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Turbulences

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Message par Ysaline de Bettancourt Sam Oct 05 2013, 19:18

Encore sous médocs, Ysaline ne connut la fin de l’affaire que de la bouche-même de son chéri. La suite fut des plus enchanteresses. Après avoir rivé leur clou à leurs mères, trinqué avec leurs pères, Max tint à des « vacances » solitaires.
Le coin était un paradis sur terre, ultra confortable et surtout très… isolé.  
 
…je te veux pour moi tout seul…ce ne serait que justice, depuis qu’on se connait on est toujours entourés de monde…Tu ne crois pas que j’ai raison ?...Allez, pour une fois, dis que j’ai raison…ça me rassurerait !
 
Il avait raison, elle le savait mais voulut mettre certaines choses au clair. Sur un ton mi-badin mi-moqueur, elle le charia :
 
Je vois très bien où vous voulez en venir, suborneur ! On déballe le grand jeu pour me faire craquer ?

Mais ça ne marchera pas… pas avant que… que…
 
Très sérieuse cette fois, elle le brava :
 
Max, je t’aime. Comment autrement ? Je te trouve… parfait, idéal. Tu viens de m’éviter un lavage de cerveau en toute règle mais… suis bourrée de défauts dont un que nous partageons : l’obstination !  Rien ne sera possible sans que chacun mette de l’eau dans son vin...  ce qui est dégueulasse, j’en conviens.
 
Ils étaient branchés sur la même longueur d’onde et se captaient au quart de tour :
 
 Oui, ma chérie, je sais que ça te tient à cœur…Oui, j’ai compris ça aussi… On n’est pas sorciers pour des prunes, c’est ça, non ?...Ce qui s’est passé au Campement m’a donné de quoi réfléchir…Tu veux aider …moi aussi.
 
Je le sais mais parfois, il faudrait plus de… souplesse, non ?  
 
Ce qu’elle entendit ensuite faillit la faire pleurer de joie. IL acceptait ! Oui, elle pourrait, à condition de discrétion, user de ses dons et connaissances sorcières. De la part d’un tel homme, une telle reddition méritait bien sa récompense. Depuis le temps qu’elle-même en salivait…
 
La communion existait-elle réellement ? Ysaline finirait par y croire. Ils vécurent des moments de délires et bonheurs ineffables, en profitant le plus possible loin du regard des autres. Un soir, à peine deux jours plus tard, Max reçut un appel alarmant. Il fallait rentrer dare-dare à… Dar.  
 
Là-bas, le chaos. Une des nombreuses factions dissidentes n’avait rien trouvé de mieux que d’attaquer le campement. Dire que l’on pensait le coin pacifié !  Ça avait surgi brutalement à coups de machettes et de tir de mortiers. Aussitôt dans le bain, le couple se sépara pour recoller les morceaux dans tous les sens du terme. Son hyperactivité permit à Ysaline de travailler d’arrache-pied 72 h d’affilée. Elle n’utilisa sa baguette qu’une seule fois, laissant la partie moldue de son enseignement faire le reste. Mais le gosse n’avait que huit ans et l’éclat reçu le privait de vue…
 
Ils se retrouvèrent chez elle, titubant de fatigue.
 
Sers-moi un verre, s’il te plaît…
 
Elle s’assit lourdement, pâle comme un linge.
 
… Oui, j’encaisse, mal mais j’encaisse. A-t-on pris les responsables ? … Neema… ses filles… je.. je…
 
 Elle craqua lamentablement, pleurant sans discontinuer jusqu’à ce que la flamme qui les dévorait prenne le dessus.
 
Ils connurent encore des journées infernales à rebâtir le peu acquis antérieurement. Vinrent, par hélico, des supports inattendus. Débarqua alors la très arrogante, et très belle, Joyce Jordan. Déléguée par le ministère xyz, elle voulut immédiatement régenter son monde. Et Max tomba sous le charme…
 
Au début, Ysaline crut à de la rigolade.
 
*Il la tolère parce qu’elle se mêle de tout… il aime les femmes de poigne…*
 
Évidemment, Joyce et elle se détestèrent au premier regard. Mais quand, un soir, elle les entrevit enlacés, elle péta un câble. Elle ignorait qu’il s’agissait d’une nouvelle manœuvre de sa propre mère…
Ny’ala essaya de freiner sa fuite, prêchant le besoin qu’ils avaient de son support. Thidiane y alla de son grain de sel :
 
Fuir n’est pas très…
 
Professionnel ? Je m’en fous ! Il vient de m’arracher le cœur. Il avait promis de… de… mais ne changera jamais. Moi non plus ! Je reviendrai quand il partira. Bon courage.
 
Lev, accouru en catastrophe, s’interposa aussi :
 
Faut pas le prendre ainsi ! Cette fille ne compte absolument pas. Il ne parle que de vous, et…
 
ET IL LUI DÉVORE LA GUEULE PARCE QU’IL M’AIME ? C’est fini Lev ! Suis bonne mais pas conne !
 
Aucun barrage ne l’arrêta plus. Elle s’évapora.   
Ysaline de Bettancourt
Ysaline de Bettancourt
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Message par Max Von Falkenberg Lun Oct 07 2013, 17:34

En communion de corps et esprit avec son Ysaline, il se sentait le roi du monde. Il n’avait jamais cru possible qu’un tel état de plénitude et bonheur puisse exister. Tous les espoirs étaient permis, ensemble,  ils feraient un long chemin et mèneraient à bon bout leurs projets. Tout serait merveilleux, parfait.
 
L’insistante sonnerie de son portable, posé sur la table de chevet, réussit à extraire Max du limbe sublime où il évoluait. À ses côtés, Ysaline dormait, un sourire heureux aux lèvres. 4.35am. Quelle heure minable pour réveiller quelqu’un. Il pensa à éteindre le téléphone mais à la réflexion,  répondit. En trois secondes, le monde bascula.
 
QUOI !?...Répète ça, Lev…
 
La communication était mauvaise, saturée de fritures mais il saisit l’essentiel.
 
Quand ?...Combien ?...Oui, oui…je comprends…nous arrivons de suite !
 
Pendant un instant, il resta là, à fixer l’appareil, dans le noir. Réveillée par ses cris, Ysaline voulait savoir ce qui se passait. Il en pleurait, presque.
 
On…a attaqué le campement…Un groupe armé…oui, des morts…saccage, incendie…

Elle confectionna un portoloin, il s’en sentait incapable. L’aube colorait à peine l’horizon quand ils se matérialisèrent au milieu d’un scénario d’horreur.  Il restait si peu  de ce campement-modèle bâti avec tant de soin et bons propos.  Des foyers d’incendie subsistaient encore, des cris, des plaintes, se laissaient entendre de partout. L’hôpital  avait subi des dommages, la maison d’administration tenait encore sur pied mais avait été pâture du feu.
Ny’ala fut la première à les apercevoir, elle se jeta dans les bras de Max en pleurant à chaudes larmes.
 
Ils sont sortis de la forêt…nous sont tombés dessus sans préavis…Ils ont tué ceux qui veillaient au puits…et l’ont fait sauter…Max…ils avaient des machettes…c’était comme avant…c’était comme avant !!!
 
Non, Ny’ala, rien ne sera comme avant…nous remettrons ça en place…il n’y a pas de guerre, ici…Lev m’a mis au courant…
 
Oui, j’étais avec lui quand…mais…ce n’était pas il y a plus d’une heure ! Comment cela se fait-il que…

Ça fait rien…on est là…c’est tout ! Tu vois, Ysaline est avec moi…Va avec elle à l’hôpital…vais chercher Lev et Taylor !
 
Ysaline était figée d’horreur et rage. Il la serra contre lui, la sentant trembler.
 
Désolé, mon amour, de t’imposer ça…Je t’aime !
 
Il ne le ravit que par instant pendant les 72 heures qui suivirent. Le principal était de redonner un semblant d’ordre au chaos régnant, restaurer le puits était une des priorités, l’hôpital avait été saccagé, l’essentiel manquait déjà. Max s’adonna à la tâche de trouver des fournisseurs prêts à livrer dans les plus courts délais, des appels aux organismes pertinents furent faits. Il ne dormit que par intervalles, sans quitter le bureau qui sentait encore le roussi.
 
Il lui semblait que des siècles s’étaient écoulés en arrivant enfin au bungalow d’Ysaline, épargné par la débâcle, pas comme le sien qui était à moitié démoli. Trois jours sans prendre un bain ni se raser, son allure ne disait rien qui vaille. Ysaline n’Avait guère l’air plus brillant que lui. Pâle, les yeux cernés, sa blouse de docteur tâchée, les cheveux en folie.
 
Tu es merveilleuse, mon ange !
 
Sers-moi un verre, s’il te plaît…
 
Il s’acquitta et ils burent un moment en silence, affalés dans le petit divan, éreintés.
 
Ça va ?...Comment te sens tu, ma chérie ? C’est dur…je sais…
 
Oui, j’encaisse, mal mais j’encaisse. A-t-on pris les responsables ?
 
Il déposa un baiser sur sa tempe en la serrant contre lui.
 
Oui, on les a cueillis près de la frontière…et en tué les trois quarts.
 
Neema… ses filles… je.. je…
 
Oui, je sais…c’est affreux…
 
Elle pleura dans ses bras et il n’eut aucune honte d’en faire de même.
 
Mais tu es là…suis égoïste, suis heureux…tu es là, avec moi…en vie…je t’aime tant, mon Ysaline.

Tout allait bien. Ils étaient ensemble et heureux.
 
L’aide externe commença à arriver dès le lendemain.  Par avion, hélicoptère ou encore par la route. Ce support résultait presque inattendu après tant de misère.
 
On rebâtira, Lev...tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir…le Gouvernement a promis de l’appui ?…sorry, mais je n’y crois rien…On l’a fait seuls une fois, on recommencera pareil…
 
La déléguée de la  XYZ arrive cet aprem…tu devrais te passer un coup de rasoir…
 
Pourquoi donc !?....Si  Ysaline me supporte comme ça…quel besoin j’ai de faire mieux…en plus pas de temps !
 
La femme qui descendit de l’hélico, répondait mal à l’idée qu’on pouvait se faire d’une déléguée internationale avec son CV.  Blonde, grande, élancée, Joyce Jordan ressemblait plus à une top-model qu’à une scientifique.  Affichant un sourire resplendissant, elle alla au-devant de Max, la main tendue.
 
Mr. Von Falkenberg, je suppose ?
 
Même avec son air dépenaillé il restait le seul susceptible de porter un nom si guindé. Joyce accentua son sourire. Sans doute après une douche et un bon coup de peigne et rasoir, ce gars serait encore plus séduisant. Quelle poignée de main énergique ! Il souriait aussi et ses yeux bleus eurent un éclat capable d’accélérer les battements du cœur  de femme le plus indifférent.  Pourtant, loin de perdre son temps à lui faire du charme,  il passa de suite à exposer le problème qu’ils avaient sur les bras. À peine s’il lui laissa le temps de déposer ses affaires dans la maison d’Administration et troquer ses vêtements de voyage par des plus adéquats au parcours du combattant qu’il lui avait réservé.
Joyce n’émit pas la moindre proteste et le suivit de bon cœur. Après tout, outre sa mission humanitaire elle en avait une autre, bien plus excitante,  mais bien sûr, n’en ferait pas étal qu’au moment venu. On lui avait fourni des ordres très spécifiques et elle comptait les suivre au doigt et à l’œil. Ce Max était un bourreau du travail. Comme tous, dans ce lieu de malheur. Surtout cette jeune doctoresse française, qui prenait des allures de propriétaire avec Von Falkenberg. Miss Jordan ne fut pas longue à se rendre compte que ces deux-là étaient amants et que la telle Ysaline portait une fort belle bague au doigt.
 
*Rira bien qui rira la dernière !*
 
Lev fronça les sourcils. Le manège de la miss de la XYZ commençait à devenir évident.  Max, bien sûr, le grand  idiot, se laissait gentiment tourner autour, ça l’amusait, sans doute, même s’il était fou de son Ysaline qui était  la plupart du temps trop fatiguée pour remarquer ces subtilités.  Mais bien sûr, au train où ça allait, faudrait être mort pour ne pas se rendre compte de ce qui se jouait là !
 
Fais attention à cette femme, Max !
 
À Joyce ? Arrête de voir des embrouilles partout, mon vieux, elle fait bien son boulot, moi le mien…sa coopération est essentielle pour nous tirer de ce merdier…Ça va aller…T’en fais pas !

Oui, les travaux avançaient de partout. Le puits fut remis en service. L’hôpital ne manquait plus de médicaments, une épidémie de choléra avait été vite enrayée mais Lev savait bien que la Dr. Zaline avait eu plus à voir avec ça que toute la pharmacopée moderne. Max y mettait du sien aussi, côté magie. Bénie soit Ysaline qui avait réussi à décoincer ce borné ! Miss Jordan était très efficiente, efficace et active, elle n‘avait pas peur de se salir les mains et l’effort ne la rebutait pas. Et elle était tout le temps avec Max.
Joyce aimait les soirées au Campement., quand le travail de la journée finissait et que tous rentraient des champs, des chantiers. Cela lui faisait penser à la vie dans une prospère plantation où tout marchait bien et tout le monde était content. S’il l’avait voulu, Von Falkenberg aurait pu faire cela de ces terres, mais il n’entendrait jamais raison dans ce sens-là. 
 
Bonsoir, Max…je ne t’ai pas vu de la journée !
 
Il eut un sourire gris de fatigue et se laissa tomber  sur la première chaise venue.
 
On est pas au Club Med, Joyce !
 
On s’y croirait pourtant, tout est si beau…Il suffirait de si peu pour…
 
C’est un camp de réfugiés, rien d’autre…Zut ! Ysaline est encore à l’Hosto…vais la chercher, sans ça, elle y restera encore de la nuit…J’adore cette femme, tu sais…

C’est encore tôt, tu la connais, si dévouée…prends plutôt une bière froide…je t’en apporte une !
 
Frais et désaltérant.  Sa fatigue sembla s’estomper peu à peu. Joyce lui souriait. Elle avait un merveilleux sourire, si chaleureux, si invitant…Par Merlin qu’elle embrassait bien. C’était délicieux, entêtant, même si quelque part une petite voix lui soufflait d’être en train de tout ficher en l’air.
 
*Ficher quoi, en l’air ?...Elle est là, elle me veut…je la veux…tout baigne !*
 
Le coup de poing de Lev l’envoya valser dans le décor. Il se massait le menton, éberlué, en se relevant prêt à la riposte.
 
Ça ne marche plus rond chez toi, ou quoi ?
 
J’ai connu des cons dans ma vie…des vrais gros cons…mais là, toi, tu bats les records ! Vais te taper dessus jusqu’à ce que tu te rendes compte de ce que tu fais !...T’es fou…t’es aveugle…t’es drogué ou quoi ?

De quoi tu parles ?
 
VLAM !  Là, il retomba, sonné. Lev avait perdu la tête…et il ne semblait pas être le seul. Ny’ala était là, Taylor aussi…et Thidiane, qui avait vraisemblablement son mot à dire :
 
Il doit être sous l’effet d’un hypnotique puissant…c’est la seule explication pour sa façon d’agir…Tapez lui encore dessus, Lev…ça  finira peut-être par le réveiller !
 
Lev ne s’en priverait sans doute pas mais Max n’était pas disposé à servir de putching-ball, sans une explication valable.
 
YSALINE…ÇA TE DIT QUELQUE CHOSE, ESPÈCE DE TRIPLE CON ?
 
Oui, ça lui disait bien quelque chose mais c’était plutôt du flou…un petit flou gênant, mais flou enfin !
 
Où est Joyce ?
 
Cette fois ce fut Ny’ala qui le frappa, hargneuse, au visage.
 
Tu as trahi Ysaline…tu lui as fait un mal affreux…et dire que je croyais que tu étais un homme de bien ! CRÉTIN !!!
 
Lui, il ne pigeait rien de rien, à part que tout ce beau monde avait envie de lui casser la figure et ne se privaient pas d’y aller en toute joie de cœur. Ce fut Taylor qui se chargea de traîner pratiquement une Joyce en  pleurs  et la mettre face à lui en rugissant :
 
Parlez d’une bonne fois pour toutes ! Il faut qu’il sache !
 
Et pour parler, elle parla. Max eut du mal à comprendre le tout mais saisit l’essentiel : Amortencia. 
 
QUOI ?
 
Ils avaient dû drôlement la cuisiner, car sans trop d’efforts, la super blonde livra le reste de son histoire, qui se résumait en peu de mots.
 
Adelaïde de Bettancourt m’a grassement payée pour te séduire…elle voulait que sa fille te déteste, mon travail est fait, elle est partie et tu ne vas pas la retrouver !
 
Un déclic se fit dans l’esprit de Max. Si on ne l’avait pas retenu, il aurait fini par la tuer. Il reprit ses esprits le lendemain de cette douloureuse, dans tous les sens, mise à jour, à l’hôpital où Thidiane se faisait un plaisir à lui laver l’organisme à force de perfusions.
Amortencia ! Il était tombé dans le plus vieux piège de l’humanité, et cela avec un vieux truc sorcier. Et tout parce que…La tête lui éclatait, les coups de Lev devaient avoir pas mal à voir avec cela, mais là, il se sentait dériver très loin de la réalité…Cette maudite sorcière allait payer ça… Si seulement il pouvait se défaire de ces aiguilles…de cette torpeur atroce qui l’engloutissait… Malgré l’affreux malaise, il put s’accrocher à la secourable main de Lev.
 
Mon père...appelle mon père…c’est le seul…t’en prie !
 
Retour des limbes. Papa se penchait sur lui.
 
Dis donc…on dirait que tu l’as fait belle, cette fois…Lev m’a tout raconté.  Tu vas te remettre, fiston…faudra gérer ça avec beaucoup de doigté…pas de souci, j’ai obtenu un aveu  clair et suffisant pour traîner Adelaïde face à un tribunal sorcier mais je doute que ça suffise…
 
Où est Ysaline ?
 
Compatissant, Karl Theodor lui caressa le front moite en secouant la tête.
 
Elle a disparu, Max…et quand je dis disparaître, il faut l’entendre en termes sorciers…Incartable ! Elle ne veut pas être retrouvée…

Je l’aime !
 
Oui. Je le sais, tu le sais, on le sait tous…mais elle, elle croit que tu l’as trahie…Ça a été trop pour elle…comprends…
 
Veux rien comprendre…c’est moi qu’on a embobiné dans cette histoire débile…
 
Max, c’est vous deux qu’on a embobiné…Adelaïde  a la rancœur tenace et ca ne m’étonnerait pas que ta mère y ait aussi quelque chose à voir…

Trop étant trop, Max piqua une de ses meilleures crises que Papa, devançant Thidiane, s’empressa de calmer avec un sort de sommeil fulminant.
 
Six mois plus tard…
 
Le Campement avait fait son deuil des disparus, avait rebâti ce qui avait été détruit et repris la routine, rassurante, des jours de travail. Des enfants étaient nés, des maladies guéries.  La saison des pluies était passée sans trop de mal. Les provisions arrivaient ponctuelles et l’hôpital ne manquait pas de médicaments. On avait même trouvé un assistant pour Thidiane, qui continuait de régner en maître-tyran bien aimé.
Max contrôlait tout à distance.  Croyant encore à la futile promesse d’Ysaline de revenir une fois qu’il serait parti. Elle n’en fit rien. Tous les ponts étaient coupés. Il l’avait cherchée partout dans le monde, sans la trouver.
 
Ysaline…Ysaline…Ysaline…C’était le nom de ses jours, de ses nuits, de ses pauvres rêves quand il arrivait à dormir…
Max Von Falkenberg
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