Forever
2 participants
Just for us :: Le Monde :: L'Afrique
Page 2 sur 2
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: Forever
Un trésor, un miracle tel tout médecin ou sorcier rêve un jour ! Elle l’avait en main mais…
On était rentrés, fallait bien. Honte à l’avouer ? Son travail au dispensaire l’importait moins à présent que Max était là, en parfaite santé, avec ses accès de mauvaise humeur et son charme fou. Les Blakely n’avaient pas tardés à les rejoindre en Afrique, Ralf s’y plaisait, Isabel ayant une âme missionnaire… tout roulait ou aurait roulé sans ce trésor bleu. Il l’obnubilait, c’est vrai, vrai aussi que sans s’en rendre compte Ysaline négligeait son époux et ses enfants. Si elle n’était pas au dispensaire, elle était au laboratoire ou inversement. Tyrannique, intransigeante, elle l’avait toujours été, même à ses dépens, et cette pilule bleue n’arrangeait rien, les échantillons de sol rapportés par les explorateurs involontaires non plus, que du contraire. Il lui fallait percer leur mystère, composition, tout !
Recruter Alpha à cette tâche pour la seconder ne lui posa pas de problème, elle fonçait aveuglée par des perspectives incommensurables.
Afin d’élargir le champ des investigations, Mrs. Von Falkenberg n’hésita pas à faire appel à deux savantes sécurisées : Alix et Angel. Après bien des sueurs, elle était parvenue à fragmenter une des billes, puis leur en confia les morceaux obtenus. Chacun sa part. Dans une quête pareille, pas le but de tirer la couverture à soi seul. Plus de têtes se pencheraient dessus, plus vite on irait car avec Alf, elle n’avançait pas en ce domaine. Néanmoins, Ysaline appréciait la présence de ce… phénomène qui l’aidait à améliorer les performances de divers instruments de labo. Ide plus, i se livrait si facilement que son extraordinaire histoire n’eut bientôt plus de secret pour elle. À l’en croire, dans le futur de sa ligne temporelle, les humains seraient robotisés, programmés pour devenir ce que de hautes instances avaient décidé sans leur avis. Alf, le doux, avait été Alpha le redouté, les Ayerling étaient des combattants-nés… en éprouvette. Réalité dure à encaisser, celle d’un monde dépourvu d’émotions. Cependant, tout n’était pas sans espoir puisque Ralf avait évolué. Peut-être pas de la meilleure façon – mode Ysaline – car les sermons d’Isabel, merci bien ! Au moins, l’Ayerling avait gagné une âme grâce au plus puissant des sentiments : l’amour. Le résultat n’était pas mal malgré une autre sorte d’endoctrinement biblique. Peut-être que Ralf aurait besoin d’un mentor toute sa vie ?
On pourrait croire Ysaline tranchée de sa famille avec autant d’activités, il n’en était rien. Parfois, elle assistait à un repas commun, vérifiait santé et progrès des enfants, s’arrangeait pour régler les mini conflits entre ses filles, jouait avec les trois puis, certains soirs, elle rejoignait le seul homme désiré sauf que les trois quarts du temps, chéri roupillait après beaucoup de travaux personnels. Une caresse aux cheveux courts, un bisou sur le front lisse, elle s’allongeait une paire d’heure à ses côtés puis filait encore.
Au dispensaire, la paix régnait. Haïe, bénie ? Ysaline était au-dessus de ça tant que ça roulait à son goût. Pourtant, elle tiqua fortement quand elle eut vent de la grossesse d’Isabel. Qu’elles soient d’ici ou d’ailles, les infirmières du monde se ressemblent sur un point : le cancan. Une indiscrétion ici, une là, on finissait par connaître l’entièreté de ce qui se tramait alentour.
La nature avait repris ses droits avec les Blakely. Un bien, un mal ? Pas elle qui jugerait. Néanmoins, cette nouvelle la perturba par deux aspects. Pourquoi Isabel avait-elle préféré se faire examiner par Ny’Ala et pourquoi Alpha s’absentait-il si souvent maintenant ? Lorsqu’il lui causa, l’Ayerling faillit la faire éclater de rire.
… Alf, laisse-la respirer ! Je comprends que cela te trouble vu tes antécédents, mais je me doute que ta femme soit aussi très déboussolée avec cet événement très naturel pour nous… elle avait quarante-cinq ans lors de son décès, un âge où les espoirs de maternité sont très réduits, or quelle femme ne rêve pas d’enfanter ? C’est un bonheur Alf, quelque chose d’heureux… non, cela ne me dérange pas, absente-toi quand tu veux et pose-moi autant de questions que tu voudras.
Il lui en réclama beaucoup mais Ysaline sut être patiente. Elle le renvoya cependant sur certains livres ou sur le net pour s’informer davantage. Des interrogations multiples, elle en avait aussi et pas qu’au sujet de son boulot au labo : Max était bizarre.
Lev, avec qui elle bavardait à l’occasion, le lui confirma. Il était fort énervé en venant la trouver ce jour-là.
… Ah ? Distrait ? Je sais…
Une longue liste des manquements de son époux lui précisa la profondeur du mal. Oui, elle savait que depuis un moment quelque chose clochait. Quoi ? Aucune idée, mais maintenant que d’autres
le remarquaient… Et il y eut l’appel d’Alix qui ne téléphonait jamais sauf urgence. De quoi gamberger encore plus.
Du coup, elle organisa en douce un interrogatoire en règle de son chéri. Un petit dîner tardif en tête-à-tête, à l’abri des insectes, se déroula bien jusqu’aux questions dérangeantes :
Max, dors-tu bien ? Tu as parfois la tête de quelqu’un qui a passé la nuit à cauchemarder.
Oui…c’est vrai…des cauchemars…ou plutôt, le cauchemar, c’est toujours le même.
Ça la scia.
Le même ? Enfin Max, tu dois bien te douter que ce n’est pas normal, ça ! Je ne suis pas psy mais j’en sais assez pour le savoir. C’est au sujet de quoi, ces rêves ? Qu’est-ce qui a pu te traumatiser au point de… Attends, ce ne serait pas ce fichu Village ?
Oui…c’est en rapport avec le Village…m’en veux, oui, sais pas trop pourquoi mais m’en veux…
Je me demande bien ce qui peut vous mettre dans un état pareil… vous, oui. Alix m’a appelée : Michael et Justin ont le même souci que toi !
Cela sembla soulager Max de ne plus se considérer comme seul cinglé. Elle, par contre, devint quasi folle de tourments. Heureusement, Alix avait travaillé au problème. Quelques coups de fil échangés ensuite, elle happa Ralf, Thidiane, et Lev à la volée :
On s’en va, Max et moi, pour une durée indéterminée. Mon père va venir avec sa femme pour le bien des enfants. Je compte sur vous deux pour que tout roule ici.
Ils furent à l’heure au rendez-vous général aux Bermudes, et ils connurent tous le fond du problème grâce à la communication établie. Qui était l’entité parlant au travers de Michael via Alix ? Peu importait pour l’instant. Mais cet être, cette chose réclamait… l’innommable !
On ne lui donnera pas Kieran ! s’insurgea-t-elle.
Toutes les mères étaient du même avis. Restait à voir quel autre présent offrir en échange de la dette…
La nuit durant, Ysaline ne dormit pas (pour changer) Max, quoique s’en défendant, lui avait ouvertement reproché son détachement, ça la chagrinait. Aurait-elle dû le réveiller à chacun de ses retours au foyer ? Peut-être… Si elle avait voulu envenimer le débat, elle aurait pu lui raconter ses propres ressentiments, regrets, mais à quoi bon ? Elle le veilla, en sommeil potion à la clé, en réfléchissant beaucoup.
Le lendemain, un semblant de plan fut établi : ils s’échangeraient eux plutôt que quiconque. Sauf qu’il manquait une personne :
Les six pions réclamés sont trois couples, donc il nous faut une femme assez volontaire et aguerrie. Je n’en vois pas trente-six, moi !
Erik avait raison. Impossible d’expédier Justin ou Sam, ni Opal. Ysaline toussa :
Je n’en vois qu’une, moi : Megan Reese ! Très égoïstement, j’aimerais qu’Angel reste ici pour poursuivre les expériences en cours… elle n’est ni conne ni sainte nitouche. Pour elle, Meg à l’atout d’être une curieuse-née, peut-être pas encore au top magique mais sérieuse dans ce qu’elle entreprend. La convaincre sera facile, j’en dis pas autant pour John…
On se rallia à cette idée, contacta le couple et géra ses explosions.
Pour calmer leurs émotions, les Von Falkenberg longèrent la plage. Ysaline adorait ces rivages si purs qui la changeaient des campements de réfugiés. Silencieuse au départ, elle ne tarda pas à l’ouvrir :
Il m’énerve John ! Je me suis retenue tantôt mais j’ai eu franchement envie de lui crier dessus… évoquer sa gamine à tout bout de champ est agaçant comme si nous n’allions-nous pas délaisser nos gamins, une fois de plus ? On aurait mieux fait de rembarrer les Historiques, on aurait la paix… mais non, bien sûr que non, surtout pas avec des grossesses en route car Dieu sait ce qui se passerait alors !... Tu as raison : pas vraiment le choix.
Il lui raconta un truc sur les Kazantzakis mais cela ne l’atteignit pas vraiment. Ils avaient des soucis, eux les leurs.
Cette nuit-là, ils débattirent encore. Un plan fut établi. Erik allait créer le Ginnungagap le lendemain, ils le prendraient à six, le compte serait bon. On prépara ses sacs, tenues, accessoires puis, chose rare, elle s’endormit…
Par habitude, elle tendit le bras pour trouver la joue ou la tête de Max sauf qu’elle ne la rencontra pas. Au lieu des cheveux très courts, une chevelure soyeuse sursauta à ses côtés :
Megan ? Pardon, je pensais que…
Elle s’éveilla alors complètement ahurie, de même que ses deux voisines. Pas besoin d’un dessin, elles n’étaient pas aux Bermudes, plutôt sur le flanc d’une colline dominant…
On est fines ! On doit être chez eux… Où sont nos hommes ?
En robe de nuit, elles s’époumonèrent alentours ; nul ne répondit.
On se calma comme on put. Bilan : trois baguettes, des nuisettes et un sac. Pourquoi Megan avait-elle dormi avec ? Bonne question.
Ysaline respira un grand coup :
Ça va aller. Alpha m’a longuement décrit certains endroits visités. On devrait être proches de ce fichu village… Nos maris ? Sais pas.
Une longue descente s’entama cahin-caha.
Entre une Alix fermée, une Megan exubérante, Ysaline évita surtout de fourrer ses pieds nus où il ne fallait pas. Elles ne trouvèrent pas le village, ce fut lui qui les trouva.
Qui va-là ? rugit une voix avant que deux hommes en treillis apparaissent dans leur champ de vision.
Trois paumées, ça vous dit ? Vous avez l’habitude, je crois, d’en dénicher. On voudrait parler au colonel Reardon, s’il est toujours en faction, évidemment.
L’assurance de ces femmes atteignit-elle ces soldats ? Ils les escortèrent prudemment jusqu’au fameux Village.
*Bel endroit…*
Tout était exactement comme on le leur avait décrit. Par radio, des échanges avaient eu lieu, aussi ne s’étonnèrent-elles pas qu’un comité d’accueil soit présent à leurs premières foulées en ces lieux. En tête : Neil et…
Opal ?
Non, bien sûr que non, c’était Lindsay, la femme de Neil. Ne tarda pas Maya, flanquée d’un gars euh…
*Wow, le Josh…*
Les quoi, comment, pourquoi plurent en les entraînant vers la maison commune.
On discuta, puis elle avoua :
On est là pour un échange mais avez-vous retrouvé nos époux ?
Ils étaient avec vous ?
Plus ou moins puisque John n’était pas de l’expédition, en principe. Malheureusement, nul n’avait vu les disparus…
On était rentrés, fallait bien. Honte à l’avouer ? Son travail au dispensaire l’importait moins à présent que Max était là, en parfaite santé, avec ses accès de mauvaise humeur et son charme fou. Les Blakely n’avaient pas tardés à les rejoindre en Afrique, Ralf s’y plaisait, Isabel ayant une âme missionnaire… tout roulait ou aurait roulé sans ce trésor bleu. Il l’obnubilait, c’est vrai, vrai aussi que sans s’en rendre compte Ysaline négligeait son époux et ses enfants. Si elle n’était pas au dispensaire, elle était au laboratoire ou inversement. Tyrannique, intransigeante, elle l’avait toujours été, même à ses dépens, et cette pilule bleue n’arrangeait rien, les échantillons de sol rapportés par les explorateurs involontaires non plus, que du contraire. Il lui fallait percer leur mystère, composition, tout !
Recruter Alpha à cette tâche pour la seconder ne lui posa pas de problème, elle fonçait aveuglée par des perspectives incommensurables.
Afin d’élargir le champ des investigations, Mrs. Von Falkenberg n’hésita pas à faire appel à deux savantes sécurisées : Alix et Angel. Après bien des sueurs, elle était parvenue à fragmenter une des billes, puis leur en confia les morceaux obtenus. Chacun sa part. Dans une quête pareille, pas le but de tirer la couverture à soi seul. Plus de têtes se pencheraient dessus, plus vite on irait car avec Alf, elle n’avançait pas en ce domaine. Néanmoins, Ysaline appréciait la présence de ce… phénomène qui l’aidait à améliorer les performances de divers instruments de labo. Ide plus, i se livrait si facilement que son extraordinaire histoire n’eut bientôt plus de secret pour elle. À l’en croire, dans le futur de sa ligne temporelle, les humains seraient robotisés, programmés pour devenir ce que de hautes instances avaient décidé sans leur avis. Alf, le doux, avait été Alpha le redouté, les Ayerling étaient des combattants-nés… en éprouvette. Réalité dure à encaisser, celle d’un monde dépourvu d’émotions. Cependant, tout n’était pas sans espoir puisque Ralf avait évolué. Peut-être pas de la meilleure façon – mode Ysaline – car les sermons d’Isabel, merci bien ! Au moins, l’Ayerling avait gagné une âme grâce au plus puissant des sentiments : l’amour. Le résultat n’était pas mal malgré une autre sorte d’endoctrinement biblique. Peut-être que Ralf aurait besoin d’un mentor toute sa vie ?
On pourrait croire Ysaline tranchée de sa famille avec autant d’activités, il n’en était rien. Parfois, elle assistait à un repas commun, vérifiait santé et progrès des enfants, s’arrangeait pour régler les mini conflits entre ses filles, jouait avec les trois puis, certains soirs, elle rejoignait le seul homme désiré sauf que les trois quarts du temps, chéri roupillait après beaucoup de travaux personnels. Une caresse aux cheveux courts, un bisou sur le front lisse, elle s’allongeait une paire d’heure à ses côtés puis filait encore.
Au dispensaire, la paix régnait. Haïe, bénie ? Ysaline était au-dessus de ça tant que ça roulait à son goût. Pourtant, elle tiqua fortement quand elle eut vent de la grossesse d’Isabel. Qu’elles soient d’ici ou d’ailles, les infirmières du monde se ressemblent sur un point : le cancan. Une indiscrétion ici, une là, on finissait par connaître l’entièreté de ce qui se tramait alentour.
La nature avait repris ses droits avec les Blakely. Un bien, un mal ? Pas elle qui jugerait. Néanmoins, cette nouvelle la perturba par deux aspects. Pourquoi Isabel avait-elle préféré se faire examiner par Ny’Ala et pourquoi Alpha s’absentait-il si souvent maintenant ? Lorsqu’il lui causa, l’Ayerling faillit la faire éclater de rire.
… Alf, laisse-la respirer ! Je comprends que cela te trouble vu tes antécédents, mais je me doute que ta femme soit aussi très déboussolée avec cet événement très naturel pour nous… elle avait quarante-cinq ans lors de son décès, un âge où les espoirs de maternité sont très réduits, or quelle femme ne rêve pas d’enfanter ? C’est un bonheur Alf, quelque chose d’heureux… non, cela ne me dérange pas, absente-toi quand tu veux et pose-moi autant de questions que tu voudras.
Il lui en réclama beaucoup mais Ysaline sut être patiente. Elle le renvoya cependant sur certains livres ou sur le net pour s’informer davantage. Des interrogations multiples, elle en avait aussi et pas qu’au sujet de son boulot au labo : Max était bizarre.
Lev, avec qui elle bavardait à l’occasion, le lui confirma. Il était fort énervé en venant la trouver ce jour-là.
… Ah ? Distrait ? Je sais…
Une longue liste des manquements de son époux lui précisa la profondeur du mal. Oui, elle savait que depuis un moment quelque chose clochait. Quoi ? Aucune idée, mais maintenant que d’autres
le remarquaient… Et il y eut l’appel d’Alix qui ne téléphonait jamais sauf urgence. De quoi gamberger encore plus.
Du coup, elle organisa en douce un interrogatoire en règle de son chéri. Un petit dîner tardif en tête-à-tête, à l’abri des insectes, se déroula bien jusqu’aux questions dérangeantes :
Max, dors-tu bien ? Tu as parfois la tête de quelqu’un qui a passé la nuit à cauchemarder.
Oui…c’est vrai…des cauchemars…ou plutôt, le cauchemar, c’est toujours le même.
Ça la scia.
Le même ? Enfin Max, tu dois bien te douter que ce n’est pas normal, ça ! Je ne suis pas psy mais j’en sais assez pour le savoir. C’est au sujet de quoi, ces rêves ? Qu’est-ce qui a pu te traumatiser au point de… Attends, ce ne serait pas ce fichu Village ?
Oui…c’est en rapport avec le Village…m’en veux, oui, sais pas trop pourquoi mais m’en veux…
Je me demande bien ce qui peut vous mettre dans un état pareil… vous, oui. Alix m’a appelée : Michael et Justin ont le même souci que toi !
Cela sembla soulager Max de ne plus se considérer comme seul cinglé. Elle, par contre, devint quasi folle de tourments. Heureusement, Alix avait travaillé au problème. Quelques coups de fil échangés ensuite, elle happa Ralf, Thidiane, et Lev à la volée :
On s’en va, Max et moi, pour une durée indéterminée. Mon père va venir avec sa femme pour le bien des enfants. Je compte sur vous deux pour que tout roule ici.
Ils furent à l’heure au rendez-vous général aux Bermudes, et ils connurent tous le fond du problème grâce à la communication établie. Qui était l’entité parlant au travers de Michael via Alix ? Peu importait pour l’instant. Mais cet être, cette chose réclamait… l’innommable !
On ne lui donnera pas Kieran ! s’insurgea-t-elle.
Toutes les mères étaient du même avis. Restait à voir quel autre présent offrir en échange de la dette…
La nuit durant, Ysaline ne dormit pas (pour changer) Max, quoique s’en défendant, lui avait ouvertement reproché son détachement, ça la chagrinait. Aurait-elle dû le réveiller à chacun de ses retours au foyer ? Peut-être… Si elle avait voulu envenimer le débat, elle aurait pu lui raconter ses propres ressentiments, regrets, mais à quoi bon ? Elle le veilla, en sommeil potion à la clé, en réfléchissant beaucoup.
Le lendemain, un semblant de plan fut établi : ils s’échangeraient eux plutôt que quiconque. Sauf qu’il manquait une personne :
Les six pions réclamés sont trois couples, donc il nous faut une femme assez volontaire et aguerrie. Je n’en vois pas trente-six, moi !
Erik avait raison. Impossible d’expédier Justin ou Sam, ni Opal. Ysaline toussa :
Je n’en vois qu’une, moi : Megan Reese ! Très égoïstement, j’aimerais qu’Angel reste ici pour poursuivre les expériences en cours… elle n’est ni conne ni sainte nitouche. Pour elle, Meg à l’atout d’être une curieuse-née, peut-être pas encore au top magique mais sérieuse dans ce qu’elle entreprend. La convaincre sera facile, j’en dis pas autant pour John…
On se rallia à cette idée, contacta le couple et géra ses explosions.
Pour calmer leurs émotions, les Von Falkenberg longèrent la plage. Ysaline adorait ces rivages si purs qui la changeaient des campements de réfugiés. Silencieuse au départ, elle ne tarda pas à l’ouvrir :
Il m’énerve John ! Je me suis retenue tantôt mais j’ai eu franchement envie de lui crier dessus… évoquer sa gamine à tout bout de champ est agaçant comme si nous n’allions-nous pas délaisser nos gamins, une fois de plus ? On aurait mieux fait de rembarrer les Historiques, on aurait la paix… mais non, bien sûr que non, surtout pas avec des grossesses en route car Dieu sait ce qui se passerait alors !... Tu as raison : pas vraiment le choix.
Il lui raconta un truc sur les Kazantzakis mais cela ne l’atteignit pas vraiment. Ils avaient des soucis, eux les leurs.
Cette nuit-là, ils débattirent encore. Un plan fut établi. Erik allait créer le Ginnungagap le lendemain, ils le prendraient à six, le compte serait bon. On prépara ses sacs, tenues, accessoires puis, chose rare, elle s’endormit…
Par habitude, elle tendit le bras pour trouver la joue ou la tête de Max sauf qu’elle ne la rencontra pas. Au lieu des cheveux très courts, une chevelure soyeuse sursauta à ses côtés :
Megan ? Pardon, je pensais que…
Elle s’éveilla alors complètement ahurie, de même que ses deux voisines. Pas besoin d’un dessin, elles n’étaient pas aux Bermudes, plutôt sur le flanc d’une colline dominant…
On est fines ! On doit être chez eux… Où sont nos hommes ?
En robe de nuit, elles s’époumonèrent alentours ; nul ne répondit.
On se calma comme on put. Bilan : trois baguettes, des nuisettes et un sac. Pourquoi Megan avait-elle dormi avec ? Bonne question.
Ysaline respira un grand coup :
Ça va aller. Alpha m’a longuement décrit certains endroits visités. On devrait être proches de ce fichu village… Nos maris ? Sais pas.
Une longue descente s’entama cahin-caha.
Entre une Alix fermée, une Megan exubérante, Ysaline évita surtout de fourrer ses pieds nus où il ne fallait pas. Elles ne trouvèrent pas le village, ce fut lui qui les trouva.
Qui va-là ? rugit une voix avant que deux hommes en treillis apparaissent dans leur champ de vision.
Trois paumées, ça vous dit ? Vous avez l’habitude, je crois, d’en dénicher. On voudrait parler au colonel Reardon, s’il est toujours en faction, évidemment.
L’assurance de ces femmes atteignit-elle ces soldats ? Ils les escortèrent prudemment jusqu’au fameux Village.
*Bel endroit…*
Tout était exactement comme on le leur avait décrit. Par radio, des échanges avaient eu lieu, aussi ne s’étonnèrent-elles pas qu’un comité d’accueil soit présent à leurs premières foulées en ces lieux. En tête : Neil et…
Opal ?
Non, bien sûr que non, c’était Lindsay, la femme de Neil. Ne tarda pas Maya, flanquée d’un gars euh…
*Wow, le Josh…*
Les quoi, comment, pourquoi plurent en les entraînant vers la maison commune.
On discuta, puis elle avoua :
On est là pour un échange mais avez-vous retrouvé nos époux ?
Ils étaient avec vous ?
Plus ou moins puisque John n’était pas de l’expédition, en principe. Malheureusement, nul n’avait vu les disparus…
Ysaline de Bettancourt- Admin
- Messages : 54
Date d'inscription : 11/09/2013
Page 2 sur 2 • 1, 2
Just for us :: Le Monde :: L'Afrique
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum