fichu renard qui traversa la route.
 
Attention !
 
Trop tard. Elle fit une manœuvre affolée pour éviter la bestiole  et la balade tourna au cauchemar. Alix hurlait. L’eau glacée monta rapidement dans l’habitacle. Michael réussit à se défaire de la ceinture de sécurité. Tétanisée de terreur Alix ne lâchait pas le volant et quand l’eau lui arriva au menton, se remit à hurler.
 
Du calme…je vais te sortir de là…
 
Sa ceinture coinçait ! Ils étaient sous l’eau. Désorbitée de terreur, elle se débattait en vain, hurlant toujours.
 
*Elle va se noyer !*
 
Il se força à garder la tête claire et ne pas céder lui aussi à la panique.  C’était une course contre le temps.  Retrouver sa baguette, s’échiner à la libérer, la sortir de ce piège glacé, se tirer tous les deux de là.
 
Blême, glacée, immobile. Elle ne respirait plus. Il faillit perdre la tête pour de bon. La seule chose qui lui passa par l’esprit fut la méthode de réanimation moldue. Il s’y appliqua consciencieusement. Quand la jeune femme se mit à tousser et à recracher l’eau, il en aurait pleuré de pure gratitude. Un trasplanage les ramena au manoir Blackstorm. Bikita rappliqua, affolée par se cris et encore pire en voyant son état calamiteux et avec Alix évanouie dans les bras. Sans perdre un instant, la petite elfe prit l’affaire en main, ameuta Lormar et ordonna à son maitre de la laisser faire.
 
Et…moi ? Qu’est-ce que je fais ?, demanda t’il, bêtement
 
Douche, vêtements secs, bon grog !, suggéra t’elle avant de disparaître avec Alix.
 
Bikita ne s’étonna pas du tout en le voyant apparaître moins d’un quart d’heure plus tard au chevet de miss Blackstorm. Elle avait ce qui était en son pouvoir pour mettre la jeune femme à l’aise, assurant qu’elle dormirait sans doute jusqu’au lendemain suite à son traitement. Michael prit place dans un fauteuil, près du lit, décidé à y passer la nuit.  Résignée, l’elfe insista néanmoins pour lui faire avaler un grog de sa création  et plus tard l’obliger à manger quelque chose.
 
Elle s’éveillait enfin. Michael bondit.
 
Suis… désolée… comment… ?
 
Pas de souci, ma belle, tout va bien maintenant…tu es à sauf, il se trouva en train de lui caresser doucement le front, le trouvant moite, ça a été un moment affreux…Tu m’as vraiment fichu la trouille !...La voiture ?...euh, au fond du lac…t’en fais pas…n’importe qui peut avoir un accident…Oui, il fait nuit…Dors…je suis là, pour si jamais !

Une nuit blanche laissa du temps aux réflexions.  L’attitude d’Alix, son insistance pour faire la balade, pour conduire même en détestant le faire, la signalait, comme coupable de se livrer à quelque manigance sécrète à son dos. Plus il y pensait, plus une colère sourde lui martelait les tempes.
 
*Belle confiance…pas de doute, elle voulait gagner du temps…elle l’aura eue, sa journée en sus…*
 
Il n’était pas de bonne humeur, au petit matin, quand le mal au dos le fit renoncer à rester dans son fauteuil. Alix dormait, d’un sommeil un peu agité mais ses élans charitables s’étaient un peu émoussés. On verrait bien plus tard !
 
Nous partons dès que Miss Blackstorm sera levée, Bikita, tu restes ici  ou tu rentres à La Tanière, à toi de voir.
 
Miss Alix pas encore bien !
 
Elle se portera bien dans un moment. On part, point barre.
 
Alix n’avait pas l’air bien gaillarde mais le moment se prêtait mal à trop de bonnes considérations.
 
Nous partons dans un moment, Alix…oui, on va rencontrer ton cher oncle et poursuivre notre mission, sans nouveaux délais, compris !

Mon maître!, protesta Bikita outrée de ses manières de brute.
 
La ferme !
 
Laisse Bikita, j’assume l’entière responsabilité de l’accident idiot.  
 
Voilà qui est parfait, grommela t’il mais quelque part, il s’en voulut d’être si vache.
 
Il ne se sentait pas mois coupable en arrivant face à leur Maître tout puissant dont le faciès reptilien lui résultait chaque fois plus répugnant.  Il leur adressa un de ses regards rouges et perçants, sans rater l’air souffrant de sa nièce.
 
Alix, qu’y a-t-il ?

Rien ( petite voix) accident de la route, de ma faute. On a les plans. 
 
Michael tint bon le regard censeur, destiné à la réduire en cendres si possible mais Alix l’exonéra rapidement de toute faute.
 
Il m’a sauvé la vie. Sais pas nager…  
 
*Tiens…*

Un regard du Maître lui signifia qu’il attendait son rapport. Il s’exécuta sans aucune hésitation, avec toute la précision voulue.  Comme prévu le lord des Ténèbres exultait. IL voyait déjà la victoire à portée de main. Michael se chargea, perfidement de nourrir cette confiance, sans pour autant minimiser les dangers réels qu’ils devraient affronter.
 
Pièges moldus que nous saurons déjouer, ils ne seront que cire molle entre nos doigts.
 
Alix, qui était restée en silence tout du long, laissa enfin entendre sa voix, une bien petite voix, qui attira d’immédiat l’attention de son compagnon d’armes.  Son teint, d’habitude si pâle apparaissait rosi, des lourdes cernes entouraient ses yeux et son regard était brillant, fébrile.
 
Veux en être…
 
Quelle proposition saugrenue ! Et il ne fut pas le seul à le penser. Prenant les devants Tonton, ordonnait impérieux à Bellatrix de s’occuper de la malade et de la mettre au lit. Michael sentit un mauvais frisson lui courir le dos. Ce n’était pas un secret que Mrs. Lestrange ne vouait aucune sympathie à la nièce de Son Maître bien-aimé, mais il n’osa pas contrevenir la volonté du Lord. La mort dans l’âme, il vit disparaître les deux femmes.  Le Lord réclamait toute son attention, il se plia à la tâche avec l’efficacité attendue.
Date et heure furent données. Les derniers détails seraient revus en son temps. Il devait être prêt à prendre le commandement de cette périlleuse mission. Un honneur  dont il se serait volontiers passé mais pour les effets, s’efforça de sembler fier, après tout, aux yeux de tous, il était dans les bonnes grâces du Maître, de quoi lui attirer un peu plus de haine et envie de part de ses coreligionnaires. Cela n’alla pas mieux, quand en se foutant de l’avis des autres, au lieu de se retirer comme on attendait de lui, il réclama de voir Alix. Curieusement, cela sembla amuser le Lord, qui peut-être, adouci par ses visions de gloire, se trouvait de…bonne humeur ?
 
Va la rejoindre !
 
Il dut la chercher, personne ne se donnant le mal de l’informer où la trouver. Il tomba enfin sur la chambre où Bellatrix l’avait installée pour l’y abandonner après lui avoir prodigué les soins requis, qui, à l’avis de Michael n’avaient pas été les meilleurs ni de la meilleure foi. Alix voguait dans quelque limbe incertain, entre réalité et cauchemar. Inquiète, confuse, perdue.
 
Calme-toi, mon ange…essaye de dormir…il n’y a rien à craindre *Tu parles !*Tout va aller bien !, il pressa sa main contre ses lèvres, longuement, se maudissant de l’avoir entraînée dans la gueule du loup alors qu’il aurait bien pu la laisser à La Tanière aux soins de Bikita.
 
Le ricanement d’hyène de Bellatrix le tira de son inconfortable sommeil.
 
Mais voyons…quelle scène attendrissante…que ne fait-on pas pour …
 
On se passe de commentaires !, gronda t’il en se redressant, je voudrais emmener Alix chez moi, elle y sera plus à l’aise que dans cette crypte glaciale.

Oublie ça ! Notre Maître la veut ici…puisque tu sembles y tenir tant, elle sera le gage de ta loyauté.
 
C’est ridicule ! Ma loyauté n’est plus à prouver !...Je ne suis pas un autre Lucius !

La remarque porta, elle se tut, mais pas question de partir avec Alix. Tant pis, il resta cloitré là, sauf quand on demandait sa présence pour peaufiner l’action.
 
Un crachin impénitent délavait le paysage de cette grise journée.  Les dernières instructions données, les Mangemorts choisis pour la mission, sous le commandement de Michael, s’envolèrent en silence, à la merci du brouillard bas qui surplombait la ville. Conditions parfaites pour l’offensive prévue.  L’emplacement visé, se trouvait en pleine campagne au nord de la ville, dans des alentours d’apparence bucolique. Rien de plus trompeur. Il savait l’endroit truffé de défenses invisibles, indétectables aux moyens sorciers. Au moment même, où leur vol rasant dépassa le périmètre de sécurité, une alarme silencieuse informa de leur présence. Les moldus à terre n’étaient pas seuls, celle-ci était une opération conjointe, en partie orchestrée par la B.I.C, avec l’appui du mouvement sorcier de résistance et sans doute de quelques membres de L’ordre du Phénix.
Quand les premiers  traceurs fendirent la brume, suivis d’une rafale soutenue de mitraille,  la formation s’égailla, deux Mangemorts  tombèrent comme des boulets de pierre.
La suite était  prévisible. Le piège se ferma sur eux comme une tenaille. On les canardait de toutes parts et leurs sortilèges ne parvenaient pas à parer la force meurtrière des armes moldues. Panique. Beaucoup essayèrent de trasplaner mais se rendirent vite compte que c’était quasi impossible face à la fulgurante vitesse  du tir ennemi.
 
Les Mangemorts avaient quand même réussi à gagner une hauteur du terrain et tenaient efficacement tête aux Moldus. Cette supériorité fut toutefois de courte durée quand un hélicoptère de combat entra en action balayant toute résistance en un temps deux mouvements et un missile. Pour alors, Michael gisait dans un fossé, ensanglanté, blessé et endolori de partout après une chute spectaculaire d’une vingtaine de mètres. Il se savait mal en point, mais n’allait pas se laisser pincer comme le dernier des imbéciles. Aucun moldu, ni sorcier moyennement doué, ne croirait qu’un Mangemort marqué, arrivé en balai, n’était pas un ennemi à abattre. Il avait supposé dès le début, en voyant les plans pourvus par Justin, qu’il ne s’agissait que d’une mise en scène, habilement menée, pour tromper tout le monde. Là, il réalisait qu’en fait il ne s’était jamais agi d’autre chose que d’un piège destiné à décimer l’ennemi.  Ils les avaient abattus comme à ces cibles de laiton dans les fêtes foraines.  Et de la même sorte raseraient le reste de leur monde…
 
C’était fini. Tant d’efforts pour finir en crevant dans un trou…Le soldat le pointait de son arme. Il suffirait d’une courte rafale et il passerait à l’histoire…sauf qu’avant d’avoir pu appuyer sur la gâchette, le brave se vit propulsé dans les airs pour aller atterrir lourdement une dizaine de mètres plus loin, au temps qu’un visage par trop connu se penchait sur lui.
 
Alix...
 
Elle avait le visage sale, des traces de sang sur ses vêtements mais sans rien dire, lui passa le bras autour des épaules et le serrant contre elle, trasplana.
 
Retour à la vie en décor inconnu.  Feu crépitant dans l’âtre, chaleur douillette suivie d’un long frisson de douleur. Il ne voulait pas penser, ne voulait rien savoir. Sa conscience pesait trop. Amis…Ennemis…êtres humains, défendant chacun son droit…Ou était la vérité ? Ou résidait le mensonge ?...
 
*Je suis un monstre !...*
 
Une apparition inattendue mit fin à ses moroses réflexions. Bikita, en plein émoi, se rua presque sur lui.
 
Mon Maître…mon pauvre Maître…enfin de retour…Bikita trèeeeeees préoccupée…Maître amoché, très…Grave…Bikita a craint…

Sais plus…où sommes-nous ?...Alix était là…j’ai pas rêvé…ou oui ?
 
Véhémente dénégation de l’elfe qui, tout en se livrant à un examen approfondi de plaies et bosses, le mit au courant des derniers faits, assez catastrophiques. Une sorcière blonde que Bikita ne connaissait pas, les avait ramenés lui et Alix, tous deux en piètre état, à cette chaumière isolée, avait fait appel à l’elfe, lui donnant toute sorte de recommandations. Bikita avait appelé Lormar à la rescousse.
 
Miss Sam a dit lieu incartable, personne trouver Maître là…ni Miss Alix…Oui, malade, la pauvre…et aussi folle de peur en pensant que mon Maître y passait…Lormar s’occupe d’elle…Non, Maître doit rester couché…Maître out !

Sam ?...que diables…Je vais me lever, Bikita, tu ne feras rien pour m’en empêcher !
 
Essayer de se redresser lui tira une plainte de douleur, tout se mit à valser autour de lui et avant d’avoir pu dire ou faire quoique ce soit, la bonne Bikita l’avait réexpédié aux limbes.
Lors de son suivant réveil, il se trouva dans une autre chambre, plus spacieuse que la première. Il y avait un autre lit, à côté du sien. Alix y reposait et le regardait, mitigée.
 
Hey, toi…qu’est- ce qu’on fout là ?
 
Ce fut encore Bikita, qui semblait très bien contrôler la situation, qui se chargea de fournir des explications.
 
Maître têtu, Miss Alix autant…Bikita et Lormar marre de calmer tous deux…mieux ensemble, plus facile soigner ! PAS BOUGER !...Sutures jamais consolider si Maître gigote comme ça…Maintenant, vous deux manger…
 
Un claquement de ses doigts noueux fit apparaître deux plateaux avec des bols de soupe fumants. Lormar apparut à son tour. Et à deux, les braves elfes les nourrirent comme à des enfants démunis.
 
On est fins avec ces deux-là…Ouais, vais bien, on dirait…Ça a été du moche là-bas…Comment se fait-il que tu t’y sois trouvée, je pensais que Tonton l’avait interdit…Fâché ?...quelle idée, tu m’as sauvé la vie…au risque de la tienne…

D’un geste spontané, il tendit sa main vers elle, seul mouvement qu’il se sentait capable de faire sans avoir le tournis. Enlacer ses doigts fins, lui produisit un effet chaleureux, lénifiant…
 
Vaux pas une chique, mais suis heureux d’être là…avec toi !
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Message par Alix Blackstorm Ven Nov 01 2013, 22:45

Lorsque le brouillard se stabilisa, la vue de la scène fit verdir Alix qui n’était déjà pas très alerte.
 
Regarde notre triomphe !
 
Je… je ne pense pas que ce soit ça, dit-elle d’une voix blanche.
 
Allons Alix, tu te remets à peine, et
 
J’ai pu suivre beaucoup d’émissions moldues et ce que je vois là est… une souricière ! Vois !
 
Elle pointa divers endroits :
 
Là, des hélicoptères : couverture aérienne. Là des hommes armés jusqu’aux dents. Mon oncle, faut les sortir de là, vite !
 
Ma chère, tu t’emballes inutilement. Mes Mangemorts…
 
Vont tous se faire massacrer ! Laissez-moi aller récupérer Michael.
 
Elle tomba à genoux et baisa une main infâme. Sa libre se passa dans les cheveux en bataille :
 
Tu tiens à cet homme ? Ce n’est qu’un pion, comme les autres, ça se remplace facilement.  
 
Mon oncle, pour la première fois de ma vie je tiens à quelqu’un. Je voudrais au moins essayer ! Il m’a sauvé la vie il y a peu. Il vous a toujours été fidèle… S’il vous plait…  Rappelez tous les autres. Faites-les sortir du guêpier ou, en fidèles, il ne restera personne !  
 
Convaincrait convaincrait pas. La larme qui tombait de sa joue fut effacée par un ongle jauni :
 
Va ! Mais sauve ta peau avant tout !  
 
Merci !  
 
Transplanage, cauchemar.
Elle avait eu beau en voir des images de guerre, les vivre était très différent.  À peine tranplanée, elle fut quasi sonnée par le contre-choc d’un obus de mortier qui la fit valser à terre.  
La rage, ça existe. Elle enfourcha un balai arraché à un cadavre haché et commença à sillonner le secteur.
 
*T’es où, bon Dieu t’es où ?*
 
Un stupéfix ici, un bombardus là, grosdodo tant qu’à faire, elle zigzagua du mieux possible avant, d’enfin, le découvrir gisant dans un fossé.
Atterrissage en catastrophe :
 
Michael, Michael, faut partir !
 
Ce sang, tant de sang.  Elle se concentra au maximum pour transplaner en le soutenant du mieux possible.  La rotation à peine entamée, une douleur fulgurante la broya. Le reste ne fut que du brouillard.
 
Lor… Lormar ?
 
Elle ne reconnaissait rien des lieux. Un lit, des douleurs :
 
Buvez Miss Alix.
 
Je ne boirai rien sans savoir si Michael est…
 
Il pas loin. Bikita s’occupe.  
 
Où sommes-nous, qui nous a amenés…
 
Lormar ne sait rien, rien d’autre que des… balles ont troué peau. Vu faiblesse, prendre temps.  
 
Je veux voir Michael.  
 
Grosdodo !
 
Bikita et Lormar s’entendaient comme larrons en foire. Leurs maîtres l’ignoraient mais peu leur importait. Tous les deux, ils veillaient sur eux, et là… c’était grave.  
 
Sont pires que des mules, ceux-là ! Si on veut la paix, faut les assembler !
 
Bik chérie, j’ai fait tout ce que tu m’as dit de faire mais Miss Alix est…
 
Maître a charme. Reste marchera !  
 
Claquement de doigts, aménagements neufs.  
 
Réveil souffrant. Dans le lit proche, un ange mal en point qu’elle contempla de loin, incapable de bouger un membre.  Elle se régala du spectacle, si calme, si paisible. Puis, il ouvrit un œil :

Hey, toi…qu’est- ce qu’on fout là ?
 
J’en… j’en sais rien.  
 
Bikita s’en mêla :
 
Maître têtu, Miss Alix autant…Bikita et Lormar marre de calmer tous deux…mieux ensemble, plus facile soigner ! PAS BOUGER !...Sutures jamais consolider si Maître gigote comme ça…Maintenant, vous deux manger…
 
Impossible de résister à de telles injonctions. Soupe enfournée quasi de force, les patients obligés furent enfin en paix.  
Michael désirait des réponses. Il n’était pas fâché mais ce qu’elle avait à dire ne risquait pas de lui plaire. D’un autre côté elle se doutait que tout n’était pas clair avec lui. En attendant, elle noua ses doigts aux siens avec grand plaisir.  
 
Tu savais que c’était un piège, non ?... Oui, moi aussi et j’ai prévenu l’Ordre… Mais je n’imaginais pas ce désastre monstrueux !... J’ai voulu intervenir mais c’était déjà entamé si loin…
 
Il lâcha sa main, et lui tourna bon an mal an le dos.
 
Si tu le prends ainsi, bonne nuit !
 
Elle aurait bien voulu se tourner aussi sauf que tout ce qui concernait le bas de son corps semblait… mort.  Il faisait plein jour.  Elle contempla longuement le plafond de la chambre commune.  
Il ronflait encore joyeusement quand Bikita et Lormar se pointèrent pour la toilette de nuit.  Elle qui n’avait que sommeillé n’hésita pas une seconde à les apostropher :
 
Ne le dérangez pas. J’exige la vérité. Où sommes-nous, qu’ai-je au juste ?
 
La réponse faillit lui faire tourner de l’œil.   
 
Par… Paralysée ? C’est une blague ?  
 
Pas du tout. Une balle était logée très profond dans la colonne vertébrale. L’extraire était trop risqué pour eux. Ne restait que le fauteuil roulant, les couches et autres désagréments…   
 
Deux jours plus tard, il ne lui avait toujours pas adressé la parole.
Installée face à la mer qu’elle aimait contempler, Alix mijotait des choses peu reluisantes.  
Mourir en beauté, pourquoi pas ? Qu’avait-elle ? À qui manquerait-elle ? Elle n’avait jamais rien eu, sinon une fortune inutile.  Il suffisait de défaire le frein de l’engin et de le laisser descendre.  Sans aucun remords, elle le fit.  
Bientôt elle allait s’envoler, rejoindre la mer, voler comme les mouettes…  Sauf que…  
Le fauteuil s’arrêta au bord et un Michael furieux l’engueula :
 
… Raconte ce que tu veux, moi je ne peux pas vivre ainsi ! Au fait, tu n’as pas bonne mine !
 
Dans la chaumière des falaises elle rencontra Samantha Forrester accompagnée de son amie médicomage Lavinia Dexter. Sam aurait été responsable de leur évacuation du G8. Le docteur ne promettait rien mais voulait l’examiner.
 
Achevez-moi de suite !
 
Cela dura un temps fou.  Complexe mais pas irréalisable.
Un transfert ?
 
Michael ne doit pas être exposé ! On est supposés morts ou je me trompe ?  
 
Tout était en ordre de ce côté, fallait juste qu’elle se laisse faire. Ça ou autre chose…
Où ? Quand ? Elle avait perdu la notion du temps, des lieux. Les odeurs de désinfectant l’écœuraient mais elle faillit rigoler quand on lui chatouilla le pied. Il était là, souriait et l’embrassait….
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Message par Michael De Brent Sam Nov 02 2013, 11:50

Douceur ineffable. Avait-il  déjà ressenti  quelque chose de semblable ? Jamais…et c’était si bon ! Mais, bien sûr, il fallait aussi compter avec la réalité. Et celle-ci lui tomba dessus comme un coup de massue.

Tu savais que c’était un piège, non ?
 
Il serra fort ces doigts menus,  mais ce qu’il savait déjà lui fit un mal incalculable.
 
Pas au début, admit-il, rogue, je savais que…et puis qu’est-ce que ça peut faire maintenant ? Tu as prévenu les tiens…et voilà ce que ça a donné…
 

Sa voix sonnait si lasse.
 
Oui, moi aussi et j’ai prévenu l’Ordre… Mais je n’imaginais pas ce désastre monstrueux !... J’ai voulu intervenir mais c’était déjà entamé si loin…
 
Si tu m’avais dit…
 
A quoi bon les reproches ?  Suffisaient les remords. Le mal était fait, il n’avait su déjouer les arcanes de cette intrigue où se mêlaient déjà trop de facteurs et d’acteurs ! Mais en cet instant, il se sentait trahi, vendu…sacrifié. Il lâcha sa main et se retourna, incapable de la regarder plus longtemps, de se laisser aller plus longtemps à ces sensations troublantes.
 
Si tu le prends ainsi, bonne nuit !
 
Il ne se donna même pas la peine de répondre. Comment diable voulait-elle qu’il le prenne ? À part se sentir comme un chien battu, physiquement parlant, côté moral ça allait encore pire. Il aurait dû prévoir cette échéance, empêcher cet échange d’information. Il  s’était montré trop confiant et le prix était lourd, même si c’étaient  de ceux qu’il s’était juré d’arrêter dans leur essor qu’il s’agissait. Cela n’aurait jamais dû tourner en ce massacre absurde…
Michael la savait éveillée. À quoi pensait-elle ? Comment avait-elle réussi à se trouver là alors qu’il savait que le Lord ne le voulait pas ? Et si ?...et si non ? Il avait mal à la tête de tant tourner les idées, il était à bout, meurtri de partout. Engourdi de tout, il finit par sombrer…mais pas si profondément comme pour que certains propos, échangés à voix basse, et pas si basse que ça, lui parviennent.
 
Par… Paralysée ? C’est une blague ?  
 
*QUOI !?*
 
Le baragouin angoissé de Lormar suffit pour l’informer sur l’épouvantable état des choses. A moins d’une intervention très délicate, Alix était condamnée à une chaise roulante et la connaissant déjà un peu, cette possibilité était encore plus aberrante.
Il attendit. Un mot, une plainte, un reproche…n’importe quoi. Rien. Ils étaient si près, et si loin à la fois. Si elle avait eu confiance, si elle avait dit tant soit un mot…Bikita s’occupait de lui, muette. Elle était décidément fâchée. Sans doute était-il le seul sorcier à se voir affecté par les états d’âme de son elfe domestique. Le silence obstiné de l’elfe lui signifiait tout le mépris possible pour son attitude bornée.
Les soins elfiques avaient beaucoup de bon. Ils l’avaient remis assez d’aplomb comme pour pouvoir se tailler de cette chambre où le silence devenait oppressant, quoique aller ailleurs n’arrangea rien. Il préféra s’occuper à essayer de remédier en quelque sorte le mal fait et la seule susceptible de lui venir en aide était Sam. Il n’avait aucune envie de passer par l’intermédiaire de Justin, pas pour le moment. C’était stupide de sa part mais en quelque sorte faisait Davenport responsable de ce vide fatal d’information.  Son patronus fut expédié avec une requête très spécifique. La réponse fut quasi  instantanée.
 
Comment va Alix ?, s’enquit il enfin.
 
Bikita le dévisagea, enragée.
 
Mon Maître pose des questions idiotes.
 
T’en prie, un peu de respect ne nuirait pas !
 
Le respect, ça se gagne !
 
C’est ça, fais-moi la leçon…Tu as une idée de ce qui s’est passé ?
 
Bikita regarde la TV, assura l’elfe avec une morgue déroutante, Bikita sait que Maître s’est trouvé dans des sales draps...beau merdier, comme disent les Moldus !
 
Vais devoir t’interdire de regarder la télévision, c’est quoi cette façon de parler !
 
Bikita libre, si Maître tyran, Bikita démissionne !
 

Suis fichu !

 
On dirait, soupira Bikita, sentencieuse, Miss Alix pas bien…Triste…trèeeeeeeeeeeeeees triste.
 
Oui, je m’imagine…avec ce qui lui arrive
 
Là, il eut droit à un regard plus que de travers et à un soupir outragé.
 
Maître décidément idiot ! Lormar a emmené Miss Alix prendre l’air dehors…Elle regarde mer et pense !
 
Alix paralysée et triste, pensant au bord d’une falaise. Il ne lui fallut que trois secondes pour déduire que celle-là était une affreuse combinaison. D’où sortit-il les forces pour ce sprint fou ? Peu importait. Frein lâché, le fauteuil roulant dévalait gentiment la pente, vers le vide.
 
Non mais, ça ne va pas bien, la tête chez toi ? Tu es folle ! Sauter ? Quelle idée brillante…et lâche !
 
Son regard tragique et déterminé ne lui fit mal, pas autant que ses paroles.
 
Raconte ce que tu veux, moi je ne peux pas vivre ainsi ! Au fait, tu n’as pas bonne mine !
 
Dis pas de conneries et on s'en s’en fout, de ma mine !
 
Agacé, il la releva du fauteuil et prit le chemin vers la Chaumière en la portant dans ses bras.  Elle en pesait pas bien lourd mais mais même en mauvaise forme il tint bon. Question d’amour propre.  Deux femmes se trouvaient au séjour. Alix sembla très surprise de les trouver là. Lui fut émerveillé de la célérité  de son contact d’urgence  pour agréer sa demande désespérée. Il posa Alix dans le divan avec des grandes précautions et s’acquitta aux présentations.
 
Alix, voici Samantha Forrester et la Dr. Lavinia Dexter.  Mesdames, Alexandra Blackstorm. Je vous remercie d’être venues si vite, il s’accroupit près de la malade et prit sa main, Lavinia est une spécialiste en cas difficiles, c’est une éminence…elle va t’aider…
 

Je dois l’examiner d’abord, Michael, je ne peux rien promettre avant !, intervint la grande brune aux façons un peu brusques , ce serait mieux si je pouvais procéder à un examen à fond, dans un endroit un peu plus approprié que le divan du salon !
 
Elle jugea que la table de la salle à manger ferait l’affaire, faute de mieux. Quelques sortilèges d’aménagement de son cru plus tard, l’endroit ressemblait à une salle d’examens adéquate.  Sans trop de manières, elle renvoya Michael et Sam, acceptant néanmoins l’aide de Bikita.
 
Merci, Sam…au fait que devient Justin ?
 
Il râlait, Elle avait dû le mettre hors-jeu pour préserver sa couverture et bien entendu, l’auror Davenport avait très mal encaissé la chose.
 
Il s’en remettra. On se remet de tout et n’importe quoi, il doit savoir à quoi je fais référence…Non, ne lui dis rien, Sam…je comprends…il ne pouvait rien faire…tu l’en aurais bien empêché de toute façon…Oui, je comprends tout le monde, moi…sauf que c’est dur quand t’es là…à te faire canarder…Alix, elle…elle est venue me chercher…elle a tout risqué…elle n’aurait pas dû être là, Sam…et regarde là maintenant…Oui, Lavinia…elle fait des miracles…je sais…elle m’a déjà sauvé la mise…
 
L’attente fut longue. Lavinia apparut enfin, l’air mitigé.
 
Pas de souci, elle dort pour l’instant…Le cas est délicat. Ce n’est pas une balle mais un éclat de mitraille…Je peux intervenir mais impossible de le faire ici…c’est trop délicat, j’ai besoin d’autre genre d’instruments, et je n’en dispose que dans une salle d’opération moldue…Il faut la transférer à Miami, là je pourrai l’opérer et les chances de réussite seront optimales.
 
Selon Sam, sa couverture était intacte. On les tenait encore pour morts, dans les deux camps.  Elle rentrerait rassurer Justin. Pour Michael, la décision était déjà prise.  Lavinia prépara la patiente pour un transfert via portoloin et moins d’une demi-heure plus tard, au lieu d’un océan gris et déchainé, sur les côtes de Cornouailles, il contemplait une mer paisible et claire de l’autre côté du monde, en se rongeant d’impatience à l’attente des résultats de l’intervention.
Lavinia Dexter lui avait sauvé la vie, quelques années auparavant, après une opération de reconnaissance qui avait très mal tourné, pour lui, en Bosnie. Si quelqu’un pouvait sauver Alix, c’était bien cette femme exceptionnelle.
Il ne voulait même plus regarder l’horloge murale. Les heures s’écoulaient avec une lenteur exaspérante.  Faire les choses à la moldue prenait son temps mais les résultats étaient notoirement concluants. Lui-même, encore mal remis de ses maux, finit écroulé dans un fauteuil , où il s’était tout bêtement endormi.
Lavinia le secoua doucement.
 
M’est avis que tu devrais aussi rester quelques jours ici…Elle va bien, Michael, ton amie va s’en tirer comme une fleur…Elle est sortie du bloc, ça prendra quelques heures avant son réveil…Viens te reposer…
 

Veux la voir !
 
Michael…elle dort. Tu es à bout ! Elle ne voudra pas avoir une épave à son chevet en ouvrant les yeux, non ? Quelle bourrique tu es, capitaine Wallace !

Cela appartenait à une autre vie. IL avait pris le nom de jeune fille de sa mère pour aller de par le monde, incapable d’assumer ce qu’il était vraiment : un De Brent. La vie sait tout rattraper !
Sans doute la Dr. Dexter eut beaucoup à voir avec son profond sommeil sans rêves, le fait est qu’en se réveillant, il se sentait tout à fait d’aplomb. Dans son lit d’hôpital, Alix reprenait ses esprits.
 
Alors, belle au bois…on revient enfin ?
 
Elle le regarda sans trop savoir ce qui se passait, alors, en toute douceur, comme lui avait indiqué le docteur, il dégagea son pied des draps et le chatouilla. Sa réaction fut immédiate, et elle faillit même rire.
 
Tu vois ?…tout va bien !
 
L’embrasser lui sembla aussi naturel que respirer. Depuis le temps qu’il en brûlait d’envie, aussi longtemps qu’il se languissait de son sourire, de son regard de velours sombre…En fait, il ne savait pas exactement depuis quand, mais cette attente mémorable avait failli le rendre carrément fou.
Elle ne sembla pas le prendre à mal. Pour dire vrai, Michael aurait presque juré qu’elle en avait autant envie que lui mais sa réponse fut timide, un peu effarouchée le convaincant qu’il n’avait pas eu tort de penser à une certaine naïveté de sa part.
 
Tu aurais tout gâché en sautant de cette falaise…là, on a droit à des vacances au soleil…des petites vacances. On a gagné bien ça… Tu t’imagines pas ce qu’il y a là dehors, ma douce…tu n’as pas idée…et je te jure que ça n’a rien à voir avec la Bulgarie ou l’Écosse.
 
Opération moldue. Guérison sorcière. Alix sortit de l’hôpital en un temps record.  Si elle pensa que Michael allait la ramener en Angleterre pour affronter son oncle, elle se trompa de bout à bout.
 
C’était une petite maison, surtout si on la comparait au manoir écossais de la miss. Nichée entre une végétation  luxuriante, aux odeurs et couleurs entêtantes, qui s’arrêtait au bord d’une petite crique dont la plage de sable fin et doré était baignée d’une mer d’azur aigue-marine.
Il adora son expression d’enfantine surprise en découvrant ce petit coin de paradis.
 
Ça te plait ?
 
Question purement rhétorique, l’éclat de son regard voulait tout dire. Surtout quand en jaillissant au détour d’un buisson, Apache vint se planter face à eux, ébouriffée de sable et de mer.
 
Elle adore la plage…On habitait ici, avant…Oui, C’est ma maison…un bon exil, crois-moi…je l’avais cherché…Oui, le moment est venu de tout te dire…ça ne rime à rien de garder de secrets…après tout, tu peux plus vendre la mèche !
 
Installés sur la petite terrasse, face à la mer, l’enfer semblant très loin, Michael livra, pour la première fois de sa vie, une confession complète, sans omettre détail. Elle tiqua une paire de fois, mais eut le bon cœur de ne pas lâcher sa main. Il avait mis à nu son âme, livré tous ses secrets, enfin ceux qui étaient importants. Temps de passer à une autre classe d’aveux.
 
Tu es spéciale pour moi, Alix…et non, ce ne sont pas des affabulations…tu le sais aussi bien que moi…C’est vrai qu’on s’est tombés dessus sans le vouloir, mais on est là…qu’importe comment on y est arrivés !...Pas par le chemin facile, en tout cas…
 
Elle n’avait pas l’air particulièrement à l’aise, semblant prévoir quelque manœuvre louche de sa part.
 
Alix, dis…tu as peur de moi ?...Je ne ferais jamais rien que tu ne veuilles pas que je fasse…Pourquoi  tu ne finis pas de me dire tout ce que je devrais savoir ?...Alix… allez, ça peut pas être si mauvais que ça ?...Ne me dis pas ?...Tu n’es pas une nonne catholique quand même ?...Tu n’es pas mariée ?...As fait un serment de chasteté ?...Pourquoi ? Quelle question !...Je commence à avoir des fixations dangereuses avec toi…ça te dit !?...t’as quand même pas besoin d’un dessin…ou oui… ?...Bon sang, non pas suis pas un obsédé de sexe…Fais gaffe à ce que tu vas dire…
 

Elle était adorablement confuse, marrante aussi. Son sens de l’humour pour reconnaître ses carences était aussi émouvant que tordant. Qui eut cru que la nièce de Voldemort put manier si bien l’autodérision ? Elle était unique, en exposant ses raisons…À côté de ça, les siennes valaient une cacahouète. Quelle histoire singulière que la leur !
 
Pour la première fois de sa vie de Don Juan invétéré, Michael se trouva face à LA  femme qu’il faudrait absolument convaincre de sa bonne foi.
La séduire aurait été facile. Il lui plaisait autant qu’elle a lui. Le décor était parfait, il y avait pensé, la lune, pleine aurait été témoin  discret de leurs ébats, s’ils avaient eu lieu mais à part quelques baisers et à peine quelques caresses presque innocentes, il ne se passa rien à part, qu’ils s’endormirent paisiblement, enlacés sur le large divan, face à la mer…


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Message par Alix Blackstorm Jeu Nov 07 2013, 15:13

La vie ! La vie pouvait-elle être belle ? Jamais Alix n’y avait songé car son chemin lui avait semblé tout tracé.  Et là, c’était comme une renaissance.  Douleur infime, le Dr Dexter avait fait un miracle.  Mais surtout il était là, si beau, si attentionné !  Elle aurait voulu mieux répondre à ses baisers mais…   
 
Tu aurais tout gâché en sautant de cette falaise…là, on a droit à des vacances au soleil…des petites vacances. On a gagné bien ça… Tu t’imagines pas ce qu’il y a là dehors, ma douce…tu n’as pas idée…et je te jure que ça n’a rien à voir avec la Bulgarie ou l’Écosse.
 
On ne rentre pas ?
 
Apparemment pas… de suite.  Avec son aide, elle fit quelques pas incertains vers la fenêtre derrière laquelle brillait un beau soleil. Elle était debout, DEBOUT ! Toute émue, elle ravala la boule dure qui lui serrait la gorge d’autant que dans le dos entrait le docteur :
 
Nous sommes très satisfaits Miss Blackstorm…
 
Oh Docteur, je vous suis si…
 
Michael n’est pas à une dette près ! rigola-t-elle. Vous pouvez sortir mais ne forcez rien avant quelques jours… ça s’adresse aussi à toi, Michael.  
 
Il l’emmena, tout doucement, en voiture jusqu’au bord de mer où, au milieu d’une végétation folle, se nichait une construction charmante.
 
 Ça te plait ?
 
Non, pas du tout ! rit-elle avant de s’extasier franchement devant hibiscus, bougainvilliers, citronniers et autres plantes qu’elle ne savait cultiver qu’en serre.
 
C’était une de ses maisons, ou retraite. Il n’y venait pas souvent. Une Apache très en forme vint à leur rencontre, au plus grand bonheur d’Alix qui adorait cette bestiole poilue.  Toujours aux petits soins, Michael l’installa à l’arrière de la petite habitation, sur la terrasse face à la mer d’un bleu hallucinant.  
Pourquoi tint-il tant à lui livrer le fond de son âme ?  
 
*Il sait que je ne peux rien dire sans le trahir…*
 
Elle en entendit des choses, loin d’un conte de fées, que non pas, pas joli, joli ! Famille épouvantable, tortures, exil, forces spéciales, etc. Puis une autre sorte d’aveu :
 
 Tu es spéciale pour moi, Alix…et non, ce ne sont pas des affabulations…tu le sais aussi bien que moi…C’est vrai qu’on s’est tombés dessus sans le vouloir, mais on est là…qu’importe comment on y est arrivés !...Pas par le chemin facile, en tout cas…   
 
Un trou ? Se cacher ? Où ? Elle voulait fuir mais aussi rester, et l’autre qui insistait :
 
Alix, dis…tu as peur de moi ?...Je ne ferais jamais rien que tu ne veuilles pas que je fasse…Pourquoi  tu ne finis pas de me dire tout ce que je devrais savoir ?...Alix… allez, ça peut pas être si mauvais que ça ?...Ne me dis pas ?...Tu n’es pas une nonne catholique quand même ?...Tu n’es pas mariée ?...As fait un serment de chasteté ?...
 
Elle aurait voulu rire mais ça coinçait grave.
 
Qu’est-ce que ça peut bien te faire ?
 
Quelle question !...Je commence à avoir des fixations dangereuses avec toi…ça te dit !?...t’as quand même pas besoin d’un dessin…ou oui… ?...Bon sang, non pas suis pas un obsédé de sexe…Fais gaffe à ce que tu vas dire…
 
Elle eut l’impression que son cœur était un animal piégé qui voulait s’échapper… tout comme elle.  
 
Do… Donne-moi un verre, n’importe quoi fera l’affaire. Une cigarette aussi, tant qu’à faire.  
 
Aveux, pas aveux, elle avait envie de parler mais comprendrait-il ?  
Elle but pour se donner du courage :
 
Tu veux des aveux, tu vas les avoir ! Pour commencer non, je ne suis pas une nonne catholique, n’ai pas fait vœux de chasteté et encore moins mariée.  Je ( regard mutin) je m’appelle Alex et suis un transsexuel.  
 
Sa tête ! Elle faillit s’étrangler de rire mais but encore un coup en allumant sa cigarette :
 
Aucun danger de ce côté. Il… Il s’est passé quelque chose à Durmstrang, quoi je ne sais plus, j’ai tout effacé. Je l’ai voulu ainsi, ça je sais. Suis douée en potions…  Dans mes rêves, parfois, je vois une porte avec un gros verrou que jamais je n’ose tirer ; dois être tarée quelque part, faudra en parler à tonton. Ce que j’essaye de te dire c’est que je n’ai aucune expérience en la matière. Je n’ai pas peur de toi en tant que toi mais de l’homme qui est en toi. Note que les deux font toi et que ça me fait une belle jambe !  
 
Au moins, il ne lui en voulut pas de refuser autre chose que quelques chastes baisers avant de s’endormir, enlacés.
 
Se lever, s’étirer ! Geste banal pour les gens normaux mais quand on a failli passer le reste de ses jours en fauteuil, c’était… merveilleux !
Laissant le bel endormi à ses anges, Alix erra un peu dans la maison inconnue. Bikita, sévère, gronda à la cuisine :
 
Qu’est-ce que faites debout si tôt Miss Alix ?
 
Je… Je cherche les toilettes et la douche…
 
En haut, à gauche ! N’occupez que de vous et de Maître, compris ?
 
Drôle d’elfe !  Alix monta péniblement mais parvint à faire sa toilette sans aide.  Ensuite, elle eut envie de balader avec Apache.  Dans une garde-robe, elle avait trouvé des tenues estivales et… un maillot de bain.  Après tout… On était à la plage, non ?  Elle enfila le maillot, revêtit dessus une petite robe de coton blanc, mit un chapeau et alla promener.  Adorable ce cougouar, ses grandes foulées, sa façon de s’ébrouer.  Quel plaisir avait-elle de se jeter à l’eau puis de se rouler sur le sable ?  
 
J’aimerais t’accompagner ma belle mais je ne sais pas nager.  
 
Dans son dos, une voix moqueuse bien connue.  
 
… Quoi ? Maintenant ?
 
 Quand Mr. De Brent décidait…
 
Pas aisé, pas facile, elle but la tasse plusieurs fois. Les principes rentraient, la technique pas !
La planche c’était agréable.  Sauf quand un fou vous saute dessus pour un baiser… dévorant.  
 
Michael, Michael, sois patient ! Pouah( elle cracha dans l’eau) c’est salé !
 
Ils rentrèrent à petits pas, main dans la main.  
Au bout du quatrième jour, Alix savait faire quelques brasses sans couler. Elle était contente, d’autant que son compagnon la couvait sans l’étouffer.  Mais elle ne rata pas sa grimace, un soir :
 
La marque ? Depuis quand ?
 
Ça n’avait pas arrêté depuis le g8.  
 
ON DOIT RENTRER OU… il nous tuera !
 
Elle n’en avait aucune envie, lui non plus.  
 
Marche funèbre… Tête haute cependant, ils entrèrent dans les catacombes.
 
Tenez, tenez qui voilà, les accueillit une voix nasillarde par trop connue.
 
Mon Oncle, je…
 
La baffe reçue faillit lui tourner la tête à 180°, elle s’agenouilla, humble, contrite.
 
TOI AUSSI ! À Genoux ! 50 des miens ont péri par VOTRE FAUTE !
 
Je vous en prie, plongez en moi, je n’ai rien à cacher.
 
Tu parles… Elle serra très fortement les doigts de Michael en levant ses yeux bleus vers les rouges fâchés. 
 
J’ai volé les plans, je les croyais bons. Quand j’ai vu le massacre, j’ai voulu intervenir, rappelez-vous.
 
Pour lui ! Rien que pour lui !
 
Pas du tout. Je vous ai demandé de rappeler tout le monde, non ?
 
Il enrageait. Elle tremblait.
 
OÙ ÉTIEZ-VOUS ?
 
La vérité est parfois bonne à dire :
 
Sans Michael je serais morte ou condamnée à un fauteuil roulant à me pisser dessus sans parler du reste !  On était salement amochés, tous les deux.  Vous voulez voir les cicatrices ?  
 
Yeux bleus, yeux rouges.
 
C’est quoi cette porte à verrou ?
 
Je… je ne sais pas. Je ne veux pas savoir.
 
Le verrou grinçait, cédait. Elle transpira, supplia :
 
NON ! Je ne veux pas !    
 
Il arrêta puis beugla :
 
JE VOUS METS AU RECRUTEMENT ! On a besoin de nouveaux effectifs. NE ME DÉCEVEZ PLUS !
 
 Ils ne s’en sortaient pas si mal…
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Message par Michael De Brent Jeu Nov 07 2013, 22:29

Réveil brusque dans le divan, pourtant si confortable. La Marque, encore et toujours. Cela faisait des jours qu’elle cuisait doucement, mais là, la pointe de douleur avait été plus brutale. Envolée  toute sensation de bienêtre, il jura entre dents et se leva pour se mettre en quête d’un café. Alix avait déserté sa compagnie sans attendre son réveil. Tant pis, tant mieux. Elle avait été très claire la veille. Il respecterait ça et avait des très bonnes raisons pour le faire. S’il y avait quelque chose entre eux, les retombées de la situation ne seraient que pires.
Avec son humeur pointue, Bikita l’informa que la miss et le gros chat étaient partis en balade, sans doute à la plage. Il suivit le chemin qui y menait, sans se presser, prenant son temps pour réfléchir, ce qui dernièrement n’avait pas été dans ses priorités. Il s’était laissé aller, mollement, à l’idée, que par quelque hasard bienheureux il pourrait mener la situation à sa guise. Triste erreur.
 
Il resta un moment à la regarder. Vêtue de sa robe blanche, se protégeant du soleil sous un large chapeau de paille, Alix offrait une image si différente, si fraîche, jeune et désinvolte. Elle suivait les jeux fous du cougouar en riant. Apache adorait l’eau, sans doute parce qu’il l’y avait habituée dès son plus jeune âge. Là, elle semblait vouloir la convaincre de se joindre à la baignade.
 
J’aimerais t’accompagner ma belle, mais je ne sais pas nager.  
 
Faire durer l’illusion ? Un peu, juste un peu. Arborant son air le plus tranquille, il s’approcha.
 
On peut arranger ça facilement, je vais t’apprendre.
 
Quoi ? Maintenant ?
 
Il rigola de son expression abasourdie.
 
Tu connais un meilleur endroit ?...Allez, essaye pas de te défiler !
 
Apprendre à nager à Alix fut tout à fait délectable. Ils s’amusaient même si elle buvait la tasse et préférait faire la planche que plus d’efforts.
 
Tu n’iras pas bien loin comme ça, se moquait-il en l’embrassant, ce qui eut pour résultat de la faire couler.
 
Michael, Michael, sois patient ! Pouah, c’est salé !
 
C’est le problème avec l’eau de mer !

C’était bon, paisible, rassurant. Irréel et absurde. Leurs vies ne leur appartenaient pas, ni leur appartiendraient tant que durerait le règne de terreur du Lord. La leur était une relation assez étrange, c’était le moindre à dire. Basée sur une méfiance mutuelle, soudée par un Inviolable. Ils étaient devenus complices dans une intrigue mal expliquée. Par la force des choses, cela avait mué en une bonne camaraderie d’armes, avant que ne s’en mêle cette folle attirance qui bouleversait tout. Michael s’en maudissait, cela ne ferait que plus de mal… après.
Les quatre jours suivants, il s’appliqua à tenir gentiment les distances, ce que Alix remerciait, sans doute. Puis, ce soir-là, la Marque se manifesta avec une brutalité inouïe. En voyant sa grimace de douleur, elle capta au quart de tour. La réalité les rattrapait.

Depuis quand ?
 
Ça a commencé de suite après la mission…IL n’était pas sûr que nous soyons en vie, mais là…
 
Les catacombes. Lieu de prédilection de Maître. Sombre, sinistre, l’endroit convenait parfaitement au charmant locataire. Michael prit sur lui pour vider son esprit, le fermer hermétiquement et prendre son expression la plus neutre, sans se défaire de son arrogance habituelle, ça aidait à supporter !
 
Haie d’honneur ? À d’autres ! Sourires narquois. On s’écartait juste pour le plaisir morbide de ne pas rater miette du spectacle à venir. Tonton ne rata pas leur entrée.
 
Tenez, tenez qui voilà !
 
Mon Oncle, je…
 
Il se sentit des envies de meurtre en le voyant gifler Alix et  celle-ci s’agenouiller humblement aux pieds du monstre.
 
TOI AUSSI ! À Genoux ! 50 des miens ont péri par VOTRE FAUTE !
 
Michael obéit, baissant à peine le nez, le Maître ne fit presque pas attention à lui, mais il savait que ça ne tarderait pas. Alix serra très fort ses doigts et se  lança avec des arguments très justes mais l’autre fulminait, s’adressant uniquement à sa nièce comme s’il n’existait pas.
 
OÙ ÉTIEZ-VOUS ?
 
Elle se remit à dire la vérité. Jusque-là tout se passait plutôt bien. Il pouvait sentir la déception de leurs compagnons d’armes, qui ne fit qu’empirer quand, ô bienveillance, le Lord laissa tomber la sentence.
 
JE VOUS METS AU RECRUTEMENT ! On a besoin de nouveaux effectifs. NE ME DÉCEVEZ PLUS !
 
Silence de mort planant sur l’assistance. Comme des spectateurs du cirque romain, les présents voulaient du sang. Avec un de ses sourires sadiques, le Lord fixa ses yeux rouges sur Michael qui avait esquissé un geste pour se redresser.
 
Mais avant, tu vas recevoir ton châtiment, ON NE ME DÉÇOIT PAS DE LA SORTE !
 
Alix laissa échapper une exclamation terrorisée par contre la galerie émit une longue rumeur de satisfaction. Michael serra les dents, sachant ce qui allait venir. Il se concentra de toutes ses forces pour vider son esprit, repousser le seuil de douleur et survivre à l’épreuve.
Les Endoloris du Maître n’étaient pas bienveillants. Ils étaient censés de  causer la plus insoutenable souffrance et briser l’esprit le plus obstiné. Ne voulant pas y laisser os et raison, il se montra humble et hurla, comme tous et chacun, en demandant pitié. Très satisfait d’avoir rabattu le caquet à un être aussi obstiné, la Maître cessa toute action. Laborieusement, Michael se remit sur pied, s’inclina révèrent face à son tortionnaire avant de commencer à marcher vers la sortie sans avoir conscience d’autre chose que de l’effort de mettre un pied devant l’autre.
L’air froid de la nuit le ranima un peu, il s’appuya à un pan de mur écroulé et essaya de reprendre convenablement son souffle. Inconsciemment, il attendait qu’Alix le rejoigne mais elle ne vint pas. Incapable de trasplaner dans cet état, Michael fit appel à son elfe fidèle. Bikita le ramena à La Tanière et prit soin de lui avec l’abnégation d’une mère.
Alix ne revint pas. Ni le lendemain, ni le jour d’après, ni encore dans ceux qui suivirent. Michael assumait et s’occupa à ce qu’il avait à faire en essayant d’ignorer les ridicules pulsations de son cœur.
 
*Le moment est vraiment mal choisi, mon vieux, le moment et…la fille !*
 
Il contacta Justin. Brève communication, pour le rassurer de son sort. Restaient encore les ordres du Maître. Recrutement. Le monde sorcier était convulsé, partagé plus que jamais entre le Bien et le Mal. D’uns fuyaient pour sauver leur vie, d’autres tiraient profit de la déchéance, sans aucun besoin de devenir Mangemorts pour autant.  Quelle que soit la fin, il y aurait toujours à gagner pour les charognards.
 
Personne ne semblait faire attention à lui. Se balader à l’Allée des Embrumes, une fois la nuit tombée ne pouvait signifier que deux choses : qu’on y avait à faire avec quelque trafic louche ou qu’on était si absolument stupide pour penser que c’était un lieu touristique tout à fait inoffensif.  Cela faisait un moment que Michael avait détecté l’ombre qui le suivait, sans trop de discrétion, il faut dire. S’arrêtant sous une porte cochère, il attendit. L’autre ne tarda pas à apparaître dans son champ visuel. D’un geste vif, il le cueillit au collet. Surpris, son poursuivant laissa tomber en arrière la capuche qui lui avait couvert le visage jusque-là. Il s’agissait d’un jeune homme blond.
 
Tu as paumé quelque chose dans le coin ?
 
Et l’autre de reconnaitre sans ambages être tout bêtement perdu.
 
Perdu ? T’es con ou quoi ?...Celle-ci est l’Allée des Embrumes, pas Trafalgar Square…ou le Chemin de Traverse. Que fais-tu ici ? Pourquoi es-tu venu ? *Qu’est-ce que ça peut te foutre…envoie le se faire farcir ailleurs !*
 
Mais quelque chose d’indéfinissable retenait son attention en ce jeune homme inconnu qui gardait le regard obstinément baissé.
 
Regarde-moi quand je te parle !, ordonna t’il.
 
Il obéit et aussitôt une étrange sensation s’empara de Michael, comme si sa volonté cédait soudain, la même qui le gagnait quand jadis son père le fixait de ses prunelles de glace. Il braqua son esprit, à la défensive.
 
Essaye pas tes sales trucs sur moi !, gronda t’il, fâché de s’être laissé avoir même si seulement pour un instant, qui diables es-tu ?

Poliment, il se présenta : Erik Nielsen.
 
T’ai jamais vu dans le coin…t’es nouveau ? Que cherches-tu ici ? Avec ton admirable pouvoir, je suppose que tu veux des émotions fortes, c’est ça ?...Pas de ce genre-là, abruti, suis pas de ce bord…Tu devrais pourtant savoir qu’on ne fait pas de gentilles rencontres ici !
 
Le tel Erik le savait mais s’avouait tout simplement curieux.
 
Michael ricana.
 
La curiosité finit par tuer le chat, tu sais ça, quand même…ou du moins le mettre dans des très sales draps !...Oui, je suis un Mangemort, ça t’intéresse ?
 
Apparemment pas mal. Poussé allez savoir par quelque élan charitable, peu commun chez ceux de sa sorte, il entraîna Nielsen dans le premier pub enfumé sur leur chemin, le fit s’asseoir et lui demanda de vider son sac.
 
Si tu es un agent des Aurors, ou un mouchard de l’Ordre, je le saurai bien trop tôt pour toi, alors il t’en cuira…
 
En réponse, le jeune suédois lui raconta l’histoire la plus embrouillée qu’il eut jamais entendue, et il en avait entendu, des choses.
 
Alors, tu as des pulsations de folle colère, de meurtre presque…et tu n’y piges rien.  Et qu’est ce qui te fait penser que tu vas trouver une explication à ça…ici ?...Oui, pas bête ton raisonnement, on est tous très méchants dans le coin…Ah bon ? J’en ai pas trop l’air ?...Te laisse pas berner, mon pote, je le suis, point barre…tu vois ça ?...Cette Marque veut tout dire.

Ils étaient là, à bavarder  tranquillement quand la porte du pub vola en éclats pour livrer passage à un détachement Auror dans toute sa splendeur furibonde.
 
Merde, une razzia…Cours pour ta peau…ceux-là ne posent pas de questions !
 
Une pluie de sortilèges s’abattit sur les clients du pub, de la racaille de tout poil et plume. Quelques-uns ripostèrent, entre eux Michael qui n’avait aucune envie de finir à Azkaban, et à sa surprise, Erik restait à ses côtés, se défendant très efficacement.  Sans plus attendre, il l’agrippa de la manche et bondit vers l’arrière du pub, l’entraînant à sa suite. Ils déboulèrent dans une ruelle très sombre et déserte. Sans poser de question, Michael trasplana, sans lâcher sa prise. Ils se matérialisèrent dans un parc désert, côté moldu.
 
Tu sais te battre…qui t’a appris ?...Ah, Rogue…Bien pour lui et pour toi…Ce que tu viens de vivre est une attaque des Aurors, s’ils nous mettent le grappin dessus, on est morts ou chemin à la prison…Tu veux courir le risque ?

Il voulait surtout des réponses.
 
J’ai connu quelqu’un qui avait ton pouvoir…mon père, c’est pour ça que j’ai pu te contrer…Écoute, j’ai peut-être une proposition à te faire, faudra que j’y pense…Retrouve-moi demain soir, à l’entrée de l’Allée.
 
Tout le poussait à penser que le jeune suédois n’avait pas de vocation pour le Mal mais ses questions sans réponses le pousseraient à  les chercher peu importait où, il en avait besoin pour s’affirmer, aussi simple que ça ! Il lui fournirait le moyen de fouiller au fond de ses carences, espérant qu’il n’y trouverait aucune satisfaction, mais c’était un risque à courir. Le Lord serait très satisfait avec une recrue comme celle-là. Il en aurait besoin pour sa dernière offensive.
Il retourna à l’Allée, où le calme sinistre était revenu. Les Aurors  leur tombaient dessus mais disparaissaient sans s’attarder avant que des renforts ne s’amènent.  Le moment était parfait pour convaincre ces esprits exaltés de la justesse de ses propos. Il ne se trompa pas. La soirée de recrutement fut étonnamment fructueuse
Sans aucune envie de rentrer chez lui, Michael marchait lentement vers le Chemin de Traverse. Pas un chat dehors. Une pluie fine c’était mise à tomber et peu à peu le brouillard transformerait cette gueule d’enfer en un piège pour aveugles. C’est alors qu’il distingua la fine silhouette, se faufilant sous un lampadaire. Elle était couverte d’une ample cape, capuchon rabattu sur le visage, mais il l’aurait reconnue entre mille. Il pressa le pas, elle en fit autant. Il piqua un sprint et la rejoignit, la prenant du bras. Réflexe défensif parfait, il se retrouva avec une baguette pointée sous le nez, quitte à se prendre un vilain sort.
 
Bon sang, c’est moi…Je ne voulais pas t’effrayer…mais que fais-tu là, seule ?...
 
La réponse était simple.  Il scruta son visage sous la pauvre lumière vacillante, pâle, tendue, Alix ne semblait pas trop contente.
 
Je me suis demandé, tous ces jours…si tout allait bien pour toi…Il ne t’a pas fait mal, au moins ?...Moi ? Ça va…m’en tire…bien, mal, ça change quelque chose ?...Non, ça va plutôt bien…pour le boulot…Je recrute…
 
Le brouillard s’intensifiait rapidement.
 
On doit sortir d’ici…
 
Elle fut d’accord mais s’y prit à sa façon, et trasplana en le laissant là, sans plus d’explications. Il se maudit d’être si stupide et fit de même. De retour chez lui, Bikita n’osa poser de questions, sa mine sombre suffisait largement.
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Message par Alix Blackstorm Sam Nov 09 2013, 18:42

N’étant pourtant pas née de la dernière pluie, Alix ne s’attendait vraiment pas à la réaction démesurée de son oncle qui beugla contre Michael :
 
Mais avant, tu vas recevoir ton châtiment, ON NE ME DEÇOIT PAS DE LA SORTE !
 
Un « oh » de surprise indignée teinté de frayeur lui échappa tandis que sous le regard satisfait du staff des Mangemorts le beau et fringant Michael De Brent subissait de longs et pénibles Doloris.  Elle eut mal avec lui mais se devait de demeurer aussi impassible que possible. La galerie se régalait suffisamment ainsi.  Intervenir aurait été une preuve de faiblesse impardonnable ; elle souffrit en silence, elle.
Le « spectacle » achevé, ils laissèrent De Brent sortir pire qu’un animal maltraité.
 
Sortez tous, dit froidement le Lord. Pas toi, Alix !
 
Dès que tous eurent déserté, il se fit courtois :
 
Prends un siège, discutons un peu, dit-il en allant même jusqu’à lui offrir un verre de vin.  Tu ne m’en veux pas trop pour ce que j’ai fait à ton amant, j’espère ?
 
*Si tu crois m’avoir aux faux bons sentiments…* Michael et moi n’en sommes pas encore là, mon oncle. Ça ne vient pas de lui mais de moi.  
 
Elle sentait ses tentatives de lui percer l’esprit mais les déjouait extrêmement bien en lui offrant des panneaux de sincérité dans lesquels il fonçait, s’égarait.  
 
Je m’en fous, du moment que ces sentiments n’entravent pas MON œuvre !
 
Nous avons été abusés lors du G8 et en avons durement payé le prix !  
 
On t’a grugée, toi ? TOI ? Le coupable ne s’en est pas tiré, je suppose ?
 
Il n’y a pas réellement de coupable. Je suis entrée sous polynectar, ai copié les plans trouvés. Si quelqu’un est à blâmer, c’est moi.  
 
Le Maître semblait nerveux.  Elle s’attendit aux pires retombées mais rien ne vint, sauf :
 
Je t’interdis de façon expresse de revoir ce De Brent hors nos réunions communes. Il t’embrouille trop la tête ! Tu iras au recrutement comme prévu. Marcher un peu dans la fange te remettra peut-être les idées en place.  
 
Combien de nouveaux désirez-vous, mon oncle ?  
 
Nous allons avoir besoin de tous les éléments disponibles. Dans un premier temps, tu iras dans la forêt interdite puis chez les géants avant de sillonner les ruelles, j’ai dit !  
 
Aussi discrètement que possible, elle prévint l’Ordre de ce qui attendrait les défenses de Poudlard le moment venu puis partit en quête. Comme sale boulot, c’en était un.  Non, son oncle ne désirait pas sa mort. Il savait parfaitement ce dont elle était capable. Imperium et potions subtiles convainquaient très bien.  Protégée contre le venin des acromantules, elle en recruta des centaines. Les Trolls étaient tellement idiots que ça se fit les doigts dans le nez, surtout en raison de leur odeur infecte. Greyback se chargeait des loups garous, au moins ça d’épargné. Vampires, Harpies et autres créatures abominables furent circonscrites dans la sueur et la crainte mais les Géants… Rien qu’une poignée se laissa faire, et encore… Comment s’y fier ?
Débuta le ratissage des rebus de société.  Apparemment, quelqu’un d’autre y avait fait du bon boulot car à peine une dizaine d’égarés, elle n’eut que des miettes à glaner.  
Nuit de brume… Après si maigre pèche, autant rentrer. Elle cherchait à s’orienter dans la purée de pois envahissante. Ses sens lui firent deviner une approche. Réflexe : baguette sous le nez.
 
*Oh non ! *
 
 Son coeur partit en vrille en Le reconnaissant.
 
Bon sang, c’est moi…Je ne voulais pas t’effrayer…mais que fais-tu là, seule ?...
 
Je cherche mon chemin. Et toi ?  
 
Il s’était posé des questions sur son sort et faisait ce à quoi on l’avait assigné.  
Il ne fallait pas qu’on les voie ensemble ! Pas très fière, elle lui faussa compagnie dans les secondes suivantes.
 
Si une larme lui échappa dans sa fuite, nul ne la vit.  
 
Après tous ses voyages, Alix fut contrainte de résider en permanence auprès de son oncle au confort duquel elle devait veiller en surveillant ses humeurs de plus en plus mauvaises. Il avait de quoi, on ne lui rapportait que les progrès de la résistance et la lie des caniveaux pour la contrer.  
 
Soir de réunion…
Elles étaient devenues exceptionnelles si bien qu’Alix redoutait un peu d’être confrontée à Michael cette nuit-là. Elle se prépara avec le soin habituel, sans en rajouter, et, cape ajustée, sortit dans les couloirs sinistres. Longeant une des antichambres menant à la grande salle, il lui sembla percevoir un faible bruit. Quelqu’un avait toussoté, elle l’aurait juré. Poussant la porte, elle eut la surprise de découvrir un grand type blond qui tournait en rond dans la pièce nue, glaciale.  
 
Qui êtes-vous, que faites-vous ici ?  
 
Il s’appelait Nielsen, se prétendit une recrue de Michael qui attendait sa présentation.
Elle ne lui laissa pas le choix, lui sautant sur le poignet. En cinq seconde elle sut, et blêmit.  
 
C’est de la folie ! Tu n’es pas prêt Erik ! Tu devrais transplaner vite fait…  
 
Zut, Michael se pointa. Il les considéra l’un après l’autre, constatant sans doute leur trouble mutuel. Était-ce une idée ? Il n’était pas ravi de la voir cette fois.
 
… arrête tes sarcasmes Michael ! On n’a pas le temps ! Je… je vais arranger le coup *du moins j’espère*  Erik, bois ça ! J’y vais, suivez dans quelques minutes.
 
Tu es en retard ! Pas la seule, du reste…
 
Excusez-moi, Maître. Je viens de croiser quelqu’un d’hautement intéressant dans l’antichambre.
 
La fameuse recrue de ton De Brent ? ricana-t-il.
 
Exactement, mon oncle.  J’ai décelé un très important potentiel chez ce jeune homme sauf que…
 
… Que quoi ?
 
Sa colère est réelle, ses motivations aussi mais il n’est pas prêt à être marqué.
 
Explique.
 
Tous suivaient chacune de ses expressions, gestes.
 
Vous allez comprendre par vous-mêmes.
 
Les autres étaient-ils aveugles ? Était-elle la seule à remarquer les similitudes entre les deux hommes qui entrèrent ? Puisque nul ne soulevait la question, elle poursuivit :
 
Tu es censé savoir te battre Erik ? Alors combat Michael, là, maintenant, de suite.  
 
Bellatrix ricana :
 
Pourquoi pas moi ? J’aimerais m’amuser avec ce jouvenceau.
 
On l’ignora, la joute débuta. Ils ne s’épargnaient pas, loin de là. Ça ne rata pas, à un moment les baguettes s’accrochèrent dans un arc que le Lord ne pouvait ignorer.  Son expression était mitigée quand il ordonna la fin de la lice et soumit Erik à la question.  Michael, ainsi que la majorité, ne semblait rien piger.
 
… Recrue de choix, s’il en est mais pas prête en effet.
 
Direct Alix sauta sur l’occasion :
 
Je sollicite l’honneur de former ce garçon. Severus a bien entamé le processus mais il n’est pas achevé.  
 
Je suppose que le recruteur doit participer aussi ? grinça Ariana De Brent.
 
Amen.
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Message par Michael De Brent Dim Nov 10 2013, 09:59

Tout compte fait, l’attitude d’Alix n’avait rien de surprenant. Elle avait ses devoirs, lui, les siens. Leur sort de leur appartenait pas. Point barre.
Le souvenir de sa curieuse rencontre avec Nielsen vint le distraire de ses moroses pensées. Le gars l’intriguait. Gênante ambiguïté. Il avait reconnu d’emblée le potentiel d’une recrue pareille mais le livrer impunément aux forces du Mal le répugnait. De leur conversation, Michael avait saisi l’essentiel, le suédois nageait dans les eaux troubles de l’ambivalence. Passé imprécis accompagné d’un héritage incompréhensible, il cherchait des réponses et surtout se cherchait lui-même. Michael ne connaissait que trop bien ce genre de lutte interne.
Erik était au rendez-vous. Impossible autrement.  Michael décida de prendre son temps pour arriver au fond de toute intention.
 
Ce choix peut être stigmatisant plus que satisfaisant, tu voues ta vie au service d’un Maître difficile et exigeant. Au moindre manque, la punition tombe et crois-moi, ce n’est jamais une cure de santé.

Nielsen voulut savoir la raison de son choix, à lui.
 
C’est mon héritage…disons que je suis né pour être ce que je suis. Dans mon cas, le choix était restreint.

L’autre se contenta de lui faire remarquer que si le choix existe, on a le pouvoir de prendre ce qui nous convient le mieux. Michael eut un sourire en coin.
 
Juste.  Viens avec moi ! On trasplane !
 
Si Erik pensa qu’il allait le mener séance tenante face au Lord des Ténèbres, il fut drôlement déçu en découvrant les lieux. Avec un bon feu crépitant dans la cheminée et Apache ronflant sur le tapis, La Tanière n’avait rien de bien inquiétant.
 
Parle et ne tais rien. Je saurai si tu me mens ! Et n’essaye pas ton regard perçant sur moi, c’est peine perdue, je te l’ai déjà dit hier soir.
 
Ce fut une très intéressante séance d’aveux, à la fin de laquelle, Michael se leva, servit deux verres de Pur-feu, en fourra un dans la main du jeune suédois et prit place face à lui.
 
Je comprends tes raisons, ta colère et ressentiment, mais ce ne sont pas les bons motifs. L’intention est là mais ton intégrité morale correspond très mal à ce qu’on peut attendre de toi. Tu n’as pas menti, je ne le ferai pas non plus : tu peux être très utile, extraordinairement, en fait…Je peux t’offrir l’opportunité de remettre quelques pendules à l’heure et sans doute de trouver pas mal de réponses à tes inquiétudes. Celui-ci est un jeu de pouvoir et domination, il faut savoir bouger ses pions dans le bon sens pour arriver au but.  Tu viendras avec moi, je te présenterai au Lord et tu seras accepté dans ce club si select  mais tu ne recevras pas la Marque, en fait on fera jusqu’à l’impossible pour éviter que cela se produise…
 
Ce discours inédit eut l’heur de susciter d’autres questions. Ce Nielsen était un fin esprit.
 
Tu vois juste, disons que j’ai des très puissantes raisons pour faire cela. Dans deux jours aura lieu la réunion de présentation, fais exactement ce que je te dis et tout ira bien.
 
Michael n’avait laissé sa recrue qu’un moment et voilà qu’en revenant la chercher, il se trouvait nez à nez avec Alix qui se livrait à un de ses sondages-express, avec résultats concluants ce qui est plus.
 
C’est de la folie ! Tu n’es pas prêt Erik ! Tu devrais transplaner vite fait…
 
Miss Clairvoyance s’ajoute à la ronde !
 
Arrête tes sarcasmes Michael ! On n’a pas le temps !
 
On ? Ça fait déjà du monde…Qu’est-ce que tu vas faire ?

En question de secondes, elle avait un plan, exhibait une fiole et filait. Erik, assez abasourdi voulut savoir à qui il avait affaire, là.
 
Zorro, ça te dit ?... En tout cas, tu fais ce qu’elle dit, pigé ?
 
Pourquoi les regardait-elle de la sorte ? Comme qui vient de trouver quelque explication à un mystère obscur. En tout cas, il n’eut pas le loisir de s’appesantir sur la question déjà la suite s’enchaînait à toute vitesse.
 
Tu es censé savoir te battre Erik ? Alors combats Michael, là, maintenant, de suite.  
 
Ainsi fut fait. Beau spectacle, personne ne trouverait rien à redire. Erik était un fin duelliste, lui, un des meilleurs. Attaque défense, défense attaque. Précision et intention et puis ÇA ! Cet arc qui accrocha leurs baguettes, rendant impossible la continuation de la joute. Sans rien comprendre, Michael s’écarta alors que Nielsen affrontait la Lord.
 
Recrue de choix, s’il en est mais pas prête en effet.
 
Et Alix de ne pas rater son coup en réclamant l’honneur de former la nouvelle recrue.
 
*Non mais, quel toupet !*
 
Mais déjà la solution tombait du côté le moins attendu avec la question, voulue insidieuse, de sa propre sœur Ariana. Pour une fois, elle jouait en sa faveur, bien que celle-là ne fût pas son intention. Le Lord sembla, pour une fois, pris de court par l’idée. Quels facteurs jouèrent ? Il n’en sut rien, pour le moment.
 
Ce droit te revient, Michael !, admit le Maître, sèchement alors qu’en toute évidence l’idée était loin de l’enchanter.
 
Ainsi sera fait, Maître !, il abhorrait se montrer si humble mais on ne discute pas l’aubaine.
 
Retour à la petite salle nue et froide. À trois. Alix donna des ordres précis. Personne ne discuta, les lieux s’y prêtaient mal.
 
On sera là, demain ! Bonsoir, Alix !
 
Il entraîna Erik vers la sortie et peu après se retrouvaient de nouveau à La Tanière.
 
Pas mal comme début. Tu n’as pas idée de l’honneur qui t’es faite, mon vieux…Oui, en quelque sorte, Miss Blackstorm est la favorite du Lord…Mais non, voyons, d’où tu sors une idée pareille ? *Comme si tu n’avais pas eu la même !*…c’est Sa nièce…presque pire, oui…les liens de sang, tu sais, c’est fort ça…pour Lui !
 
Logiquement, la nouvelle recrue voulut savoir ce qu’il adviendrait de lui.
 
Tu as entendu Alix, on ira se tapir dans son triste manoir au fin fond des Highlands et on fera ce qu’il faut faire. Pour le reste du monde, tu as dégoté un super job en Écosse, pas question d’aller crier sur les toits que tu suis un entraînement pour devenir Mangemort, c’est encore mal vu en société…Non, je n’ai pas trop bien compris ce qui s’est passé au cours du duel…mais suis sûr que Miss Blackstorm se fera un plaisir à éclairer nos lanternes…Allez, va dormir, Bikita te montera ta chambre !
 
Il resta seul face au feu, à se poser des questions à en avoir mal à la tête. Finalement, il envoya un message crypté à Justin pour le rassurer et au lieu d’aller chercher un sommeil qu’il savait serait impossible à trouver, il alla s’enfermer dans son bureau décidé à élucider ce qui le taraudait. Au petit jour il avait glané assez d’information  comme pour connaître une paire de bonnes raisons  de cet « accrochage » de baguettes. Une seule méritait, à son avis, d’être retenue : sa baguette et celle d’Erik étaient  jumelles. Fait très rare mais pas inconnu. Il devrait enquêter un peu plus à fond, délaissant, pour absurde, l’hypothèse d’un proche lien de parenté avec le jeune suédois.
 
Être de nouveau confronté au jour le jour avec Alix ne serait pas facile, d’autant qu’elle semblait avoir très clairement défini les limites. Volontaire ou imposé, cela revenait du tout au même. Ils disposeraient d’une semaine, et pas un jour de plus, pour faire d’Erik Nielsen une recrue apte pour le service. Alix le formerait. Lui, en tant que recruteur, selon le manuel, serait là en observateur.
Pour un gars fraîchement déraciné de son entourage habituel, le suédois réagissait admirablement bien. Parfois il laissait se perdre un regard rêveur, en pensant sans doute à sa petite amie, qui pour l’heure séjournait chez ses grands-parents. 
L’entraînement d’Erik débuta une demi-heure après leur arrivée au manoir Blackstorm. Aucune perte de temps n’était permise. Alix était une instructrice rigoureuse, Michael un observateur  discipliné. Erik s’avéra, comme prévu, un élève talentueux, avide d’apprendre.
La première journée fut une révision générale des aptitudes de la nouvelle recrue. Rogue avait fait un magnifique travail en formant le jeune suédois, on retrouvait un peu de sa patte tordue dans certains sortilèges d’attaque, il avait mis non seulement un soin spécial à équiper le jeune homme d’un généreux bagage de connaissances pratiques, il avait guidé son esprit. Erik était d’un naturel noble et juste,  son seul point faible était ce penchant obscur qui parfois faisait surface sous l’empire d’une émotion violente.
 
À tout moment Erik devait se montrer prêt à contrer une intrusion dans son esprit. Michael s’appliquait à le surprendre, au beau milieu d’une conversation ou même  lors d’un duel avec Alix.
 
Ferme ton esprit, bon sang…que je sache que tu ne penses qu’à ton Opaline ne te nuira en rien mais si un ennemi l’apprend, il pourra s’en servir, tiens ça en compte.
 
Il le poussait à bout, l’agaçait, piquait son amour propre, le provoquait et finissait par le faire se mettre en colère pour l’obliger immédiatement après à réprimer ses émotions.
 
C’est vital, la maitrise de soi te sauvera la vie. Haine, colère ou peur, tu ne dois jamais les démontrer. Vide ton esprit, fais toi un masque indéchiffrable, ne laisse jamais deviner ce qui t’agite vraiment.
 
L’instructrice se livrait à un exercice attaque-défense particulièrement ardu avec son disciple quand, sans préavis, Michael s’en mêla, attaquant Erik par l’arrière. Le jeune suédois perdit contenance un instant, mais riposta  à cet assaut inattendu alors qu’Alix le cernait de l’autre côté. Il se défendit  bravement mais Michael le désarma au bout d’une minute. Erik écumait.
 
Te mettre en rogne ne te sert à rien, pour les effets, t’es mort, dans un véritable combat, à moins de te battre contre Harry Potter, personne ne va te désarmer mais te tuer…Pourquoi je parle de lui ? D’autant que je sache, c’est le seul crétin capable de se trouver face au Lord et lancer un Expelliarmus…mais enfin, passons…
 
Alix le tança de s’en être mêlé.
 
Une misérable semaine, ma jolie…si on ne s’y dépense pas à fond, Erik est bon pour les vautours !...En plus, je m’ennuyais à vous regarder faire des jolis roulés boulés !...Pourquoi penses-tu à ta mère, Erik ?
 
Le suédois le braqua d’un regard furibond et boucla son esprit.
 
C’est fatigant, je sais…Allez, c’est bon pour aujourd’hui, il fait presque nuit et on gèle, rentrons !
 
Erik les devança. Alix allait lui emboîter le pas mais Michael la retint.
 
Laisse le un moment seul…il est à bout…Non, il ne va pas craquer mais c’est quand même fort…Oui, c’est un brave gars… Tu l’apprécies pas mal aussi, n’est-ce pas ?...Non, je ne l’ai pas cherché, à vrai dire, on s’est tombés dessus par hasard…enfin, presque…
 
Il raconta sa rencontre avec le jeune suédois, elle l’écouta, l’air pensif, avec un petit sourire mystérieux au coin de la bouche.
 
Si tu me racontais de quoi tu te marres en douce, on pourrait se marrer à deux…Ça me manque rire avec toi…Oui, je sais, ce n’est pas le moment pour parler de ça…mais je le dis quand même…Ça fait déjà un bon moment qu’on ne croise pas deux mots…
 
Elle baissa la tête et il aurait juré l’avoir entendue soupirer. Les raisons qu’elle fournit pour expliquer son éloignement étaient plus que convaincantes.
 
Ça peut sonner bête mais je me réjouis que ce soit pour ça…C’est bon, je me tais…Rentrons.
 
Le feu crépitait gaiement dans l’âtre, rendant l’ambiance douillette. Dehors, pluie et vent. La journée avait été exténuante et ce moment de détente était le bienvenu.  Comme les autres soirs, ils avaient longuement parlé. Mettre au clairs leurs vrais propos avait semblé primordial une fois parfaitement sûr de ceux d’Erik, qui sans ambages, s’était porté volontaire pour permettre à Alix de sonder son esprit à souhait. 
 
Nous ne sommes pas seuls dans ce combat, Erik…Oui, c’est une croisade, si tu veux le voir ainsi, sauf que ne pouvant espérer convertir le Mal en Bien, il faut l’éliminer dès sa racine…Mais ne revenons pas sur ça…pas ce soir ! Alix a appris beaucoup de choses en sondant ton esprit mais j’aimerais que tu parles de toi…Je sais que tu es un orphelin mais…
 
Il ne pouvait pas s’imaginer quelle serait la suite. Erik lui coupa carrément la parole pour après émettre un profond soupir et se lever en assurant avoir un aveu capital à faire, ce disant, il avait tiré une feuille de papier soigneusement pliée de sa poche. C’était une lettre de sa mère, reçue après la mort de celle-ci.  Un silence pesant plana dans le petit salon, rompu seulement par le crépitement des flammes. Sans rien dire, le jeune homme donna la lettre à Alix. Celle-ci la parcourut rapidement, avant de la passer à Michael.
 
« … Tu es né. Demetrius m’a menti et abandonnée… »
 
Le reste avait disparu, seuls demeuraient ces mots, valsant étrangement devant ses yeux. Faisant un effort, il plia la lettre et la rendit à Erik qui posa alors une seule et unique question. Michael  le dévisagea, abasourdi, ayant à peine conscience de la main d’Alix serrant la sienne. Sa voix sonna bizarrement enrouée en répondant :
 
Oui…je connais un sorcier anglais qui porte ce nom…enfin, qui le portait, il est mort à présent…C’était mon père !

Instants de flottement.  Les doigts fins enlacèrent les siens,  il la regarda et ce qu’il lut dans ses yeux de nuit confirma l’évidence. Erik demeurait immobile, aussi interloqué que lui.
 
Le seul autre sorcier à porter ce nom était mon arrière-grand-père…donc, il ne reste qu’à…Bon sang, Erik…tu es…mon frère !
 
Un curieux sentiment d’euphorie se mêlait à sa stupéfaction…


Dernière édition par Michael De Brent le Ven Mar 14 2014, 00:58, édité 1 fois
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Message par Michael De Brent Mer Nov 13 2013, 22:57

Les méandres de la vie sont souvent tortueux. Ne pensez pas trop aux implications maintenant...
 
Facile à dire ! Un frère tombé du ciel ! Il rencontrait le gars dans une ruelle sombre, il le recrutait, se mêlait encore plus dans cette histoire tordue et voilà que comme s’il n’y avait rien de plus normal, le résultat  le laissait paf…et il n’était pas le seul.
Alix donna quelques explications, toutes raisonnables et pertinentes, qui devraient, en toute évidence les satisfaire, faute de mieux. Le tout avant de les expédier arbitrairement dans les limbes merci un de ses cocktails maison !
Au réveil, l’humeur de travers, Michael se promit de tirer au clair quelques aspects, qui à son avis, étaient à revoir. Il n’aimait pas du tout la façon dont Alix s’était prise pour se débarrasser de lui et Erik. Soit, la miss devait avoir besoin de se ressourcer un peu et réfléchir sur son problème immédiat. Avoir affaire avec un De Brent va et passe, deux du coup, c’était sans doute trop pour elle.
Erik, rencontré au gré des couloirs interminables avait l’air un peu déboussolé mais faisant abstraction des mystères de la vie, avoua mourir de faim.
 
Qui pense à manger dans une situation pareille ?, s’emporta  Michael.
 
Erik, évidemment. Ignorant sa saute d’humeur, son jeune et frais découvert frangin s’en donna à cœur joie avec le somptueux buffet petit déjeuner  présenté par un Lormar ultra diligent. Lui se contenta de maintenir ses habitudes : café et clopes. Le cher « bambin » se déclara satisfait après une copieuse répétition.
 
Tu devais ruiner l’économie du couvent avec cet appétit, dis donc !
 
Ce gosse-là, si on pouvait appeler ainsi un gars de sa taille et carrure, avait, décidément bon caractère, au lieu de grogner, comme lui, il se limita à raconter sa vie d’orphelin parmi les nonnes. Une existence simple, chaleureuse. Il s’était senti chéri et protégé. Bien sûr, il avait compris beaucoup de choses depuis un certain temps. A peine si Michael put déceler un rien de ressentiment pour tant de silence et secrets.
 
Sais pas trop bien comment ça marche dans les ordres religieux mais m’imagine qu’il y a quand même certaines règles à suivre…Ta mère s’est trouvée en pleine disjonctive… pas facile pour elle, elle a fait de son mieux pour te protéger…Non ! Elle a bien fait de ne pas t’envoyer chez mon père. Alix te l’a dit hier soir, c’était pas un chic type…pas du tout ! Il me l’a menée facile…je devais devenir Mangemort à 17 ans, j’ai pas voulu…imagine-toi la suite !...Non, Erik, il ne m’a pas largué un sermon sur les vertus de la loyauté familiale, il m’a battu comme à un chien et m’a jeté au fond d’un cachot pour que j’y crève…

Cela donna de quoi réfléchir un instant à ce frangin inattendu, qui tout compte fait, finit par accepter que c’était, en effet mieux, ne pas avoir rencontré le reste de la famille. Ils étaient là, à se mettre à jour de leurs respectives existences quand Miss Blackstorm fit, enfin, acte de présence. Une autre qui n’avait pas faim.
 
Merci pour hier soir, grommela t’il, en guise de bonjour, d’autres surprise du genre auxquelles on doive s’attendre ? Encore d’autres secrets que tu aies percés, cette nuit !?

Elle n’agréa pas trop le ton mais passa outre. Erik voulut savoir s’ils sortaient pour  la mise en forme du jour.
 
Non, pas d’entraînement ce matin mais des révélations qui n’ont strictement aucun rapport avec votre fratrie. C’est de notre but qu’il s’agit ! Lui  seul compte, vous m’entendez ?

*Quel sergent !*
 
Menés comme dociles moutons, ils s’installèrent, sans piper mot, au salon, face au feu, avec plein de café et cigarettes à discrétion.
 
L’un de vous a-t-il une idée de ce qu’est un horcruxe ?
 
Hor…quoi ?...Moi, jamais. Toi, Erik ?
 
Bien entendu, elle les renseigna de long en large, de quoi les laisser muets de stupeur horrifiée. Michael  en savait pas mal sur la perfidie humaine et les esprits tortueux, mais qu’un être humain soit capable d’arriver au point de partager son âme en six portions et en occulter chacune dans des objets, dépassait son imagination. St. Potter, encore lui, avait eu vent de l’existence des fameux réceptacles d’âme et doué comme il était  en avait déjà éliminé quatre, et était sur la piste du cinquième qui se trouvait à Poudlard. Le sixième n’était autre que l’affreux reptile qui accompagnait le Lord, comme à d’autre un chien fidèle. À différence que le toutou se contenterait d’un os occasionnel, Nagini, elle, se nourrissait de sujets tombés en disgrâce.
 
Alors on tue le serpent et affaire close !

Non, je ne veux pas que vous tentiez de tuer Nagini... J’aimerais qu’Erik tu uses de ton pouvoir persuasif pour faire croire à mon oncle que son serpent est hors de danger. S’il lève la protection, nous pourrons l’atteindre.

Le plan était simple. Erik se chargerait d’endormir la suspicion du Lord et insuffler en lui  le bon dessein. Questions, réponses, conseils, exemples, tout y passa et il y aurait eu bien plus si, de façon inopinée, une brûlure sauvage à son bras, n’avait presque fait hurler Michael.
 
C’est enragé, là…On fera mieux d’y aller de suite !
 
Ainsi fut fait. Et dès l’instant où ils furent face au Lord, Michael eut le terrible pressentiment que tout allait mal, très mal. Pour son malheur, il ne se trompa pas ! Tout alla très vite. Après leur avoir annoncé l’attaque à Poudlard ce soir même, ce qui lui produisait une satisfaction sadique, il ordonna, sans préavis :
 
EMPAREZ-VOUS D’EUX !

Sans le temps de réagir, ils virent Alix être stupefixée alors qu’on les entravait solidement avec des liens magiques. De rien ne servait se débattre, l’assistance en plein n’attendait que ça pour les tailler en pièces, lui et Erik.
 
Faute de mieux, Michael redressa la tête plein d’arrogante morgue et dévisagea le Maître.
 
Le droit  nous assiste d’avoir une explication pour ce fait !, réclama-t’il.
 
TU OSES PARLER DE DROIT !? TOI, INFÂME TRAÎTRE !...ET TU PARLES AU NOM DE TON COMPLICE AUSSI ?
 
À côté de lui, Erik copiait l’attitude. Beau tableau. Si leur dernière heure était venue, que ce soit avec tout éclat et fierté.
 
Qui parle de trahison, Maître ? Je veux savoir qui a osé lever pareille infamie à mon encontre !?
 
Pourquoi cela ne l’étonna pas quand sa chère sœur Ariana se démarqua des rangs et avança, imbue d’abjecte soumission vers le Lord auquel elle baisa la main. C’en était à vomir.
 
J’ai fait part à mon Maître bien aimé, de tes manigances obscures…avec cet homme que tu as amené vers nous en assurant l’avoir recruté…un inconnu dont personne ne sait la provenance…
 
Pauvre idiote, ton désir d’intrigue sera ta perte…cet inconnu, comme tu l’appelles n’est autre que notre frère, demi-frère en fait, fils non reconnu de notre cher père et d’une noble dame de la maison royale de Suède. Un Sang-pur comme nous, un De Brent, comme nous…

Ariana vacilla sur ses jambes. Tout le monde tendit le cou, de même que le Lord. Tous les regardaient attentivement et bien sûr, avec une telle concentration, qu’il ne leur resta aucun doute sur la filiation invoquée.
 
Pourquoi ne pas l’avoir dit avant ?, insista tout de même Ariana en voyant se fissurer dangereusement l’édifice de ses mensonges si habilement ourdis.
 
Je devais m’en assurer !
 
Il était au désespoir en voyant Alix, étalée aux pieds du Maître qui semblait l’avoir oubliée, pour le moment, mais maintint son attitude défiante. N’empêche que le Lord, se reprit illico et les fixa de ses prunelles diaboliques.
 
Peu importe…Cette histoire n’est pas…
 
Fut ce son idée ou le grand Mage noir eut une minime hésitation ?
 
…n’est pas tout à fait confirmée, or nous n’avons pas de temps…l’attaque aura lieu !
 
Maître…et votre nièce ?, osa néanmoins s’enquérir Michael
 
J’ai d’autres plans pour elle !, il fit claquer ses longs doigts et ordonna à deux sbires qu’ils emmènent Alix à ses appartements,  et pour vous aussi…Ariana m’est fidèle au-delà de tout…ses doutes, peu importe ce que tu dises, Michael, pèseront toujours plus  que tes prétendues vérités…je ne supporte pas ton arrogance !
 
*Comme si ça m’intéressait !*
 
Le Maître ne leur prêtait plus aucune attention, dans un envol de cape il se détourna et disparut en direction de sa crypte privée.  Sans trop d’envie, on le détacha et tout le monde, dans un remous de murmures, commentaires et  rires nerveux, se mit en route vers la grande échéance du jour.
 
Crève-cœur ! Ces lieux où il avait passé les plus heureuses années de sa vie, attaqués, détruits, souillés par ce déferlement du Mal et cela sans pouvoir bouger un doigt, obligés comme ils le furent de rester en arrière des lignes de combat. Le Lord réservait son élite pour le coup de grâce. 
Mais comme tout le monde sait, tout tourna autrement. Définitivement pas comme prévu par Voldemort  et son armée des Ténèbres.  À la fin du jour, le Mal avait été mis en déroute…et le Lord vaincu avait rejoint les enfers.
 
Nous devons retourner au Repaire chercher Alix avant que les Aurors n’arrivent !
 
Personne ne faisant attention à eux, ils trasplanèrent . Les Catacombes étaient désertes, encore. Il s cherchèrent Alix partout, expédièrent leurs Patronus en prospection pour les voir revenir bredouilles. Pas de trace de Miss Blackstorm. Restaient les appartements privés du Maître.  Sans aucun égard, un Bombarda Maxima eut raison du solide panneau et les deux frères s’introduisirent dans l’antre sacré. Tapis d’Orient , tentures de soie, artefacts magiques anciens, vraies reliques de leur monde. Ils ne perdirent pas le temps à détailler les trésors là accumulés, se livrant à une fouille  frénétique et consciencieuse.
 
Elle n’est pas là !
 
Erik venait d’écarter un lord rideau masquant une alcôve et restait perplexe face à l’engin qui s’y trouvait. Michael, dépité, le rejoignit.
 
Que diables…

Erik assura avoir vu quelque chose de très semblable dans un film à la TV mais l’idée était invraisemblable quoique…
 
Regarde ça…cadrans, manettes, boutons…ce levier…c’est débile…qu’est-ce que tu as trouvé ?
 
Le jeune suédois s’était baissé et ramassé quelque chose du tapis, la tenant à bout de doigts, il montra sa trouvaille à son frère.
 
Je connais ça…c’est la bague d’Alix, elle ne l’enlève jamais…ça prouve qu’elle a été ici mais…Non ! Tu ne penses quand même pas que…

Erik acquiesça, contrit, le regard fixé sur un des cadrans affichant une rangée de chiffres. Michael sentit le cœur lui manquer en comprenant de quoi il s’agissait.
 
C’est…une date…17.05.1622…c’est la date d’aujourd’hui…mais 376 ans en arrière ! Il…veux pas croire ça…Il aurait…envoyé sa propre nièce faire un tour dans le passé…
 
Ils étaient là, à se perdre en hypothèses biscornues quand des voix se laissèrent entendre. On venait.
 
Faut foutre le camp…mais on emmène ce joujou…Les sortilèges de protection sont tombés à Sa mort…Accroche-toi !

Ils se matérialisèrent dans un endroit assez délabré, sombre et poussiéreux.
 
C’est un vieux cottage de chasse…personne ne viendra nous chercher ici…On aura le temps de penser à quoi faire !

Pour Erik, tout était absolument clair : il voulait retrouver son Opaline chérie. Michael, lui, avait d’autres idées en tête.
 
Tout à son temps, mon pote…d’abord on éclaircit ce problème ci…S’Il a embarqué Alix dans cette galère, il me semble que le moindre à faire est aller l’en sauver, non ? …Amoureux d’elle ? Euh…non, pas vraiment…Qu’est-ce que tu racontes !?...

Pour en raconter, il en raconta, des choses !...

~~

Quand on sort du néant, dans un coin isolé d’un port de mer étranger, sans savoir exactement où et avec, pour unique référence, la date du jour, s’organiser convenablement peut poser une sacrée colle, pour n’importe qui, sauf pour Justin Davenport. L’homme était un chef d’opération né. Il possédait un sens inné pour aplanir tout problème, même si, comme pour les effets, il était d’une humeur massacrante.

Il n’était pas le seul d’ailleurs, rallié à la cause en dernière minute, Sa Seigneurie le Duc de Gilmore était à deux pas de tirer carrément la gueule. Erik, esprit ouvert, s’émerveillait de tout, sans arrière-pensée. Pourquoi cette flopée de femmes bavardes semblait-elle autant s’amuser ? Mystères de l’âme féminine que Michael n’était pas prêt à élucider, ni avait la moindre envie, trop occupé à penser comment se faire pardonner pour ce terrible chamboulement, même si au fond, il ne s’en reconnaissait pas trop coupable. Il avait voulu arranger le tout en faisant cavalier seul.

Cela avait été sans compter avec son frère, qui voulait à tout prix le seconder dans sa quête, et avec Justin qui n’avait rien voulu entendre de le larguer au 17ème siècle quelque part entre l’Arabie et Dieu sait où. Bien entendu, l’Opaline d’Erik n’avait pas voulu abandonner son chéri, Sam avait menacé Justin de mille morts et à tout ça s’étaient ajoutés, en toute innocence, l’amie de l’australienne et son Duc qui passaient par là au mauvais moment.
L’or parlant les langues se déliaient, magie aidant on se fit comprendre, et par les mêmes moyens on sut vers où diriger leurs pas. Destination mythique s’il fallait croire ce qu’on racontait par-là : Aurea, la ville-mirage, là où convergent les caravanes et miroitent les trésors.

Sable, sable et encore du sable. Une mer dorée et ondulante, soleil inclément, ciel d’azur, sans nuages. La caravane avançait, suivant une piste invisible, montant et descendant ces dunes blondes qui semblaient s’étendre à l’infini…
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