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Message par Erik Nielsen Lun Jan 26 2015, 17:14

Elle ! Il n’avait jamais voulu qu’une femme dans sa vie ; ELLE était là.  
Le couple réuni s’étreignit, pleurant, riant, heureux un instant. Hélas, la raison revint :
 
Le bébé ! Je dois, il faut empêcher Michael de… Ah ?... Sans blague ?...
 
Il n’en revenait pas. Tout s’arrangeait-il enfin ? Michael acceptait son « fils », le dôme avait disparu, Zaurak régnerait en douceur. Un immense soupir de soulagement s’émit mais Erik n’était pas tranquille pour autant :
 
Miko, qu’en as-tu fait ? Elle m’a aidé tu sais, je… HEIN ?
 
Selon les premiers avis, elle allait mieux que bien. Matt, le frère d’Opal, se chargeait d’elle personnellement…
Rire faisait du bien. Merlin sait depuis combien de temps Erik n’avait plus rigolé ainsi.
Entre deux éclats, le nez fourré contre le cou adoré, il avoua :
 
J’ai eu si peur, si peur de te perdre, de vous perdre toi et les enfants.  On va les chercher, non ?... Ben oui maintenant, tout de suite. Si tout est en ordre, qu’est-ce qui nous retient ?  
 
Pas grand-chose heureusement. Il se renfonça dans ses oreillers, sourire aux lèvres.
 
Ils étaient allés quasi direct en Australie où deux gamins joyeux étaient comblés d’amour, jeux et activités. Retrouvailles intenses, semées de déceptions pour Erik. Qu’avait-il espéré ? Qu’on lui saute au cou ? Certes, les enfants ne les avaient pas oubliés, mais une distance s’était installée. Lui qui était d’ailleurs si souvent absent, comment autrement ?  
L’arrivée de Matt et Miko réjouit tout le monde. On ne parla de rien, résolus de part et d’autre à effacer les derniers mois pénibles.
Rentrer en Angleterre fut très pénible. Il le fallait pourtant. Les gosses restèrent là-bas, ils y étaient si heureux…
 
Des jours s’écoulèrent encore. 
Erik s’était pointé à l’hosto. Asimov l’avait illico épinglé :
 
ENFIN ! Mon garçon, il était temps ! Enfile une blouse, on a trois opérations avec manque de chirurgien. Tu n’as pas vu Ysaline ?
 
La folie recommençait, encore, toujours.
Dérivatif : une invitation expresse à un baptême spécial.
 
Opaline, mon cœur, j’ai dit oui : je veux être le parrain de ce Kieran… Tu n’es pas sans savoir l’importance que ça peut revêtir !...  Je pense, oui, être en mesure d’assumer quoiqu’il se passe avec lui.
 
La mini « fête » se déroula sans heurt. Bien évidemment, Erik utilisa son don sur son filleul. Yeux dans yeux, une transmission eut lieu.  
 
*Tu es un gamin parfait Kieran. Tu aimeras tout le monde, ne feras jamais de mal à quiconque !*
 
Marcherait, marcherait pas ? L’avenir le dirait.
 
Lors de cette réunion, Erik apprit que la marraine – Sam – attendait un heureux événement.  
 
*Les enfants, les enfants priment sur tout… *
 
Le soir même, il s’en ouvrit à son Opaline lovée dans ses bras :
 
Nous devons faire des choix, ma douce... Euh, je n’ai rien décidé encore mais je crois que nous devons surtout veiller au devenir de Matthew et Nick… Si j’abandonne l’hosto pour vivre en Australie avec eux, tu me suivrais ?... je serai ce que tu voudras que je sois, irai là où tu voudras… Wow, tu veux ça ? Ça me va très bien, mon amour.

 
Le lendemain, sa lettre de démission officielle était sur le bureau d’Asimov.  
 
Il ne leur fallut qu’une paire d’heure pour démonter le nid construit. Vive la magie. Dans la foulée, on en embarqua des trucs, peut-être inutiles. On trierait après.
 
2002
 
Le monomoteur se posa comme une fleur. Jamais instructeur n’avait connu novice aussi doué. Le Dr. Nielsen était un as du manche et un as dans son métier. On pouvait compter sur lui à toute heure, de jour comme de nuit.  
Ôtant son attirail d’aviateur, Erik prit le volant de sa Jeep et fonça vers la ferme.  
 
PAPA !!
 
Deux garçons délurés se ruèrent dans ses jambes. Il les souleva et les porta jusqu’au seuil du gîte.  
Dans la vaste cuisine, Opal était aux fourneaux. Elle dédaigna son baiser pour s’occuper de sa nouvelle sauce.  
Tout n’était pas rose, ni violette…
Pourquoi s’obstinait-elle à créer des recettes dont nul ne voulait dans ce coin perdu ?
 
On mangea, à quatre, sur une des larges tables en terrasse. L’enseigne annonçant «  chez McLane » se balançait mollement au gré de la brise tiède de fin de soirée. Inutile de demander si des amateurs s’étaient pointés… calme plat.
 
T’as sauvé qui, papa ?
 
Nick, pas la bouche pleine, s’il te plait. J’ai fait qu’aider McPherson à vaincre sa toux, deux brebis à agneler, une femme aussi.
 
Elle a eu un tit mouton ?
 
Sois pas idiot, Matthew ! C’est un beau garçon…
 
Quel nom ils ont donné ? Matt ?
 
Erik ! Devine pourquoi ! Et toi, chérie…
 
Prudence. Extrême prudence. Elle n’était pas en joie, impossible de rater ça vu l’assaisonnement du plat.
 
Au lit, plus tard, il la serra fortement :
 
Ça va venir. Je sais ton impatience, mais faut du temps pour décider les bouseux du coin à se lancer dans la nouveauté.
 
Elle y avait pourtant consacré temps et obstination dans la création de ce resto perdu en Nouvelle Galles du Sud, sauf que les gens du cru ne prisaient pas du tout...
 
… Demain ? Aucune idée ! Peut-être une vache à vêler, un escarre, on s’en fout ! Dors ma belle.  
 
Tant qu’Opaline était heureuse, Erik l’était aussi. Là, il sentit une sorte de manque, indéfini mais présent. Tout talent devant être reconnu, il s’arrangea.
Le don joua ? Peut-être un peu ou… beaucoup ? Néanmoins des critiques gastronomiques se pointèrent et, en peu de temps, le restaurant ne désemplit plus.  
 
2003
 
Préparer les gamins à un déplacement était toujours une aventure en soi. Erik avait été ferme avec tout le monde. Son personnel médical, machine bien huilée, ne devait pas chercher à le joindre sous peine de foudres. Les Nielsen s’octroyaient un week-end aux Bermudes, bien leur droit pour des gens occupés 20h/24.
Le premier anniversaire de Kieran s’étant bien déroulé, il n’y avait aucune raison de redouter quoique ce soit. Néanmoins, Opal et lui étaient nerveux, donc les enfants aussi. Comment ne pas l’être devant ce que beaucoup considéraient comme une abomination ? Si lui-même n’avait pas vu ce qu’il avait vu, peut-être aurait-il craint également qu’un jour…
 
Tout va bien se passer, mon amour. On fait la fête, on rentre à la plage, on y reste la journée, on rentre : pas la mort !  
 
Ce que nul n’avait prévu fut l’irruption des Cavendish. Avec Lord John, impossible que le courant ne passe pas tant il était cool, ce gars. Avec Aylinna…  Kieran flairait-il que celle-là - parmi les assemblés – soit la seule qui ne l’aimait pas du tout ? En tout cas, il s’en fallut de peu qu’elle ne soit mordue, la vipère.  D’ailleurs, dès qu’elle déserta, tous furent soulagés.
L’œil de médecin d’Erik, même involontairement, ne ratait rien.
 
*Michael est tendu, en permanence… Sam est celle qui a l’air le plus au top, quoique… Justin a encore maigri ; Alix… frime *
 
Il toucha un mot à l’un et l’autre :
 
Sam, tout baigne vraiment ?... Ils sont en pleine forme mes gamins, les tiens aussi. Vic est un amour et elle te ressemblera, tant mieux ! ( rires) Justin va-t-il bien ?... non, je n’ai rien noté de spécial, juste qu’il fond mais c’est peut-être une idée…
 
Elle n’avait rien remarqué, promit de surveiller ça.
 
Quand Michael discuta longuement dehors avec son pote, Erik en profita pour visiter son filleul.
Sage, apaisé, il dormait : un ange…
 
On ne me la fait pas, bonhomme ! Tu ne roupilles pas plus que moi, avoue !
 
 Le rire de Kieran était… spécial. Quiconque l’entendait ne pouvait que rire à son tour.
 
Je peux te prendre ? Tu ne vas pas hurler, hein ? On est pote tous les deux.

Raconte-moi, vas-y, tu peux tout dire à parrain…
 
Kieran aime pas mamy. Michante femme, michante avec Kieran…
 
Chut, ne t’énerve pas. Elle n’est pas méchante, elle a peur de toi.
 
Peur ?
 
Oui, comme ta maman quand l’orage arrive…
 
Kieran aime pas orages non plus. Peur, très peur !
 
Tu es trop petit pour piger mon chou mais ces peurs sont dans la tête. Un jour, je t’apprendrai à t’en débarrasser, tu veux ?
 
Oh oui !!
 
 Regarde-moi, bout de chou. Regarde parrain. Aime tout le monde, même mamy farfelue, ok ?
 
Si fait efforts aussi !
 
Glubs ! C’était une réflexion très mature pour un si petit être. Erk fut une seconde décontenancé puis sourit :
 
Elle en fera, je promets.
 
Kieran promet aussi.  
 
Amen !
 
Plus tard, il eut l’occasion de causer un peu à seul avec son frangin. On se raconta un peu de part et d’autre :
 
J’ai fini par monter une petite clinique, ça roule ou je devrais dire ça vole (rire)… bien sûr qu’elle n’aime pas ! Opaline déteste quand je prends le manche mais vu les distances, je dois… transplaner ? T’es fou ! (rires) Note qu’une paire de fois, j’ai dû… Mais dis-moi plutôt toi…
 
Oh, pas la joie tous les jours. Évidemment, 3 gosses dont un particulier…
 
Je te l’ai répété une centaine de fois Michael : Kieran est pur. Toute ma vie, je verrai ça dans ma tête, moi : Eridan vider Kieran de toute substance vitale. Sois heureux de ne pas y avoir assisté. Profite de ce cadeau inespéré.
 
On se quitta en très bons amis, famille.
Une journée de grâce plus tard à jouir du climat parfait, des vagues, on rentra au bercail. La routine reprit.
Entre ses virées aériennes ou terrestres, Erik faisait son possible pour passer du temps entre maison et restaurant. Il y avait toujours à faire… partout.  
Ce jour-là, allez savoir pourquoi, Opaline était de mauvais poil.  Elle l’éjecta de la cuisine, ne lui donnant pour alternative que de ranger la grange ou de briquer la maison. De cette dernière, les elfes s’en occupaient discrètement, donc…
Soupir. C’est vrai que ça faisait longtemps qu’il refoulait la corvée. Il en restait des paquets du déménagement antérieur !  Réduits, ils ne tenaient pas beaucoup d’espace, n’empêche que quand il faut, il faut.  La magie entra en lice.  Agrandissements, réductions, sélection impitoyable.  En fait, il se marra beaucoup en contemplant les vestiges d’une époque antérieure. Bien des costumes, chemises, chapeaux démodés s’empilèrent dans des sacs à donner aux nécessiteux. Aux effets d’Opal, il ne toucha pas.  Ce serait à elle de s’y mettre quand elle voudrait.
Perdu sous des caisses, il dénicha un paquet qu’il n’identifia pas du tout avant déballage et agrandissement du contenu.  
 
Mince ! Les tiroirs va-et-vient !
 
 Une foule de souvenirs remonta en surface. Via un des tiroirs, il avait communiqué souvent avec sa belle-sœur.  Ils s’étaient transmis tant de choses alors…  Simple jeu au départ, ce meuble avait répondu à leurs attentes. Depuis un certain soir de juillet 2001, l’objet avait été embarqué, remisé, oublié…  
 
Autant le jeter ! Maintenant, on a internet et téléphone.
 
Nostalgie quand tu t’empares de nous…  D’un doigt, il effleura le meuble magique qui, une idée( ?) tremblota.
 
Tu rêves, mon vieux ! Qu’est-ce qu’Alix pourrait bien transmettre qui n’a déjà été dit ?  
 
Mais l’objet insistait. Manifestement, il devait cracher quelque chose.  
D’une main ferme, Erik ouvrit le tiroir le plus agité.
 
*Un livre ?...*
 
Il s’assit et entama une étrange lecture, la plus singulière jamais vue.  
Très vite, il réalisa ce qu’il avait en main : rien de moins que les pensées les plus intimes d’Alix.
 
*Nom de D***…*
 
Maintes fois, il voulut refermer les notes mais n’y parvint pas, plongé dedans mieux que dans une pensine.  Il y passa des heures sans se rendre compte du temps écoulé.  Les dernières lignes le glacèrent jusqu’à l’os.  Lentement, il replaça le journal à sa place, ferma le tiroir et sortit, chamboulé.  
Il était si à côté de la plaque que les remarques acides d’Opaline n’eurent aucun effet. Il aida en cuisine tel un automate, borda les gamins, s’allongea avec une boisson sur le perron arrière, vidé.  
 
 Opal le surprit en pleine réflexion :
 
… Ah ? J’ai loupé deux appels ? Ben, tant pis… les autres s’en sont occupés, je suppose… Mais si, je vais bien, quelle idée ! … tu n’as pas tort, il y a quelque chose. En rangeant, j’ai trouvé un livre, plutôt un journal… Alix !  C’est tellement intime ! Je suis persuadé qu’elle l’a planqué là par hasard, pas pour moi, pas pour que je le lise…  C’est très étrange, déroutant. J’aurais préféré ne rien voir… je l’ai remis où il était, sans plus... Oui, elle y parle de Kieran, évidemment. J’hésite à en avertir Michael mais je pense qu’Alix n’est pas bien dans sa tête…  
 
Il n’était pas psycomage, n’ayant jamais osé aborder cette étude spéciale. Néanmoins, il savait… Tous les signes du suicide s’y annonçaient…                   
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Message par Opal McLane Mar Jan 27 2015, 12:41

Tout est bien qui finit bien? Oui. Pour elle, pour Erik. Fini le cauchemar, on fermait le chapitre, on passait à autre chose, on essayait d’oublier !
Opal ne pouvait pas se plaindre de son bilan à elle. Erik était revenu d’une pièce, amer de certaines expériences vécues, mais qui était à sauf des mauvais souvenirs ? Les jumeaux avaient été en sûreté tout le temps, entourés d’amour et attention et elle avait même réussi à tirer des bons bénéfices au resto.
Soit, il était assez égoïste, son petit bilan. D’autres, comme Michael et Alix avaient payé le prix fort de cette débauche de folie, mais Opal, fidèle à soi-même, demeurait pragmatique. Que pouvait-elle faire pour changer une situation au-delà de sa maîtrise ? À part prier et espérer que tout irait finalement bien pour eux, absolument rien.
Par contre, elle avait réussi à sauver Miko et s’en réjouissait. Et son frère Matt semblait s’en réjouir encore plus. La vie s’y prend parfois d’étrange manière pour faire les choses. Matt qui se rendait si souvent au Japon pour affaires, rencontrait l’élue de son cœur, une japonaise, à Londres en pleine débâcle sorcière. Enfin…
Dès l’instant où Erik proposa de gagner l’Australie pour retrouver leurs enfants au moment où ils franchirent le seuil de la grande maison de Kelamera il se passa très peu de temps. Juste celui strictement nécessaire. Tout compte fait, ce n’était que le réflexe normal de tout survivant qui s’en tire…Fuir, le plus vite et le plus loin possible.
 
Vie au grand air, nourriture saine et des tonnes d’amour, voilà de quoi faire gaillardement prospérer n’importe quel enfant, mais les jumeaux avaient battu des records, à l’avis de l’œil attendri de leur mère.
 
Mon Dieu, que vous avez grandi…que vous êtes beaux !!! Vous vous souvenez de moi quand même, hein ?
 

Oui, Non. Euh…C’était plutôt mitigé de ce côté-là, ils les avaient quittés un jour de l’An et on les retrouvait neuf mois plus tard. Ils n’avaient que deux ans et demi, pour eux, c’était le jour le jour qui comptait, les visages de leur routine. Là c’était Papa Jarrod et Mama Carreen, Erik et elle étaient des souvenirs flous, sympas, mais flous. Opal encaissa mieux que son chéri qui sembla dérouté.
 
On se rattrapera…on ne va plus se quitter, plus jamais…je vous aime, mes anges…je vous aime tant, et de les dévorer de baisers, ce qui ineffablement mit les mioches mal à l’aise et les fit détaler, sans plus de  manières,  voilà tes enfants, mon chéri, des vrais petits truands de l’Outback !
 
Fête de retrouvailles. Pleurs et rires, l’émotion à fond de train. Que peu après débarque le beau Matt flanqué de sa petite japonaise fine comme une geisha de contes fit démarrer en forme des festivités comme depuis longtemps on n’avait vécu à Kelamera.
 
*Comme quoi, on a tous su tirer notre épingle du jeu !*
 
Mais bien sûr, la réalité, ça vous rattrape où que vous alliez vous tapir. Ils ne furent pas l’exception, il fallait rentrer en Angleterre, voir où en étaient les choses là-bas, reprendre un semblant de vie normale.
 
Ben, la maison est pleine comme un œuf de sorciers exilés…Ils devront rentrer chez eux mais quelque chose me dit que ça ne se fera pas en deux jours…Il doit avoir des changements, après tout ce chamboulement…mais on s’arrangera !
 

Opal, ma puce…c’est beau, l’optimisme mais ramener les enfants dans ces circonstances, c’est un peu risqué…, dit doucement Maman, cela les bouleversera…Réglez ce qui doit l’être et quand tout sera en ordre…ce sera plus facile…
 
C’était dur à reconnaître mais Carreen n’avait pas du tout tort. Ils rentrèrent seuls à Londres. Crève-cœur nécessaire.
Va et vient. On fait ce qu’on peut. Routine en beauté. Erik à la Clinique à régime de garde double la plupart du temps. Opal au « Chez McLane » qui tournait rond, avec ou sans elle. À la maison, ô surprise, les exilés involontaires avaient regagné leurs pénates à peine le Dôme disparu. Polis et gentils, ils avaient laissé un mot de remerciement et fait le ménage à fond.
Et puis, parenthèse au jour le jour, le baptême. Erik lui avait touché deux mots sur cette circonstance si particulière, donné son avis et écarté tout soupçon de risque ultérieur mais Opal ne pouvait éviter de se faire des idées, comme tous et chacun des présents ce jour-là.
 
*Que le bon Dieu, Merlin et les Dieux de l’Uluru les protègent, lui et ses parents !*
 
Amen. Ce qui devrait être serait, c’était déjà hors de son ressort. La petite réunion avait été galère pour tous. Opal en gardait un avis très mitigé et pas réjouissant du tout.
Ce soir même, sa vie avait pris un tournant décisif. Erik n’était pas ami des longs discours, il dit ce qu’il avait à dire, posa deux questions auxquelles elle répondit par une autre, toute simple :
 
QUAND ?
 
Le temps de régler avec la Clinique, avec le resto, avec la maison. En tout bien tout honneur, on ne pouvait pas débarquer à Kelamera et s’incruster allègrement, même si personne n’aurait rien trouvé à redire. Les McLane étaient des gens habitués à agir rapidement, sans traîner en chemin. Il suffit de deux longs appels à la maison pour exposer la situation.  Papa trouva la solution en moins de deux.
 
La ferme McAndrews est en vente…la maison en bon état, les champs ont besoin d’un coup de pouce, les dépendances doivent être rénovées, le prix est correct mais je peux l’avoir à la baisse.
 
Opal qui auparavant avait consulté l’état de leurs finances n’en revenait pas d’être si bien nantie.
 
Clos l’affaire, Papa…on arrive dans deux jours…pour toujours !!!
 
À Noel 2001, ils offrirent leur première réception dans leur nouvelle maison. Rénovée de fond en comble, elle s’avérait parfaite…et énorme. Tout à fait parfaite pour les plans d’Opal.
 
Ça ira pour commencer…on aura tout ensemble, il y a de la place à revendre…On divise la maison en deux…Privé et resto…la cuisine est sublime et avec les améliorations que je pense apporter, ce sera la plus époustouflante de l’Australie…Là-bas,  elle signala  un ensemble de bâtiments, tu peux établir ta clinique…ton petit hosto si tu veux…dans ce coin perdu on a toujours besoin d’un toubib et tu es le meilleur… il y a de la place pour une piste d’atterrissage, ce qui est absolument nécessaire, avec nos distances…
 
La clinique volante du Dr. Nielsen connut un succès immédiat. Elle avait vu juste avec les besoins de la contrée. Par contre, son restaurant ne donnait rien de bon. Quand on a des coliques rénales on fait appel au toubib qui est à 200km mais on ne prend pas la route pour aller déguster de l’antilope quand on doit faire trois heures à l’aller et autant au retour…
 
*Mais ils prennent leur fichus hélicos pour aller voir si la vache est dans le pré !*
 
Et ça, bien entendu, la mettait de mauvaise humeur, et quand cela se passait, elle devenait inabordable, ratait ses sauces et criait sur tout le monde.
 
*Mégère...c’est ce que tu es…Il te faut une idée…une idée de génie…*
 

Non, en fait il suffisait d’avoir un mari génial. Comment s’y prit-il ? Opal avait sa petite idée là-dessus mais la ferma et savoura intensément du soudain succès  avec le sourire ébahi de ceux qui croient encore aux miracles.
2003 débuta sous les meilleurs augures.  On ne parlait plus de la petite clinique du Dr. Nielsen mais du meilleur établissement hospitalier ambulatoire de la région, avec son service d’ambulance aérienne disponible 24h sur 24, les 365 jours de l’an.
 
Mais bien entendu, quand il y a des bourreaux du travail…
 
Chéri…le service est disponible 24h sur 24, les 365 jours de l’an…pas toi ! On ne va pas recommencer avec le délire dément qu’on avait à Londres…Tes garçons ont besoin d’un papa présent, pas du poster de l’homme de l’an de la nouvelle Galles du Sud…et j’aimerais bien avoir aussi mon mari de temps à autre…, elle l’embrassait, câline, enjôleuse, …si tu vois ce que je veux dire…Il est pourtant pas sorcier à conjuguer le verbe déléguer…et puis j’ai pensé qu’on pourrait exploiter la ferme…pas toi, idiot, quoique t’es très capable de t’y mettre…
 
Bien sûr, il avait toujours son petit mot à dire sur sa façon d’administrer le restaurant, elle qui ne faisait pas d’aumônes à l’heure de se coller au boulot.
 
Tut, tut…pas si vite…petite différence, suis toujours à la maison…ah bon ? …Ok, suis un peu sergent sur les bords et je veille au grain…Oui, je vais l’engager le bonhomme, il connait son affaire…J’ai déjà un sous-chef fantastique…et des assistants pas mal du tout… Ouais, et tout ce discours, il vient à quoi ? Me dis pas que tu veux m’emmener à Bali pour le week-end ?...Ah bon ?...Vais m’en plaindre…c’est bon, je jure refréner mes élans…, elle ronronnait au creux de ses bras, ravie, comblée, tu sais…mine de rien on est pareils, toi et moi…pire que des bouledogues, on accroche et on lâche plus…mais faudra apprendre, sans ça, on sera vieux et fanés avant de savoir tirer parti de l’aubaine…
 
Matt et Nick, le duo dynamique, chenapans complices, s’entendant au demi-mot, à quatre ans et demi, ils étaient chiches de mettre en émoi l’équilibre mental de toute mère sensée avec leurs idées saugrenues et leur vision casse-cou de la vie. Ils montaient sur leurs poneys comme des vieux cowboys chevronnés, se mêlaient à tout, parlaient déjà comme des gars du coin sans que l’ombre d’une éducation so british ne les atteigne, ils étaient tout le temps couverts de boue, de bouse de vache ou n’importe quoi d’autre. Ils étaient heureux, désinvoltes, terribles, adorables  et tout le monde se damnait pour eux. Que demander de mieux ?
 
*Ils vont souffrir quand on voudra leur passer le licol au cou…ce sont des chevaux sauvages, mes fils !*
 
Mais elle en était tellement fière.
L’invitation était arrivée, dans les règles de l’art.  Anniversaire de Michael et Kieran. Coïncidence singulière. Parfois le destin entend faire les choses à sa façon plutôt tordue. Opal connaissait les entrelacs du drame assez bien comme pour en tirer toujours des doutes. Elle n’était pas la seule.
 
Au moins cette fois, Alix fait plus ouvert…pour le premier du petit, à peine un mot en passant, ça faisait peur…Tu crois qu’ils vont bien ? Et le…Kieran, tu es sûr que tout baigne ?...Suis pas nerveuse, mais ça me fout presque la frousse, c’est bête, je sais…
 

Embarquer les jumeaux dans l’aventure Portoloin promettait bien de joies. Après une demi-heure d’explications hasardeuses, Opal communia avec l’idée d’Erik de les endormir pour avoir le déplacement en paix. Amen. On arriva aux Bermudes d’une pièce et comme la première fois, Opal s’émerveilla de tout. Climat, paysage, location…et maitrise de soi affichée par beau-frère et conjointe. Michael affichait son beau sourire, Alix faisait de son mieux, avec Kieran dans ses bras.  Lucas et Cécile  se décoincèrent à l’instant de se trouver face aux brigands de l’Outback. Ça promettait bien de joies.
 
Faudra excuser, sont habitués au grand air…mais vous avez de l’espace ici…, elle gratifia son beau-frère d’un bruyant bisou en lui souhaitant bon anniversaire avant de se tourner vers le garçonnet brun qui la considérait, surpris, tiens…tu te souviens plus de moi…suis tantine Opal…viens là, mon mignon…qu’on cause un peu !
 

Mignon sourit en coin, à deux ans, faut le faire, mais ne lâcha pas sa maman chérie qui ne semblait non plus avoir l’intention de le laisser aller.
 
On remet ça, petit ! Et alors, ça va, vous ?
 
L’arrivée des Davenport sauva les hôtes du jour de répondre.  Opal sauta au cou de son ministre préféré.
 
Seigneur que tu es beau et distingué…dis donc, un peu sur l’os aussi…mais ça te donne un air de martyre engagé, ce qui ne doit pas être loin de la vérité…Moi ? Très bien, merci, le bussiness marche à fond et on prend même des vacances…, puis lâchant Justin embrassa Sam, je ne dirai rien sur ton air resplendissant, je verdis d’envie…comment tu t’arranges pour avoir trois gosses et te voir comme Miss Univers ?...Le resto ?...Tu as intérêt à venir un de ces jours…c’est parfait…bien sûr, ça abonde pas la concurrence…
 

Et on était là, à se raconter gentiment, en sentant la tension se relâcher quand sans préavis, le bambin étoile du jour fronça la bouche et pleurnicha. Alarme à bord. Recommandations à tout go. Lady Aylinna Cavendish arrivait, ce qui évidemment expliquait tout.
 
*Peau de vache débarque…Courage, matelots !*
 
Opal avait bon cœur mais le pardon difficile. La mère de Michael l’avait traitée de haut, à chacune des deux fois où elles avaient eu le malheur de se croiser. Rien ne laissait présager que ça irait mieux cette fois. Elle ne se trompa pas. Madame arriva, faillit provoquer une crise familiale, se faire mordre un doigt, le tout sans départir de son air de reine des glaces parfaitement guindée.
 
*Celle-là elle, plus coincée que ça, tu meurs…par contre Milord, on l’adore !...Pauvre Michael, avec une mère pareille, pas étonnant qu’il déprime et que Kieran pique sa crise !*
 
Parce que sous ses dehors souriants, son beau-frère n’avait pas l’air franchement ravi. Heureusement que Madame évacua la zone de conflit avec  grâce et savoir-faire et on put respirer en paix. Dîner charmant, mise à jour sympa, comme quoi chacun avait pris son chemin. Elle eut une pensée solidaire pour Angel redevenue duchesse et se promit d’aller la visiter dès que l’occasion serait bonne.
 
*Ma pauvre chérie…elle qui détestait ça…et tout lui retombe dessus, mais si c’est écrit…ça rate pas !*
 
Erik avait merveilleusement programmé le week-end. Il aimait son frère mais rester chez lui deux jours de suite ne risquait pas d’être la super idée. Dès la réunion finie, on prit congé avec meilleurs souhaits et on fila s’installer à l’hôtel réservé. Un jour à la plage les ravit tous. Chez eux, la mer, s’était loin !
Compte tenu que le resto se trouvait au milieu de nulle part, pour ainsi dire, avoir des livraisons régulières et convenables demandait d’une logistique de premier ordre. Chaque jour, religieusement, des provisions fraîches, genre poissons et crustacés, devaient être livrées. Ainsi que d’autres mets délicats. Elle payait une fortune pour assurer ce service et pouvait carrément perdre la tête si ça ne marchait pas comme voulu.
 
Non mais…ça marche pas rond chez quelqu’un là ?...C’est quoi ces trucs mous et ratatiné ? DES TRUFFES ?...Qui est le con qui a osé supposer que parce qu’on est au c*l du monde on ne sait pas de quoi a l’air une VRAIE TRUFFE !!!?
 
Le commerçant à Sydney qui s’était pris telle liberté d’interprétation n’oublia jamais l’apparition intempestive de cette furie déchaînée qui lui jeta à la figure la marchandise défectueuse, lui qui la croyait confinée au fin fond de l’Outback. Force fut d’amender le tort sous peine de se voir sa réputation réduite en cendres.
Qu’Erik débarque en cuisine alors qu’Opaline chérie était encore sous les effets de la colère ne lui valut rien à ce cher homme. En cuisine on était tétanisés de crainte et le responsable des achats du jour venait de passer un misérable quart d’heure. Elle n’eut aucun égard pour son mari adoré et avant de détruire l’image du ménage parfait, préféra l’envoyer faire des rangements…ailleurs.
 
On a besoin du docteur !, clama Miss Linette Penwick, au téléphone, cela fait deux appels…et rien !
 
Linette, ici c’est le resto…pas de toubib dans le coin, il sera sais pas où…Il y a du personnel…débrouillez-vous, c’est pas de vie ou de mort quand même…*Mais il est où, Erik ?*
 
Elle finit par le trouver, l’air d’un zombie confus à vaquer sans rien faire et l’embrigada dans le service du soir ne plein coup de feu.
 
Mais bon sang, qu’est-ce que tu as ?...T’es dans la lune, pas à dire…Béarnaise, Erik, pas hollandaise…
 
Rien à faire, il était décidément à côté de ses pompes. Ça peut arriver, tout le monde a droit à péter son petit câble et prendre un air d’illuminé de la première heure. Elle le retrouva installé à la véranda arrière de la maison, leur coin à eux, le regard perdu, un verre à la main.
 
Hey, salut, toi…on parle ou je passe de large ?, mise à jour rapide des appels et le toutim conséquent, tu te sens bien, mon chéri, tu as l’air tout chose…
 
Et lui d’avouer, l’air tracassé, d’avoir trouvé un livre dans sa fameuse armoire à échanges, celle utilisé à son bon escient lors de la guerre. Un journal, pas n’importe lequel. Celui d’Alix.
 
C’est tellement intime ! Je suis persuadé qu’elle l’a planqué là par hasard, pas pour moi, pas pour que je le lise…  C’est très étrange, déroutant. J’aurais préféré ne rien voir… je l’ai remis où il était, sans plus...
 

Pitié Seigneur…et ça parle du petit, à coup sûr !?
 
Oui, elle y parle de Kieran, évidemment. J’hésite à en avertir Michael mais je pense qu’Alix n’est pas bien dans sa tête…  
 
Tant que ça !?...Erik, parfois on peut écrire des trucs qui…Ah bon ?...C’est critique…si critique que ça ?
 
Apparemment cela allait bien au-delà des pensées intimes qu’on couche sur papier faute d’en pouvoir parler à quelqu’un.
 
C’est vrai qu’elle avait l’air tendu…tout comme Michael, remarque, mais j’ai pensé que c’était à cause de la vieille peau de sa belle-mère…Ah, ça va plus loin ?...Peur ? Ben oui, je comprends…on sait…le petit est si mignon, tu l’as testé et tout va bien, mais ces deux-là ils en ont vu de toutes les couleurs…Ouais, avec les antécédents connus…tu ne crois tout de même pas qu’il pourrait… ? Non, tant mieux alors…
 
Elle se leva et se mit à faire les cents pas, les mains derrière le dos, selon son habitude lors de profonde réflexion.
 
En parler à Michael ne ferait que le rendre plus dingue qu’il n’est déjà…le raconter à Justin équivaudrait à le voir foncer tête en bille et dire n’importe quoi…Ouais, il peut être diplomatique à ses heures mais là, déjà qu’il n’y croit pas à fond…Kieran est une bombe à retardement selon Justin…et entre nous, il n’est pas le seul à penser la même chose…Moi ?...j’adore le gamin…Ne dis rien à Michael…pas encore !
 

Bon conseil. Mauvais conseil. Qui sait ? Suivant le chemin tracé de ses propres initiatives, Opal en vint presque à oublier les De Brent et leur problème. L’avenir s’annonçait clair et prospère pour « Chez McLane », dont la réputation franchissait les frontières de la Nouvelle Galles du Sud. Les réservations étaient closes pour au moins six mois et on se pressait au portillon en attente d’une annulation de dernière minute. Sa clientèle nombreuse et exigeante, demandait des égards. Si pour venir de Cairns dîner chez elle, on devait prendre l’avion privé alors il fallait faire une bonne piste d’atterrissage.  Si  on arrivait en hélicoptère, c’était aussi prévu.
 
Misère, j’ai créé un monstre !
 
Un monstre parfaitement rentable. Si rentable qu’il posséda bientôt sa petite tour de contrôle pour administrer le petit trafic aérien qui encombrait les alentours. Parce qu’entre la clientèle resto et les patients hosto, du coup ça en faisait des petits avions et hélicoptères volant dans tous les sens dans ce coin autrefois ignoré.
 
On gère, mon amour...on gère.
 
Le mariage de Matt et Miko fut une très bonne occasion de se réunir, même si c’était au nom d’un temps qu’on voulait volontiers oublier. Ce couple était  en quelque sorte un symbole de cet idéal pour lequel tous avaient lutté.

Les invitations ont été envoyées, frangin…et pas á dire, c’est parti un peu partout…Angleterre, les Bermudes, Zambie…sais pas, faut qu’ils confirment tous…mais je sais que Michael sera là…J.O ? Faut dire Sa Grâce le Duc de Gilmore...même si ça le fait grincer des dents…Nos humanitaires en Afrique ? J’aimerais bien les voir…après tout, mine de rien Ysaline a sauvé le monde...de John et Meg, sans doute…Sois patient…on verra bien…
 
Et pas à dire, on en vit…
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Message par Erik Nielsen Mar Fév 03 2015, 21:00

Aider sa femme avec un coup de pouce fut très gratifiant pour Erik. Maintenant Opaline débordée, il pouvait travailler conscience en paix sauf… qu’il se tracassait un peu, beaucoup, sur le sort d’Alix.  Il ne lui écrivit pas cependant.
 
*Ils se font de la bile pour rien. Le petit gars est un amour !*

Mûr, trop mûr pour son âge, certes. Erik l’avait pigé.
Il avait tenté d’en parler à Opal qui, docte, l’avait sermonné puis propagé une nouvelle réjouissante : un mariage à l’australienne.  
Jamais il n’avait imaginé la combattive Miko vaincue par son ours de beau-frère Matt. Mais l’idée lui plaisait beaucoup. Il lui devait tant à la nippone !  Elle méritait d’être heureuse.
Opal lança des invitations tout azimut, lui travailla.
 
Bon Dieu le monomoteur lui donnait des tracas ce soir. Il allait être en retard à la noce à ce train.
Il vit le nuage étrange. Du loin, très loin de ses souvenirs de légendes suédoises, un nom émergea :
 
* Ginnungagap !*
 
Le contourner, ne pas le franchir fut sa priorité. Si Opaline l’avait vu se battre avec le manche, jamais plus elle n’aurait voulu qu’il pilote un de ces engins moldus.  Une descente à pic et tremblements plus tard, il posa le coucou, indemne.
 
*Calme-toi ! T’as rêvé !*
 
Il avait eu peur. Pas de perdre le contrôle de l’appareil, de perdre le contrôle tout court.
Ouais, il était en retard. Les mariés étaient déjà devant l’autel aménagé chez les McLane. Il pressa la main d’Opal, sourit :
 
Tout va bien : un cas difficile.
 
 Pieux mensonge… seulement un minuscule mensonge.  
Beau mariage, belle ambiance. Où était Michael ? Tiens, les Davenport auraient dû y être aussi, mais non. Alix et ses trois gosses assistaient ; les Von Falkenberg aussi… Où était Max ? J.O et Angel avaient décliné : Andy choppait la varicelle.  De John et Meg, un mot d’excuse. Vrai, faux ? Pas son souci.
Il dut causer beaucoup avec sa belle-famille, avec Miko qui regrettait les absences autant que lui.  
 
Je vous souhaite tout le bonheur du monde… oui, ils me manquent aussi. Je ne comprends pas.  
 
Plus loin, il sut accrocher Opaline :
 
Chérie, tu as une idée de ce qui est arrivé ? Pas un Davenport, pas de Michael… j’ai peur.
 
 Kieran, enfant tranquille, lui sourit une fois dans ses bras :
 
J’aime parrain, j’aime papa, j’aime tout le monde.
 
C’est parfait mon chéri. Parrain est fier de toi. Sois sage, tranquille, en paix totale avec l’univers.  
 
Papa pas là… il est parti.  
 
Direct au cœur. Ce petit bout saurait ? Comment ?
 
Où, sais-tu où est papa ?
 
Ginnungagap... !
 
Et de se mettre à rire tandis qu’Erik en aurait pleuré.  
 
Chut, n’en dis rien qu’à moi, s’il te plait Kieran. Si tu ris c’est que papa va bien, hein ?
 
Bien, très bien.
 
Dors !
 
Un geste, l’enfant s’endormit confié aux premiers bras à portée.  
Tout baignait, la musique donnait à fond. Pas hôte mais impliqué, Erik fit danser ce que le rythme exigeait à qui le voulait.  
Sa femme ne le rata pas. Elle lui reprocha sa tête. Jamais, il ne lui mentirait sur des choses vitales :
 
Opaline chérie, je sais que quelque chose approche… J’en sais rien ! C’est en approche, c’est tout !
 
Pas tranquille, pas du tout. Puis…
Flash intense, fumées. Ça toussa partout.   
 
Soulagé au départ, Erik vit les arrivants. Michael était là avec les copains dont un petit inconnu.
Il aurait ri si Michael n’avait pas repoussé très brutalement Alix tandis que…
 
Justin, nom de Dieu ! Arrête ça !
 
Mais Davenport ne cessa d’embrasser Opal qu’avec son poing dans la gueule. Immédiatement, le clan McLane au complet s’en mêla pour défendre la petite complètement ahurie par le geste insensé de Justin envers elle.
 
Triple imbécile ! Essaye encore de la toucher, et tu verras !
 
Justin se débattit entre les bras qui le retenaient :
 
Louis ! Louis prends le micro. Oui, ce truc-là. Parle dedans ! Raconte ; raconte-leur !
 
Le petit homme bouclé fit grincer bien des oreilles. On ne capta pas la moitié de ses divagations. Tourné vers Opal, Erik – vert de rage – demanda :
 
C’est un gag entre vous ?...
 
Hélas non. Nul n’avait prévu un tel divertissement. Puis se souvenant du phénomène atmosphérique rencontré peu avant, Nielsen verdit :
 
Ginnungagap..., murmura-t-il, effondré. Je… je t’expliquerai à la maison. Pour nous la fête est finie.  
 
Le bouclé avait disparu, Max et Michael aussi. Eux restaient avec deux Davenport fâchés.
 
On les amène à la maison ! dit-il à la famille d’Opaline… ça ira… Mais non, je vais pas le découper en morceaux ! *ou juste un peu…*
Justin, tu te tiens tranquille ou je t’assomme ? Opaline, charge-toi de Sam. Nick, Matthew, vous dormez chez papy.
 
S’assommer, il le fit seul dans le transplanage qui les amena à la ferme restaurant.  
Sam avait subi le même sort.
Opal contre lui, ils les regardèrent un moment en silence. Sans arrêt, Erik secoua la tête de déni.
 
*Pas possible, pas possible, pas possible !!*
 
On n’attacha pas les « invités », on les laissa roupiller. Tracté par sa femme, Erik accepta les litres de café proposés. Opal parlait, il n’entendait pas, perdu dans ses pensées au sujet d’un phénomène rarissime.  
 
… tu disais ? … Je… oui, une vague idée de ce qui s’est passé. Faudra attendre ce qu’ils auront à dire mais je pense que ces gens-là, à côté sont… non, mon amour, pas fous. Ce ne sont pas eux, c’est tout.

Réplique immédiate. Elle aimait beaucoup Justin mais qu’il ait osé ce geste envers elle, chez elle, l’horripilait au plus au point. Elle traita Sam de godiche d’avoir permis ça, ainsi devant tous, sans réagir.  
 
Chut, chut ! Calme-toi mon cœur.  Elle ne pouvait pas réagir car ce n’est pas la Sam que nous connaissons… euh… j’en sais rien de l’endroit. J’aimerais t’expliquer une théorie mais je l’exposerai devant… eux !  
 
Ça pouvait prendre des heures avant l’éveil des « visiteurs ». Opal n’ayant jamais été du genre patient, elle fonça dans la chambre où elle les revigora, les forçant à descendre sous la menace de sa baguette.
En gens civilisés, on s’assit sagement autour de la table de leur salle à manger privée.
 
Nous devons causer, soupira Erik.  Qui êtes-vous ? Impossible que vous soyez Justin et Samantha. Alors… ?  
 
Les interpelés s’entreregardèrent puis l’homme prit la parole :
 
Neil Chesterfield, né à Londres en 1972, marié à ( regard éperdu vers Opal) Lindsay Fairchild. Tu ne me reconnais pas, Lind ?  
 
Maya Clairborne, née en 1975, épouse Cromwell. Dites, on est en quelle année ici ??
 
Nous sommes en 2003. Je suis Erik Nielsen, et voici mon épouse…
 
Opal, rogue, se présenta elle-même. Puis l’apostropha pour qu’il vide son sac.  
 
… Vous désirez boire quelque chose ? Alcool, café, soda ?
 
De mauvais poil, Opal fit le service tandis que les invités reluquaient partout.
 
1ère question : avez-vous vu nos amis Justin, Samantha Davenport ? … non ? (soupir)

Seconde question : où étiez-vous lors du, euh, changement ?
 
Avec Achille, Louis et Alpha on essayait de débloquer un puits pour irriguer un champ, avoua un Neil intrigué. 2003 avez-vous dit ? On a disparu en 2000, non ?
 
Disparus ? De où ?
 
De l’Ocean s’queen, paquebot de luxe !
 
Ni Opal, ni Erik n’étaient au courant d’un quelconque naufrage. Prudent, Erik remarqua :
 
Vous parliez d’un champ, non ? Si je ne m’abuse, il n’y en a pas sur un paquebot, aussi luxueux soit-il…
 
Un truc de dingue se déballa. Les naufragés se seraient retrouvés sur une île pas si déserte que ça mais fort étrange avec des pierres à souhait, et Dieu sait quoi d’autre.  Il fut question de révolutions, de reconquêtes, d’Historiques…  
 
Entre déballages, il fallut se raconter un peu aussi. Ces gens n’avaient pas été sans remarquer les baguettes. Ils tombèrent de haut, très haut, en apprenant que des sorciers les avaient toujours fréquentés.  
L’entente se nouait. On mangea tous ensemble, les invités étaient affamés et adoraient la cuisine d’Opal. Plusieurs fois, les noms d’Achille, Louis et Alpha revirent sur le tapis.
Marchant sur des œufs, Erik osa :
 
Achille ? Pas le légendaire quand même ?
 
Si ! rigola Neil. Et le petit est Louis XIV, en chair et os !  
 
Opal, stupéfaite, demanda un truc auquel se marra Maya :
 
L’autre, c’est Alpha 247, un extraterrestre !  

Erik échangea un regard épouvanté avec son épouse. Ou ces gens étaient complètement givrés, ou…  
 
Non ma chérie, pas le Djinn… Ginnungagap...
 
Du gin, non merci, déclina Neil et ton truc machin Erik, c’est quoi ?
 
Pressé de toute part, il fallut expliquer :
 
Ginnungagap c’est un terme de mon pays, la Suède. Il signifie tornade ou tempête selon les interprétations. Une légende prétend que lorsqu’il s’élève tout, absolument tout peut arriver… changer de lieu, d’époque inclus. Mais ton Achille, il est passé où, là ?
 
Sais pas ! La grande femme brune l’a embarqué. Alpha aussi a été évaporé.

Mince ! Devant des mines ahuries, deux dogues allemands reçurent des messages à distribuer…
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Message par Opal McLane Mer Fév 11 2015, 11:36

C’est magnifique organiser! Encore mieux quand tout se déroule pile poil comme on y a pensé !...Oui, c’était juste là que ça commençait à clocher pour Opal…Tout était parfait. Décor, musique, ambiance, les mariés…mais voilà que quelques invités, auxquels elle tenait particulièrement, n’étaient pas là…pourtant tout portait à croire , pour certains, qu’ils ne devaient pas être bien loin…enfin, elle souhaitait que ce soit  ainsi…
Bizarre…
Alix était bien là avec les enfants mais de Michael, pas de trace. Après tout il était le frère d’Erik donc le plus normal aurait été que…
 
*Pas faux bond de dernière minute quand même…et Alix a l’air tout chose…Hum… !*
 
Ysaline semblait perdue sans son grand échalas de mari. Mais il était passé où, le cher Max ? Et où était  Justin, il avait quand même promis…
L’absence d’Angel et son duc était pleinement justifiée, pas autant que celle des Smith…mais enfin.
La cérémonie commençait… Qu’il était beau son frère, si heureux avec sa Miko…Un couple singulier si l’on veut, mais ils avaient l’air si heureux. Opal soupira, sourit à son Erik si merveilleux et acte suivi alla s’occuper de la suite de l’événement…
Ça tournait rond ! Aucun détail n’avait été négligé…et puis ÇA!
Eclat ! Boum ! Lumière ! Flash…du n’importe quoi qui fit tousser tout le monde et juste pour …
 
*HEIN !?  Que diables…c’est quoi ça !?*
 
Ça, c’étaient  cinq personnes…quatre desquelles elle pouvait bien identifier sauf que…
 
*Sont déguisés en quoi, là ?...Qu’est-ce qu’il a fait Michael avec ses tifs ?...Il aurait pu passer plus habillé, le Ministre…*
 
Elle n’eut pas le temps d’aller plus loin avec ses constatations, Justin Davenport se ruait sur elle et l’embrassait…pas fraternellement du tout, mais alors là, pas du tout…
Repoussé de toutes ses forces, il insista jusqu’à se prendre le poing d’Erik plein la gueule.
 
Mais… ça va pas !? Tu as perdu la tête…ça tourne plus rond chez toi...et TOI,SAM;…ça te fout rien… il est devenu fou, ton mari !!!
 

Ça fit du remous ! Ses frères ceinturèrent un Justin un peu hors de lui qui clamait être un certain Neil…et l’appelant Lindsay.
 
*A-t’on idée de s’appeler comme ça !* Suis Opal, triple courge…on est amis, tu as oublié ça !?
 
Apparemment oui. Et si ça n’avait été que ça ! Pas à dire, tout semblait aller de travers, là. Michael jouait les rustres, Max était décidément à côté de la plaque et Justin s’égosillait en jurant être Neil tandis que Sam donnait des signes évidents de d’être plutôt déboussolée…et que le frisé, inconnu au bataillon s’emparait du micro…
 
*Qu’est-ce qu’il raconte, celui-là !?
 
Mais pas le temps de s’appesantir là-dessus. Erik réclamait des explications.
 
C’est un gag entre vous ?...
 
T’en as des idées…bien sûr que non !!!...Franchement…qu’est-ce que tu dis là ?...
 
Ginnungagap... Je… je t’expliquerai à la maison. Pour nous la fête est finie.  
 

*Zut alors !*
 
Mais puisqu’il le fallait. Entre temps Michael, le frisé et Max avaient disparu, tout comme Alix, Ysaline et leurs respectives familles.
 
*J’en connais deux qui vont passer un fameux quart d’heure !*
 
On prit rapidement congé de tout ce beau monde qui continuerait avec la fête mais en prévision d’une suite incertaine, les jumeaux resteraient à Kelamera.
Le trasplanage ne seyait pas du tout aux sosies de Sam et Justin. Ils arrivèrent K.O à la ferme et on les installa dans une chambre avec l’idée de les laisser dormir un moment, en tout cas le temps de faire un petit bilan de la situation.
 
Bon alors…raconte ce que tu sais…, bien sûr elle parla…parla…parla, posa des questions mais eut la sensation de parler aux murs, Erik semblait à cent lieues de là, abîmé dans Dieu sait quelles réflexions, Erik…si tu m’en parlais j’arriverais à piger un peu, parce que là…suis un peu larguée…est ce que tu as une petite idée… 

Je… oui, une vague idée de ce qui s’est passé. Faudra attendre ce qu’ils auront à dire mais je pense que ces gens-là, à côté sont…
 

Complètement dingues, oui…je reviens pas que Justin ait fait ça et que la blonde soit restée comme si rien…je la croyais quand même un peu plus…
 
Mais bien entendu, il y avait une explication incontournable.
 
Non, mon amour, pas fous. Ce ne sont pas eux, c’est tout.
 
Hein ?...Comment ça…pas eux !? Tu veux dire que…Seigneur, là, je me demande si c’est pas moi qui suis cinglée…alors  Justin n’est pas lui et Sam…ok…ceci explique cela…mais s’ils ne sont pas là…ils sont où ?

Euh… j’en sais rien de l’endroit. J’aimerais t’expliquer une théorie mais je l’exposerai devant… eux !
 
Ben alors…on n’attend plus !
 
Parce qu’à force de bonnes manières on pouvait attendre un bon moment que ces deux-là reviennent des limbes, Opal opta pour un Revigor fulgurant.
 
On doit décidément parler…on descend !!!, et pour si jamais ils avaient l’intention de protester elle agita sa baguette sous leurs nez, vous méprenez pas, il est rudement utile, ce bout de bois…
 
On se passa de précisions et peu après ils prenaient place autour de la table familiale. Opal laissa à son chéri le soin de mener le débat, sûre qu’il s’y prendrait mieux qu’elle, question diplomatie. Tout d’abord on passa aux présentations de rigueur. Lui, Neil Chesterfield avec des idées fixes elle, Maya Clairborne décidément paumée.
 
Neil, pas la peine d’insister…je suis Opal McLane, suis mariée avec Erik…et c’est sans appel !  On est désolées pour vous…pour nous…pour tout le monde…c’est une embrouille monumentale…mais je crois qu’Erik a sa petit idée…vas-y, mon chéri…déballe ta théorie…
 

IL y alla de son idée, et les autres de la leur, ce qui ensemble donnait à l’affaire une ressemblance époustouflante avec un  roman de science-fiction, du genre un peu terrifiant sur les bords. Mine de rien, sans perdre miette de la mise à jour la plus ébouriffante des derniers temps, Opal avait fait le service et si Erik avait poliment émis des choix, elle ne laissa personne le loisir de décider et avait servi un pure malt de 12 ans, capable de remettre les  idées  de quiconque à l’endroit…ou à l’envers, ça dépendait !
L’histoire n’était ni simple ni facile à comprendre. Ces chères gens avaient disparu lors d’un étrange naufrage, s’étaient retrouvés dans un village extraordinaire et pour corser un peu plus l’affaire avaient fini par rencontrer un groupe de personnages historiques et même pas tant que ça…
 
Heu, nous ?...ben on est ce qu’il y a de plus normal…  
 

Bien sûr, pas au détail près. Expliquer la magie n’était pas si aisé qu’on le voudrait mais avec un peu de tact et une autre dose de whisky, ça passa assez bien.
 
Et voilà, suis sûre qu’il y a toujours eu un sorcier dans vos alentours…mais pas grave, on est pas du genre à faire du foin…* Même si quand on en fait…c’est rude à gérer !*…
 
Et en bonnes braves gens, il fallut quand même alimenter les paumés de service. Opal s’y entendait à merveille et récolta, sans fausse modestie des compliments bien gagnés…et encore quelques détails dignes de toute attention.
 
Récapitulons…je me perds un peu là…Achille, celui s’est fait avoir à Troie…Le petit marrant au micro serait Louis XIV…ben oui, on est au fin fond de n’importe où mais je sais quad même de qui on parle…et l’Alpha…un extraterrestre…euh, non…on a tendance à suivre l’idée préconçue comme quoi ils sont verts et reptiliens…mais si ça ressemble à Max…*Vivement l’invasion !*….Seigneur, quel bordel…suis sûre que cet empoté de Djinn a encore inventé un de ses trucs…
 
Non ma chérie, pas le Djinn… Ginnungagap...
 
Et comme prévu, l’explication à rallonge n’eut pas l’heur de rassurer quiconque.
 
Ginnungagap c’est un terme de mon pays, la Suède. Il signifie tornade ou tempête selon les interprétations. Une légende prétend que lorsqu’il s’élève tout, absolument tout peut arriver… changer de lieu, d’époque inclus.
 
Comme quoi, on était vraiment dans l’impasse du siècle !
 
*Soyons sincères…avec la m***e jusqu’au cou…et mesdames ont embarqué leurs pseudos…super…quel foutoir !*
 

Erik, homme d’action précise, peu enclin à perdre son temps en élucubrations inutiles, dépêcha son patronus tous azimuts. Il fallut quand même s’expliquer un peu.
 
C’est une façon de se communiquer…chacun a sa bestiole distinctive, ça va vite, paie pas d’impôts et craint pas les coupures électriques…sauf qu’il faut pas être déprimé parce que sinon…ça donne rien…
 

Plus clair que ça, tu meurs !
 
La suite, on commençait à bien s’y faire, n’eut rien de triste. Que du contraire ! Alix fut la première à se pointer avec son héros grec et son roi de France. Elle n’était pas exactement de bonne humeur, le Myrmidon non plus, par contre Louis, ravi et guilleret assumait avec brio. Ysaline débarqua peu après avec son extraterrestre endormi. On le réveilla peu après et le gars se révéla peu causeur mais absolument civilisé.
 
*Génial…mon beau-frère en héros antique, l’humanitaire en guerrier futuriste et  Sa Majesté…en cuistot !...C’est vrai que plus on est fous, plus on s’amuse…mais là ça dépasse un peu l’entendement !*
 
Logiquement, il fallait faire quelque chose pour caser tout ce petit monde tout en restant discrets. La solution n’avait pas deux noms : on faisait avec. Alix repartit avec son grec qui ressemblait tellement à Michael…enfin, pas au détail près…
 
*L’est beau mon beauf…mais celui-là il est splendide…*
 

Ysaline embarqua son guerrier qui avait dû en voir des vertes et des pas mûres mais rien comparé au regard noir de Mrs. Von Falkenberg. Louis dérogea toute illusion à son endroit et vu que le grec n’avait aucune envie de le supporter, il assura être charmé par le coin…et la cuisine qu’Opal aimait tant. Neil et Maya restaient aussi, jusqu’à trouver que faire avec eux…
 
*C’est vrai qu’il ressemble à Justin…et elle à Sam…mais ça ne tient pas le chemin… !*
 
Retour à la normalité ? À d’autres. C’est vrai qu’avec Louis en cuisine ça allait à un train d’enfer, une fois qu’on l’eut dûment instruit sur le fonctionnement des « modernités ». Si Sam était folle de son Ministre, entre Maya et Neil cela allait autrement. Elle soupirait après son Josh et lui après sa Lind…qui ressemblait tant à Opal.
 
Bon, ça suffit, quand même…tu as l’air d’être un gars sérieux, assume…suis pas ta femme…Désolée… T’en fais pas, Neil…on va s’arranger pour la retrouver, ta Lind…*Oui, comment !?*…en attendant essaye d’apprendre à tourner une sauce…Justin est un chef gastronomique de première…tout comme Sam…une vraie fée de la cuisine…
 
Ce qui était bien loin d’être le cas, là !
On n’allait pas rester à se tourner des pouces en attendant que le Ginnungagap ait la bonne idée de remettre tout à l’endroit, il fallait des informations pour essayer de contrecarrer le phénomène et ce n’était certainement pas au fin fond de l’Australie qu’on allait trouver ça !
Magnifique hôtel 5 étoiles à Stockholm. Opal n’avait pas trop aimé l’idée de se voir dépêchée en Suède mais il était impossible pour Erik de s’absenter. Autant faire semblant d’être en vacances et de trouver l’expérience sympa. Alix ne tarda pas à la rejoindre, pas plus heureuse pour autant. 
 
Pourquoi ici ? Pourquoi Erik ne… ?
 
Il a un boulot monstre, comme d’hab…et en plus était ravi de m’éloigner de Neil…le pauvre a ses fantasmes, on n’y peut rien…mais surtout il veut le convaincre de rentrer à Londres prendre la place de Justin…tu vois ce que ça donne, non ?
 
Alix voyait, et très bien.
 
Un ministre moldu au plus haut siège ? C’est trop gag. Et Sam, enfin Maya, reprendrait le « Sense » ?
 
Ça va être dur de chez dur, elle sait pas cuire un œuf, la blonde…
 
Belle pagaille ! Et chez vous, qui dirige le resto ?...
 
Tu vas mourir de rire…Louis, le 14ème du nom…mine de rien le mec est une merveille aux fourneaux et a des idées faramineuses…parfois un peu extravagantes mais on n’est plus à ça près dans le bled…
 

Mais nous, on fait quoi, là ?
 
Ben, ma chérie…on doit dégotter toute information sur le Ginnungagap…légende locale, on peut supposer qu’ils en savent plus long que nous…et étant donné que tu es la savante de service…mais dis, et ton grec…il s’en sort ?
 
Pas à dire, on lui filait un sévère coup de pouce pour s’y faire, au grec.
Ce ne fit pas exactement une partie de plaisir. On n’était pas là pour faire gentiment du shopping ni s’ébaubir des lieux d’intérêt locaux. Le monde magique suédois ressemblait assez à celui anglais, sauf que c’était plus propre, plus net, plus rangé…plus suédois, quoi ! Au bout de deux jours à trimer comme des cinglées, elles avaient réuni un beau pactole d’informations
 
Je ne peux pas m’absenter davantage, tu comprends ? Je crève de trouille en imaginant ce qui peut se passer chez moi avec les enfants et… cet homme.  Si vous trouvez quelque chose, prévenez-moi, ok ?
 
Je comprends…vas-y, ma chérie…on finira bien par trouver…mais s’il est comme dit Neil, ton Achille est un super type…Oui, dis pas plus, c’est pigé !...à bientôt !
 

Elle se sentit soudain désemparée sans la présence énergique d’Alix. Pas la peine de s’éterniser en Suède, pays qu’elle aurait voulu connaître de la main de son suédois favori mais étant donné qu’elle était déjà en Europe autant se permettre une petite virée à Londres…après avoir envoyé tout le fatras d’infos à son chéri…
Bonne idée ?  En tout cas, coup de cœur…Bien sûr, elle ne s’attendait à tomber en pleine scène de ménage…ou presque, parce que là, c’était de la vraie mise à jour… car évidemment ce cher Duc en savait plus long que sa femme mais n’avait pas eu la bonne idée de tout lui raconter…
Opal tomba comme cheveu dans la soupe, le moindre à dire.
 
Coucou, mes ducs chéris…Vos Grâces auraient elles un peu de temps pour une australienne en virée surprise !?
 
Arrêt sur image. Certes le brave majordome avait essayé de contrer cette apparition jubilante, sans succès, mais on sait que quand un McLane a une idée en tête c’est difficile à retenir.
 
J’avais trop envie de vous revoir…Oui, ça fait un bail…Dommage que vous n’ayez pas été au mariage…dingue ce qu’on a pu s’amuser…Il s’en sont passées des choses…Ah bon ? Vous savez…Ah bon ? Toi tu viens de savoir, ma chérie…Oui, plutôt bluffant…j’étais aux premières loges, vous me direz…Bon Dieu, décoince toi, J.O…Oui, ma chérie…un chaos total…Imagine toi, qu’au lieu de son Michael Alix a hérité d’un grec sublime…Achille, le vrai…tout muscles et…enfin…Ysaline est nantie d’un guerrier du futur…dur, surtout quand on est mariée à M. la paix sur terre…Euh, elle rigola, nous on a de la chance…à part les deux zigotos que tu as rencontré, j’ai un roi de France aux fourneaux…
 

Apparemment James Oliver Strang, Duc de Gilmore aurait préféré une mise à jour plus sobre. Raté. Au moins elle fit rire Angel qui ne semblait pas précisément la plus heureuse des femmes mais le temps était compté et on préféra rigoler qu’entrer en détails chagrins.
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Message par Erik Nielsen Jeu Fév 12 2015, 09:55

Ginnugagap… Nom ancien, légendaire, quasi oublié. Une chose dont Erik fut certain, c’est que les ancêtres avaient souvent raison.  Il en avait la preuve vivante sous les yeux avec des sosies parfaits de ses amis.  
D’accord, il avait un peu tabassé le Neil Chesterfield. Pas de sa faute ! Il avait cru, réellement cru que Justin était devenu fou, Sam aussi, etc.  Mais le phénomène entraperçu dans les airs lui était revenu à l’esprit, et il avait pigé.
Convoquer tous les impliqués lui sembla une nécessité absolue, une fois l’identité des « visiteurs » établie. L’ennui – et ce n’était pas le seul – c’est que personne n’avait la moindre idée de quoi faire pour renverser la vapeur.  
Personnellement, Erik râlait à plus d’un titre. Le Chesterfield couvait Opal d’une telle façon !! Et sa femme, si elle dédaignait celui-là, reluqua sans vergogne l’Achille-Michael, mais plus encore l’homme du futur, l’Alpha-Max.  Au moins, celui que l’on attendait le moins s’avéra très judicieux. Louis XIV ? Impensable ! Pourtant…
Oui, son passage au monde du fleuve avait dû le changer. Parfois arrogant, pointu, il était aussi fanfaron, et… cuistot indéniable. L’énooooorme souci : que faire avec ces gens avant de retrouver la normalité, si on y parvenait ?
Chacun pour soi et Dieu pour tous ? Peut-être…  
 
Maya et Neil s’entendaient mais pas intimement. Louis tapait sur les nerfs de tous. Alpha paraissait écouter, enregistrer avant de décider et Achille avait une tête en roc, fermé.
Leur faire accepter la magie ne se fit pas sans heurts ni terreur sauf de la part de Louis qui se marrait de tout même rendu muet.    
 
On va trouver, on doit trouver. Vous voulez rentrer, nous on veut récupérer nos amis. En attendant, bonne nuit. J’ai trois interventions majeures demain, excusez-moi.  
 
Il dormit très peu, étreignant Opal avec un quasi désespoir dans le noir :
 
Il existe un truc au sujet de ces tornades. J’ai dû lire, il y a longtemps, m’y suis pas attaché, ai oublié.

On laisse couler quelques jours, on verra.  

Ça t’ennuierait de faire des recherches en Suède à ma place ?... Je peux vraiment pas y aller maintenant...  demande à Alix, elle est potionniste. Elle saura comment traduire les textes… En fait j’aimerais *T’éloigner de ce Neil langoureux !* que vous dénichiez des passages anciens traitant du phénomène. Le quartier sorcier est plaisant, j’y ai appris beaucoup…  

Pour le resto, ce fut réglé au quart de tour par un Loulou très motivé ravi de l’opportunité de recréer des saveurs d’antan. Décider Neil et Maya à endosser les identités de leurs sosies fut une autre paire de manche.
D’abord, Mrs Cromwell ne savait pas cuire un œuf alors que Sam dirigeait des restos… Neil, certes érudit et diplomate, en savait à peine plus en ce domaine culinaire. La joie…
Quant à magie, valait mieux oublier…  
 
Neil, ma femme, j’insiste MA femme, est partie chercher des infos. Toi et Maya, vous allez apprendre des trucs, plein de trucs. *Pourvu que ça marche…*
 
Suggestions à gogo, Erik s’épuisa magiquement mais sut inculquer plein de choses aux nouveaux Lord et Lady Davenport qui récitèrent leurs acquis avec brio.
Heureux de s’en débarrasser, non sans garder un œil sur eux, Erik les accompagna en Angleterre pour les confier… à l’actuel duc de Gilmore :
 
J.O, on est dans la merde totale… Là, c’est pas Justin ni Sam mais des, euh… doubles, copies. Ils ne savent rien d’ici, ni nous de chez eux où se trouvent probablement nos amis... j’en sais rien !!! Opal fait des recherches en Suède… ben oui, le phénomène doit venir de là… serait-ce trop demander que de guider ceux-ci dans… ce monde ?... ouais, c’est beaucoup mais c’est pas toi qui vas te taper Louis XIV, Ysaline un homme du futur, ni Alix un Grec au talon fragile !
 
 Amen ! J.O soufflé, accepta la charge. Retour en Australie.
 
Erik crut devenir pire qu’un des dingos hantant les poubelles voisines de la ferme. Il visitait les jumeaux trois fois par jour, plus si timing possible. Louis avait pris en mains le restaurant et, ma foi, nul ne s’en plaignait. Doué, très doué, le petit bouclé s’évertuait à recréer ses tables d’antan avec brio.
 
*Le retour aux sources, il n’y a que ça de vrai…*
 
La source… Où était-elle la source des soucis ?
 
Gigunngagap…
 
Il lut, traduisit entre les lignes, tout le fatras expédié par Opal et Alix. De par ses lectures des divers textes envoyés, il déduisit, amalgama, conclut.  
Là, sous ses yeux, il y avait une amorce :
 
Le Gigunngagap vient quand ça lui chante mais peut être appelé...  Il faudrait…  
 
De quoi se tirer une balle dans la tête pour aller plus vite !
 
Ce matin-là, après une longue insomnie, un plan s’était dessiné. Audacieux, fou voire irréalisable… Qui ne tente rien, n’a rien. En parler aux autres ? Non, c’était trop tôt. Sans preuves à l’appui, c’était trop, beaucoup trop risqué. Il ne voulait pas aller se perdre aux confins d’un univers inconnu, laisser femme et enfants derrière lui, non ! Alors, profitant qu’Opal n’était pas sur son dos puisqu’elle passait quelques jours en Angleterre avec Angel et J.O, il osa une formule oubliée.
Venue du fond des âges, baguette vers le ciel, elle s’énonça soir tombé. Aussitôt le tourbillon redoutable se forma. Non, il ne rêvait pas. Au centre se distinguait à peine, mais bien là, une petite éclaircie.   
Le volatile, un pigeon nommé Hope, était une championne qui, souvent, remplaçait certaines communications terrestres avec bonheur. Oui, un peu de magie l’habitait pour qu’elle ne rate jamais sa cible.
 
Tu as un jour avant la fermeture de la fenêtre, ma belle… Trouve-les, donne ta bague, le message.
 
Longuement, il caressa le doux plumage puis libéra l’oiseau.
Hope tangua un peu une fois le tourbillon amorcé mais, vaillante, elle poursuivit et… disparut dans l’éclatement du nuage étrange aux lueurs d’apocalypse.
Attendre… Que faire d’autre ?
Erik n’avait pas voulu expédier un gsm ou un ordinateur. Ginnungagap avalait l’électronique à coup sûr. Hope trouverait les destinataires… si Dieu le voulait.  
 
Les elfes en haut donnaient le bain aux jumeaux, Louis touillait des sauces en bas. Erik était las. Opaline lui manquait beaucoup, mais si elle préférait réconforter Angel, il ne critiquerait pas.
Un œil à la carte du jour, effarement :
 
Louis, tu vas vraiment proposer ça aux clients de ce soir ?
 
Bien sûr que oui ! Avec musique d’époque, costume et tout, et tout. C’est chouette ici, pas besoin de litanie à un caillou, juste causer avec ça !
 
Merde ! Qui lui avait donné une carte de crédit et accès à la banque ?  
Finalement, la dépense ne serait pas excédentaire et les clients tomberaient sûrement des nues…
 
Ok, mais, la prochaine fois, consulte-moi avant de te lancer là-dedans !
 
Comment je ferais Erik ? Ou tu voles, ou tu fais des trucs de fous avec ton bout de bois… Je pourrai aller avec toi dans le navion ?  
 
NON ! Enfin, euh… pas encore. Cette sauce est très bonne. J’ai une demi-heure, tu m’apprends ?
 
Non ! Secret ! Quoique… en échange d’informations, on peut s’arranger…  
 
Malheureuse question d’Erik :
 
Que veux-tu savoir, Louis ?
 
Tout, tout, tout ! Jamais Nielsen n’avait rencontré type plus curieux.
 
Enfin, sur l’heure de midi, Erik reposa son coucou et eut l’immense joie de serrer Opaline dans ses bras.
 
Tu es là depuis quand, mon amour ?... oh, oui, ici ça baigne. Louis organise un bal masqué ce soir… T’énerve pas, il gère, se recrée l’ambiance. Rappelle-moi de bloquer ma carte de crédit des fois qu’il s’achète un billet de traversée pour la France !
 
Elle raconta un peu ses virées. Avec Alix, ça avait roulé sur du velours.
 
… oui, les documents ont été utiles, merci. Et à Londres ?... Ah bon ?
 
J.O s’était montré à la hauteur et, jusque-là, Chesterfield-Davenport donnait le change. Pour Maya, l’entraînement avait été plus dur mais, en compagnie d’Angel, la novice culinaire progressait.  
 
… tant mieux si ça les occupe… moi ? Ben étudié… pas abouti, enfin je ne sais pas. On se voit ce soir, je file… Euh, là je crois qu’il donne une histoire de France aux garçons ! À tantôt, je t’aime !
 
Franchement… Perruque poudrée, visage enfariné, habits qui grattent. Comment supportait-on de telles tournures jadis ? Louis rayonnait en brocards, face à sa cour de convives réjouis de l’innovation. 
En douce, Erik surveillait sa montre-bracelet. Bien sûr, Opal – ravissante en robe décolletée, la taille bien corsetée – ne le rata pas :
 
…Euh… oui, je suis impatient. J’attends, euh… du courrier…
 
Puis, il pâlit affreusement. Il rêvait ou Louis courait allumer des pétards ?
Au risque de s’en prendre un en pleine poire, Erik fonça :
 
Louis non, non ! Pas maintenant, attendez encore…
 
J’ai promis à minuit, or…
 
Il…va arriver tout seul ton feu d’artifice. Attends, attends !
 
La fâcherie naissante ne dura pas car, sous les yeux arrondis des convives amassés dehors, le ciel changea. Tous étaient ahuris. Rares étaient ceux ayant assisté à un ginnungagap en formation.   Éclairs silencieux, flash bleus, rouges, blanc dans un tourbillon fou, le phénomène reparut au-dessus des têtes.
 
LÀ ! pointa Erik.
 
Louis crut à un ordre le concernant et déclencha ses pétards tandis qu’Erik – non sans s’être cassé la figure avec ses brodequins de pacotille, se précipita à la réception.
 
Hope, hope t’es là ! Bravo ma belle. Tu as un message ?
 
Oui, la bague avait été remplacée, Erik en aurait presque pleuré. Il entraîna Opaline à l'intérieur: 
 
Viens ma chérie, le facteur est passé !! 
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Message par Opal McLane Sam Fév 14 2015, 15:29

Sa visite impromptue chez les Ducs de Gilmore ne dura pas trop. Opal avait beau être bruyante, désinvolte et impétueuse, elle n’était pas moins perspicace. Cela ne marchait pas exactement comme voulu entre ses amis. Certes Angel n’avait jamais été ni pipelette ni exubérante, mais là, à part quelques rires qu’on sentait un peu forcés, la jeune duchesse semblait au bord de la déprime, et son beau mari  n’en menait pas plus large. En fait le brave homme avait l’air claqué  de celui qui a trop sur les bras et ne voit pas la lumière au bout du tunnel.
 
*Il a pas tort, le pauvre, avec tout ce qui lui tombe dessus !*
 
Sans faire état de ses suspicions, elle prit congé du couple en s’excusant de leur être tombé dessus sans préavis.
 
Je suis une vraie  plaie…mais on ne se refait pas !...Non, je vais  rester quelques jours à Londres, faire quelques emplettes et puisque les pseudo Davenport sont déjà sur place, je pourrais filer un coup de pouce, surtout avec Maya qui doit jouer Sam et ne sait pas cuire un œuf…ce devra être de l’entraînement intensif mais avec Angel…si tu veux bien, ma chérie, bien entendu, je crois qu’on pourrait s’arranger, n’est-ce pas ?
 
Petit clin d’œil, bisou bisou, elle était partie aussi vite que venue.
Angel avait parfaitement bien compris son clin d’œil. Après tout, cela faisait si longtemps qu’elles étaient amies, que pour la compréhension suffisait d’un quart de mot, d’un geste moindre. Maya Clairborne n’avait rien d’une sotte, que du contraire, le fait qu’elle ne soit pas douée en cuisine ne voulait pas dire que c’était impossible de lui inculquer quelques bases  indispensables. Le temps manquant, autant lui filer un bon coup de pouce.
 
Écoute, Maya, voici ma meilleure *et unique* amie, Angel, elle va t’aider à bien jouer le rôle de Sam…c’est important que personne ne soupçonne ce qu’il se passe parce que ça  ferait de sacrés remous et on n’a aucun besoin de ça…je pense qu’Erik se sera amplement étendu sur le thème…Angel est des nôtres…sorcière, quoi, et des meilleures, sa spécialité, les potions, et elle en a concocté une pour toi qui t’aidera à tout piger plus vite…très vite…
 

La blonde ne sembla pas exactement ravie de la solution trouvée mais devina que ce serait de gré ou de force, même si les deux amies ne semblaient pas foncièrement méchantes.
 
Et…ça aura des effets secondaires ?, voulut-elle quand même savoir, c’est une drogue…ou quelque chose…dans le genre ?
 
Ben, à part que tu seras une fameuse cuisinière pour le restant de tes jours, rien…pas de mal au crâne, de gueule de bois…parfois, la magie, c’est du pur bonheur contrôlé !
 
La potion d’Angel donnait des résultats spectaculaires. On changea quelques petits détails dans la mise de la blonde demoiselle qui sans être vélane n’était pas moins d’une beauté remarquable. Même coiffure et les fringues de Milady, le tour était joué.
De son côté, J.O s’arrangeait mieux que bien avec Chesterfield qui, à part ne pas être sorcier,  ressemblait extraordinairement à Justin et comme lui était un fin esprit et un fameux homme d’affaires. Comme quoi, la tête à l'emploi!
 
Finies ses diverses emplettes, Opal réduisit le tout et via Portoloin regagna ses terres australes. Chez soi désert, Erik devait courir les urgences, par contre au restaurant régnait une activité fébrile sous la houlette exubérante de Sa Majesté le Roi Soleil dans toute sa splendeur…enfin, dans une splendeur plus tempérée à dire vrai, compte tenu de sa nouvelle tenue.
Elle eut droit à un accueil chaleureux de la part de son team et de Louis.
 
Ah vous voilà de retour, ma gente dame…Bon voyage ? Des nouvelles ?
 
Le monde tourne encore en rond, Louis…on cherche toujours la solution, ça viendra ! Là, je vois que tu t’es adapté à la mode du coin…et as attaché tes cheveux…bien, suis sûre que personne n’aimerait en trouver dans son plat, pour royal qu’il fut, le cheveu…Oh, Achille va bien, chez Alix…il semble beaucoup aimer mes neveux…et Alpha, sais pas trop mais ça doit tourner pour lui en Afrique…Allons plutôt voir la carte du jour !
 

Il la lui tendit avec un sourire élargi et elle en resta comme deux ronds de flan. En version 21ème siècle, le Quatorzième du nom revivait ses fastes versaillais. Et comme si c’était peu, il annonça que ce soir, il y aurait un bal costumé et qu’il avait fallu repousser des centaines de réservations.
 
La robe de Madame sera là dans le courant de l’après-midi, ajouta t’il, ravi comme un gosse avec une bonne farce, Erik est d’accord...
 
Vrai ? Tu as menacé de l’embastiller, je parie, s’il n’acceptait pas !, ils rirent tous les deux puis reprenant son sérieux Opal ajouta, tu fais des merveilles, Louis…tu as donné à ce resto au bout du monde un éclat unique…dont je te serai immensément redevable…tu vas beaucoup me manquer quand…
 

Mais moi…je ne veux plus m’en aller, assura t’il véhément, j’aime ton monde…et si vous trouvez le moyen de ramener vos amis…vous pourriez aussi prendre mon Hélène…et…
 
Coup au cœur ! Ils auraient pu y penser. Cela coulait presque de source, cet éternel curieux, avide de nouveauté avait découvert l’illimité d’un nouvel horizon, difficile de lui demander d’y renoncer.
 
Je…je ne sais pas si c’est possible, Louis…ces choses sont sans doute bien plus compliquées qu’on ne peut l’imaginer…une question d’équilibre, vois-tu…enfin…je ne suis pas douée pour ce genre d’explications…faudra demander à Erik…*À Merlin, au bon Dieu…* Mmm…cette sauce est divine…et ce dessert donne envie d’y goûter…, elle se fit taper sur les doigts, et  parlant d’Erik, tu sais où il est ?
 
Navion !
 
Ce qui voulait tout dire. Elle téléphona à  l’hôpital où on lui communiqua que son chéri était en déplacement mais qu’on l’attendait vers midi. Elle avait le temps d’aller voir ses fils à Kelamera et leur apporter les cadeaux ramenés de son voyage, puis retour express à la Ferme pour prendre un bain et aller attendre Erik à l’aérodrome local.
Elle lui sauta au cou en arrivant près de lui après un sprint à sa rencontre.
 
Que je suis contente de te revoir !!!, dit-elle avant de l’embrasser à en perdre le souffle.
 
Tu es là depuis quand, mon amour ?, voulut-il savoir dès que respirer fut possible.
 
Quelques heures à peine…, elle le laissa la mettre au courant des faits survenus en son absence, oui je sais pour Louis…À ce train-là…on devra appeler le resto « Chez Louis » et il serait ravi…Ça m’étonne pas qu’il sache déjà se servir d’Internet et d’une carte de crédit…il est rudement dégourdi, notre sire…, mais elle tut la demande faite peu auparavant, oui avec Alix, ça a été…plutôt sympa dirais-je, mais Michael lui manque, la pauvre… À Londres ça roule !
 
À peine le temps d’une petite mise à jour, déjà il devait rejoindre l’hôpital et poursuivre sa journée.
Se préparer pour le fameux bal masqué l’occupa plus que prévu. Encore heureux que la robe fut à peu près de sa taille et que les elfes soient doués pour les adaptations et autres gages de l’office de caméristes d’une dame de la cour. De taille plus svelte que les dames de ce siècle révolu, Opal ne dut pas trop subir la torture d’être corsetée à en perdre le souffle mais n’agréa pas entièrement cette mode désuète mais pourtant si seyante…à l’avis de Louis, qui splendide dans sa mise royale tout brocards et autres colifichets, faisait des ronds de jambe et débitait des discours fleuris.
 
Remercie le Ciel qu’on ne soit pas encore en été, sinon…je le changeais en fête hawaïenne, ton bal costumé…

Erik arriva un peu sur le tard, magnifique dans son costume d’époque mais décidément fixé sur l’heure.
 
Ne me dites pas, mon charmant sire, que vous devez suivre un timing exact ?...Tu as un rendez-vous, ou quoi ?...Ben tu n’arrêtes pas de la regarder, ta montre, qui ne colle pas dut tout avec la mise d’ailleurs.
 

Euh… oui, je suis impatient. J’attends, euh… du courrier…
 
Hein ? Du courrier ? Gibbons est passé à la même heure que d’hab…mais qu’est ce…
 
Et voilà que son mari fendait la foule, courant comme un dératé, empêcher Louis d’allumer son feu d’artifice prévu pour minuit.
Et puis, ça arriva…Ceux qui attendaient un feu d’artifice pour parfaire un peu plus cette soirée délirante  furent largement servis. Un nuage extraordinaire venait de faire son apparition, cachant le firmament étoilé, jeu de lumières impossibles de décrire, éclairs sans tonnerre…
 
C’est quoi ça !?, question qui fusait de toutes parts au milieu d’un concert d’exclamations émerveillées les unes, effrayées les autres.
 
Effets spéciaux !, se trouva en train de dire Opal, faute de mieux, génial, non ? Rien à craindre…rassurez vous…, elle voyait Erik rester là, tel un demeuré avant de crier quelque chose et se mettre à courir vers la maison en la happant au passage, mais…voudrais tu m’expliquer tout ce cirque ?
 

Dehors, le feu d’artifice, le vrai, se déclenchait au bonheur de tous.
 
Viens ma chérie, le facteur est passé !! 
 
HEIN !?...Tu es din…tiens, et ce pigeon, il fait quoi là ?...Ah, bon…un messager ?..., ça lui prit un moment digérer l’énormité de l’idée qui lui traversait l’esprit, ne me dis pas que…Oh, Erik…est-ce possible ?
 

Il acquiesça en souriant béat, au temps de défaire la bague à la patte du volatile. Son sourire s’élargit en déliant le message traité magiquement.
 
Ils vont tous bien ? Dieu soit loué…On doit le communiquer aux autres…ils doivent savoir !
 
On expédia des Patronus en expliquant qu’on avait des nouvelles, mais pas encore une solution…en fait il aurait mieux valu ne rien dire avant de l’avoir, la solution. Pas plus tard que le lendemain, Ysaline débarquait avec son homme du futur et Alix avec Achille, les seuls qui semblèrent capables d’un peu plus de mesure furent Angel et J.O, eux, ils attendaient des instructions plus claires.

*À croire qu’Alix et Ysaline ont vraiment hâte de se défaire de ces deux-là !*
 
Pas à dire, ces dames tenaient à carreau l’une le meilleur guerrier de l’Antiquité et l’autre la contrepartie futuriste, sans doute tous deux aussi efficaces et meurtriers et pourtant là, des vrais braves gars plutôt curieux de découvrir un peu plus de ce nouveau monde. On les envoya gentiment se balader dans les alentours en compagnie de Louis déjà familiarisé avec les lieux et on s’installa, entre sorciers, à huis clos.
Erik exposa ce qu’il savait.  Les recherches menées en Suède avaient finalement fourni une piste, mais quand on base tout sur une légende vielle de deux mille ans, on risque de ne pas avoir tous les détails requis pour une solution exacte. Il avait pourtant tenté le coup et réussi à recréer le phénomène, le fameux Gunnungagap, qui n’était autre chose qu’un portail s’ouvrant sur temps et espace. Une fenêtre pouvait y être ouverte et c’est ainsi que Hope avait été envoyée et était revenue.
 
Une fenêtre, Erik. Mais la porte, c’est pour quand ?, voulut savoir Ysaline, exaspérée.
 
Erik n’en savait rien encore. Il fallait tenter une autre expérience car selon ses calculs, pas des moindres soit dit en passant, il y avait un décalage de temps entre eux et l’autre endroit. De quoi décourager les esprits les plus trempés.
 
On est déjà arrivés à ça, il n’est que question de peaufiner le détail…, dit Opal se voulant conciliante ce qui lui valut un regard de travers des deux épouses « abandonnées », parce que si je comprends bien…si en envoyant le pigeon on constate le décalage…dites-moi ce que ce serait si on envoyait Achille ?...Plus grand le sujet…plus grand le trouble…donc plus grand le risque…et puis vous ne gagnez rien à nous crier dessus…Erik va pas avancer plus vite pour autant…alors au lieu de ça…ce serait pas si mal si on mettait tous la main à la pâte !...Ysaline, ton bled marche sans toi…tes enfants sont en d’on ne peut meilleures mains mais si tu veux les faire venir, c’est tout aussi bon…et toi Alix,  tu n’as qu’à ordonner à Bikita d’amener les petits et en passant de donner un coup de pouce…que ne ferait-elle pas pour son maître adoré !...Pas de souci, il y a assez de place ici pour un bataillon…
 

Et pour un bataillon, c’en fut un. Finalement on partit de l’idée que plus de sorciers on serait et plus vite ça irait.  Un vrai rappel des troupes.
Le Q.G s’établit à la Ferme. La maison, côté privé était spacieuse et bien aménagée, admettant toute variation magique possible. Le restaurant continuait de tourner normalement sous le commandement de Louis. Achille et Alpha, deux qui ne pouvaient pas rester à se tourner les pouces, trouvèrent de quoi occuper leur temps à Kelamera où une aide de ce calibre fut très bien accueillie.
Les enfants, tous confondus, formaient un sacré troupeau à mener. Alex, l’aîné Von Falkenberg s’avéra un fameux berger, lui-même sous la douce houlette de sa grand-mère brésilienne qui avait une patience d’ange et de celle de Carreen McLane toujours partante pour une bonne discipline.
 
Pas à dire…on a une colonie de vacances d’un côté, une conférence sorcière de l’autre…plus le resto et ce qui nous reste de semblant de vie, soupira Opal un soir, enfin dans les bras de son Erik aussi  crevé qu’elle, tu sais…un fois qu’on en finit avec ça…suis partante pour des vacances sur une île déserte…seuls !...Mais dis-moi, mon chéri…je ne me trompe pas si je dis que tu as encore quelque chose d’autre en tête !
 

Fatigue, amour, mélange des deux plus la complicité totale qui les unissait, il passa aux aveux. Et oui, il avait encore une idée…et pas des moindres.
 
QUOI ?...Élargir le passage et t’y lancer avec la Cessna ? Tu es fou…non, non, je ne laisserai jamais que tu fasse un truc si dingue…et le décalage ?...Ah bon ?...Ouais…tu y vas et calibres sur place…et si ça foire ?...Je te perds quelque part entre ici et là !?, toute fatigue oubliée, elle se redressait comme une furie et le secouait, veux pas être veuve au nom de la science, moi…ni pour ton frère ni pour qui que ce soit…
 
Mais elle connaissait bien ce regard obstiné. Il avait pris sa résolution et rien ne le ferait changer d’avis.  Or à têtu, têtue et demie…
 
Le fameux plan fut exposé aux autres « conférenciers » qui l’examinèrent, le décortiquèrent et faute de mieux, expliquèrent qu’hormis certains risques, comme voguer dans un limbe incertain pendant un temps tout aussi incertain, allant de quelques minutes à quelques heures ou jours, la probabilité de réussite était remarquable.
 
Le laps entre départ et arrivé ne sera pas exactement perceptible au voyageur…le temps s’écoule différemment dans un paradoxe, expliquait Karl Theodor Von Falkenberg.
 
Vraiment !?, répliqua Opal vexée de voir qu’on donnait carte blanche à Erik pour sa croisade, et vous en êtes sûr ? Comment…parce que là…
 
Mon petit, tel qu’expliqué par Erik, le Ginnungagap, est une espèce de Portoloin céleste, un lien en temps et espace…de même que le Portolon que nous employons, il nous mène d’un endroit à l’autre en ce qui nous semble un clin d’œil…pourtant le laps écoulé existe si même pas perceptible… Einstein l’explique très bien dans sa théorie de la relativité…Je pourrais m’y étendre des heures mais ce serait assommant…
 

*Ouais, bien sûr…pourquoi pas…manquait qu’Einstein dans l’histoire…mais on ne me la fait pas…pas à moi !*
 

Il se fallut de ruses de sioux pour parvenir à ses fins et déjouer l’inspection finale de Chéri. Elle eut des frissons de terreur quand le petit avion décolla vers le phénomène en formation appelé par un groupe de sorciers décidés à tout.
 
*Dieu…Merlin…Dieux de l’Uluru…protégez nous…aidez-nous !*
 

Il eut des secousses anthologiques, et elle dut s’accrocher comme chat au barda pour ne pas être ballotée dans la cabine, puis ça se calma…alors Opal s’extirpa de sa cache et avança à quatre pattes  jusqu’au poste de pilotage.
 
Alors, chéri…c’est bon ? On est passés ?...Stop, me crie pas dessus…Un peu tard pour y remédier, non ?, elle s’installa à la place à côté du pilote et lança un coup d’œil effaré à l’extérieur, ils volaient, ou mieux dit voguaient en toute douceur, au creux d’une espèce de tunnel de nuages de couleurs de démentielle beauté et couleur, entre éclairs muets, et flashes de blancheur divine. Seul le ronronnement des moteurs assurait qu’une partie de leur réalité continuait là. Opal émit un soupir énorme, se leva et récupéra à l’arrière son sac à malices, un sandwich ? De la limonade ?...Sais pas toi, mais moi ça m’a donné un petit creux, le départ…
 
Erik opta pour se marrer et accepta, le contraire l’aurait étonnée, un bon petit sandwich au foie gras. Elle avait à peine entamé le sien que les secousses recommencèrent mais furent de courte durée avant de jaillir en pleine nuit de lune, survolant une terre inconnue. Instants de panique, ils étaient apparemment de l’autre côté, mais manquaient cruellement de repères…pas pour longtemps…
 
Regarde…regarde…des signaux…on nous fait des signaux…
 
En effet. Ce fut d’abord une seule source de lumière émettant un signal par intermittences, mais dès qu’ils furent plus près des faisceaux plus puissants signalèrent une piste…
Atterrissage en douceur. Opal pria  de toute son âme jusqu’à l’arrêt total des moteurs et soudain la portière de son côté fut ouverte et sans trop savoir comment elle se retrouva dans les bras de son beau-frère qui riait comme un fou.
 
Ben, pas à dire…t’es content de me voir, toi !
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Message par Erik Nielsen Mar Mar 03 2015, 19:58

Hope ! Pour un espoir c’en était un ce pigeon baladeur !  
Ça avait fonctionné ! Erik lui-même en revenait à peine. Pourtant c’étaient bien là des messages des disparus qui s’étalaient sous leurs yeux.  Déjà Opal chargeait :
 
Ils vont tous bien ? Dieu soit loué…On doit le communiquer aux autres…ils doivent savoir !
 
Oui, mais ne sois pas trop optimiste dans ce que tu leur raconteras. Ce n’est qu’un début, un essai…
 
Peine perdue : tous rappliquèrent très rapidement aussi avides que possible.  
 
Je n’ai fait que traduire et appliquer des formules oubliées de mon pays d’origine… j’ai appelé le ginnungagap, il a répondu. Ouvrir une fenêtre pour lâcher le pigeon m’a pompé énormément d’énergie… pour une porte ? Je ne sais pas encore ce qu’il faudra dépenser…
 
Tous se mirent à lui gueuler dessus. Annoncer des espoirs sans solutions, pour qui les prenait-on ? Opaline le défendit bec et ongles, captant parfaitement que bien des détails devraient se peaufiner d’autant qu’un décalage horaire existait. Chaque partie avait lu le message personnel adressé. On s’apaisa avec le ferme espoir d’aplanir les obstacles.  Mrs Nielsen, décidément en verve ce jour-là, prit des décisions sans le consulter. Après tout… elle n’avait pas tort. Plus il y aurait de magie concentrée en ce lieu, mieux on devrait s’en sortir.
 
Étrange période s’il en fut que celle-là où il fallut offrir gîte et couvert à tant d’hôtes.  J.O et Angel restèrent à Londres, remplissant leur mission en douceur mais prêts à revenir au moindre signe. Ça n’avait pas été de la tarte que de convaincre le frais Duc de Gilmore de couver un ministre de la magie ne connaissant que dalle en la matière. Soupirs…
Soir après soir on plancha entre sorciers sur la façon de procéder au contact physique d’échanges avec l’autre monde. Malheureusement pour lui, Erik était le seul à enregistrer à la vitesse V, et sa compréhension du suédois antique en faisant la différence concret-imaginaire était unique aussi.  
Opaline le soutenait, c’était la meilleure paie qui soit désirée. Il dut pourtant lui révéler le fond de ses projets. Elle n’apprécia pas :
 
QUOI ?...Élargir le passage et t’y lancer avec la Cessna ? Tu es fou…non, non, je ne laisserai jamais que tu fasses un truc si dingue…et le décalage ?  
 
Il sera réduit, j’ai tout prévu.
 
En fait pas trop mais inutile de l’inquiéter davantage qu’elle ne l’était déjà en s’imaginant le perdre aux confins du néant.  Il savait juste qu’il devait le tenter envers, contre tout, tous, elle au besoin.  
 
Lorsqu’il exposa son plan maladroit aux autres, il reçut l’aval inconditionnel de Karl Theodore, le père de Max.  
 
Le Ginnungagap, est une espèce de Portoloin céleste, un lien en temps et espace…de même que le Portolon que nous employons, il nous mène d’un endroit à l’autre en ce qui nous semble un clin d’œil…pourtant le laps écoulé existe si même pas perceptible…
 
 *Au moins un qui pige et sache expliquer mieux que moi*  
 
On se prépara à l’action sur le terrain d’aviation, un soir.
 
J’appelle le phénomène. Je vous demande de le soutenir, tous, du mieux possible pour que la petite fenêtre devienne gigantesque pendant que je tiendrai le manche à balai. Où est Opaline ?
 
Toujours fâchée de sa décision, elle l’avait juste salué avant de vaquer à autre chose, l’abandonnant au sort volontairement choisi.  Matt, Miko, Carreen le réconfortèrent un peu. Les autres y allant de leurs encouragements, il ouvrit la fenêtre. Sautant dans l’habitacle, il aurait été idiot de ne pas crever de trouille mais sa détermination fut plus forte :
 
Dites-lui que je reviens très vite ! cria-t-il avant de lancer le moteur à fond.  
 
Au Cessna, il parla aussi, dents serrées :
 
Allez mon beau, on y va ! Foire pas ! Ne nous fais pas ça !!
 
Dieu que c’était beau !!
 
Vu d’en bas c’était une chose, dedans une autre.  Tourbillons de lumières et… de vents contraires. Tenir, il fallait tenir, ne pas s’évanouir ni de frayeur, ni de nausées.  À côté de son baptême de portoloin, celui-ci battait des records.
 
*Merde !*

La porte était là mais plus haute que large… Balancier à gauche toute !!! Le brave cessna vira à 90° sur l’aile et… passa.  
 
Yahoou !! hurla-t-il non sans tenir fermement les commandes encore bondissantes. Puis :
 
 Alors, chéri…c’est bon ? On est passés ?...       
 
Un regard en arrière puis sur le siège voisin. Réaction :
 
Bordel ! Opal, Caroline McLane qu’est-ce que tu fous-là, nom de Dieu ??
 
Stop, me crie pas dessus…Un peu tard pour y remédier, non ?     
 
Envie de rire et de pleurer. Il ne fut pas contre un encas après tant d’émotions, mais était sûr que la réjouissance initiale de l’avoir à ses côtés ne durerait pas. Il tut son angoisse, cherchant surtout l’issue au tunnel bariolé traversé.  Dans un ciel étoilé enfin serein, il amorça une descente vers les terres sombres survolées. Justin avait-il bien compris les mesures à prendre échangées via pigeon ? Peu après, il fut soulagé : une piste parfaitement balisée s’éclaira.
Forgé à décoller et atterrir dans n’importe quelle condition de climat ou terrain, Nielsen eut cette fois l’impression de poser le coucou sur du velours.
Joies des retrouvailles, accolades d’ours avec chaque membre disparu. Intérieurement Erik jubilait : ça avait fonctionné !!! On s’engouffra tous dans ce qui apparut aux Nielsen comme un pavillon de vacances pour richards.
 
*Neil et Maya ne mentaient pas…*
 
Ils avaient racontés bien des choses sur ce lieu qui, là, sous cet angle, n’avait rien d’extraordinaire. Cependant, on savait la réalité tout autre.  
Bombardés de questions, les australiens prirent d’abord le temps de rassurer tout le monde sur les familles restées en arrière qui se languissaient d’eux autant qu’eux d’elles.
 
Ysaline, Alpha tous tes gosses, Max, Alix, Achille et tes gosses Michael, sont chez nous avec Karl, Rose, J.O, Angel, Maria-Eli et Adémar. Chesterfield et Maya aussi. Tous travaillent au projet de vous récupérer. Je n’avais pas osé prendre un plus grand véhicule, ignorant si ça fonctionnerait vraiment mais on a 3 places avec nous, et…
 
Et ce qu’il redoutait dans l’avion en constatant la présence d’Opal se concrétisa :
 
*Eh merde !*
 
Une sorte d’ouragan monstrueux s’abattait, augmentant très dangereusement en intensité, semblant particulièrement viser… leur résidence. On tambourinait la porte et, là, face à face, se virent deux sosies parfaits. Justin fut le premier à piger en accusant Opal :
 
C’est de TA faute !

Non ! C’est de la mienne ! s’interposa –t-il, furieux.
 
Heureusement, Michael régla le souci en ordonnant à Opal de prendre sa forme d’animagus-chat tandis que la belle Lindsay fut gentiment endormie. Manquait plus qu’une espèce de colonel qui réclamait de l’aide contre cette nature déchaînée. Max l’expédia se reposer ; on eut la paix d’autant qu’avec Opal-chat, la tempête s’éloignait.  
 
Ok, on a la paix pour l’instant…maintenant, Erik…raconte !
 
Embarrassé, tenant sa femme-chat dans ses bras, il s’assit lourdement :
 
Je craignais un truc pareil, n’en étais pas sûr, maintenant si. Avec Karl, on a beaucoup discuté… Tu permets, ma chérie ?
 
Il la déposa sur le divan pour arpenter le tapis en réclamant papier et feutres de couleur.
 
En bleu, voici notre ligne temporelle à tous ici ; en rouge celle de la belle endormie, de Chesterfield, de Maya. Elles sont rigoureusement parallèles et ne doivent jamais se croiser. Là ( un cercle vert se dessina en superposition des lignes) c’est ginnungagap. Il permet l’échange mais les lignes doivent rester parallèles ou alors… vous avez vu ce que ça donnerait… Notre 20ème siècle et le leur ne se supportent pas… Je crois que si j’avais ramené directement Achille et Alpha, ça n’aurait eu aucune incidence.
 
Plus clair que ça…      
 
Désolé ma chérie, tu as joué involontairement le chaînon manquant, tu es la preuve que cette théorie est vraie. Tu vas devoir rester sous cette forme jusqu’à ce qu’on ait retraversé. Si mes calculs sont exacts, on repart dans cinq heures.
 
Michael le pria de ramener avec eux les épouses des historiques absents. On réfléchirait à une action conjointe pour permettre l’échange des contemporains sans déclencher un cataclysme de fin du monde.  
Rencontrer la belle de Troie, l’impératrice d’Autriche et une obscure biblique frappa Nielsen pourtant déjà familiarisé avec Achille et Louis.  Il remarqua le regard d’envie d’Amelia Earhart face au petit bimoteur. Sûr qu’elle s’en imagina aux commandes sauf que son sombre compagnon ne la laisserait sans doute pas faire ça…  
 
Pour votre sécurité *et la nôtre* mesdames, nous allons devoir vous endormir…
 
Elles s’en foutaient du moment qu’elles revoyaient bientôt leurs chéris.
Opal-chat fut solidement sanglée, grandes claques dans le dos, des lettres à délivrer…
L’angoisse tenaillait Erik en allumant les moteurs. Et si… Mais ouf, rien ne foira et fidèle le cessna décolla droit vers les belles lumières du ciel dégagé.  
 
Opaline, tu peux revenir…
 
Elle en était ravie : on rentrait.  
 
Joies multiples à l’atterrissage ! Bien des déceptions se peignirent pourtant sur bien des visages :
 
Ysaline, je ne pouvais pas ramener Max de suite... ; Alix, je…
 
Elles tiraient la gueule mais moins que Maya et Chesterfield.
Karl Théodore, le plus à même de capter la gravité de la situation, lui tapota l’épaule :
 
Ce voyage n’était pas une cruauté mais une nécessité. Regarde comme ceux-là sont heureux ! On en discute de suite ou… ?
 
J’aimerais passer un moment en famille… j’ai peu vu Opaline, et les enfants m’ont manqué…
 
Il était exténué, comme la majorité des sorciers proches du reste. De longs débats allaient suivre mais en attendant, un peu de farniente s’imposait.  Rire un peu avec les bêtises de Matthew et Nick, cajoler son Opaline, rien ne rendait plus sa forme à Nielsen.  Bien sûr, il ne négligea pas son filleul si particulier. Kieran… La maturité du bambin était… stupéfiante. Pas de détours avec ce gosse qui, d’emblée, lui ouvrit les bras :
 
Parrain ! Papa va bien !!  
 
Oui mon ange, il va très bien. Il a très hâte de te revoir, de vous revoir tous !
 
Alors, faut aller le chercher vite !
 
Combien Erik aurait voulu que ça fonctionne si facilement qu’un désir d’enfant…
Du pain sur la planche, ils en eurent, tous. Karl Theodore se chargea d’expliquer les raisons du paradoxe, insistant sur la nécessité d’une parfaite concordance dans les actions futures.  
 
J’ai pu faire des relevés, soupira Erik. Entre notre heure de départ et celle d’arrivée finale, le délai est d’un mois, cinq heures, six secondes. Pas la joie pour eux car, dans l’autre sens, j’ignore pourquoi, on revient comme si l’on venait de partir…
 
Et c’était vrai. Il ne s’était vraiment écoulé que très peu d’heures entre l’aller et le retour.
Le gros hic : comment les sorciers de là-bas auraient l’énergie pour voler dans la porte ?
 
On y passa des jours, des heures en réflexions, calculs, suppositions. Pour Chesterfield et Clairborne, la pilule était amère : ils ne pouvaient pas rester si les autres rentraient et inversement.
 
Je piloterai, soupira Neil.
 
C’était les renvoyer dans un monde biscornu mais… aucune autre solution ne se dégagea.
Un soir, après déjà des nuits d’insomnie, Erik fut quasi sûr d’être à un doigt de la solution :
 
Justin et Michael ont eu le temps de me parler d’une sorte de portoloin : une plaque dite de téléportation. S’ils la trafiquent magiquement, dévie son rayon vers la porte… mais faudra faire un essai avant le grand jour…
 
Un pigeon s’envola donnant des instructions…
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Message par Opal McLane Mar Mar 03 2015, 22:01

Et voilà ! On se mêle à l’aventure la plus hurluberlue de tous les temps et ça donne quoi ? Un paradoxe en folie et le besoin, immédiat, de se transformer en chat. Génial ! Superbe !...Pas à dire, Opal râlait ferme même si pour les effets, quand on lui gratouillait l’oreille, elle ronronnait gentiment…
C’était débile ! Elle s’était auto-invitée au voyage dans l’espoir de donner aux « exilés » des nouvelles plus détaillées que celles que transmettrait Erik  et se retrouvait résumée à ça…
Justin avait été…tranchant, Michael, bien plus explicatif ! Impossible que Lind et elle soient en même temps au même endroit. La preuve : le monde être en train de se ficher en l’air alors qu’elles se jaugeaient, interdites…
Mode élégant abyssin, rodé à toute vicissitude, elle avait sauté des bras de son beau-frère à ceux de son mari qui l’avait finalement déposée dans un coin confortable pour poursuivre avec les intéressantes cogitations de rigueur, sans s’attendre que Minet y prenne part.
 
*Absurde…plus absurde que ça…*
 
Les avis allaient et venaient. Du brainstorming dans toutes les règles de l’art. Des solutions ? À part endormir tout intervenant indésirable, ça semblait nager un peu dans la semoule, ce qui à ce train-là ne finirait par donner rien de bon dans le laps de temps plutôt exigu dont ils disposaient. Et puis, finalement, après tours et détours, elle avait dormi les trois quart du temps, comme tout chat respectable, la décision était tombée.
 
*Chic ça…on emmène les filles…j’en connais trois qui vont être ravis…et d’autres qui vont en faire une tête !*
 
Miaou…Miaou…pas de chance ! Intervention féline à l’eau…Tant pis !
Conciliabules terminés, on embarqua tout ce beau monde et on se lança de nouveau dans le vortex resplendissant.
 
Opaline, tu peux revenir…
 
Pas trop tôt ! , grommela t’elle en s’ébrouant, j’ai tout raté…et failli faire tout foirer, suis désolée, pensais pas que ça pourrait tourner comme ça… enfin, au moins, on les aura ramenées, ces trois-là…
 

Les trois belles dormaient profondément et ne se réveilleraient qu’une fois arrivées à bon port, ce qui se produisit très vite. Décidément le chemin du retour était plus court que celui de l’aller. Comité d’accueil en plein ! Opal eut le cœur serré face aux mines d’Alix et Ysaline qui avaient espéré revoir leurs chers et tendres. Maya Clairborne et Neil Chesterfield n’en menaient pas large non plus. Leur cause était sans appel, ce monde n’était pas le leur, faudrait attendre que la chance veuille leur sourire et qui sait…peut-être…
Mais bien sûr, liesse ou pas, Maman McLane ne la rata pas. Quel sermon ! C’est vrai qu’Opal avait agi sur un coup de tête, mue surtout par le véhément désir de suivre son mari adoré, sans penser à un possible échec oui sait si encore pire, qui aurait privé les jumeaux de père et mère.
 
Je veux bien comprendre que tu ne veuilles pas le lâcher…mais tu as un devoir sacré, mon petit, tu es mère et, que cela te plaise ou pas, passe en premier lieu…
 

Oui, bien sûr. Maman n’avait pas tort, mais c’était fait et on s’en était tirés. Temps de passer à autre chose, sans donner l’opportunité de jouer les prolongations du discours maternel.
On avait trois dames du lointain passé sur les bras, plus leurs maris de temps aussi distincts. Ils avaient choisi, de très libre arbitre, de vivre au 21ème siècle, ce qui, pour sûr, demandait un peu plus que deux ou trois petits conseils bien placés.
La soirée fut laissée aux retrouvailles, encore heureux. Les jumeaux se portaient parfaitement bien, devenant à coup sûr des petits gars de l’Outback, sous la férule de leurs oncles et grands-parents.
 
Tu crois que je suis pas une bonne mère ?, s’enquit Opal, nichée au creux des bras de son adoré,…euh…sais pas, j’ai l’impression que ma mère le pense…et pour autant le reste aussi…m’enfin…on a pas mal de pain sur la planche, il me semble pour se faire des états d’âme…faut instruire ces braves gens…on va es larguer dans le monde comme si rien…
 

Et quand elle avait une idée derrière la tête, ça ne voulait dire que ça…
 
Achille fut son premier élève, ce matin-là. Le brave guerrier antique considérait avec suspicion le véhicule garé et l’instructrice souriante, en suivant, le plus attentivement possible, ce qui n’était pas évident compte tenu le bagout haut en couleurs et les arabesques gracieux de ses mains, appuyant avec véhémence chacun de ses mots.
Achille était sans doute le meilleur guerrier de l’Antiquité et comme tel massacra la boite à vitesses, mais après un moment, un peu long tout de même, pigea le pourquoi du comment et put, conduire la Range Rover de façon satisfaisante.
 
Opal se demanda pour le énième fois quelle folle idée l’avait prise pour se dévouer pour une telle cause. Louis venait de les envoyer dans le décor, avec plus de peur que de mal…mais c’était déjà la cinquième fois.
 
Bon sang…si tu freines…lâche l’accélérateur… C’est pas bien malin !!!, bien sûr elle n’avait pas vécu à l’époque des beaux équipages de Sa Majesté,…écoute, Louis…c’est fichu, t’es pas fait pour ça…Tu vas m’excuser, mais tu es un vrai pied en conduisant…contente toi de jouer aux richards et te laisser conduire…oui, oui, ça marche très bien, crois-moi…et ça fera moins de victimes !
 

Alpha, lui, fut exemplaire. Il pigea au quart de tour et la conduite n’eut plus de secrets pour lui, même s’il avoua, en rigolant (une première) que le principe demeurait même si le véhicule tenait de l’antiquité à ses yeux.
 
Tant pis pour toi alors…c’est le dernier modèle de Range Rover…on n’a pas fait mieux jusqu’à la date…oublie ton futur pourri et vis le présent, c’est tout ce qu’on a !!!
 
Décidément mettre ce beau monde dans l’onde 21ème siècle n’était pas évident. Conduire n’était pas tout…en fait c’était le moindre des problèmes. Faute de mieux, sus à la technologie…
Buffet exquis, boissons et…documentaires ! Une soirée que ces chères gens ne seraient pas près d’oublier. Tout y passa. La BBC s’y prenant à merveille, pas besoin de se perdre en explications supplémentaires.
 
Voilà…notre temps, nos mœurs…pas la joie, mais c’est comme ça…suffira de ne pas vous faire trop remarquer, le reste…ça viendra tout seul…
 
Mais la vie n’est pas qu’apprentissage TV…un peu de réalité sur le tas, ça ne fait pas de mal…sauf que le résultat ne fut pas celui escompté.
 
Bonté divine…c’est bon, sont blonds, beaux et ce qu’on voudra…fallait pas tomber plein dans le cliché…tu veux me dire, Erik…pourquoi deux guerriers prennent autant de plaisir…au surf !?
 
Et pour en prendre, on pouvait de qu’Achille et Alpha y prenaient, du plaisir à défier les vagues, en plus d’avoir le physique à l’emploi et un parterre féminin rendu à leurs pieds…
 
*S’ils se font pas bouffer par les requins, ce seront leurs femmes qui vont le réduire en charpie…*
 
Pas de crime passionnel. Les Historiques s’adaptaient  à leur nouvelle vie. Ces dames l’avaient plus facile…vive le shopping ! Une fois instruites, sommairement, (et qui a besoin de plus ?),  sur les arcanes de ce cher plaisir, ces dames oublièrent les siècles et s’en donnèrent à cœur joie. Opal aussi, en passant !
Et puis vint le soir glorieux, où, après un essai parfait, il fut clair que le moment était venu de ramener les « déportés ». Le vortex, dans toute sa splendeur, remit les pendules à l’heure et rendit à Alix et Ysaline leurs beaux maris, les Davenport à leur temps… Et tout le monde à la case départ…
Neil et Maya avaient rejoint leur monde, leurs amis avaient retrouvé le leur. On était tous heureux et confortés dans l’idée que  tout irait bien. Mais mine de rien, on s’était habitué à ces historiques incongrus…
Et ça faisait mal, ce jour-là, quand il fut temps de prendre congé. Ils avaient tous des documents d’identité à toute épreuve, fournis par Michael qui avait toujours le fin mot pour ce genre d’histoires et Lord Davenport, parfait dans son rôle de pacificateur-conciliateur-homme parfait et autres vertus, s’était dévoué pour emmener tout ce beau monde en Angleterre…
 
*Wow…surtout…halte obligatoire avant de voir le reste du monde ?…Un tour à l’Uluru leur aurait fait mieux…enfin…voiles et bon vent !*
 

Soupir…
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Message par Erik Nielsen Dim Avr 05 2015, 09:30

Les choix… Pas évident de trancher mais il fallait, hélas, parfois.
Renvoyer Neil et Maya dans leur monde fut cruel pour Erik, même s’il était clair que ces gens n’appartenaient au sien.
La conscience a un poids, Nielsen assuma chacune de ces décisions, leurs conséquences. Beaucoup d’incertitudes demeuraient, de quoi l’accabler. Il fit avec puisque la vie continuait envers et contre tout. Sa vie à lui était simple : la famille ! Oui, le boulot comptait, ainsi que amis, relations, etc., mais surtout Opaline et les jumeaux. Nick et Matt… frères, certes, différents pourtant tant au physique qu’au caractère maintenant marqué même si d’une complicité rare, ils parvenaient à faire enrager tout le monde.
Après avoir rendu la liberté aux historiques, la routine reprit. Très souvent en déplacement, Erik voyait peu les siens tandis que son Opaline trimait aux fourneaux où il essayait toujours de filer un coup de main en cas de de besoin.
 
2004
 
Ce coin des antipodes ne manquait pas de distractions. Fête chez les uns, les autres, foires, concours, les McLane et Nielsen se devaient d’y participer selon la mesure de leurs disponibilités. Néanmoins, leur calendrier était chargé d’autant qu’une urgence ou autre pouvait débouler à l’improviste.
Son lot d’aléas, Erik connut. On minimisa les incidents pour ne pas effrayer la benjamine du clan, n’empêche qu’il avait cassé du bois par deux fois.  Jamais grave, ces accidents de vol ne laissèrent pas de trace, sauf qu’Erik envisagea de piloter un hélicoptère répondant mieux aux terrains.  
S’il avait la chance d’être à l’heure au dîner, alors le reste s’effaçait dans la joie des retrouvailles familiales.
Pourquoi avait-il fallut que son rare sommeil se perturbe ? Ça commença comme une mauvaise sensation, un malaise puis, au fil des nuits, une voix domina, récidiva, pour finir par le troubler vraiment. Il ne savait pas communiquer avec l’insidieux personnage dont les répétions le hantaient. Un moment, il se crut à nouveau victime du démon qui s’était emparé de lui un temps : Ariana.  Elle avait bien failli avoir sa peau, celle-là. Longtemps d’ailleurs, Erik avait craint qu’une part de cette puissance ténébreuse n’ait contaminé un de ses fils, voire les deux. Par bonheur, après 5 années, si les gamins se comportaient parfois en diables, aucun ne manifestait de pouvoirs obscurs. Alors… C’était quoi cette voix ?     
Pudeur, crainte du ridicule ? Il n’en parla à personne, tenant pour lui le fardeau.
Oh, il ne fut pas sans rater certains regards inquisiteurs de sa chérie, ses petites questions lancées comme un hameçon, surtout le matin. Toujours, il biaisa.
Malheureusement, Opaline restait en contact avec les exilés, ce qui amena un déballage forcé :
 
… oui, t’es contente ? J’entends des trucs en dormant, et alors ? … ah ? Excuse-moi si je m’énerve. Ce truc est usant, tu sais… ben du genre le temps approche et autres conneries absconses du genre... non, jamais su, ou pu, en demander plus.  
 
Ce qu’elle raconta au sujet de leurs amis le laissa pantois. Pas une fois il n’avait imaginé Michael, Justin et Max en train de perçoir des mots identiques aux siens.
 
… c’est tellement fou ! dit-il en s’asseyant lourdement, tête entre les mains.  On devient tous fous en même temps… bien sûr, bien sûr qu’il doit y avoir une explication. Si elle existe, j’aimerais la connaître, crois-moi.   
 
On l’eut grâce au savoir-faire d’Alix qui fabriqua une potion donnant un pseudo sommeil.  
Il fallut rallier les autres aux Bermudes. Pas de souci, voilà les bienfaits d’avoir une famille soudée. Michael se dévoua en cobaye mais nul de percevait de quoi il causait avec l’envahisseur nocturne. Sa femme joua aux haut-parleurs, alors eux aussi surent les exigences de cette chose.
 
*Kieran ?? Bordel de mrd !*
 
Après le réveil des De Brent, cela s’envenima parmi chaque couple.  Qui calma le jeu en les renvoyant en chambre ? Pas lui.
 
Il ne tenait plus en place, s’arrachant presque les cheveux.
 
…on va trouver un moyen, faut trouver… NON, JE NE ME CALMERAI PAS ! C’EST DE MA FAUTE, TU COMPRENDS ? De ma faute…
 
Selon elle, il n’était pas seul responsable : tous avaient marché dans le plan. Ils ne pouvaient pas laisser les leurs là-bas, sans doute auraient-ils dû ne pas ramener les historiques, mais le fait était accompli. Elle n’avait pas tort, n’empêche qu’il bouillait.
 
Faut que je sorte, j’étouffe !...  Vais pas me noyer, sois en sûre.  
 
Apparemment, il n’était pas le seul à avoir des états d’âmes.  D’abord il trouva son frère fixant le rivage en fumant. Malgré qu’il n’en soit pas adepte, Erik accepta la clope tendue :
 
Nous n’avons pas grand choix, n’est-ce pas ? énonça-t-il entre deux bouffées âcres. Il est clair qu’il n’aura pas Kieran… Les rendre, eux, est tentant oui, mais les priver d’une autre vie plus confortable même si mortelle n’est-ce pas aussi cruel que de les soumettre à un jeu de dupe dont tous ignorent les règles ? Je parie qu’ils n’étaient au courant de rien… non, on ne leur dira rien quand nous irons car c’est ce que nous ferons, non ? …qui en sera d’après toi ?... je sais très bien qu’Opal ne peut pas y retourner, ni les Davenport du reste. Si Max et Ysaline approuvent, on ne sera que quatre car je suppose qu’Alix voudra rester veiller sur… ah…
 
La discussion entre eux avait été sans appel, Alix en serait.
Ils parlèrent en arpentant la plage pendant un bon moment puis, enfin calmé, Erik alla rejoindre sa femme allongée dans le noir.
Au matin, il suffit de voir des têtes pour savoir qu’Erik n’avait pas été le seul noctambule.
Les conclusions autour du déjeuner s’accordaient dans la même direction : ils seraient donc cinq partants. Qui serait le sixième ? Ça s’anima à nouveau.  Les suggestions fusèrent dans tous les coins. Ce n’était pas évident du tout. Avaient-ils le droit d’interférer de la sorte dans la routine tranquille d’autres personnes absolument en dehors ?
 
On est d’accord, dit Erik, ce candidat doit être sorcier confirmé, même UNE sorcière confirmée.
 
On le regarda de travers ? Il poursuivit :
 
Les six pions réclamés sont trois couples, donc il nous faut une femme assez volontaire et aguerrie. Je n’en vois pas trente-six, moi ! 
 
Bien des blablas plus tard, un choix commun se dessina. Restait à convaincre l’élue…
La contacter ne fut pas très aisé ensuite, lui proposer un truc aussi énorme encore moins d’autant qu’un mari rageur s’opposait avec fermeté.
Réunion, discussions, mise à plat générale, ils furent prêts, autant qu’on pouvait l’être en pareille circonstance.
Initialement, il était prévu d’appeler le gigunnagap au jour dit. C’était sans compter avec les maîtres du jeu. Cette nuit-là, sans crier gare, on enleva les volontaires…
 
T’es qui, toi ? Nouveau, ça se voit ! Allez, debout !
 
Comme réveil Erik avait connu mieux. Mais c’était quoi ce bordel ?
 
Nu comme un ver, il se releva de la prairie où il avait apparu, au loin des… dinosaures ? Rêvait-il ? Hélas non.
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